Antoine Ker de son vrai nom Keim, né le à Firminy[1] et mort le à Arcachon[2], est un militant communistefrançais.
Élu au Comité directeur du Parti communiste français (PCF), accusé de « crime contre la sûreté de l'État », il démissionnera de ce mandat auquel il avait été réélu à deux reprises.
Ayant rejoint la deuxième section de la Fédération socialiste de la Seine dès 1919, il est rapidement élu à la commission exécutive de la Fédération. Partisan de la IIIe Internationale, il assiste en au congrès de Tours et est élu au Comité directeur (CD) de ce qui deviendra rapidement le Parti communiste français.
En , il est arrêté en même temps qu'un émissaire de l'Internationale communiste et inculpé de « crimes contre la sûreté intérieure de l’État », entre autres. Cette affaire donne naissance à une campagne sur « l'or de Moscou »[3]. Ker s'en explique dans un article du Bulletin de la presse communiste. Il lui est alors proposé le poste de secrétaire de rédaction de la version française de L’Internationale communiste.
L’Humanité publie un projet, dont il est l'auteur, sur la réorganisation du Comité directeur: au congrès de la Fédération de la Seine, en , il fait partie de la minorité de la commission des résolutions. Quelques jours plus tard, au congrès de Marseille du PCF, il rapporte sur le Conseil d'études communistes, créé à la suite de l'échec du Conseil économique du travail de la CGT. Il est réélu au Comité directeur du Parti.
Début 1922, Ker participe à la conférence du Comité exécutif élargi de l'Internationale et, à la différence du reste de la délégation française, exprime son accord avec les thèses de celle-ci. Il oscille alors entre la gauche et le centre du Parti, et le Comité directeur le désigne responsable de la page du Parti dans l'Humanité.
En octobre de la même année, au congrès de Paris, il est encore une fois réélu au Comité directeur et accède au Bureau politique. Lors de la première réunion du nouveau CD, il est nommé directeur de la page « Vie sociale » de l'Humanité. Il participe au Conseil d'études élargi de l'Internationale et assiste, à Moscou, au IVe congrès. Il présente à son retour les décisions prises par ce congrès, dont le rejet de la franc-maçonnerie et la sortie de la Ligue des droits de l'homme. C'est alors qu'il présente sa démission des organismes dirigeants du Parti et de ses responsabilités auprès de l'Humanité. Mais, en application de décisions de l'Internationale, il est maintenu à ce dernier poste.
Début 1923, il participe à la conférence d'Essen et à une série de meetings en Allemagne, qui entraînent de nouvelles poursuites en France, où il est appréhendé à son retour pour « attentat contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État ».
Bientôt, le Parti ne l'emploie plus. Il décède quelque temps plus tard, et est enterré à Firminy. Le Bulletin communiste lui rend hommage ainsi que le IIIe congrès du parti réuni à Lyon.
Sources
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, les Éditions de l'Atelier, 1997.
Philippe Robrieux, notice « KER, antoine, de son vrai nom Keim, Louis, Antoine, Nicolas, Jean-Baptiste, dit Ker », Histoire intérieure du Parti communiste, vol. 4, p. 350-351, Fayard, 1984.