Les cuirassés de la classe St. Vincent sont très semblables à ceux de la classe précédente, la classe Bellerophon. L'innovation majeure est le passage au calibre 50 pour l'armement principal, constitué de 10 canons de 12 pouces BL Mk XI répartis en 5 tourelles doubles. Néanmoins, ce changement n'apporte pas les améliorations escomptées, les canons Mk XI ayant une durée de vie réduite et une précision moindre que celle de leurs prédécesseurs Mk X[2]. L'armement secondaire est quant à lui porté de 16 à 20 canons de 4 pouces BL Mk XI, 4 canons de 47 mm sont installés ainsi que 3 tubes lance-torpilles de 450 mm. La puissance des machines est légèrement accrue, les navires sont rallongés et le tirant d'eau ainsi que la largeur sont réduits, afin de compenser l'excès de déplacement induits par les améliorations[1].
Ainsi, 18 chaudières Yarrow (Babcock & Wilcox sur le Collingwood) fournissent de l'énergie à 4 turbines à vapeurParsons qui développent 24 500 chevaux, propulsant les navires à une vitesse maximale de 21 nœuds (39 km/h). Déplaçant 19 873 tonnes, les St. Vincent peuvent emporter jusqu'à 2 800 tonnes de charbon et 940 tonnes de mazout, leur permettant de parcourir jusqu'à 6 900 milles marins (12 800 km) à une vitesse de 10 nœuds (19 km/h). 718 hommes du rang et officiers forment l'équipage[1].
Le Collingwood est lancé le et armé en . Il rejoint lui aussi la 1re escadre de la Home Fleet. En février 1911, il s'échoue sur un rocher non répertorié sur les cartes au large de Ferrol. Il est désigné navire amiral de la 1re escadre en , avant de rejoindre la Grand Fleet en août 1914. Il participe ainsi à la bataille du Jutland, avec à son bord le Prince Albert, futur roi George VI[4] ; durant la bataille, il pilonne notamment le SMS Derfflinger[5], et évite de peu une torpille[6]. Il rejoint ensuite la 4e escadre et est mis en réserve à Devonport dès la signature de l'armistice de 1918. Il sert lui aussi de navire-école d'artillerie, avant d'être vendu pour démolition le à cause du traité naval de Washington[1].
Le Vanguard est lancé le et armé en . Comme ses sister-ships, il rejoint la 1re escadre de la Home Fleet, puis la Grand Fleet. Il participe à la bataille du Jutland et en sort indemne[7]. La nuit du , alors qu'il est au mouillage à Scapa Flow, le Vanguard explose soudainement, tuant la quasi-totalité des 806 personnes à bord : seuls 2 membres d'équipage en réchappent. L'explosion est quant à elle attribuée à la combustion spontanée d'une charge de poudre dans l'un des magasins du navire[8].
(en) Norman Friedman, Naval Weapons of World War One : Guns, Torpedoes, Mines and ASW Weapons of All Nations, Seaforth Publishing, [détail de l’édition]
(en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships (1906-1921), [détail de l’édition]
(en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]
(en) Robert K. Massie, Castles of Steel : Britain, Germany and the winning of the Great War at sea, Londres, Vintage Random House, (1re éd. 2003), 865 p. (ISBN978-0-099-52378-9)