La Puerta del vino est composé entre 1911 et 1912[1], et créé à Paris le à la salle Érard, par le compositeur au piano[1]. L'œuvre est également donnée au sein du cycle complet du deuxième livre des Préludes, le à Londres, au Aeolian Hall, par Walter Rummel[2].
La Puerta del vino, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[4], est en ré bémol majeur, « mouvement de habanera, avec de brusques oppositions d'extrême violence et de passionnée douceur », à [3],[5],[6].
Après Lindaraja et La Soirée dans Grenade, la partition achève le cycle espagnol du compositeur et emprunte le rythme « à la fois las et pressant » de la habanera[6]. Pour Harry Halbreich, c'est l'« aboutissement et sommet de tout le Debussy espagnol, [qui] s'avère bien plus proche de l'univers andalou d'un Garcia Lorca que des clichés du folklore : seule la Fantasia Baetica de Manuel de Falla [..…] poursuivra encore cette voie[3] ».
Le prélude est de forme ternaire. Harmoniquement, la pièce est « construite sur de longues pédales, de ré dans les volets extrêmes, de si au milieu, qui avec le ton maintiennent obstinément la pulsation de la danse[6] ». Mais « le mode gitan choisi par Debussy — mode de mi avec la quarte diminuée la bémol — établit le rapport harmonique le plus tendu possible (septième et triton) avec la fondamentaleré bémol[3] ».
Pour Alfred Cortot, le morceau évoque une « image ardente et populaire d'un coin de faubourg espagnol ; l'auberge douteuse où les muletiers s'attardent en excitant de leurs voix gutturales et de leurs secs battements de mains la danse nerveuse et sensuelle d'une fille aux cheveux noirs[7] ».
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7).