Du mariage de Jean Audran avec Marie-Marguerite d'Ossier, on connaît la naissance d'au moins onze enfants, dont Benoît Audran le Jeune (1698-1772), également graveur, Michel Audran, entrepreneur des tapisseries du Roi aux Gobelins, et Gabriel Audran, négociant dans les îles. Marie-Marguerite meurt le à l'âge de 38 ans, en même temps que sa dernière fille Geneviève-Suzanne à qui elle donnait alors naissance[5].
Le squelette du cheval gravé par Jean Audran s'inscrit dans le projet confié par François Robichon de la Guérinière à Charles Parrocel, peintre possédant une profonde connaissance de l'art équestre, d'illustrer par l'estampe L'école de cavalerie, contenant la connaissance, l'instruction et la conservation du cheval (1733). Parrocel confiant ses dessins préparatoires aux graveurs (outre Parrocel lui-même, on relève les noms de Jean Audran, Nicolas-Dauphin de Beauvais, Laurent Cars, Louis Desplaces, Nicolas-Gabriel Dupuis ou Jacques-Philippe Le Bas), le squelette de Jean Audran s'inscrit parmi ces pièces aujourd'hui dispersées dans les musées et les collections particulières qui permettent de mesurer l'importance donnée par Robichon de la Guérinière et Parrocel au projet[6].
Neil Jeffares relève que Jean Audran est également pastelliste[7].
Jean Audran exerce la gravure jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans et Charles-Paul Landon estime son œuvre gravé à la quantité de cent-vingt pièces, « sans y comprendre plusieurs autres sujets gravés pour les libraires et insérés dans divers ouvrages ». Landon ajoute qu'« un certain nombre d'estampes marquées simplement du nom d'Audran ont embarrassé quelques amateurs qui ne savent auxquels des artistes de cette famille on doit les attribuer »[8].
L'alliance de Bacchus et de l'Amour[10], Psyché et Cupidon, Jacob et Laban, Renaud et Armide, Athalie saisie de terreur à la vue de Joas sur le trône, L'évanouissement d'Esther[13] et Portrait de Noël Coypel, d'après Charles Antoine Coypel[14] ;
Frontispice de L'Histoire de Gênes, d'après Antoine Dieu, chez Denis du Puis, Paris, 1696 ;
Henri IV délibérant de son futur mariage[29], Le roi partant pour la guerre d'Allemagne ; Le couronnement de Marie de Médicis, d'après Pierre Paul Rubens[14] ;
La collection d'estampes des musées, Musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne, février-août 2017[33].
Réception critique
« Jean Audran, disciple de son oncle Gérard, savait, comme lui, mélanger habilement les travaux de la pointe aux travaux du burin et tirer de ces deux outils savamment dirigés un excellent parti ; il dessinait avec aisance et savait se plier aux exigences particulières des différents artistes auxquels il demandait des modèles ; lorsqu'il pouvait être guidé par les peintres eux-mêmes, en suivant scrupuleusement leurs conseils et en se conformant aux observations qui lui étaient faites, il arrivait à rendre d'une façon très satisfaisante la forme des figures ou des objets, et l'aspect même des tableaux qu'il entendait reproduire... Savoir conserver l'harmonie à toutes ces figures sans en sacrifier absolument aucune, exprimer la fraîcheur des chairs en même temps que le brillant des étoffes et la somptuosité du cadre au milieu duquel la scène se passe, tout cela n'est pas tâche facile, et Jean Audran s'en acquitta avec honneur. » - Georges Duplessis[1]
Musées et collections publiques
France
Musée Rolin, Autun, La résurrection de Lazare, d'après Jean-Baptiste Jouvenet[18].
Musée de Brou, Bourg-en-Bresse, La bataille du Granique, La bataille d'Arbelles, L'entrée triomphale d'Alexandre dans Babylone, La défaite de Porus et Porus amené devant Alexandre, d'après Charles Le Brun[34].
Musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne, La bataille de Granique[20], La reine des Perses aux pieds d'Alexandre[21], La bataille d'Arbelles[22], L'entrée triomphale d'Alexandre dans Babylone[23], La bataille de Poros[24], Poros amené devant Alexandre[25], d'après Charles Le Brun ; Parnasse français, d'après Nicolas de Poilly le Jeune[34].
Musée Magnin, Dijon, Samson retirant le miel de la gueule du lion, d'après François Verdier[34].
Archives départementales de l'Aisne, Laon, Victor Marie d'Estrées, d'après Nicolas de Largillierre.
Église Saint-Martin, Longny-au-Perche, L'Annonciation, d'après Pierre Dulin.
Musée départemental Thomas-Dobrée, Nantes, Pierre Paul Rubens, d'après Antoine van Dyck ; Antoine Coysevox, d'après Hyacinthe Rigaud ; Parnasse français, d'après Nicolas de Poilly le Jeune[34].
Bibliothèque nationale de France, Les expressions des passions de l'âme, d'après Charles Le Brun[26], Henri IV délibérant de son futur mariage, d'après Pierre Paul Rubens[29].
Pinacothèque Tosio Martinengo, Brescia, Antoine Coysevox, d'après Charles Antoine Coypel ; La bataille du Granique, La bataille d'Arbelles, La reine des Perses aux pieds d'Alexandre, La défaite de Porus, Porus amené devant Alexandre, L'entrée triomphale d'Alexandre à Babylone, d'après Charles Le Brun[10].
Pinacothèque Repossi(it), Chiari, Antoine Coysevox, d'après Charles Antoine Coypel ; La bataille du Granique, La bataille d'Arbelles, d'après Charles Le Brun ; L'enlèvement des Sabines, d'après Nicolas Poussin[10].
Civica raccolta di incisioni Serrone, Villa Reale, Monza, Infans salus gentium, d'après Francesco Albani ; L'adoration des bergers, d'après Pierre de Cortone ; L'enlèvement des Sabines, d'après Nicolas Poussin ; Colonne, d'après Raphaël Sanzio[10].
National Portrait Gallery, Londres, La Duchesse d'Orléans d'après Claude Mellan, Marie de Modène et Le Roi Jacques II[31] d'après Adriaen van der Werff.
Royal Collection, Londres, Louis XV, d'après Pierre Gobert, Henri IV délibérant de son futur mariage, d'après Pierre-Paul Rubens[42], Marie de Modène, d'après Adriaen van der Werff[30].
Galerie municipale de Bratislava, Le couronnement de Marie de Médicis, d'après Pierre Paul Rubens.
Suisse
Musée d'art et d'histoire de Genève, L'alliance de Bacchus et de l'Amour et Athalie chassée du temple d'après Charles Antoine Coypel ; La Reine blanche pénétrée de l'esprit de Dieu, La résurrection de Lazare et La pêche miraculeuse, d'après Jean-Baptiste Jouvenet ; Entrée triomphale d'Alexandre dans Babylone, d'après Charles Le Brun ; Galatée, d'après Carlo Maratta ; L'enlèvement des Sabines, d'après Nicolas Poussin ; Sainte Scolastique, d'après Jean Restout ; Henri IV délibérant sur son futur maariage et Le couronnement de Marie de Médicis, d'après Pierre Paul Rubens.
Metropolitan Museum of Art, New York, L'évanouissement d'Esther, d'après Charles-Antoine Coypel[13], L'Annonciation, d'après Pierre Dulin[15] ; Moïse défendant les filles de Jethro, d'après Charles Le Brun[19] ; La Duchesse d'Orléans, d'après Claude Mellan ; Jean d'Estrées, d'après Hyacinthe Rigaud.
National Gallery of Art, Wahington, Le couronnement de Marie de Médicis, d'après Pierre ¨Paul Rubens ; Antoine Coysevox, d'après Hyacinthe Rigaud[45].
Notes et références
↑ a et bGeorges Duplessis, Les Audran, Librairie de l'art L. Allison, 1892.
↑Karl Heinrich Heinecken, Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, avec une notice détaillée de leurs ouvrages gravés, chez Jean-Gottlob-Immanuel Bretikopf, Leipzig, 1778.
↑Emile Bellier de la Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine du dessin jusqu'à nos jours, Librairie Renouard, 1882.
↑Donald Posner, Antoine Watteau, Cornell University Press, 1984.
↑Extraits des registres de la paroisse Saint-Hippolyte conservés aux Archives de la ville de Paris.
↑Xavier Salmon, Charles Parrocel et l'école de cavalerie, dans François Robichon de la Guérinière, écuyer du Roi et d'aujourd'hui, actes du colloque tenu en l'École nationale d'équitation, ]
↑Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Unicorn Press, 2006.
↑Charles-Paul Landon, Annales du musée et de l'école moderne des beaux-arts, Imprimerie des annales du musée, tome 15, 1807.
↑ a et bAbraham Rees, article « French school of engraving » dans The Cyclopædia, or universal dictionary of arts, sciences and literature, Longman, Hurst, Rees, Orme et Brown, Londres, 1819.
Catalogue des estampes provenant des fonds de planches des sieurs Gérard, Benoist, Jean et Louis Audran, graveurs ordinaires du Roi, en son Académie royale de peinture et de sculpture, et qui se trouvent présentement à Paris, chez Benoït Audran, graveur, rue Saint-Jacques, à l'enseigne de la ville de Paris, Imprimerie Lottin, 1757 et 1763.
François Basan, Dictionnaire des graveurs anciens et modernes depuis l'origine de la gravure, avec une notice des principales estampes qu'ils ont gravées, chez De Lormel, Saillant, Veuve Durand, Durand et Dessaint, Paris, 1767.
Karl Heinrich von Heinecken, Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, avec une notice détaillée de leurs ouvrages gravés, chez Jean-Gottlob-Immanuel Breitkopf, 1778.
Charles-Paul Landon, Annales du musée et de l'école moderne des beaux-arts, chez Charles-Paul Landon, Imprimerie des annales du musée, tome 15, 1807.
Michael Bryan, Dictionnaire biographique et critique des peintres et des graveurs, vol. 1, 1813.
Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Plon, 1872.
Roger Portalis et Henri Béraldi, Les graveurs du XVIIIe siècle, tome 1, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881.
Paul Lacroix, L'ancienne France - Peintre et graveurs, Firmin-Didot et Cie, Paris, 1888, réédition B.N.F. 2012.
Georges Duplessis, Les Audran, collection « Les artistes célèbres », Librairie de l'art L. Allison, 1892 (lire en ligne).
Emile Dacier, La gravure française, Larousse, 1944.
Les Muses, encyclopédie des arts, article « Audran, famille de graveurs et de peintres français », tome 2, Grange Batelière, Paris, 1970.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Xavier Salmon, Charles Parrocel et l'école de cavalerie, dans François Robichon de la Guérinière, écuyer du Roi et d'aujourd'hui, actes du colloque tenu sous la direction de Patrice Franchet d'Espèrey, École de cavalerie, .
(en) Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Unicorn Press, 2006 (lire en ligne).