Le quartier de Château Rouge est traversé, à sa lisière ouest et sur un axe nord-sud, par le boulevard Barbès, qui sépare le quartier de la Goutte d'Or de la butte Montmartre à proprement parler. La ligne 4 du métro suit le même parcours, desservi notamment par la station Château Rouge, qui prend le nom du quartier.
Une grande partie du domaine est loti à partir de 1844[2] et une ordonnance du 31 mars 1847 autorise les différents propriétaires à ouvrir cinq rues et une place[5] :
La largeur des rues est fixée à 12 m, à l'exception de la rue Lévisse dont la largeur est portée à 14 m[5].
En 1847, le château est transformé en bal public[2], nommé le bal du Château-Rouge ou du Nouveau Tivoli. Le propriétaire de ce bal, J.-N. Bobœuf, pour profiter de l'importante popularité d'Henri IV à cette époque et peu soucieux de vraisemblance historique, fait colporter la rumeur que le château aurait été construit pour Gabrielle d’Estrées (alors qu'il a été construit 175 à 200 ans après la mort de la maîtresse du roi en 1599). Le premier des banquets des réformateurs qui débouchent sur la chute du régime de Louis-Philippe est donné dans ses jardins le 9 juillet 1847 et rassemble 1 200 personnes.
Le parc est encore réduit avec l'ouverture de la rue Custine, déclarée d'utilité publique en 1863[6]. Dans les années 1860, le bal tombe en désuétude[1].
Le bal public ferme ses portes en 1882 et le bâtiment est finalement démoli en 1889[2],[8]. Les actuels nos 50 et 52 rue de Clignancourt ont été construits à son emplacement[4].
C'est un quartier très animé en journée, caractérisé par la présence d'une forte population immigrée d'origine africaine. De nombreux marchés, épiceries et coiffeurs africains y sont ouverts toute l'année. Le week-end, des clients venus de toute l'Île-de-France s'affairent dans le quartier, à la recherche de produits souvent introuvables ailleurs (fruits tropicaux, épices)[9].
La rue Dejean et ses voisines sont souvent qualifiées de « marché exotique » ; le marché s'y tient tous les jours de la semaine, sauf le lundi pour la plupart des commerces de produits exotiques du quartier.
↑Marie Chabrol, « Qui sont « les Africains de Château Rouge » ? », Métropolitiques, (lire en ligne)
↑« A Paris, les habitants du quartier Château-Rouge refusent la logique du ghetto », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
Bertrand Lemoine, Le quartier Château Rouge, , 100 p. : étude menée à la demande de la SOPAREMA, dans le cadre d'une opération de réhabilitation du quartier.