La Fille aux cheveux de lin est la huitième pièce du premier livre de Préludes (1909-1910) de Debussy[1]. Ce morceau compte trente-neuf mesures et dure environ deux minutes et trente secondes. Il s'agit d'un des morceaux les plus enregistrés de Debussy[2], tant dans sa version originale pour piano que dans diverses transcriptions, notamment pour violon et piano (de Arthur Hartmann[3],[4]), pour orgue (de Léon Roques[3]), pour piano à quatre mains (de J. Charlot et Léon Roques[3]), pour guitare, pour harpe (de Marcel Grandjany), pour quatuor à cordes, pour orchestre (d'Hubert Mouton[3]), pour clarinette et piano (de E. Lucas[3])[5], pour violoncelle et piano (de Louis Feuillard) ou encore pour quatuor de saxophones.
C'est le pianiste Franz Liebich qui a joué pour la première fois La Fille aux cheveux de lin en public, le au Bechstein Hall de Londres[3],[6]. La création française, quant à elle, est donnée à Paris le , salle des Agriculteurs, par Ricardo Viñes[3].
Alfred Cortot écrit du prélude pour piano que c'est « une tendre paraphrase de la chanson écossaise de Leconte de Lisle qui dit le charme et la douceur de la lointaine amoureuse, « sur la luzerne en fleur assise... » »[9],[10].
Éric Lebrun souligne que La Fille aux cheveux de lin s'ouvre sur une « ravissante mélopée pentatonique » qui « féconde une pièce entièrement modale, aux cadences doucement éclairées »[13].
Pour Harry Halbreich, cette « longue mélodie modale [...] évoque cette sœur paisible de Mélisande, à laquelle la prédominance de la gamme pentaphone permet d'attribuer des origines celtiques. C'est là l'un des atavismes musicaux les plus forts de Debussy, que l'on retrouve également dans Bruyères [...] : ici comme là, le morceau consiste en une seule grande arabesque mélodique »[11].
Pour Guy Sacre, la pièce est « un des rares préludes accessibles aux doigts des amateurs[12] ». La Fille aux cheveux de lin est « peinte à la manière préraphaélite, comme dans cette La Damoiselle élue du jeune Debussy, que le texte de Rosetti décrit les cheveux « jaunes comme le blé mûr »[12] ». Dans l'œuvre, « une claire mélodie [...], énoncée d'abord toute nue, puis harmonisée de la manière la plus simple ; une simple candeur virginale, un discret arôme d'archaïsme ; mais aussi le sourire mutin de la section centrale (un peu animé), au pas dansant[12] ».
↑Claude Debussy, La fille aux cheveux de lin - extrait du 1er livre des "Préludes" pour piano / transcription pour clarinette en sib et piano, vol. DF7917, Éditions Durand.
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7).