Il est l'auteur ou co-auteur d'une douzaine de livres et éditeur ou co-éditeur d'autres ouvrages. Son travail se préoccupe d'histoires de la pensée politique, des mouvements sociaux, de la politique étrangère des États-Unis et la culture populaire (musique et cinéma) autant en Amérique qu'en Europe. Il vivait en France depuis 1977.
Selon Jean-Guillaume Lanuque de la revue Dissidences, il « semble[nt] proche[s] des milieux anarcho-syndicalistes »[2].
Biographie
Larry Portis a grandi dans une famille de la classe ouvrière à Seattle (Washington) et Billings (Montana). Son père était tôlier dans un chantier naval et pompier. Sa mère était secrétaire à temps partiel.
À 18 ans, il se marie (1961) et a deux enfants. En 1968, il est diplômé de l'université d'État du Montana, où il a été actif dans le domaine de la politique soit universitaire, soit locale. De 1965 à 1968, il a écrit des articles hebdomadaires sur la politique pour le journal de l'université, « The Retort » (La Riposte) et fondé un bulletin clandestin, « The Free Student Press » (La Presse libre étudiante), en plus de ses activités alimentaires pour vivre. Avant de quitter la ville, il a participé à l'organisation des travailleurs de la compagnie municipale des eaux, à Billings.
Il obtient sa maîtrise en 1970, puis son doctorat en 1975 au sein de la faculté d'histoire de l'université du Nord de l'Illinois dont le sujet était sur les débuts de la sociologie en France au XIXe siècle[3]. En 1974, il a participé aux travaux de soutien pour l'United Farm Workers(en), avant de quitter l'université et de travailler à dans plusieurs domaines professionnels.
Il quitte les États-Unis pour l'Europe en 1977, où il voyage et vit de petits boulots. En 1981, il s'installe en France et commence à enseigner à l'Université américaine de Paris, où il fonde une section de la CGT, puis dans plusieurs autres universités en France. Il a été membre (1984-1989) du collectif de rédaction des Éditions Spartacus, créé et dirigé par René Lefeuvre depuis 1934. Portis est membre du comité de rédaction de la revue de sociologie « L'Homme et la Société » de 1987 à 2007. En 2002, lors de l'invasion américain en Irak, il co-fonde le groupe Les Américains pour la paix et la justice à Montpellier.
Portis a également publié des nouvelles, dont certaines publiées dans Intimités aux États-Unis : Neuf histoires d'amour et d'autres émotions et un roman, American Dreaming (Le Rêve américain). Il vivait à Paris et dans le sud de la France, avec la femme de lettres anarchiste Christiane Passevant, également journaliste à Radio France[4]. Il est mort d'un infarctus[3], à Soudorgues.
Georges Sorel, présentation et textes choisis, Paris, François Maspero, 1982 (OCLC9592908). Nouvelle édition : La Brèche PEC, Montreuil, 1989, 329 p. (OCLC490203092).
Dictionnaire Black, (avec Christiane Passevant), Paris, Éditions Jacques Grancher, 1995, 527 p. (OCLC32421367).
La politique étrangère des États-Unis. De la guerre mondiale à la mondialisation, (avec Michel Allner), Paris, Éditions Ellipse, 2000, 160 p. (OCLC45070344).
Cinéma engagé Cinéma enragé, (Éditeur avec Pascal Dupuy et Christiane Passevant), Paris, Éditions l’Harmattan, 2003, 178 p. (OCLC470422180).
Soul Trains : A Peoples' History of Popular Music in the United States and Britain, College Station, Virtualbookworm, 2002, 279 p. (OCLC492215610).
Terror and Its Representations : Studies in Social History and Cultural Expression in the United States and Beyond, (éditeur) Montpellier, Presses Universitaires de la Méditerranée, 2008, 317 p. (OCLC470585901).
Critique de Buhle, L'Homme et la Société, 3 (93), 1989, p. 27–32, lire en ligne.
« Musique populaire dans le monde capitaliste : vers une sociologie de l'authenticité », L'Homme et la société, no 126, , p. 69–86 (DOI10.3406/homso.1997.2916, lire en ligne)
Le syndrome Tarzan. L'émancipation et la domestication de l'être humain, L'Homme et la Société, numéros 132-133, avril–, p. 13–28, lire en ligne.
Idéologie de la créativité et de la création en musique populaire, Réfractions, no 11, automne 2003, lire en ligne.
(en) The Cultural Dialectic of the Blues, Canadian Journal of Political and Social Theory, 9 (3), automne 1985, p. 23–36.
(de) Gesellschaft, in Historisch-kritisches Wörterbuch des Marxismus, sous la direction de Wolfgang Fritz Haug, volume 5, Berlin, Augument-Verlag, 2001, p. 545–564. Le titre anglais est « What is Society? ».
↑Jean-Guillaume Lanuque, Christiane Passevant, Larry Portis, Dictionnaire des chansons politiques et engagées. Ces chants qui ont changé le monde, Dissidences, Mouvements artistiques et intellectuels , lire en ligne.
↑ a et b« Larry Portis », sur anarlivres.free.fr (consulté le ).
Laurent Esquerre, Nécrologie : Larry Portis, historien révolutionnaire entre France et États-Unis, Alternative libertaire, no 208, juillet-, lire en ligne.