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Le congrès de Rennes est le 67econgrès ordinaire Parti socialiste, qui se tient du 15 au . Ce congrès fait apparaître de profondes divisions au sein du parti.
Contexte politique
Réélu président de la République en 1988, François Mitterrand nomme Michel Rocard, son ex-rival au sein du parti, à la tête d'un gouvernement d'ouverture dans lequel Lionel Jospin est ministre de l'Éducation nationale. Celui-ci, alors Premier secrétaire du PS depuis 1981 à l'instigation de François Mitterrand, décide de laisser sa place à la tête du parti. Pierre Mauroy est élu premier secrétaire avec le soutien de Jospin face à Laurent Fabius soutenu par Mitterrand, en mai 1988.
Au moment où s'ouvrait le congrès de Rennes, l'intention du président de la République était à nouveau d'imposer Laurent Fabius à la tête du parti, à la place de Pierre Mauroy qui occupait cette fonction contre son avis. Mais ce projet rencontra l'opposition d'une alliance Rocard-Jospin.
Quelques mois avant le congrès, la Confédération paysanne, un tout nouveau syndicat agricole revendiquant sa place dans les instances décisionnelles, mène plusieurs occupations de permanences du parti et lance même un ultimatum « fixé fin février avec menace de grève de la faim des membres du secrétariat national » du syndicat devant le congrès du parti[1]. Finalement, le 28 février 1990, quelques semaines avant le congrès, Henri Nallet, ministre de l'Agriculture, publie un décret sur la représentativité des syndicats agricoles[2], répondant ainsi aux revendications des paysans.
Listes des contributions générales déposées
La phase des contributions générales et thématiques précède celle des motions. Elle permet de faire valoir des idées de groupe qui se rassemblent lors de celles des motions, beaucoup moins nombreuses.
Aucune majorité ne parvient à se former dans une ambiance délétère. Pour la première fois, plusieurs gauches apparaissent (1re, 2e, 3e et dernière gauche), toujours existantes aujourd'hui. Les seuls points positifs de ce congrès sont quelques réformes statutaires, dont on retiendra la suppression du vote par mandat ou le scrutin secret lors du vote sur les motions, de même qu'une nouvelle déclaration de principes tenant compte de la fin de la guerre froide.
Ce congrès est un désastre pour l'unité du parti. On assiste à une guerre de succession entre les cadres du PS, qui préparent déjà l'après-Mitterrand.
Pierre Mauroy, élu premier secrétaire du parti en 1988, est reconduit lors du comité directeur qui se réunit à Paris, dans la semaine qui suit le congrès.
Les rivalités furent d'une rare violence et le groupe mitterrandiste s'est définitivement séparé entre jospiniens et fabiusiens, ces derniers comptant dans leurs rangs un certain nombre de personnalités nouvelles, qui avaient rejoint le parti ou émergeaient récemment, et formaient une nouvelle génération de cadres au PS. Parmi ceux-ci, Jean-Marc Ayrault, présenté à l'époque comme un « lieutenant » de Jean Poperen[5].
Ce congrès fut qualifié par les dirigeants du Parti socialiste de « suicide collectif ».
Notes et références
↑« Notre histoire », sur www.confederationpaysanne.fr (consulté le )
↑Arrêté du 23 janvier 1991 fixant la liste des organisations syndicales à vocation générale d'exploitants agricoles habilitées à siéger au sein des commissions ou organismes à caractère national mentionnés à l'annexe III du décret no 90-187 du 28 février 1990 (lire en ligne)