La population de la Russie s'établissait à 146,16 millions d'habitants au 1er janvier 2021 sur la base des dernières statistiques officielles[1] en incluant la population de la Crimée dont le statut est contesté. La partie européenne de la Russie concentre 78 % de la population totale sur 25 % du territoire. En 2002 le taux d’urbanisation s’établissait à 74 %. La Russie est aujourd'hui le neuvième pays le plus peuplé de la planète[9].
La population a atteint un sommet historique de 148 689 000 en 1991, juste avant la dislocation de l'URSS ; il s'ensuit un déclin démographique prononcé avec une diminution de sa population d'environ 0,5 % par an, par la combinaison d'une baisse de la natalité et d'une augmentation de la mortalité. Cette baisse démographique ralentit depuis le milieu des années 2000avec entre 2009 et 2016 une légère augmentation de la population du pays, notamment du fait de l'immigration et d'une hausse de la natalité.[réf. nécessaire] Le déclin démographique est jugé « catastrophique » en 2023, avec une perte régulière d'habitants permanents, de l'ordre de 500 000 personnes par an depuis 2020, et un taux de fécondité dans la norme de ceux de l'Europe et du Japon, à 1,4 enfant par femme, insuffisant pour assurer le renouvellement de la population[10].
En 2013, la Russie connaît un accroissement naturel positif pour la première fois depuis 1992[11][réf. à confirmer]. En 2015, avec un taux de fécondité de 1,78 enfant par femme, la Russie avait le taux plus élevé de tous les anciens pays du bloc de l'Est devant le Kosovo. Tandis qu'avec un taux de natalité de 13,3 naissances pour 1 000 habitants elle avait le troisième taux le plus élevé d'Europe supplantant ainsi la Biélorussie, l'Islande, le Monténégro et la France et était dépassée seulement par l'Irlande et le Kosovo. Cependant, la faiblesse du nombre de naissances entre 1990 et 2005 entraînera à terme une chute de la natalité (à cause du faible nombre de femmes en âge de procréer) dans les prochaines années, comme le montre la pyramide des âges en Russie, étroite à la base.
La population se stabilise à partir de 2017 et baisse à nouveau à partir de 2019.
Au début du règne de Catherine II en 1762, on estime à 19 millions le nombre de ses sujets. À sa mort en 1796, ce nombre est de 36 millions[12].
Dans un essai de 1825, Robert Lyall estime à 50 millions d'habitants la population de l'Empire russe en 1823[13].
En 1722, le nombre d'habitants s'élevait à 14 millions, il passe à 16 millions en 1742, 20 millions en 1762, 28 millions en 1782, 36 millions en 1795, 35 millions en 1807, et 48 millions en 1818.[réf. souhaitée]
Pendant la Première Guerre mondiale et la guerre civile, la fécondité diminua fortement, mais au milieu des années 1920, la vie des populations civiles fut alors redevenue normale ce qui a pu permettre une période de forte fécondité (couplée aux premiers programmes de santé publique soviétiques). Mais dans les années 1930, une baisse brutale de la fécondité s'amorça, tandis que la mortalité restait élevée. Selon Anatoli Gregorievitch Vichnevski, les pertes démographiques durant la période 1926-1940 s'élèveraient à 9 millions de personnes.
Après la Seconde Guerre mondiale
Après 1945, l'Union soviétique grâce à la diffusion des antibiotiques, connut une chute de la mortalité infantile et par conséquent, une forte augmentation de l'espérance de vie et une croissance naturelle d'environ 1 % par an, et dès 1955, la population atteint son niveau d'avant-guerre. Cependant, le déclin de la fécondité était rapide et réduisit progressivement la croissance naturelle. D'autant que la mortalité des populations actives augmenta, surtout chez les hommes, ce qui tend à diminuer petit à petit l'espérance de vie malgré la baisse de la mortalité infantile. De plus, la plus grande partie de cette croissance démographique était située en Asie centrale, en Transcaucasie, en Biélorussie, en Moldavie, en Lituanie et en Estonie, mais pas en Russie où le taux de fécondité passa en dessous du niveau de la reproduction simple des générations dès 1967. Une augmentation de la fécondité se produisit en 1982, mais elle s’écroula dès 1990.
Crise démographique des années 1990 et du début du XXIe siècle
L'augmentation de la mortalité dans les années 1990 est en grande partie attribuable au vieillissement de la population puisque les précédentes générations du troisième âge ont été peu nombreuses à cause des pertes massives dans les années 1930 et 1940.
Ce pic s'explique par divers facteurs : l'alcoolisme, des équipements de santé déficients, une production de médicaments insuffisante, une dégradation du niveau de vie[15]. La Russie a connu, pendant la période de transition économique, marquée par la « thérapie de choc », un bouleversement social qui s'est traduit par quatre fois plus de morts violentes que les États-Unis à la même période[15] : en effet, elle se classait alors au deuxième rang mondial pour les homicides (15,06 pour 100 000 habitants en 2009[16]) et troisième pour les suicides (26,47 pour 100 000 habitants en 2009)[17]. L'arrivée, plus tardive qu'à l'ouest, de certaines épidémies comme le SIDA explique aussi la situation : à la fin de 2005, la Russie enregistrait près de 350 000 infections au VIH[18].
Une étude du Lancet (2009) établit une corrélation entre la brutalité de la transition (privatisations rapides et massives, augmentation corrélative du chômage) et l'augmentation de la mortalité. En effet, à partir de 1992, la Russie privatisa massivement, la thérapie de choc étant mise en œuvre de façon complète à partir de 1994 : à cette époque, plus de 50 % du secteur public (112 625 entreprises d'État) avait été privatisé[19].
Dans un contexte de privatisations hâtives et d'inflation persistante, la transition s'est d'abord traduite par une quasi-division par deux du produit intérieur brut, ce qui a fait naître des controverses sur le rôle joué par le Fonds monétaire international (FMI) [20]. Le chômage, qui s'élevait à moins de 0,1 % de la population active au début des années 1990, avait grimpé à 0,8 % en 1992 et jusqu'à 7,5 % en 1994[19], quatre fois plus vite qu'en Biélorussie (0,5 % en 1992 et 2,1 % en 1994), qui a adopté une méthode plus graduelle de libéralisation[19]. Dans le même temps, souligne cette étude comparative entre pays post-communistes du Lancet (2009), le taux de mortalité augmenta quatre fois plus vite en Russie qu'en Biélorussie[19]. L'étude constate une corrélation entre les privatisations massives et rapides et l'augmentation du chômage, et entre celle-ci et l'augmentation des taux de mortalité[19]. Elle attribue ainsi une augmentation de plus de 18 % de la mortalité en Russie attribuable aux privatisations massives et au chômage, donnant un accès difficile aux soins, induisant une augmentation de l'alcoolisme et des comportements alcooliques dangereux[19] avec des ingestions de substances toxiques, etc. En Biélorussie, l'augmentation du taux de mortalité attribuable aux privatisations, plus progressives, aurait été de 7,7 %[19].
En 2019, le déclin de la population est qualifié de « catastrophique » par les autorités russes[21]. La Russie pourrait passer sous la barre des 100 millions d’habitants d’ici la fin du siècle[21].
Démographie générale contemporaine
La population russe atteint son apogée après l'éclatement de l'Union soviétique avec 148 millions d'habitants. À la suite de cela, la Russie voit sa population baisser continuellement pendant une quinzaine d'années. Cette baisse est d'environ 750 000 à 800 000 personnes par an au cours de la fin des années 1990 et au début des années 2000. La population russe atteint son minimum en 2008 avec 142,7 millions d'habitants. La population augmente ensuite légèrement chaque année. À partir de 2015, elle inclut celle de la Crimée (2,3 millions d'habitants), période à partir de laquelle elle se stabilise à un peu plus de 146 millions d’habitants.
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Natalité
Le taux de natalité en Russie a augmenté depuis 1999, date de son plus faible taux de natalité avec 8,27 naissances pour 1 000 habitants, pour arriver en 2013 à un taux de 13,3 naissances pour 1 000 habitants[23]. Dans son discours au Conseil de la fédération, en mai 2006[réf. nécessaire], le présidentVladimir Poutine a confirmé la mise en place d'une politique nataliste. Cette politique permettrait notamment aux mères de bénéficier d'une « prime de maternité » conséquente (1 250 000 roubles, soit 17 350 €, pour la naissance d'un second enfant et 1 300 000 roubles (18 825 €) pour le troisième). De plus, depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d'un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité », et à la sage-femme de bénéficier d'une « prime d'assistance » de 10 000 roubles (294 €) pour chaque enfant né dans son service.
Depuis 2006, une stabilisation puis une remontée du taux de natalité s'observe, résultat tant de l'amélioration du niveau de vie (le PIB, divisé par deux entre 1990 et 1998, a retrouvé son niveau de 1990 en 2006) que des politiques natalistes du gouvernement et de la structure des âges du pays, les enfants nés avant le déclin démographique de 1990 étant maintenant en âge de procréer.
En 2009, la population russe a augmenté pour la première fois depuis 1995, sous l'effet conjugué d'un accroissement de la natalité et d'une baisse de la mortalité[24].
Depuis 2016, le taux de natalité décline à nouveau et le solde naturel redevient négatif. Il s'agit en grande partie d'un effet structurel (arrivée à l'âge de la reproduction des classes creuses des années 1990 d'une part, et vieillissement des classes nombreuses nées après la deuxième guerre mondiale d'autre part).
Fécondité
Le taux de fécondité de la Russie qui était en moyenne supérieur à 2 à l’époque soviétique s’est effondré dans les années 1990 après la dissolution de l’URSS en passant par son plus bas historique de 1,16 en 1999. Il est remonté par la suite, mais reste nettement en dessous de 2.
En 2022, 3 des sujets fédéraux de la Russie avaient des taux de fécondité au-dessus de 2,0 enfants par femme (le minimum requis pour assurer le remplacement de la population). Ces sujets fédéraux sont :
Dans la plupart des sujets fédéraux de la Sibérie et l'Extrême-Orient russe, les taux de fécondité sont élevés, mais pas assez pour assurer le remplacement de la population. Par exemple, le kraï de Transbaïkalie avaient un indice synthétique de fécondité de 1,82, ce qui est supérieur à la moyenne nationale, mais moins que les 2,1 nécessaires au remplacement de la population. Dans cette région les zones rurales ont tout autant une plus forte fécondité par rapport aux zones urbaines. La différence est évidente dans l'oblast de Tioumen avec un ratio de 1,59 / 2,20, l'oblast autonome juif (1,50 / 1,86), Oudmourtie (1,40 / 2,21), Kabardino-Balkarie (1,28 / 1,82), l'oblast de l'Amour (1,37 / 1,85), Kraï de Perm (1,40 / 2,15), Kraï de Khabarovsk (1,35 / 1,84), et l'oblast de Kaliningrad (1,32 / 1,74).
Les âges médians sont fortement corrélés avec les taux de fécondité et les groupes ethniques. Par exemple, en 2002, dans le groupe ethnique des Ingouches ayant l'âge médian le plus bas, les femmes de 35 ans ou plus avaient, en moyenne, 4,05 enfants. Dans le groupe ethnique des Juifs ayant l'âge médian le plus élevé, les femmes de 35 ans ou plus n'avaient en moyenne que 1,37 enfant. Ainsi les Juifs ont à la fois l'âge médian le plus élevé et le plus faible taux de fécondité, ce qui est une conséquence de l'émigration juive.
Évolution du taux de fécondité en Russie
Année
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
2,52
2,45
2,36
2,27
2,18
2,13
2,10
2,04
1,99
1,97
Année
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1,99
2,03
2,04
2,01
2,00
1,98
1,97
1,95
1,92
1,90
Année
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1,89
1,91
2,04
2,11
2,06
2,05
2,18
2,23
2,12
2,01
Année
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
1,89
1,73
1,55
1,39
1,39
1,35
1,28
1,23
1,24
1,16
Année
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
1,20
1,22
1,29
1,32
1,34
1,29
1,31
1,42
1,50
1,54
Année
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
1,57
1,58
1,69
1,71
1,75
1,78
1,76
1,62
1,58
1,50
Année
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
1,51
1,51
Taux de fécondité des districts fédéraux de Russie entre 1990 et 2015 par ordre décroissant de population
Dans les années 1980 seulement entre 8 et 10 % des femmes russes mariées en âge de procréer utilisaient des méthodes de contraceptionhormonale et intra-utérine, à rapporter aux 20 à 40 % des pays développés. Cela a conduit à des taux d'avortement plus élevés en Russie : dans les années 1980, la Russie comptait 120 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer, contre seulement 20 dans les pays occidentaux. Cependant, après la dislocation de l'Union soviétique, de nombreux changements ont eu lieu, telles que la fin du monopole sur le marché pour les médicaments contraceptifs et la libéralisation des médias, qui conduisirent à une conversion rapide vers des pratiques de contrôle de la grossesse plus proches des standards occidentaux. Le taux d'avortement a décru dans la première moitié des années 1990 pour la première fois dans l'histoire de la Russie, même en dépit de taux de fécondité alors en baisse.
Le nombre des avortements baisse fortement et atteint 848 000 en 2015. Il était supérieur à 4 millions en 1990, et est passé en dessous du million entre 2013 (1 012 000) et 2014 (930 000)[25].
En 2014, selon les données publiées dans le rapport annuel sur la santé publique en Russie et l'annuaire démographique de Russie[26],[27], le taux d'avortement pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans était de 25,9 et celui d'avortement pour 1 000 naissances de 48,1 ; ces taux se rapprochent du niveau d'une partie des pays de l'Europe occidentale.
En 2004, la proportion de femmes en âge de procréer utilisant des méthodes de contraception hormonale ou intra-utérine, a été d'environ 46 % (29 % avec l'intra-utérine, 17 % avec l'hormonal).
Malgré de nets progrès dans la planification familiale, le nombre d'enfants souhaités au moment voulu pour une grande partie de familles de Russie n'a pas été encore atteint. Selon une étude de 2004, les grossesses en cours ont été qualifiées de « souhaitée et opportune » par 58 % des répondants, tandis que 23 % les ont décrits comme « désirée, mais intempestive », et 19 % ont dit qu'elles étaient « indésirables ». La part des grossesses inattendues reste nettement plus faible dans les pays développés, tels que les Pays-Bas, dont le pourcentage de grossesses non-désirées il y a 20 ans était déjà deux fois plus faible que dans la Russie d'aujourd'hui.
Mortalité
En 2011 55,6 % des décès en Russie, soit 1 069 970 morts ont été causés par des maladies cardiovasculaires. La deuxième cause de mortalité avec 15 % des décès sont les cancers avec 289 459 morts. Les causes externes de décès, comme les suicides (1,6 %), les accidents de la route (1,3 %), les meurtres (1,1 %), les intoxications accidentelles avec de l'alcool (1,1 %) et les noyades accidentelles (0,5 %), ont couté 187 861 vies au total, ce qui représente 9,9 % des décès. Les autres causes principales de décès sont les maladies du système digestif (4,5 %), les maladies respiratoires (3,8 %), les maladies infectieuses et parasitaires (1,7 %), et la tuberculose (1,0 %). Le taux de mortalité infantile en 2011 était de 7,3 pour 1 000 décès, en baisse par rapport au taux de 7,5 pour 1000 en 2010.
Espérance de vie
En 2010, l'espérance de vie moyenne en Russie était de 63,03 années pour les hommes et de 74,87 années pour les femmes. L'espérance de vie moyenne russe est de 68,98 années à la naissance, soit 9 ans de moins que la moyenne de l'Union européenne, ou des États-Unis. Les principaux facteurs ayant contribué à cette faible espérance de vie est la proportion élevée chez les hommes en âge de travailler d'accidents, d'intoxication alcoolique, de crimes violents, et de maladies cardiaques. Par ailleurs, les maladies infectieuses sont également impliquées à ce constat, telles que le VIH et la tuberculose, qui sont devenues plus répandues en Russie depuis les années 1990 en raison de la détérioration du système de santé. Entre 1,1 et 1,4 million de personnes , soit presque 1 % des 148 millions de Russes, seraient infectées par le VIH en Russie, dont une partie sans le savoir.
Récemment cependant, l'espérance de vie en Russie a recommencé à augmenter. Entre 2005-2010, l'espérance de vie masculine en Russie a augmenté de quatre années, augmentant l'espérance de vie globale de 3 ans à 68,67.
Selon les autorités russes, 100 000 personnes travaillant dans les technologies de l'information ont quitté le pays en 2022 soit 10 % du nombre total d’employés dans le secteur en Russie. Toutefois, 80 % des personnes parties continueraient de travailler pour une entreprise russe[30],[31].
Prise en compte de la Crimée dans les statistiques démographiques
Sur le plan statistique, cette situation est à l'origine d'une rupture de série en 2014, où l'augmentation de population de la fédération de Russie est pour sa plus grande part liée à la prise en compte de la population de la Crimée, évaluée lors d'un recensement fait en 2014 par les autorités russes, à 2 284 769 habitants[32] ; elle était de 2 401 200 lors du recensement de 2001[33]. Entre 2014 et le 3e trimestre 2016, les flux de migrations sortantes de Crimée, principalement vers l'Ukraine, ont été estimés à 150 000 départs, et c'est également ce chiffre qui est retenu pour les migrations entrantes, en provenance principalement de la Russie et d'autres pays de la CEI[34]. Cette rupture concerne non seulement le chiffre global de la population, mais également d'autres séries, dont il convient d'apprécier les évolutions positives ou négatives avec précaution (ex. : en 2014, 23 664 personnes séropositives au VIH résidant en Crimée sont entrées dans les statistiques russes[35], soit 2,6 % du total).
Dans les 146 880 432 habitants de la fédération de Russie décomptés au 1er janvier 2018 par le service fédéral des statistiques russe[36], 1 913 731 résident dans la république de Crimée et 436 670 dans la ville fédérale de Sébastopol[36].
Composition ethnique et culturelle
Groupes ethniques
La fédération de Russie est un état pluriethnique avec environ 170 groupes ethniques. Les principaux groupes ethniques sont les Russes et les Tatars. Près de 1,6 % de la population est d'origine étrangère.
Le groupe ethnique le plus nombreux sont les Russes, selon le recensement de 2002, ils seraient 115,9 millions soit 79,8 % de la population totale, puis viennent les Tatars avec 5,6 millions d'habitants, soit 3,8 % de la population, puis les Ukrainiens avec 2,9 millions d'habitants soit 2 % de la population, les Bachkirs avec 1,7 million d'habitants soit 1,2 % de la population, les cinquième - Tchouvaches avec 1,6 million d'habitants soit 1,1 % de la population, les Tchétchènes avec 1,4 million d'habitants soit 0,9 % de la population et les Arméniens 1,1 million d'habitants soit 0,8 % de la population[37].
Depuis 1989, il y a eu des changements importants dans la composition ethnique de la Russie de par les différences de fécondité, et de migrations. La part des Russes est passée de 81,5 % à 79,8 % depuis cette date.
Le nombre de citoyens de Russie s'élevait à 142,4 millions de personnes soit 98 % de la population. Le reste est partagé entre 1 million de citoyens de pays étrangers et de 0,4 million de personnes apatrides.
Liste des dix plus grands groupes ethniques en 2021
En 2021, les principaux groupes ethniques de la Fédération de Russie selon Rosstat étaient les Russes (105,6 millions ↘️), les Tatars (4,7 millions ↘️), les Tchétchènes (1,7 million ↗️), les Bachkirs (1,6 million ➡️), les Tchouvaches (1 million ↘️), les Avars, les Arméniens, les Ukrainiens, les Dargins et les Kazakhs[39].
Le nombre de Russes ethniques a diminué de 5,4 millions de personnes au cours de la période 2010-2021[39].
Le russe était la langue officielle de l'Empire russe jusqu'en 1917. Au cours de la période soviétique, la politique envers les langues des différents groupes ethniques a fluctué dans la pratique. L’État a contribué à l’élaboration des alphabets et de la grammaire de langues qui manquaient précédemment de forme écrite. Bien que chacune des républiques constitutives eût sa propre langue officielle, le rôle unificateur et un statut supérieur étaient réservés au russe.
Le russe a perdu son statut dans la plupart des nouvelles républiques à la suite de la dissolution de 1991 de l’Union soviétique. En Russie, cependant, le statut dominant de la langue russe persiste : aujourd’hui, 97 % des élèves des écoles publiques de la Russie reçoivent leur éducation uniquement ou principalement en langue russe, même si la Russie est composée d'environ 80 % populations de souches Russes.
98 % de la population (2015) âgée de 15 ans et plus, est en mesure de s'exprimer en Russe, couramment, ou à des degrés divers.
Bien que la Constitution de la fédération de Russie reconnaisse le russe comme seule langue officielle, les républiques et les districts autonomes peuvent déclarer une ou plusieurs autres langues officielles. Il y a plus de 100 langues parlées en Russie, dont beaucoup sont en danger d’extinction.
Religion
La religion la plus répandue en Russie est le christianismeorthodoxe, représenté par l'Église orthodoxe russe. Depuis la fin du régime soviétique, environ 114 millions de personnes se considèrent comme des chrétiens orthodoxes de l'Église orthodoxe russe, ce qui représente près de 80 % de la population. Toutefois, la grande majorité des orthodoxes sont peu pratiquants et ne vont pas à l'église régulièrement. La religion orthodoxe est alors vue comme un symbole de l'héritage de la culture russe. L’archevêque Vsevolod Tchapline a publié selon les données de l'église orthodoxe en 2014, une augmentation de la fréquentation de la messe parmi les croyants, notamment des jeunes ménages. Au début des années 2000 le taux de fréquentation des églises était de 57 % contre de 79 % en 2013.
La deuxième religion du pays est l'islam avec environ 10 millions de croyants (soit environ 7 % de la population) selon le recensement ethnique et religieux de 2012. La majorité des musulmans vit dans la région Volga-Oural et le Ciscaucasie, même si Moscou, Saint-Pétersbourg et la Sibérie occidentale ont également des petites communautés musulmanes. Tout comme le judaïsme, l'islam a connu une baisse d'adhérents (bien que moins importante) due principalement à la forte campagne d'évangélisation lancée par le Kremlin depuis les années 1990 mais aussi de par l'augmentation des mariages mixtes, une proportion non négligeable d'athéisme parmi ces minorités et d'avant tout en conséquence du déclin démographique qui n'a pas épargné des minorités ethniques à majorité musulmanes telles que les Tatars, les Bachkirs, les Kabardes.
En termes d'accroissement démographique seule une région à majorité musulmane connaît un renouvellement des générations (taux de fécondité supérieur à 2,10 enfants par femme.) la Tchétchénie avec un taux de fécondité de 3,38 en 2009, qui s'explique en raison du phénomène de baby boom qui a touché la région depuis la fin de la Guerre de Tchétchénie en comparaison ou le taux de fécondité n'était que de 2,32 enfants par femme en 1992.
Le bouddhisme est traditionnellement présent pour les régions de la Bouriatie, de la République de Touva et de la Kalmoukie, sa croissance reste assez élevée compte tenu de la démographie élevée de ces trois régions en comparaison de la tendance nationale, au cours de l'année 2009 le taux de fécondité enregistré était respectivement de 2,80 pour la république de Touva, 1,96 pour la Kalmoukie et de 1,69 pour la Bouriatie. Elle est par ailleurs selon le dernier recensement ethnique et religieux de 2010 la deuxième religion la plus pratiquée par la population slave se considérant ethniquement russe, après le christianisme, tout particulièrement dans les milieux urbains.
La répartition des religions dans le pays est essentiellement fondée sur les différents peuplements ethniques. Les Slaves sont en grande majorité chrétiens orthodoxes et les peuples turcophones sont majoritairement musulmans, bien que plusieurs groupes turcs en Russie ne le soient pas.
Migration
En 2008, la Russie était le deuxième pays au monde qui accueillait le plus grand nombre d'immigrés (après les États-Unis). En 2008, la Russie comptait quelque 10 millions d’immigrés[40].
Dans le même temps, la Russie connaît un flux important d'immigration. En 2008, en moyenne, 300 000 immigrés légaux entrent dans le pays chaque année, dont environ la moitié sont des Russes ethniques des autres républiques de l'ancienne Union soviétique. En outre, il y aurait quelque 10 millions de clandestins de l'ex-État soviétique en Russie. Il y avait ainsi un afflux significatif de Géorgiens, d'Arméniens, d'Azéris, de Tadjiks et d'Ukrainiens dans les grandes villes de Russie. Cette immigration est parfois perçue de façon très défavorable par des Russes et donne même lieu à des sentiments xénophobes. Des Chinois immigrent aussi dans l'Extrême-Orient et dans le sud de la Sibérie.
Principaux pays d'origine des migrants internationaux en Russie[41]
La main-d'œuvre russe subit des changements considérables. Même si bien éduquée et qualifiée, elle est en grande partie mal assortie aux besoins en rapide évolution de l'économie russe. Le taux de chômage en Russie a été de 8,1 % en 2009. Le chômage est plus élevé chez les femmes et les populations jeunes. À la suite de l'éclatement de l'Union soviétique et de la dislocation économique qu'elle engendre, le niveau de vie a chuté dramatiquement. Cependant, depuis la crise économique de 1998, le niveau de vie est revenu à un niveau comparable. À partir de 2007 environ 15 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, contre 40 % en 1999. Le salaire annuel moyen en Russie était de 7 680 $ (environ 13 800 $ PPP) en mai 2008, en hausse de 455 $ par an depuis août 1999.
↑L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) pour une année donnée est la somme des taux de fécondité par âge observés cette année. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l'année considérée.
↑ Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes l'année à la population totale moyenne de l'année.
↑ Le taux de mortalité est le rapport du nombre de décès, au cours d'une année, à la population moyenne de l'année.
↑Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
↑L'espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l'année considérée. C'est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l'année considérée.
↑"L’épidémie de SIDA dans le monde", dans le Rapport sur l’épidémie mondiale de SIDA 2006, page 9 et page 37, [lire en ligne], consulté le=23-12-2008
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