Il s'y rencontre avec Thomassin, et leurs premières années en Italie sont très pénibles[4]. Claude Mellan se met bientôt en rapport avec Francesco Villamena, avec lequel il s'exerce dans le maniement du burin, et qui le fait graver d'après Pomérange, alors en réputation mais d'un pinceau lourd et maniéré[5]. Il travaille ensuite d'après Simon Vouet[5]. En 1626, il peint le portrait de Virginia de Vezzo, qui devient la même année l'épouse de son maître Simon Vouet[5]. Aux alentours de 1630, Mellan grave des planches pour la Galleria Giustiniana, dans le cadre d'un projet qui implique de nombreux autres graveurs, dont Pieter de Bailliu, Michel Natalis, Corneille Bloemaert et Theodor Matham. La collection de la Galleria Giustiniana est référencée de multiple fois dans l'ouvrage Teutsche_Academie de Joachim von Sandrart, qui soutient avoir eu un rôle majeur dans le projet, même si ces allégations sont aujourd'hui disputées[6].
En 1636 Claude Mellan quitte Rome, passe par Gênes, et rentre en France[7]. Il se rend à Aix-en-Provence chez Peiresc, où il arrive au début du mois d'août[8]. Retenu pendant un an par lui dans cette ville, Claude Mellan réalise une première : il grave trois vues des phases de la Lune, observée sous la direction de Pierre Gassendi à travers un télescope fourni par Galilée[3]. Claude Mellan utilise l'image de la Lune projetée sur une surface blanche[9].
Claude Mellan est logé au Louvre à partir de 1642 et y reste jusqu'à sa mort[3].
Mellan a également été un peintre de renom. Un grand nombre de ses toiles a été perdu, mais elles restent connues par ses gravures, comme Samson et Dalila, Saint Jean-Baptiste dans le désert ou Madeleine.
Mellan a également gravé plusieurs scènes religieuses dont une célèbre Sainte Face du Christ sur le voile de Véronique réalisée par une taille unique en spirale qui, par ses épaississements, crée l’image. Ce burin est considéré comme le chef-d'œuvre de Mellan[10]. La plaque en cuivre originale est conservée à la chalcographie de la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles.
Portrait de Girolamo Frescobaldi, pierre noire sur papier, 15,4 × 12,3 cm[11]. Ce dessin est mentionné par Pierre-Jean Mariette parmi les premières œuvres italiennes réalisées sous la double influence de Vouet et de Sadeler, entre 1624 et 1634. Le portrait de l'organiste et compositeur (1583-1643) est saisissant par l'acuité de l'expression d'assurance à la fois souriante et arrogante. Il a été traduit au burin dans des dimensions plus réduites. Cette effigie traduit la notoriété de l'organiste de Saint-Jean-de-Latran puis de Saint-Pierre de Rome[12],[13] ;
Étude pour une Sainte Famille, pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier bleu, 20 × 24 cm[14],[15].
↑(en) Jaco Rutgers, « Sandrart and Bloemaert in Rome: The Galleria Giustiniana project », dans Susanne Meurer, Anna Schreurs-Morét and Lucia Simonato, Aus aller Herren Länder - Die Künstler der 'Teutschen Academie' von Joachim von Sandrart, Turnhout, Brepols, (ISBN978-2-503-55321-4, lire en ligne), p. 275-285.
↑Emmanuelle Brugerolles, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, pp. 32-37.
↑’Emmanuelle Brugerolles (dir.), Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts. Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p. 45-47, Cat. 12.
Maxime Préaud, « Les Mellan du Nationalmuseum de Stockholm », Nouvelles de l'estampe, no 105, .
Maxime Préaud, « Les Mellan des cabinets des estampes de Bruxelles, d'Amsterdam et de quelques autres collections », Nouvelles de l'estampe, no 127, , p. 21-27.
Autres ouvrages
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
« Claude Melan, graveur en taille douce », dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, t. 2, Antoine Dezallier, (lire en ligne), p. 97-98.
Georges Bilhaut, « Claude Mellan », dans le bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, tome XVIII, fascicule 5, 1947, pp.370-383.
L'Œil d'or. Claude Mellan, catalogue d'exposition, Paris, Bibliothèque Nationale, 1988.
Jean Sgard, « La Sainte Face de Claude Mellan. Étude des bases géométriques du dessin », Bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, .
Maxime Préaud, « L'œil d'or de Claude Mellan » in L'Objet d'Art, 8, juin 1988, p. 50-57.
Barbara Brejon de Lavergnée, « Dessins français du 17e siècle : richesse des musées de province » in Connaissance des Arts, 492, février 1993, p. 42-49.
Florian Rodari, Claude Mellan. L'écriture de la méthode : Donation Isabelle et Jacques Treyvaud, Milan, 5 continents, , 216 p. (ISBN978-88-7439-708-2).
[Requemora-Gros 2017] Sylvie Requemora-Gros, Voyages, rencontres, échanges au XVIIe siècle : Marseille carrefour, (ISBN9783823379669, lire en ligne), p. 246.
Philippe Tillier, Les graveurs d'Abbeville, Société d'émulation d'Abbeville / F. Paillart éditeur, , pp. 38-73