Située dans une région particulièrement vallonnée, son altitude varie de 343 mètres au centre-ville à 680 mètres au nord du territoire communal. La population compte 3 797 habitants en 2022. Ses habitants se nomment les Champagnerots et Champagnerotes. Elle est traversée par le Rahin ainsi que par deux autres cours d'eau plus modestes et le canal de la Haute-Saône, inachevé. Très marquée par la Seconde Guerre mondiale, Champagney a reçu la croix de guerre 1939-1945.
Champagney se situe entre les premiers contreforts des Vosges et le massif du Chérimont, dans la vallée du Rahin qui s'étend de Plancher-les-Mines à Ronchamp, où les forêts sont nombreuses.
Les limites communales de Champagney et celles de ses communes adjacentes.
Topographie
Le village s'est installé sur un territoire caractérisé par la présence de vastes plainesvallonnées au pied du massif des Vosges. L’altitude varie de 343 à 680mètres. Le point culminant du territoire communal est situé juste en dessous du roc du Plainet (dont le sommet se trouve à Fresse et atteint 807 mètres), en forêt d'Arobert. La ville est notamment dominée par la colline du Bermont (429 m), située dans la partie nord du territoire et la Tête du Cheval (589 m) — situé à la limite de Clairegoutte — point culminant du Chérimont, un massif de collines boisées occupant la partie sud du territoire communal[1],[2]. Du fait de son altitude et de sa pente, la commune de Champagney est classée « commune de montagne » en [3].
Champagney est construite sur le plateau de Haute-Saône dans la dépression sous-vosgienne[5] et s'appuie sur le versant méridional du massif des Vosges[6]. La partie nord du territoire est montagneuse et repose essentiellement sur un sol daté du Viséen (ha) et du Stéphanien (h5)[7]. C'est à ce niveau, en bordure d'une faille, qu'affleure une partie du bassin houiller stéphanien sous-vosgien qui s'étend jusqu'à Romagny[B 1], et dont le gisement est ici composé de deux couches de charbon (dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à trois mètres) s'inscrivant dans un quadrilatère de cinq kilomètres de long sur deux kilomètres de large en limite des communes de Champagney et de Ronchamp (h5A)[B 2].
Les terrains du Carbonifère qui affleurent au nord sont recouverts au sud par du grès rouge (r et rD) et divers types d'argile (rC) datant du Permien (Autunien principalement)[8]. Ces dépôts sont localement masqués par des alluvions terrasses (Fx et Fy)[7]. Les terrils recèlent de nombreux fossiles témoignant de l'époque du Carbonifère dont la particularité est de regrouper à la fois des plantes vivant dans un environnement sec et montagnard (Épine noire, Fougères, Cordaites) et les premières plantes à fleurs qui sont présentes uniquement dans les couches les plus récentes) et dans des milieux de plaines marécageuses (renoncule flottanteLepidodendron, sigillaire, Calamites, Sphenophyllum) ainsi que des poissons d'eau douce (présence d'un grand lac)[9].
Entre ces deux grands systèmes se trouve la zone alluvionnaire de la vallée du Rahin dont les abords sont couverts d'alluvions (Fz), et de dépôts morainiques (Gx), ces derniers amenés par la glaciation de Würm, au Quaternaire. Plusieurs failles cisaillantes traversent la commune, liées à la proximité des fossés du Rhin et de la Saône[7],[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 359 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 10,5 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Étobon », sur la commune d'Étobon à 7 km à vol d'oiseau[13], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 272,5 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18 °C, atteinte le [Note 1],[14],[15].
Au , Champagney est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18].
Elle appartient à l'unité urbaine de Champagney-Ronchamp[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[19],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Belfort, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (76 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (76 %), zones agricoles hétérogènes (10,3 %), zones urbanisées (6,8 %), eaux continentales[Note 5] (4 %), prairies (2,9 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
L'urbanisme de Champagney est directement lié à celui de Ronchamp puisque Éboulet, la Houillère, le Bas-des-Côtes et la cité des Époisses sont dans la continuité urbaine directe du bourg de Ronchamp. Les deux villes appartiennent d'ailleurs à la même unité urbaine[I 2].
Le hameau d'Éboulet.
La cité minière d'Éboulet.
Le hameau de la Houillère.
Logement
En 2016, le nombre total de logements à Champagney était de 1 826 dont 1 595 résidences principales, 73 résidences secondaires et logements occasionnels et 158 logements vacants. La commune totalisait 1 548 maisons et 253 appartements[A 1].
La proportion des résidences principales propriétés de leurs occupants était de 75,5 %, en 2016. Il existe 111 logementsHLM sur la commune soit 7,0 % des logements[A 2].
La communauté de communes Rahin et Chérimont a mis en place une démarche Plan de Paysage dont l'objectif est de conserver un paysage cohérent, préservant son caractère bucolique et respectant l'environnement[B 4]. En collaboration avec le parc naturel régional des Ballons des Vosges, l'intercommunalité a pour projet de mettre en œuvre un contrat d’aménagement durable de l'espace, pour la période 2013-2016[26].
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Campaniacum en 1178[38], Champagney en 1760 - 1761 (Cassini[39]).
Il s'agit d'une formation gallo-romaine en -(i)acum, suffixe indiquant la localisation ou la propriété, dont le premier élément représente un anthroponyme[38] ou un appellatif[40].
Le nom de personne latin Campanius a été proposé pour expliquer le premier élément Champagn-[41],[38]. Le sens global serait « le lieu (ou le domaine) de Campanius »[41],[38]. On peut y voir également l'appellatif bas latin campanea[40] « campagne » > champa(i)gne « vaste étendue de pays plat »[42], d'où le sens global de « lieu possédant une campagne » ou « lieu possédant un ensemble de champs ».
Remarque : La graphie en -ey qui note une évolution locale du suffixe -(i)acum, se retrouve notamment dans tout l'est et le centre est de la France, mais aussi notamment dans l'Avranchin et le pays d'Ouche en Normandie.
Histoire
Moyen Âge
Il est fait mention de l'acquisition du territoire de Champagney appartenant à l'archevêque de Besançon en 869 par Lothaire II. Ce territoire est acquis par l'abbaye de Lure au XIIe siècle. En 1479, une Charte de franchises est rédigée en faveur de quelques habitants[B 5], puis elle est étendue à l'ensemble de la population en 1547. Au XVe siècle, des débats éclatent entre les abbés de Lure et les seigneurs de Ronchamp au sujet des limites de leurs territoires respectifs pour le partage des pâturages et des exploitations forestières. Des bornes sont alors installées. À la limite orientale du territoire de Champagney se dresse la maison forte de Passavant qui défend les terres locales de l'abbaye luronne, qui comprennent alors Châlonvillars, Éboulet, Errevet, Frahier, Plancher-Bas et Plancher-Haut[B 6].
Au début du XVIIIe siècle, Champagney n'est qu'un village de 300 habitants mais en 1766, il devient un bourg de 1 200 habitants. Il dépasse les 2 000 habitants en 1800 notamment grâce à l’activité minière[B 8].
Les houillères de Ronchamp sont exploitées pendant plus de deux siècles, du milieu du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. Leur exploitation marque profondément le paysage avec ses terrils, cités minières et puits de mine, mais aussi l'économie et la population locale (immigration polonaise et traditions minières notamment).
L'exploitation démarre dans des galeries à flanc de coteau avant que ne soit creusé en 1810 le puits Saint-Louis à Champagney, le premier véritable puits d'extraction du bassin minier (exploité 19 ans). Les couches de charbon s'enfonçant de plus en plus, les puits se succèdent et sont de plus en plus profonds vers le sud jusqu’à ce que la compagnie finisse par creuser deux fois de suite le puits le plus profond de France sur le territoire du Magny-Danigon : le puits du Magny (694 mètres) en 1878 et le puits Arthur-de-Buyer (1 010 mètres) en 1900. À Champagney, le charbonnage le plus productif est le puits Notre-Dame situé au hameau d'Éboulet, exploité pendant 38 ans. L'exploitation se fait également au puits Sainte-Pauline (23 ans) et au puits Sainte-Barbe (12 ans) mais d'autres puits ont une durée de vie plus éphémère (moins de dix ans) : puits no 1, le puits no 2, puits no 3, le puits no 4, le puits Saint-Georges ou encore le puits du Tonnet qui est le dernier puits creusé sur la commune en 1884, c'est aussi le plus profond de Champagney (574 m). Enfin trois puits ont été abandonnés avant d'atteindre le terrain houiller, ce sont les puits no 5, puits Saint-Jean et le puits de l'Espérance. Après l'arrêt du puits Notre-Dame en 1896, l'extraction du charbon cesse pendant plusieurs décennies sur la commune et se poursuit à Ronchamp et Magny-Danigon, le puits Notre-Dame servant à l'exhaure jusqu'à la fermeture définitive des houillères en 1958.
Les mines de charbon de Champagney au XIXe siècle.
Lors de la nationalisation des mines en 1946, les puits en activité et la centrale thermique situés sur les communes voisines de Ronchamp et Magny-Danigon sont confiés à Électricité de France. Les affleurements situés dans les collines au nord de Ronchamp et Champagney sont de nouveaux exploités dès 1948. Après la fermeture en 1958, les sites miniers sont mis en sécurité, les infrastructures sont pour la plupart démolies et les ouvriers sont convertis à d'autres activités. Plus tard, un musée de la mine et deux associations sont créés à Ronchamp pour préserver la mémoire de ce passé minier ; plusieurs sites sont réaménagés pour devenir visitables.
Plusieurs usines sont en activité à Champagney dans la première moitié du XXe siècle : l'usine Ramondot (moulin à farine, puis usine de peintures et vernis en 1905 puis usine de petite métallurgie, décolletage en 1950 et affûtage en 1974, fermeture en 1998)[46],[47], l'usine Corbin (usine de décolletage en 1897, puis fonderie en 1904, puis usine de petite métallurgie en 1936, fermeture en 1940)[48],[49] et l'usine Dorget-Mulfort (tissage entre 1910 et 1936)[50].
Les usines de Champagney au début du XXe siècle.
L'usine Ramondot.
L'usine Dorget-Mulfort.
L'usine Corbin.
L'intérieur de l'usine Corbin.
Occupation, Libération et reconstruction
Lors de l'exode de 1940, le 10e régiment du génie stationne à Champagney, le tissage Dorget désaffecté accueille le parc à matériel de la 8e armée. Une section d'aérostiers ont établis leurs campement à la fonderie Corbin[51].
Située depuis 1940 dans la zone occupée interdite au retour des réfugiés, Champagney subit une occupation douloureuse, les houillères sont contrôlées par l'occupant qui a besoin de charbon. La journée de travail passe ainsi à 8 heures 45 et les mineurs n'ont plus qu'un dimanche sur deux de repos. Les effectifs sont augmentés par des mineurs français démobilisés, des prisonniers de guerre et des jeunes recrutés pour le STO. Malgré ces mesures, la production décroît sans cesse et le rendement devient faible[52].
Le , alors que les soldats de la Wehrmacht s'emparaient de positions pour établir une ligne de résistance entre Ronchamp et Magny-Danigon pour freiner l'avancée des Alliés[54], le maquis du Chérimont, alors basés à Champagney reçoit l'ordre de rejoindre les troupes alliées à une vingtaine de kilomètres[55]. Un accrochage a lieu au puits Arthur-de-Buyer[56]. Fuyant vers les villages de Magny-Danigon et de Clairegoutte, une quarantaine de maquisards sont arrêtés, et huit sont emmenés pour un interrogatoire. Le reste des hommes est fusillé dos au cimetière de Magny-Danigon[54]. Les huit jeunes hommes sont ramenés au cimetière afin d'y être fusillés du fait de l'interrogatoire stérile. Trois sont sortis des rangs (un est déporté), les cinq autres sont abattus[55].
La reconstruction commence juste avant le début de l'hiver et va durer une quinzaine d'années. Les tuiles des maisons en ruines étant réutilisées dans l'urgence pour mettre hors d'eau les bâtiments communaux, les familles doivent vivre dans une ou deux pièces de leurs maisons calfeutrées avec des planches et des matériaux de récupération[61]. Progressivement, durant l'après-guerre, le territoire communal est déminé (des accidents surviennent tout de même) et les infrastructures sont remises en état. Un camp de prisonniers de guerre allemands est installé au Mont‑de‑Serre de 1945 à 1948. Ceux-ci travaillent sur place avec les habitants qui peuvent les employer contre une faible somme d'argent. Le , la ville reçoit la croix de guerre 1939-1945 avec l'étoile d'argent[62].
Depuis la Libération
Après la fermeture des mines en 1958, les sites miniers sont mis en sécurité, les infrastructures sont pour la plupart démolies et les ouvriers se tournent vers d'autres activités[63].
La Maison de la Négritude ouvre en 1971 dans l'ancien collège à l'initiative de René Simonin et qui retrace l'histoire de l'esclavage et son abolition. Les actuels locaux de Maison de la Négritude ont été inaugurés en 1995[64].
Le terril du puits Saint-Charles, devenu décharge pour une usine voisine, s'embrase de 1993 à 1994 en rejetant une épaisse fumée noire, causant la frayeur des populations locales[66].
Au référendum sur le traité constitutionnel pour l'Europe du , le pourcentage d'habitants qui ont voté contre la Constitution européenne est de 75,78 %[73], alors qu'il est de 54,67 % pour la France[74].
En mai 2018, une borne de recharge pour véhicules électriques est installée sur le parking de la mairie par le Syndicat intercommunal d’énergie du département de la Haute-Saône (SIED 70)[98].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1700. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[100]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[101].
En 2022, la commune comptait 3 674 habitants[Note 6], en évolution de −3,54 % par rapport à 2016 (Haute-Saône : −1,4 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Évolution de l'effectif et de l’exploitation charbonnière aux puits de Ronchamp.
Entre le XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, la courbe démographique de Champagney est directement liée aux effectifs et à la production de houille des mines, notamment lors des pics de 1876 et 1886[104], année pendant laquelle l'effectif des houillères atteint son maximum avec 1 600 ouvriers[105].
Pyramide des âges
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (31,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,6 % la même année, alors qu'il est de 29,7 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 886 hommes pour 1 880 femmes, soit un taux de 50,08 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (49,23 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[106]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,1
90 ou +
0,8
7,5
75-89 ans
9,6
17,5
60-74 ans
19,7
22,2
45-59 ans
20,8
19,0
30-44 ans
18,2
14,4
15-29 ans
13,0
19,3
0-14 ans
17,9
Pyramide des âges du département de la Haute-Saône en 2021 en pourcentage[107]
Champagney possède des écoles maternelles et primaires publiques et accueille le collège Victor-Schœlcher[109]. Pour la scolarisation des lycéens, le lycée Georges-Colomb de Lure est l'établissement privilégié.
L'union sportive de Champagney aura été le dernier club du village proprement dit. Le club de football regroupe maintenant les anciens clubs de Ronchamp, Champagney et Plancher. Il a pris nom « Football-Club du Pays Minier » et joue sur les stades Frossard de Ronchamp, de la Bouverie à Champagney et de la Chevestraye à Plancher-Bas.
En 2021, la communauté de communes Rahin et Chérimont missionne un cabinet d'étude pour la création d'un nouveau complexe sportif au niveau du carrefour giratoire l'entrée occidentale du bourg-centre. Le projet comprend un terrain de football en herbe synthétique de 15 000 m2, quatre vestiaires, un club-house, une piste d’athlétisme de 200 mètres en enrobé, un garage et un local de stockage du matériel. Il est conçu pour le FC Pays Minier mais possède une vocation multidisciplinaire et multi-club[117]. Les travaux démarrent en 2023 pour un coût de 702 225 €[118],[119].
En 2016, 45 % des foyers fiscaux de Champagney étaient imposables. La même année, le revenu fiscal médian par ménage était de 20 157 €[A 3] au-dessus de la moyenne départementale de 19 747 €[I 3].
Emploi
En 2016, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 2 288 personnes, parmi lesquelles on comptait 74,2 % d'actifs dont 64,3 % ayant un emploi et 9,9 % de chômeurs contre 7,4 % en 2011[A 4].
On comptait 694 emplois dans la zone d'emploi, contre 635 en 2011. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 1 494, l'indicateur de concentration d'emploi est de 46,5[A 5].
Le taux d'activité parmi les 15 ans ou plus a atteint 57,3 % en 2013[A 5].
Entreprises et secteurs d'activité
L'activité communale est essentiellement orientée vers l'agriculture (polyélevage[127]) et l'exploitation forestière. Au , la commune de Champagney comptait 209 établissements dont 17 dans l'agriculture, 20 dans l'industrie, 39 dans la construction, 103 dans le commerce-transports-services divers et 35 relatifs au secteur administratif[A 6]. En 2018, quinze entreprises ont été créées à Champagney[A 7] dont treize sous le régime auto-entrepreneur[A 8].
La ville dépend économiquement des deux centres urbains de Lure et de l'agglomération d'Héricourt-Belfort-Montbéliard (27 à 48 % de la population travaille dans ces deux dernières villes en 2004[I 4]). Ces deux pôles offrent de nombreux emplois et sont rapidement accessibles par une voie express depuis Ronchamp, on y trouve les usines d'Alstom et de Stellantis notamment dont l'économie régionale dépend fortement[B 10]. L'INSEE rattache le village au bassin de vie de Champagney - Ronchamp[I 5]. Le bassin d'emploi de Ronchamp et Champagney est marqué par des pertes d'emplois à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle[B 10].
L'église de Champagney est l'une des neuf plus anciennes églises du département de la Haute-Saône. Elle est construite entre 1785 et 1788 et de style baroque comtois. Placée sous le patronage de saint Laurent, martyr, elle reçoit la visite du roi Louis XIV le . Elle est restaurée par le service des monuments historiques en 1977[131].
À gauche, sous le porche, se trouve une plaque rappelant la visite du Roi-Soleil. L'inscription latine dit : « Le roi Louis XIV a passé à Champagney la nuit du avec la reine. Celle-ci a donné 30 pièces d'or à cette église afin qu'avec cet argent une lampe brûle perpétuellement dans le sanctuaire. Cette pierre a été placée par ordre du roi. »[131].
La nef est supportée par des colonnes de grès vosgien. Au fond se trouve l'autel du XVIIIe siècle, la chaire et des stalles de même époque qui sont classées à titre objet des monuments historiques[132]. L'édifice est surmonté d'un clocher de style comtois abritant un carillon de 35 cloches (31 fixes et quatre de volées). Ce carillon est restauré au début du XXIe siècle[131].
Le bassin de Champagney a été construit à la fin du XIXe siècle pour servir de réservoir d'eau pour l'alimentation du canal de la Haute-Saône. Il mesure 785 mètres de longueur et 33 mètres de hauteur. Sa construction a duré plus de vingt ans. C'est maintenant une base nautique et un lieu de détente apprécié. La digue de maçonnerie s'étant révélée inapte, il a fallu construire une seconde digue, en béton, accolée à la première sur 700 m de long. On l'appelle « le mur-masque » ; sa construction a débuté avant la Grande Guerre.
Après la victoire, le canal de Montbéliard à la Haute-Saône devint inutile, et ses travaux cessèrent au lieu-dit l’Écluse, en pleine forêt du Chérimont.
Par contre, le barrage se révélait utile pour alimenter en eau le canal du Rhône au Rhin, et le mur-masque de béton fut achevé dans les années 1925-1930. Après un usage uniquement fonctionnel, les Voies navigables de France (VNF) essaient maintenant de concilier son utilité pour le canal du Rhône au Rhin et son utilité touristique locale. On remplit le barrage en hiver et au printemps (il peut servir d'exutoire aux crues du Rahin) et on tâche de maintenir le niveau au plus haut durant l'été pour les sports nautiques : voile, planche ou bateau. La baignade est interdite sur tout le plan d'eau.
Tous les dix ans, Voies navigables de France (VNF) procède à la vidange du Bassin (13 000 000 m3) pour vérifier à fond l'ouvrage et procéder à quelques réparations. L'ouvrage de type « barrage-poids » est surveillé en permanence, par un barragiste demeurant sur place, qui sera bientôt remplacé par des appareils de télé-sécurité électroniques. Le tremblement de terre de 2003 n'a eu aucun impact sur le barrage, les appareils étant pourtant sensibles au millimètre près.
La libération des 13 000 000 m3 d'eau en catastrophe durerait plus d'une semaine et inonderait la vallée de la Lizaine de Frahier jusqu'à Montbéliard en passant par Héricourt.
Vue aérienne.
Le tunnel d'alimentation.
La digue.
Plage autour du bassin.
Ballastières
Les ballastières sont formées de deux bassins de 7 mètres de profondeur séparés par un barrage. Elles sont exploitées à partir de 1910 par l’entreprise Drouard sur des terrains acquis par la Compagnie des chemins de fer de l'Est, qui compte utiliser le ballast pour les voies ferrées. En 1913, un pont métallique est construit pour franchir le Rahin. Il est démonté à la fin de l'exploitation, la commune n'en faisant pas usage. Au début de l'extraction, 70 ouvriers exploitent du sable et du gravier en trois équipes travaillant chacune huit heures. Ce nombre augmente jusqu'à une centaine à l’apogée de l'activité avant de redescendre à une soixantaine dans les années 1930. Dans les années 1920, la carrière est équipée d'une excavatrice à godets et d'un concasseur. Le site produit des granulatsalluvionnaires (sable, gravillons, galets et des matériaux concassés). Le transport des matériaux se fait via le réseau ferré des houillères de Ronchamp. Une carrière de pierre sèche annexe est exploitée d'avril 1934 à 1949 au lieu-dit Sous‑Passavant. L'activité est fortement ralentie sous l'Occupation. Après 1945, le chantier n'est plus éclairé et le travail de nuit cesse. La production est essentiellement destinée à l'Île-de-France. Les plans d'eau étant régulièrement gelés de novembre à avril, la saison hivernale est consacrée à la maintenance[138].
L'exploitation cesse définitivement à l’épuisement du gisement en 1950. Les chemins de fer préfèrent utiliser par la suite les déchets de haut fourneau et exploiter la carrière de Lepuix‑Gy. La SNCF vend le site au syndicat intercommunal des Ballastières, qui assure la reconversion d'après-mine. Un camping est implanté avant la fin du XXe siècle. Les lieux sont alors consacrés au tourisme, à la pêche et aux sports nautiques[138],[139].
Excavatrice en fonctionnement.
Une équipe devant l'excavatrice.
Autre équipe.
Le site à l’abandon.
Le camping des ballastières.
Vue aérienne générale des deux ballastières. Sur la droite, les trois étangs de la sablière.
Une sablière en plan d'eau est exploitée au sud des Ballastières, de l'autre côté de la route départementale, au moins à partir de 1970 par la société Martial Marques. Des arrêtés prefectoraux sont obtenus le puis le . Les installations de criblage-lavage sont installés sur l'ancien carreau du puits Sainte-Barbe. Cette activité engendre une pollution du Rahin par des matières en suspension. La proximité avec le camping empêche l'extension du site et un arrêté de 1984 demande le remblayage des étangs d'excavation et la fermeture du site. L'année suivante, un riverain dépose plainte contre le passage des camions ce qui met fin au travaux de remblaiement[140],[141].
La vie locale est animée par de nombreuses associations[152].
Depuis la création de la communauté de communes Rahin et Chérimont en 2003, des rapprochements sont faits entre les comités des fêtes et les associations de Champagney et de Ronchamp (principale commune limitrophe) en organisant des manifestations sur le territoire des deux communes, par adhésions d’habitants des deux agglomérations et par la fusion de plusieurs clubs sportifs[B 11].
Les armes de Champagney se blasonnent ainsi : de gueules à la clef d'or[154].
La devise de la commune est : « Point n’est besoin de poing »[155].
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
L. Suchaux, La Haute-Saône : dictionnaire historique, topographique et statistique des communes du département, (lire en ligne).
Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN2-914425-08-2).
Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN978-2-36230-001-1).
[PDF] Robin Stünzi et Antoine Rutti, Terrain urbain Ronchamp : Vie associative, activités culturelles et sportives, Neuchâtel, Institut de géographie de l'Université de Neuchâtel (UniNE), , 124 p. (lire en ligne), p. 4 à 12.
[PDF] Sebastien Munafò et Mathias Schreier, Terrain urbain Ronchamp : économie : discours et actions, Neuchâtel, Institut de géographie de l'Université de Neuchâtel (UniNE), , 124 p. (lire en ligne), p. 34 à 45.
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Franche-Comté
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Champagney-Ronchamp comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑[PDF] Insee, Pays de l'aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle : Les salariés résident de plus en plus en dehors des pôles d'emplois, coll. « L'essentielle » (no 115), (lire en ligne), p. 4.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ a et bMichel Roblin, Histoire du peuplement et de l'habitat en France aux époques anciennes, Annuaires de l'École pratique des hautes études, 1978, p. 450 (sous Campaniacus) [1]
↑ a et bAlain Jacquot-Boileau, Partir pour l'Allemagne : L'itinéraire de Lucien Berthel du Chérimont à Bergen-Belsen 1944-1945, Vesoul, Éditions de Haute-Saône, , 118 p., 20.5x50.5cm (ISBN978-2-914425-00-1, lire en ligne), p. 23 et 26.
↑Ch.L., « Champagney : Marie-Claire Faivre succède à Gérard Poivey : Mercredi soir elle a été élue sans surprise maire de Champagney, avec 21 suffrages. », L'Est républicain, édition de Vesoul, (lire en ligne).
La version du 10 mars 2017 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.