Membre du Parti communiste français (PCF), il est conseiller de Paris depuis 2008. Il exerce les fonctions d'adjoint auprès d'Anne Hidalgo, maire de Paris, chargé du logement, de l'hébergement d'urgence et de la protection des réfugiés de 2014 à 2023.
Depuis 2018, il est porte-parole du PCF. Lors des élections européennes de 2019, il est à la tête d'une liste qui arrive en dixième position avec 2,5 % des suffrages exprimés.
Ian Brossat est le fils d'Alain Brossat, professeur de philosophie à l'université Paris-VIII, et de Sylvia Klingberg, sociologue à l'INSERM, une ancienne militante du groupe d’extrême gauche israélien Matzpen ayant émigré en France dans les années 1980 et s’étant engagée à l'extrême gauche à Paris[1]. Membres, l'un et l'autre, de la LCR, ses parents l'initient au militantisme en l'amenant dans des manifestations[2].
Issu d'une famille juive polonaise, son grand-père maternel, Marcus Klingberg, devenu Israélien en 1948[3], est condamné pour haute trahison en 1983 à une peine de vingt ans de réclusion par le tribunal de district de Tel-Aviv pour avoir transmis des informations à l'URSS alors qu'il était directeur adjoint scientifique de l'Institut israélien de recherche biologique à Ness Ziona[4]. En , Ian Brossat publie chez éditions Flammarion le livre L'Espion et l'enfant, qui retrace la vie de son grand-père, à qui il allait rendre visite en prison[5].
Ian Brossat adhère en 1997 au Parti communiste français, à 17 ans[7]. Il milite pour ce parti durant ses études et, à l'âge de 22 ans, est élu à la direction de la fédération de Paris du PCF en 2002.
Il se présente aux élections régionales de 2004, sur la liste conduite par Marie-George Buffet. Après avoir été membre du PCF dans les sections des 6e et 7e arrondissement, en 2006 il devient secrétaire de la section du PCF dans le 14e arrondissement, où il a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence[10]. Il est élu au Conseil national du PCF la même année. Il devient l'un des principaux responsables de la Fédération de Paris du PCF, successivement responsable des secteurs de la jeunesse, de la formation et de la communication. Il est responsable du secteur « élections » à partir de .
Le , Ian Brossat est nommé porte-parole du PCF, en binôme avec Cécile Cukierman[11].
Au sein de l'assemblée parisienne, il milite en faveur d'une accélération de la construction de logements sociaux, notamment dans le 16e arrondissement, sur les terrains du parc Sainte-Périne[19]. Il fait voter un vœu exigeant que les bailleurs sociaux remboursent systématiquement les charges d'ascenseur lorsque ceux-ci sont en panne. À partir de , il préside une mission d'information visant à améliorer l'entretien des ascenseurs à Paris. Il se prononce en faveur de la construction de tours, à condition qu'elles permettent d'accroître la place du logement et de l'emploi. En , le groupe communiste se démarque de la majorité municipale de Bertrand Delanoë en se prononçant contre la privatisation de la collecte des ordures ménagères à Paris. De même, le groupe communiste s'oppose à la mise en place de la vidéosurveillance à Paris, malgré le soutien du maire de Paris au plan « 1 000 caméras » lancé par la préfecture de police. Ian Brossat est opposé à la légalisation du cannabis, ayant eu à gérer lorsqu'il était professeur des élèves sous l'emprise de cette drogue[20].
Le groupe communiste obtient la mise en place d'une campagne alertant sur les dangers engendrés par l'usage des crèmes éclaircissantes qui font des ravages dans le 18e, particulièrement à Château Rouge. Au nom du groupe PCF/PG, il demande également à la ville de Paris d'interdire les concerts du groupe de rap Sexion d'assaut en raison de leurs propos homophobes dans leurs chansons et dans la presse[21].
En 2010, il soutient l'arrangement financier proposé par l'UMP à la mairie de Paris, dans le cadre des enquêtes sur les accusations d'emplois fictifs dont aurait profité le RPR lorsque Jacques Chirac était maire de Paris. L'indemnisation de 2,2 millions d'euros proposée par l'UMP[22] revient, selon lui, à reconnaître la culpabilité de Jacques Chirac[23].
À la fin de l’année 2012, Bertrand Delanoë lui confie la présidence de la SemPariSeine, l'une des plus importantes sociétés d'économie mixte de la Ville de Paris, qui gère notamment le forum des Halles[24].
En , il coécrit un livre avec Jacques Baudrier intitulé Paris n'est pas à vendre, proposant des alternatives à la spéculation immobilière dans la capitale[27].
À la suite d'un accord conclu sur des listes communes PS-PCF pour les élections municipales de 2014 à Paris, il devient l'un des six porte-parole adjoints de la campagne d'Anne Hidalgo, et figure en 7e position sur la liste socialiste dans le 18e arrondissement. Cette liste obtient 62,4 % des voix au second tour[28].
Après la victoire de la candidate, il devient, le , adjoint à la maire de Paris chargé du logement et de l'hébergement d'urgence[29]. À partir du , il est chargé du logement, de l'habitat durable et de l'hébergement d'urgence. À partir du , Ian Brossat compte en outre parmi les 62 conseillers de Paris élus conseillers métropolitains qui siégent au conseil de la métropole du Grand Paris, dont la première réunion s'est tenue le [30].
À l'occasion de la parution de son livre Airbnb la ville ubérisée en , Ian Brossat dénonce « l'économie de prédation » à laquelle se livrerait la plate-forme Airbnb en permettant de louer des appartements entiers dans le centre de Paris, et dont découlerait une perte importante de logements pour les demandeurs. Même constatation pour l'achat de résidences secondaires par des professionnels. L'adjoint à la maire chargé du logement souhaite qu'il soit mis fin à ces pratiques par le législateur[31],[32],[33]. D'après le journaliste Vincent Jauvert, Airbnb a tenté de recruter d’anciens cadres de la mairie de Paris pour contrer Ian Brossat[34].
Après son élection au Sénat, Ian Brossat quitte ses fonctions d’adjoint à la maire de Paris le [35].
Tête de liste aux élections européennes de 2019
Lors du 38e congrès du PCF, Ian Brossat est désigné tête de liste pour les élections européennes de 2019[36]. Sa performance au débat télévisé du sur France 2 est remarquée sur la forme[37]. La liste arrive en dixième position avec 2,49 % des suffrages exprimés[38], ce qui l'empêche d'obtenir des élus au Parlement européen — fait inédit pour le PCF — et de voir ses frais de campagne remboursés[39]. Il s'agit du score du PCF le plus faible en voix, toutes élections confondues[40], à l'exception de l'élection présidentielle de 2007 où Marie-George Buffet obtient 1,93% des voix.
Élections municipales de 2020 à Paris
En , Ian Brossat est désigné par le PCF pour mener une liste en vue des élections municipales de 2020 à Paris, tout en déclarant viser un rassemblement de la gauche[41]. Après discussions, un accord est trouvé en décembre pour une alliance avec Anne Hidalgo dès le premier tour[42].
Dans le 18e secteur, la liste « Paris en commun » — PS, PCF, Place publique, Génération·s, Allons enfants, Pari(s) écolo — menée par Éric Lejoindre s’associe au second tour avec EELV et l'emporte avec 62 % des voix exprimées. Ian Brossat, en troisième position sur la liste, est élu au conseil municipal d’arrondissement et au Conseil de Paris[43].
Sénateur de Paris
Placé en troisième position sur la liste « Rassemblement de la gauche et des écologistes », Ian Brossat est élu sénateur de Paris le [44].
Campagne du Nouveau Front Populaire pour les élections législatives de 2024
En , il demande l'interdiction des résidences secondaires à Paris[49].
Il propose en , au sujet de l'impôt sur le revenu, de taxer à 80 % la part de revenu située au-delà de 10 000 euros de revenu par mois[50].
En , il se prononce pour la hausse de la taxation du kérosène afin de réduire l'empreinte carbone, et se fait à cette occasion épingler par des internautes, qui lui reprochent d’utiliser l'avion pour des voyages personnels[51].
Il propose pour la ville de Paris la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans, la tenue d'un référendum sur l'interdiction d'Airbnb, l'augmentation du nombre de logements sociaux et l'encadrement des loyers[52].
Le 19 février 2019, à Paris, il participe à un rassemblement contre l’antisémitisme[53]. Le de la même année, il participe à une marche contre l'islamophobie, qui fait l'objet de polémiques[54],[55].
Après les résultats des élections législatives de 2024, le site d'extrême droite Reseau-libre.org appelle à tuer quatre personnalités politiques de gauche, dont Ian Brossat, en diffusant leurs adresses personnelles. Selon le site, il s'agit d'attaquer « des cibles qui assument leur statut d’ennemi » de l'extrême-droite[57],[58]. Le site place Ian Brossat dans une « liste des candidats à la balle dans la nuque »[59].
Airbnb la ville ubérisée, Montreuil, Éditions la ville brûle, , 160 p. (ISBN978-2-36012-099-4)
Notes et références
Notes
↑Chargé du Logement et de l'Hébergement d'urgence jusqu'au , puis chargé du Logement, de l'Habitat durable et de l'Hébergement d'urgence jusqu'au , puis chargé du Logement, de l'Hébergement d’urgence et de la Protection des réfugiés.
↑« Ian Brossat (PCF), candidat aux législatives à Paris : « Je peux être un pôle de stabilité à gauche » », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Didier Blain, Philippe Bordier, « Le communisme new look de Ian Brossat, élu du 18e arrondissement », sur dixhuitinfo.com, (consulté le ) : « Les municipales de mars 2008 se profilent. Le groupe communiste parisien, 60 ans de moyenne d’âge, a besoin d’un coup de jeune et d’un nouveau leader. Ian Brossat sera l’homme de la situation. Il se présente dans le 18e arrondissement, où il décide d’habiter immédiatement. ».
↑« Ian Brossat souhaite l’encadrement d’Airbnb dans le centre de la capitale », sur Le Monde, (consulté le ) : « Ian Brossat, maire adjoint chargé du logement à la Mairie de Paris, demande jeudi 6 septembre aux législateurs d’interdire les locations d’appartement entier via Airbnb dans quatre arrondissements touristiques du centre, et la fin des résidences secondaires dans la capitale. « Un logement sur quatre ne sert plus à loger des Parisiens », s’alarme l’élu parisien, chef de file du PCF aux élections européennes. ».
↑Camille Bauer, « Logement. Ian Brossat veut chasser Airbnb du cœur de Paris », sur l'Humanité, (consulté le ) : « Aujourd’hui, pour obtenir l’interdiction qu’il prône et qui n’engage pas la Mairie, Ian Brossat a besoin d’une modification législative. « C’est nécessaire pour que les collectivités puissent pendre des décrets d’interdiction. » Il mise sur les débats à venir au Parlement autour de la loi Elan pour obtenir la protection du cœur de la capitale et de ses habitants. ».
↑Lionel Venturini, « Élections européennes : passer de la colère au succès », L'Humanité, 26 novembre 2018, « Désormais « tête de liste de rassemblement pour les élections européennes », le communiste Ian Brossat veut impulser pour le scutin du 26 mai 2019 une liste qui fera une large part au monde du travail »