Issu d'une famille aisée de pharmaciens, originaires du Sud-Ouest de la France, Jacques Dufilho songe d'abord à devenir agriculteur. Sa passion pour le théâtre le rattrape à la fin des années 1930 où, élève de Charles Dullin à Paris, il débute sur les planches et dans les cabarets, imposant progressivement ses textes décalés et des personnages comiques, dont le plus célèbre reste Victorine, la domestique qui fait la Visite du château. Repéré par les metteurs en scène André Barsacq et Georges Vitaly, Dufilho enchaîne presque sans discontinuer des pièces du répertoire ou des créations contemporaines au cours de six décennies, d'abord comme figurant puis comme tête d'affiche. Son travail sur scène est récompensé par deux fois, notamment par un Molière du comédien en 1988 pour son rôle dans Je ne suis pas Rappaport, mise en scène par son ami Georges Wilson.
Les ancêtres de Jacques Dufilho sont originaires de Gascogne, dans le Sud-Ouest de la France et plusieurs d'entre eux se sont engagés dans l'activité pharmaceutique. Le plus célèbre, Louis Joseph Dufilho (1788-1824) quitte son Mirande natal au début du XIXe siècle pour s'établir à La Nouvelle-Orléans, aux États-Unis, y ouvrir la Pharmacie Dufilho au 514 Chartres Street et devenir le premier pharmacien diplômé d'Amérique du Nord[2].
Son frère Alexandre s'installe également outre-Atlantique pour devenir armurier, la guerre de Sécession l'obligeant à renoncer à son commerce. Le père de Jacques Dufilho (1883-1938) est lui aussi né à Mirande mais ne tente pas l'aventure américaine : après ses études en pharmacie, il préfère s'installer dans son village natal en 1906 puis revendre quelques années plus tard son officine pour devenir directeur d'une usine de produits chimiques et pharmaceutiques à Bègles (Gironde)[3]. Avec sa femme Joséphine, il a déjà deux enfants, Yvonne (1909-1985), laquelle va reprendre plus tard les affaires de son père et André (1912-2003), qui est médecin à Mirande puis devient écrivain à la fin de sa vie.
Jacques Dufilho naît dans la maison familiale de Bègles, route de Toulouse, quelques mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale pendant laquelle son père est mobilisé comme pharmacien dans une ambulance puis à la production de gaz de combat[4]. Son enfance, heureuse, est marquée par l'arrivée des Américains à Bordeaux en 1917, un souvenir marquant aux yeux du petit garçon[5], la découverte de la nature, de la botanique et du théâtre.
Vers l'âge de dix ans, lorsqu'il déménage avec ses parents rue Brun à Bordeaux, il assiste de plus en plus souvent son père, désormais directeur d'un laboratoire d'analyses médicales, comme apprenti-laborantin. Pour autant, son tempérament sérieux et sa curiosité ne lui permettent pas d'envisager, à l'instar du reste de sa famille, de longues études ; élève médiocre, il n'obtient de bonnes notes qu'en dessin et surtout en français ; discipline qu'il prend plaisir à découvrir par des lectures personnelles, notamment les romans d'aventures de Jules Verne ou Alexandre Dumas[6]. Il obtient péniblement son certificat d'études, entre au lycée Montaigne de Bordeaux et échoue à l'examen du baccalauréat[7]. Encouragé par son père qui ne peut se résoudre à le laisser entrer aux Beaux-arts, il intègre une formation de prothésiste dentaire pendant une année, avant de la quitter pour s'engager dans l'armée, au 2e régiment de hussards de Tarbes, pour une période de dix-huit mois[8]. Il en sort au grade de brigadier.
Passionné par la nature et le monde rural depuis son enfance, sa vie rythmée par de nombreux voyages familiaux vers les villages gascons de ses ancêtres, Jacques Dufilho décide en 1936, au sortir de son service militaire, de devenir paysan. Son ambition première le pousse à emprunter de l'argent pour acquérir le château de Cornac et ses cent hectares de terrain, près du village de Ricourt, pour y cultiver la terre[9]. S'il ne parvient pas à réunir les fonds suffisants, il fait pourtant l'acquisition d'une paire de bœufs et de deux vaches avec lesquels il commence son apprentissage chez des propriétaires des environs. Obstiné et heureux à une tâche qui n'est pas encore celle de l'agriculture industrielle, le jeune garçon développe pour ce métier, un profond attachement qui le suivra tout au long de sa vie[10].
Débuts sur les planches et au cinéma
Les raisons qui poussent Jacques Dufilho à quitter son métier d'agriculteur pour devenir comédien restent incertaines mais coïncident avec la mort brutale de son père en 1938. Ainsi, il déclare dans une interview que sa première motivation, naïve, a été de faire du théâtre pour gagner de l'argent afin d'acheter la ferme qu'il n'a pas pu acquérir[11]. À d'autres reprises, il relate une rencontre déterminante avec l'actrice Madeleine Lambert, venue dans la pharmacie de sa sœur à Barèges et qui aurait encouragé le jeune homme curieux à faire du théâtre, à s'inscrire aux cours de Charles Dullin de Paris[12],[13]. Jacques Dufilho reçut le consentement maternel à une installation parisienne et son aide pour trouver une petite chambre à louer, rue Taitbout dans le 9e arrondissement[14]. Après quelques hésitations, il ose enfin demander à Charles Dullin de pouvoir intégrer son cours, au théâtre de l'Atelier. Dufilho raconte souvent son arrivée en blouson de cuir et culotte de cavalier devant le maître, épris de chevaux, qui lui conseille de s'inscrire dans son école[15]. Il y apprend rapidement son métier, l'improvisation, la manière de poser sa voix ou d'appréhender un personnage, aux côtés de jeunes espoirs tels que Georges Wilson, Alain Cuny, Madeleine Robinson ou Jean Marais, déjà vedette en devenir.
Jacques Dufilho est nommé au grade de maréchal des logis dans la réserve le . Mobilisé le pour être affecté au dépôt de cavalerie 18, il reprend du service à la déclaration de guerre au sein du 29e Groupe de Reconnaissance de Division d'Infanterie (29eGRDI), dérivé du 2e Hussards, commandé par le chef d'escadrons de Rolland et unité de reconnaissance de la 35e Division d'Infanterie[16].
Il obtient son brevet de chef de peloton en et participe à la campagne de 1940 au sein de l’escadron moto sous les ordres du capitaine de Lestrange. Durant cette période, il est posté trois fois quarante-cinq jours en première ligne. Sa conduite au feu lui vaut une citation à l’ordre du régiment le . Il est nommé au grade de maréchal des logis chef à compter du même jour. Devenu sous-officier adjoint, il est contraint quelques semaines plus tard, de se rendre devant la trop puissante Wehrmacht encerclant son unité. Il passe une vingtaine de jours dans un camp de prisonnier à Pont-Saint-Vincent, près de Nancy[17]. Il recevra la croix de guerre puis la légion d'honneur plusieurs années plus tard.
Jusqu'à la fin de la guerre, parachevant sa formation et cantonné aux figurations ou modestes rôles, il se voit engagé à plusieurs reprises dans des pièces mises en scène par Charles Dullin, notamment dans La Princesse des Ursins de Simone Jollivet ou Le Misanthrope et l'Auvergnat d'Eugène Labiche. Au cinéma, qui lui procure beaucoup plus d'argent que le théâtre pour un travail moins significatif[21], il enchaîne quelques apparitions, dont sa toute première dans Croisières sidérales en 1941 et une interprétation plus remarquée dans Premier de cordée de Louis Daquin en 1944, film pour lequel il est censé affronter les difficultés d'un tournage en décors naturels dans les Alpes[21].
En 2003, il publie une autobiographie intitulée Les Sirènes du bateau-loup (Fayard)[23].
Dernières années et fin de vie
En mai 1991, Jacques Dufilho commence le tournage du film Les Enfants du naufrageur sur l'île-de-Bréhat aux côtés de Brigitte Fossey et Jean Marais, qu'il a connu aux cours de Charles Dullin dans leur jeunesse, sous la direction de Jérôme Foulon. Si le film ne rencontre qu'un succès d'estime auprès du public, il obtient toutefois plusieurs prix du meilleur film dans des festivals européens[24]. Un projet plus ambitieux l'attend ensuite : l'adaptation au cinéma des années de pouvoir du maréchal Pétain par le réalisateur Jean Marbœuf et l'historien Marc Ferro. Le producteur Jacques Kirsner insiste pour que son Pétain soit porté par une composition de Dufilho, pour l'occasion affublé de lentilles bleues, le crâne en partie rasé pour se rapprocher le plus possible de la physionomie du personnage[25]. Face à Jean Yanne en Pierre Laval, aux côtés d'une imposante distribution. Le tournage du film s'étend sur dix-huit semaines, dont plusieurs à Vichy, sur les lieux mêmes que fréquentaient pendant l'Occupation les figures représentées à l'écran[26]. Alors que le réalisateur s'oppose au producteur pour des questions de montage, Jacques Dufilho déclare envisager le rôle de Pétain « comme un avocat défend un personnage qu'il aime bien[27] ». À la sortie du film, une partie de la presse l'accuse de vouloir rendre sympathique le vieux maréchal et de confondre ses opinions politiques avec son interprétation[28]. Aujourd'hui, ce grief est régulièrement repris par les critiques lorsque le film est évoqué dans les médias[29]. Pour autant, l'acteur a toujours nié une volonté manifeste de glorifier les années du régime de Vichy ou la figure de son chef ; Il affirme avoir suivi scrupuleusement le scénario et les indications du réalisateur[25]. Rétrospectivement, Jacques Dufilho déclare regretter d'avoir accepté ce rôle[28].
Au milieu des années 1990, Jacques Dufilho ralentit progressivement ses activités cinématographiques. Après l'interprétation d'une pièce de boulevard aux côtés de Danielle Darrieux au théâtre du Gymnase et diffusée à la télévision, Ne coupez pas mes arbres, l'acteur monte une dernière fois sur scène avec son ami Georges Wilson, dans Show bis en 1993. La pièce raconte l'histoire de deux vieux comédiens se retrouvant pour un ultime spectacle.
L'année suivante, il préside la 8e nuit des Molières et il est longuement applaudi par le public présent avant de déclarer, avec humour, qu'il n'est qu'un « vieux paysan sévère, bourru » et de raconter une anecdote d'enfance sur la manière d'ouvrir les enveloppes. Dans Quelque part dans cette vie, jouée plusieurs mois en tournée puis au Théâtre Marigny entre 1993 et 1995, il fait la connaissance de la comédienne Sonia Vollereaux avec laquelle il va nourrir une réelle complicité[30]. Dans Le Voyage, mise en scène par Michel Fagadau, où il interprète un ancien déporté, Jacques Dufilho prend conscience des failles de sa mémoire liées à son âge et il est contraint d'annuler une représentation, ayant oublié tout son texte[31]. De plus en plus handicapé par cet état de santé, il décide de faire ses adieux au théâtre en 1998[31], retrouvant pour Ma petite fille, mon amour deux partenaires qu'il affectionne, Danielle Darrieux et Sonia Vollereaux.
Jacques Dufilho est inhumé dans l'intimité familiale, dans le petit cimetière de Ponsampère[39], où il a possédé une ferme où il a résidé lors de son temps libre, son frère André ayant été médecin généraliste à 7 km, dans le bourg de Mirande.
Vie privée
Discret sur sa vie privée, préférant dès que possible le calme et la simplicité de ses terres gasconnes à l'agitation parisienne, Jacques Dufilho a pourtant nourri une passion pour les automobiles Bugatti, qu'il reconstruira et collectionnera une partie de sa vie. En outre, il assume volontiers être en décalage avec son époque quand il s'affirme catholique traditionaliste, adepte de la messe en latin et monarchiste.
Jacques Dufilho est très discret sur sa vie privée et ne l'évoque presque jamais dans ses interviews. Il se marie en octobre 1947 avec Colette Colas (1920-2006) et emménage avec elle dans le petit appartement qu'il possède rue Chappe à Paris, avant de déménager quelques années plus tard boulevard Saint-Michel[40],[41]. Le couple donne naissance à une fille, Colette Dufilho-Legendre, née en 1954 et narratrice de contes pour enfants[40],[42].
Personnalité et engagements
Une passion pour l'automobile
La passion de Jacques Dufilho pour l'automobile remonte à son enfance, marquée par de longs voyages sur les routes entre Bordeaux et Mirande dans les voitures de son père[43]. En âge de conduire, il acquiert plusieurs voitures qu'il restaure avec ses premiers salaires, dont une Peugeot Type 172 R Cabriolet. Amateur de Citroën, il possède plusieurs 2 CV, des breaks Ami 6 et une BX, qu'il utilise pour sa conduite au quotidien.
Après la guerre, il hérite par l'intermédiaire de son frère, d'un châssis de Bugatti Type 40 quatre cylindres, en très mauvais état. Il entreprend patiemment de remettre en état de marche[44]. Dès lors, se développe chez lui une passion confinant à la ferveur religieuse[n 1] pour la luxueuse marque Bugatti, obsession coûteuse qu'il assouvit en achetant la plupart du temps et à moindre coût, des châssis abîmés. Au cours de sa vie, outre la Type 40, Jacques Dufilho a possèdé cinq autres Bugatti, dont un Type 57 de 1937 ; un Type 37 à compresseur qu'il restaure pendant plus de dix ans et vend aux enchères à Fontainebleau en 1982 pour la somme de 720 000 francs ; un Type 44 qu'il offre à un collectionneur suisse[45],[46]. Plus désireux de confort de conduite que de sensations de vitesse, il renonce cependant progressivement à utiliser ces voitures au quotidien pour des raisons de coût et s'en sépare définitivement pour payer ses impôts[47].
Opinions religieuses et politiques
L'enfance de Jacques Dufilho a été marquée par la religion catholique : la famille assiste à la messe tous les dimanches ainsi qu'aux cérémonies religieuses à l'église Sainte-Geneviève de Bordeaux, paroisse à laquelle elle a offert deux vitraux[48]. Pieux, enfant de chœur, le petit garçon développe un goût pour la prière solitaire et il ne s'en est jamais détaché. Il évoque même l'idée de devenir prêtre lorsqu'il échoue à son baccalauréat ; quelques jours passés dans une communauté de trappistes le détournent toutefois de cette idée, préférant la vie active et le contact avec le monde[49]. Adulte, sa pratique religieuse ne change pas : fidèle au dogme et aux rites de l'Église catholique, il se perçoit comme un catholique traditionaliste, regrettant la messe en latin et les changements apportés par le concile de Vatican II[50]. Il assume lire la revue Una Voce (fédération catholique traditionaliste attachée au rite tridentin) et fréquenter régulièrement l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, lieu de culte parisien des catholiques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X[51]. S'il considère le pardon et la rédemption comme deux valeurs essentielles de la doctrine chrétienne, il ne croit pas à la résurrection des corps[réf. nécessaire]. Probablement inspiré par sa mère[52], Jacques Dufilho se considère également comme un monarchistelégitimiste, par fidélité à Louis XVI et Marie-Antoinette, partisan d'une restauration royale et constitutionnelle[53]. Plus inspiré par des motifs religieux que politiques, il perçoit avant tout dans la monarchie, « l'ordre du divin[54] ». Néanmoins très pudique sur sa vie privée et ses opinions, il a coutume de répondre, lorsqu'on lui pose la question, qu'il est un « monarchiste de gauche et un anarchiste de droite ».
En 1993, il reçoit le prix Renaissance des arts, distribué par le Cercle renaissance[55].
Ses convictions politiques n'ont pas influencé ses choix artistiques : il va jusqu'à interpréter le révolutionnaire Marat dans le film Marie-Antoinette reine de France, réalisé par Jean Delannoy en 1955. En revanche, Jacques Dufilho refuse un rôle dans Le Miraculé de Jean-Pierre Mocky, ne voulant pas participer à un film qui tourne en dérision la foi chrétienne et les miracles de Lourdes[56].
Filmographie
Cinéma
La filmographie de Jacques Dufilho est considérable et s'étale sur près de sept décennies. De ses débuts en 1939 dans Le Corsaire, film inachevé de Marc Allégret, jusqu'à sa dernière interprétation de recteur dans Là-haut, un roi au-dessus des nuages de Pierre Schoendoerffer en 2004, 170 rôles, partagés entre le cinéma et la télévision, jalonnent son parcours à l'écran et imposent progressivement la silhouette de l'acteur au grand public. Pour autant, Jacques Dufilho n'a pas été une vedette de premier plan, ce qu'il n'a jamais souhaité être[57],[n 2].
On peut facilement distinguer plusieurs temps dans la filmographie de l'acteur. La première, la plus longue, est marquée par une succession de rôles que Jacques Dufilho qualifie volontiers d'« insignifiants » ou d'« alimentaires »[58],[59]. Souvent brèves, ces petites apparitions sont la plupart du temps comiques ou burlesques, Dufilho incarnant à l'écran des garçons d'étage, des domestiques ou des paysans dans des films d'époque tels que Caroline chérie (1951), Notre-Dame de Paris (1956) ou encore Le Bon Roi Dagobert (1963) ou dans des comédies militaires tournées à la chaîne, à l'image des Bidasses en folie (1971) ou de La Brigade en folie (1973). Il tourne à la même époque, une vingtaine de films similaires en Italie. Bien qu'il reste lucide sur la qualité de ces productions, elles n'en demeurent pas moins très rentables au regard de ses cachets au théâtre[n 3].
Pour Serge Regourd, son physique, ce « museau de fouine aux petits yeux perçants, sourire sardonique sous cape », et son caractère introverti participent aussi à enfermer Jacques Dufilho dans un « type d'emploi commandé par son apparence »[57], les réalisateurs ne cherchant pas à exploiter davantage son potentiel. Au tournant des années 1970, plusieurs rôles d'envergure donnent un nouvel élan à sa carrière : tête d'affiche dans Une journée bien remplie (1972) et Ce cher Victor (1975), l'acteur décroche par deux fois le César du meilleur acteur dans un second rôle, pour son rôle de chef-mécanicien breton dans Le Crabe-tambour en 1977 et, trois ans plus tard, pour son interprétation d'Adrien Dussart, homosexuel vieillissant face à Patrick Dewaere dans Un mauvais fils. Autour d'autres seconds-rôles comme Jean Carmet ou Maurice Barrier, il est l'un des interprètes du premier film de Jean-Jacques Annaud, La Victoire en chantant, dont le succès public limité ne l'empêcha pas de décrocher l'Oscar du meilleur film étranger.
En marge de cette reconnaissance, il est un familier de l'univers des films de Jean-Pierre Mocky, avec lequel il tourne cinq fois. Dans la dernière partie de sa carrière, Jacques Dufilho ralentit son rythme de tournage et accepte d'interpréter des personnages plus graves, souvent liés au monde rural qu'il affectionne (Le Cheval d'orgueil, La Vouivre, C'est quoi la vie ?, Les Enfants du marais). Il incarne en 1993, l'une des rares incarnations du maréchal Pétain à l'écran, un rôle auquel certains critiques l'identifient par amalgame, à ses opinions politiques personnelles.
1973 : Vive la quille (Il colonnello Buttiglione diventa generale) de Mino Guerrini : colonel Rambaldo Buttiglione
1973 : Si, si, mon colonel (Un ufficiale non si arrende mai nemmeno di fronte all'evidenza, firmato Colonnello Buttiglione) de Mino Guerrini : colonel Buttiglione
↑« Le goût des Bugatti était presque une religion. [...] Quand on a connu la Bugatti, on a rencontré le génie et l'aristocratie de l'automobile. » (Dufilho 2003, p. 244)
↑« Je n'avais donc pas d'ambition particulière. Les rôles se présentaient et je les jouais. Il n'y avait pas de vie future à envisager. Je ne nourrissais aucune espoir. » (Dufilho 2003, p. 244)
↑« J'allais sans vergogne glaner ma pitance dans les innombrables champs de navets cultivés par le cinéma français. En ces temps où les producteurs maraîchers faisaient fortune, les studios de cinéma ressemblaient de plus en plus aux halles de Rungis. » (Dufilho 2003, p. 185)
↑« Sous-officier d'un moral à toute épreuve, détaché seul pour assurer la liaison avec une unité voisine, a réussi, bien que cerné par l'ennemi, à rejoindre son unité sous un feu violent en rapportant des renseignements importants » (Dufilho 2003, p. 80)
↑David Bradby, Le théâtre français contemporain : 1940-1980, Presses Univ. Septentrion, , p. 44.
↑Thierry Kubler et Emmanuel Lemieux, Cognacq-Jay 1940 : La Télévision française sous l'Occupation, éditions Plume / Calmann-Lévy, 1990.
↑Emmanuel Lemieux, On l'appelait Télé-Paris, Paris, éditions L'Archipel, « L'Histoire secrète des débuts de la télévision française (1936-1946) », page 168, 2013, 259 p. (ISBN2809811296)
Pierre Dubrulle, « Le Crabe-tambour : sept semaines en mer », Cols bleus : hebdomadaire de la Marine française, no 1495, , p. 4-8 (lire en ligne, consulté le )