Vue générale de la salle au Congrès de Tours. La grande banderole « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! » est déployée sous la bannière « L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes » et deux portraits de Jean Jaurès. Agence Meurisse, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1920.
Au cours de ce congrès, fut créée la Section française de l'Internationale communiste (SFIC, futur Parti communiste français — PCF). Il a constitué un événement majeur dans l'histoire de la gauche française et a longtemps marqué sa structuration.
Contexte
L'unité de la SFIO s'est décomposée en raison de l'attitude à adopter face au conflit de la Première Guerre mondiale (1914-1918). À la déclaration de guerre, la quasi-totalité des socialistes rejoint l'Union sacrée, quelques-uns participant directement aux gouvernements (Marcel Sembat, Jules Guesde, Albert Thomas). L'idée répandue est que la guerre sera courte et que la parenthèse patriotique sera rapidement refermée. Mais la guerre s'installe dans la durée, et dès 1914, les partisans du pacifisme, tels les syndicalistes révolutionnaires regroupés autour de la revue La Vie ouvrière animée par Pierre Monatte commencent à contester le bien-fondé de l'Union sacrée. Même si le Congrès de décembre 1915 se prononce pour la poursuite de l'effort de guerre à une large majorité, les tendances pacifistes appelées Minorité de guerre et zimmerwaldienne ne vont cesser de progresser. La Commission administrative permanente (CAP) élue au congrès de décembre 1916 ne compte plus que 13 majoritaires contre 11 minoritaires[2]. La Révolution russe en 1917 et le traité de Brest-Litovsk sont suivis avec sympathie par les socialistes français. Au congrès d'octobre 1918, la motion internationaliste de Jean Longuet l'emporte, et les minoritaires dominent désormais la CAP.
Les années 1919 et 1920 marquent un développement important du mouvement ouvrier. Dès mars 1919, des grèves démarrent dans les mines, le textile, les chemins de fer et dans les banques. La répression de ces grèves tournantes de la CGT a été marquée par le licenciement de 18 000 métallurgistes, ce qui met à mal le syndicalisme révolutionnaire mais aboutit à l'obtention de la journée de huit heures. Ces événements provoquent de fortes pressions sur la SFIO, où deux franges s'affrontent : les « zimmerwaldiens » et les réformistes.
Au congrès extraordinaire d'avril 1919, Léon Blum justifie l'existence de tendances diverses, mais conclut par un appel à l'unité[2]. L'épreuve des élections législatives de novembre 1919 constitue un échec pour le parti qui perd le tiers de ses députés, bien qu'il ait obtenu plus de suffrages qu'au précédent scrutin[3]. En février 1920, au congrès de Strasbourg, les adhérents acceptent à 92 % le retrait de la SFIO de la Deuxième Internationale, discréditée par son manque de fermeté à s'opposer à la guerre. Il est décidé aussi d'envoyer une délégation à Moscou pour examiner les conditions d'un rattachement à la Troisième Internationale. Les délégués sont Frossard et Cachin.
Pour le congrès suivant, la ville de Tours fut choisie comme terrain neutre près de Paris car les militants les plus hésitants avaient peur d'être submergés par les partisans de l'adhésion à la IIIe Internationale communiste majoritaires dans la fédération de la Seine[4].
Préparation du Congrès
Arrivés à Moscou en juin 1920, les deux délégués subissent une opération de séduction avant d'être invités à assister en juillet aux travaux du deuxième congrès du Komintern, comme observateurs, tandis que les révolutionnaires Alfred Rosmer et Marcel Ollivier, déjà membres de la IIIe Internationale, y participent comme délégués[5]. De retour en France, Frossard et Cachin vont se rallier à la motion d'adhésion du Comité de la 3e Internationale dirigé par Fernand Loriot et Boris Souvarine. Il y aurait un malentendu concernant les fameuses conditions d'admission. Ces conditions s'élevaient à 9 lors du voyage à Moscou ; elles sont portées à 21 en août après le départ des deux délégués français[6]. Ces conditions, principalement rédigées par Lénine, sont des règles de conduites aux partis communistes qui imposent un mode de fonctionnement autoritaire, excluant tous les réformistes et s'engageant à un soutien sans faille envers Moscou pour la révolution prolétarienne mondiale[7],[8][source insuffisante].
Depuis mai 1919, une fraction active autour de Boris Souvarine et Fernand Loriot est favorable à l'adhésion et s'est organisée en Comité de la Troisième internationale[9]. Elle regroupe les suffrages de plus du tiers des adhérents socialistes en février 1920, dispose de fonds fournis par les bolchéviks et d'un organe propre Bulletin communiste. Y participent des syndicalistes révolutionnaires non membres de parti, tel Pierre Monatte. C'est le noyau dur qui prône l'adhésion[10], dont l'un des plus ardents partisans est Raymond Lefebvre. Ce dernier ne pourra cependant assister au congrès, car il disparaîtra quelques semaines avant, à l'issue de son séjour en Russie[11].
Déroulement du congrès
Durant le congrès, la SFIO se divisa en trois camps :
Le premier, largement majoritaire, le plus à gauche de la SFIO, rassemble les partisans de l'adhésion à la IIIe Internationale communiste (qui ne partageaient cependant pas toutes les 21 conditions des bolchéviks, qui de fait ne furent pas votées lors du congrès). Il s'agit surtout des plus jeunes dirigeants du parti soutenus par un très grand nombre de membres, d'une part les animateurs du Comité de la troisième Internationale (« zimmerwaldiens »), (Fernand Loriot, Charles Rappoport, Boris Souvarine), d’autre part des anciens des courants socialistes de droite ou du centre (Marcel Cachin et Ludovic-Oscar Frossard). Ce camp révolutionnaire, pacifiste et désirant que le parti soit dirigé par des élites socialistes issues du monde ouvrier et non de la bourgeoisie intellectuelle, obtient les trois quarts des votes[12].
Le deuxième camp au centre, pacifistes menés par une minorité acceptant l'adhésion (Jean Longuet et Paul Faure), mais seulement sous de nombreuses conditions : par exemple ils contestent l'article 17 qui mentionne que le parti doit respecter les directives centrales de la IIIe Internationale (c'est-à-dire qu'ils ne sont plus libres de leur politique) et l'article 21 qui met en place la révolution par une insurrection (révolution « blanquiste » des bolcheviks).
Le troisième camp, mené par Léon Blum, Jules Guesde, Albert Thomas refusait totalement l'adhésion (on y trouvait entre autres la droite des « guesdistes » et la droite des « reconstructeurs »). Ce camp avait soutenu les gouvernements français entre 1914 et 1918, le vote des crédits de guerre, il souhaitait rester au sein de la IIe Internationale.
En réalité, les jeux sont faits car les délégués ont un mandat impératif et les grandes fédérations telles la Seine (un quart des délégués), le Nord et le Pas-de-Calais ont voté majoritairement pour l'adhésion[10].
Les débats sont houleux[13][source insuffisante]. Le matin du 28, un message de Zinoviev soutient la motion « des camarades Loriot, Monatte, Souvarine, Cachin, Frossard et autres » et dénonce le réformisme des autres. Longuet s'élève contre cette ingérence en lançant : « Le socialisme de Jaurès ne peut aller à Moscou la corde au cou et la tête couverte de cendres »[2]. L'arrivée de Clara Zetkin, envoyée de l'Internationale communiste et fondatrice de l’Internationale socialiste des femmes, au beau milieu du discours du secrétaire général Frossard, fait office de coup de théâtre, alors qu'elle est interdite de séjour par le gouvernement français, ce qui l'a contrainte à voyager clandestinement : à la tribune, elle reprend la rhétorique des bolchéviques contre les opportunistes, défend l’avènement d’un « parti centralisé et fortement discipliné », et se voit fortement applaudie[14]. Sa présence serait en partie décisive sur l'issue du congrès, moins par son discours que par son action lors de réunions en marge du congrès[15]. Aussi bien Zinoviev que Zetkin ont pesé sur la décision d'exclure Longuet, jugé opportuniste par Lénine malgré son appartenance à la minorité de guerre et le fait qu'il soit le petit-fils de Karl Marx.
La motion présentée par le camp de Léon Blum, intitulée « Motion pour l'unité internationale »[16], est retirée du vote par ses auteurs, si bien que la scission en deux sections est inévitable : d'une part la « Section française de l'Internationale communiste » (SFIC, futur Parti communiste), majoritaire à Tours (3208 voix), formée du premier camp et rassemblant la majorité des militants, et d'autre part la SFIO, minoritaire (1022 voix), regroupant les deux autres camps, et représentant la majorité des élus.
La motion Paul Mistral sur le refus de s'engager dans la voie des exclusions réclamées par Zinoviev est repoussée le lendemain 30 par 3247 voix contre 1398[2].
Les minoritaires quittent alors le congrès avant son achèvement, laissant la salle à la majorité communiste[17].
Parmi les 24 membres titulaires, 13 quitteront ou seront exclus du parti par la suite.
Conséquences
Les communistes conservent la direction de l'Humanité, les socialistes celle du Populaire[18].
La SFIO socialiste plaça alors à sa tête Paul Faure.
Cette scission fut suivie par celle de la CGT en 1921, avec la formation de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU), de tendance révolutionnaire (communistes et libertaires).
Quel sera le nouveau parti que vous voulez créer ? Au lieu de la volonté populaire se formant à la base et remontant de degré en degré, votre régime de centralisation comporte la subordination de chaque organisme à l'organisme qui lui est supérieur ; c'est au sommet un comité directeur de qui tout doit dépendre, c'est une sorte de commandement militaire formulé d'en haut et se transmettant de grade en grade, jusqu'aux simples militants, jusqu'aux simples sections […]. Nous sommes convaincus jusqu'au fond de nous-mêmes que, pendant que vous irez courir l'aventure, il faut que quelqu'un reste garder la vieille maison […] Les uns et les autres, même séparés, resteront des socialistes ; malgré tout, restons des frères qu'aura séparés une querelle cruelle, mais une querelle de famille, et qu'un foyer commun pourra encore réunir.
Appréciation d'Antonio Gramsci le 4 janvier 1921
texte
On ne peut comprendre le sens et la portée du congrès de Tours si l'on ne replace pas la lutte des tendances au sein du Parti socialiste dans le cadre général du mouvement ouvrier et paysan en France. Le congrès de Tours est étroitement lié à la grève du 1er mai dernier, ses résultats témoignent des dispositions des masses populaires envers les organismes directeurs du mouvement syndical, qui, à l'occasion de la grève et face à ses conséquences immédiates, réagirent de la façon et dans les formes que l'on sait. Le Comité de la IIIe Internationale dont les deux secrétaires, Loriot et Souvarine, sont en prison depuis le mois de mai sous l'inculpation de complot contre la sûreté de l'État, a vu la très grande majorité des mandats se porter en faveur de sa motion. Le Comité de la IIIe Internationale, qui représente le solide noyau fondamental du nouveau Parti communiste, n'a pas hésité un instant à prendre une position nette et claire contre les fonctionnaires cégétistes et les députés socialistes qui, durant la grève de mai, ont trahi la classe ouvrière française. La politique communiste de la IIIe Internationale a eu la vertu d'apaiser les dissensions entre “syndicalistes” et “socialistes” ; purgés de leur idéologie syndicaliste, les leaders révolutionnaires de la CGT entreprirent un travail assidu et systématique d'organisation et de propagande qui ne tarda pas à porter des fruits d'autant plus rapides à mûrir et d'autant plus nombreux, que la politique opportuniste et traîtresse du Comité confédéral avait réduit les effectifs syndicaux de deux millions et demi d'adhérents à six cent mille, et avait ainsi donné plus d'importance à la masse des ouvriers et des paysans les plus conscients, ceux qui étaient inscrits également au parti politique. La victoire de Tours est la victoire du Comité de la IIIe Internationale et elle prélude à la victoire que les révolutionnaires obtiendront au sein de la CGT. dès avant le Congrès, et qui les conduira par la suite à la conquête des Bourses du Travail et des Unions départementales.
Le congrès de Tours a une portée profonde, non seulement pour la classe ouvrière, mais aussi pour la classe paysanne. Le fait que la majorité des sections rurales ait voté en faveur de la IIIe Internationale et pour un parti plus homogène et doté d'un centralisme révolutionnaire plus fort, ne peut être interprété comme une manifestation d'impulsivité que par ceux qui se refusent à voir l'ampleur de la crise qui décompose la vieille structure de la société française. La légende de la France pays de petits propriétaires n'a plus aucune consistance. Dès avant la guerre, la désagrégation des vieilles formes économiques avait atteint une phase aiguë et les agitations fréquentes et massives de la classe paysanne en étaient la preuve. Les chiffres que voici, qui concernent l'année 1913, apportent des précisions sur les conditions de répartition de la propriété en France, conditions qui ont été énormément aggravées par la guerre, dans la mesure où la guerre a provoqué un drainage de la richesse vers les coffres-forts d'une minorité : pour 1913, en représentant la richesse globale française par le chiffre 1000, et le nombre de citoyens juridiquement capables d'être propriétaires par le même chiffre 1000, on avait la répartition suivante : 470 Français, soit 47 %, de la population, sans aucune propriété, 406 Français propriétaires de 120 unités, soit 40 %, de très petits propriétaires, 85 Français, soit 8,5 % de la population propriétaires de 400 unités et 39 Français soit 4 % de la population propriétaires de 470 unités. L'aggravation de la condition économique générale explique suffisamment l'élan révolutionnaire des classes rurales qui s'est révélé lors du congrès de Tours.
Mais le congrès de Tours, outre sa signification générale dans le cadre du mouvement révolutionnaire français, a une signification très importante dans le cadre du mouvement révolutionnaire représenté par l'organisation de l'Internationale communiste.
Pour porter un jugement exact sur les résultats du Congrès, il importe de tenir compte du fait que la majorité du Congrès n'a encore aucun lien officiel avec l'Internationale communiste, que le nouveau Parti n'est pas encore admis dans l'organisation de Moscou. Le nouveau Parti demande à être admis, après s'être séparé des réformistes et des centristes : la coupure est si radicale que Longuet reste hors du nouveau Parti, de même que Paul Faure qui s'était pourtant rendu à Imola en 1919, après le congrès de Bologne, et avait filé le parfait amour de l'internationalisme communiste avec quelques-uns des plus grands représentants de l'actuel unitarisme italien.
Ce qui est le plus important, dans le congrès de Tours, c'est précisément que le Parti favorable à l'adhésion ait atteint un degré d'homogénéité tout à fait remarquable, et que dans son sein, le noyau originairement communiste, le noyau représenté par l'organisation centralisée au sein du Comité de la IIIe Internationale, ait acquis une prépondérance décisive.
C'est pourquoi le vote de Tours n'est pas la victoire de Cachin ou celle de Frossard ; c'est la victoire des communistes, c'est la victoire de la classe révolutionnaire des ouvriers et des paysans de France, qui sont en train de démembrer la bureaucratie syndicale, opportuniste et félonne, et qui, en se détachant des plus populaires porte-parole de la démagogie parlementaire, ont prouvé qu'ils étaient résolument décidés à faire leur entrée sur le terrain de la lutte pour la révolution mondiale.
Notes et références
↑Cf. Raymond Bailleul, La salle du Manège à Tours, son histoire : Aspects de la vie démocratique à Tours, Tours, Archives municipales de Tours, 2003. Cette salle a été détruite en juin 1940.
↑ abc et dClaude Estier, Un combat centenaire 1905-2005, Histoire des socialistes français, Le cherche midi 2005, p.33-41
↑Julien Chuzeville, Un court moment révolutionnaire : La création du parti communiste en France (1915-1924), Libertalia, 2017, p. 154.
Annie Kriegel, Aux origines du communisme français, 1914-1920 : contribution à l'histoire du mouvement ouvrier français, vol. 1 et 2, Paris / La Haye, Mouton et Cie / Imprimerie nationale, coll. « École pratique des hautes études. VIe section. Société, mouvements sociaux et idéologies. 1re série. Études » (no 6), , 997 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne].
Édition abrégée : Annie Kriegel, Aux origines du communisme français, 1914-1920 : contribution à l'histoire du mouvement ouvrier français, Paris, Flammarion, coll. « Champs. Champ historique » (no 43), , 442 p.
Annie Kriegel, Le Congrès de Tours, décembre 1920 : naissance du Parti communiste français, Paris, Julliard, coll. « Archives » (no 7), , XXX-261 p., poche
Jean Vigreux, Le Congrès de Tours : 25 décembre-30 décembre 1920, Dijon/52-Langres, Éditions universitaires de Dijon, , 240 p. (ISBN978-2-36441-388-7).
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