Engagé volontaire en 1916, il devient officier dès le début des années 1920 et est affecté dans les troupes coloniales pendant une quinzaine d'années. Après l'armistice du 22 juin 1940, il proclame son soutien au général de Gaulle le et le rejoint en . Il est condamné à mort par un tribunal du régime de Vichy en . Il commande des unités combattantes, notamment la 1re division française libre, à partir de , d'abord en Libye et en Tunisie, puis en Italie () et en Provence (16 août), libérant Lyon le . C'est au cours de la progression de son unité vers l'Alsace qu'il meurt accidentellement au volant de sa Jeep sur une route du département de la Haute-Saône.
Il est le beau-fils du général Charles Mangin (1866-1925) et le beau-frère de Stanislas Mangin, compagnon de la Libération.
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Diego est le fils de Georges Brosset (1862-1936), agent de change à Buenos Aires, et de Jeanne Mestret (1877-1966), tous deux d'origine lyonnaise, mariés à Buenos Aires en 1895.
La famille rentre en France alors que Diego a 2 ans.
Il fait ses études secondaires dans des établissements catholiques de Lyon et de Dole[2].
Débuts dans l'armée (1916-1921)
Pendant la Première Guerre mondiale, engagé volontaire « pour la durée de la guerre », comme deuxième classe, le , il combat au 28e bataillon de chasseurs alpins. Il est promu caporal le et sergent le 16 septembre. Il termine la guerre à ce grade avec quatre citations.
Après la guerre, il suit un stage d'élève aspirant à Issoudun, et obtient ce grade le . Il est promu adjudant le . En 1920, il entre à l'École militaire d'infanterie, alors à Saint-Maixent, dont il sort sous-lieutenant en 1921.
De 1934 à 1936, il commande le 29egoum marocain, stationné à Imiteq (territoire de Tiznit), puis est officier des « affaires indigènes » jusqu'en 1937 dans le sud marocain, commandant du secteur d'Akka[3],[4] .
Mariage et descendance
Diego Brosset épouse en 1931 Jacqueline Mangin (1910-1996), fille du général Charles Mangin.
Ils sont propriétaires d'une maison située à Pen er Men (commune d'Arradon) sur le golfe du Morbihan, ainsi que l'île Irus située dans le golfe du Morbihan[5]. Ils y reçoivent l'écrivain Jean Bruller que Diego a rencontré au camp de Châlons en 1928 et qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, se fera connaître sous le nom de Vercors.
Période de la drôle de guerre (septembre 1939-mai 1940)
Au début de la guerre (septembre 1939), il affecté à l'état-major du corps d'armée colonial, mais en est écarté à cause de son anticonformisme. Dans le cadre d'une coopération avec la Colombie, il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de Bogota en , à la fin de la drôle de guerre. Le , la Wehrmacht lance l'offensive qui l'amène à Paris le 14 juin. Le maréchal Pétain, devenu président du Conseil, demande l'armistice qui est signé le 22 juin. Le 18 juin, le général de Gaulle lance de Londres son fameux appel à la résistance.
Officier d'état-major personnel du général de Gaulle au printemps 1941, lors de l'inspection de la Brigade française libre d’Orient, en Érythrée, il l'accompagne aussi au Tchad et dans les colonies britanniques d'Égypte, d'Abyssinie, de Somalie et du Kenya.
Le , une cour martiale du régime de Vichy, siégeant à Gannat, le condamne par contumace à mort « pour crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la Patrie »[6].
En 1941, il est aussi envoyé en mission en Éthiopie et devient ensuite chef d'état-major du général Catroux. En , il est promu colonel et reçoit la charge de l'Est syrien.
Commandements d'unités combattantes en Afrique et en Italie (janvier 1943-août 1944)
Le , il reçoit le commandement de la 1re division française libre, succédant au général Koenig, et est promu général de brigade. Il complète la formation de son unité pendant les quelques mois précédant son débarquement d' en Italie. En mai, il participe successivement aux batailles de la boucle de Liri, du Garigliano et de Pontecorvo puis, après avoir percé la ligne Hitler, participe à la prise de Rome. C'est dans la capitale de l'Italie que les Alliés lui remettent la Legion of Merit américaine.
Débarquement en Provence et marche vers le nord (août-novembre 1944)
Le , il débarque en Provence, à Cavalaire, et participe à la prise de Toulon et d'Hyères le . Il remonte la vallée du Rhône et rejoint les FTP de l'Azergues, les FFI du commandant Mary et les FFI sous les ordres de son beau-frère, Stanislas Mangin. Ils traversent le pont de l'Homme de la Roche, puis libèrent Lyon le au matin. Le général Brosset administre Lyon pendant quelques jours en l'absence de maire, de préfet, et de téléphone.
Il libère Autun le 8 septembre, puis part vers le Jura, Belfort et l'Alsace ; il est alors promu général de division. Il commande désormais sa division lors de la bataille des Vosges du 20 septembre au .
Les nombreuses batailles qu'il a menées en Afrique du nord et en Italie, et sa participation active à la libération de plusieurs villes françaises lui valent une promotion au grade d'officier de la Légion d'honneur par décret du avec effet à compter du .
Anticonformiste, il dit de lui-même : « J'entraîne ma division comme une compagnie, je grimpe sur les chars en marche, j'engueule Pierre et Paul, je dis merde aux obus et ça avance. Je ne serai jamais un vrai général. Mais ma division est une vraie division ![7] »
Mort (20 novembre 1944) et funérailles
Le au matin, il exhorte ses soldats en leur disant : « Dans les jours qui suivent, je compte sur vous, les plus vieilles et les plus jeunes troupes de la nouvelle armée française, pour atteindre Giromagny et le Rhin au nord de Mulhouse ».
Il meurt accidentellement le même jour dans l'après-midi, la Jeep qu'il conduit dérapant sur le pont du Rahin, à Champagney (Haute-Saône), et tombant dans le torrent. L'acteur Jean-Pierre Aumont alors lieutenant, qui est son aide de camp, réussit à sortir vivant de l'accident ainsi que le chauffeur devenu passager[8].
Diego Brosset est inhumé dans la nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs.
En avril 1947, une stèle commémorative a été érigée dans le village d'Akka, rebaptisé jusqu'en 1956 Fort-Diego-Brosset.
Un monument commémoratif a été élevé au pont du Rahin, au bord de la route départementale reliant Champagney et Plancher-Bas, dans la Haute-Saône, à l'endroit même de sa mort.
Ces deux communes ont toutes deux donné le nom du général à l'une de leurs rues. Elles ont été libérées par ses troupes.
Une plaque commémorative se trouve dans le parc Brosset à Rillieux-la-Pape, lieu de la demeure familiale.
Lors du débarquement en Provence, Diego Brosset est hébergé par la famille Chirac, réfugiée au village du Rayol sur la côte varoise. Il se lie alors d'amitié avec le jeune Jacques Chirac (1932-2019), âgé d'une douzaine d'années.
Apprenant la mort du général quelques mois plus tard, l'adolescent décide de son propre chef de baptiser un chemin du Rayol « Avenue du Général-Brosset » en y plaçant un panneau qui restera en place une trentaine d'années.
En 1975, le conseil municipal du Rayol décide de baptiser officiellement une rue du village du nom du général. En mémoire du baptême non officiel de 1944, la municipalité invite son auteur, alors Premier ministre, qui assiste à la cérémonie aux côtés des deux enfants du général[10],[11].
Geneviève Salkin, Général Diego Brosset - de Buenos Aires à Champagney, via l'Afrique et la France libre, Economica, 1999.
Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand'Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN978-2-35077-135-9).
François de Lannoy et Max Schiavon, Les généraux français de la Victoire 1942-1945, Paris, E-T-A-I, , 192 p. (ISBN979-1028301484).
Jacques Chaban-Delmas, « Diégo Brosset : Poète et conquérant », dans Les compagnons, Albin Michel, , 247 p. (ISBN978-2-226-02530-2), p. 79-94.