En 1348, la peste noire se propage à Vesoul ainsi que dans plusieurs villages aux alentours ; la croyance se répand que la maladie est due aux fontaines contaminées. De nombreuses accusations d'empoisonnement des puits contre les Juifs font leur apparition dans toute la région[2].
Un rabbinat est créé à Vesoul et la ville y accueille quelques rabbins renommés, dès 1871. Vesoul est proposé par le gouvernement pour devenir le siège d'un consistoire régional en 1872. En 1875, la synagogue de Vesoul est édifiée dans la cité. En 1896, le consistoire quitte Vesoul[3].
À la fin du XIXe siècle, dans certaines localités comme Gray et Luxeuil-les-Bains commencent à se développer de petites communautés juives. Le , l’association cultuelle Israélite d'Héricourt est fondée. Elle est alors composée de 44 membres[4].
Durant la Seconde Guerre mondiale, en , les Allemands entrent dans le département. De nombreux Juifs quittent la Haute-Saône pour se réfugier dans le sud de la France. Les villes de Vesoul et de Gray avaient pour maires des personnes juives ; ces dernières doivent quitter leurs postes. Le , paraît la première ordonnance allemande contre les Juifs dans son « Statut des Juifs ». Le , un recensement de l'intégralité des Juifs de Haute-Saône est réalisé par le préfet. Il y avait 43 familles juives à Héricourt. De multiples interdictions leurs y seront imposées, notamment aux commerçants. En , 248 juifs sont comptabilisés dans la Haute-Saône. Entre le et le , pas moins de 107 personnes juives de Haute-Saône ont été arrêtées par la police et par la gendarmerie, puis déportées[5].
Vesoul a eu plusieurs synagogues dans son histoire. Au Moyen Âge, il y en avait une située Grande-rue (ancienne rue d'Alsace-Lorraine). L'actuelle synagogue de Vesoul est se trouve au 11 bis rue du Moulin-des-Prés, non loin du quartier du Vieux-Vesoul. De forme rectangulaire, elle est d'architecture mauresque. Construite en 1875, la synagogue est désaffectée depuis 1945. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le [6].
Situé dans l'Est de la ville, à un kilomètre du centre historique, le cimetière juif de Vesoul, d'une superficie de 18,5 ares, abrite environ 350 sépultures[8],[9].
Acquis dès 1832 par la communauté israélite de Vesoul, le cimetière a d'abord été agrandi en 1845, puis en 1886[10]. Au XIXe siècle, la communauté juive locale perd de l'ampleur et demande à la mairie de se charger de l'entretien du cimetière, en échange de rétributions financières. Au XXe siècle, le cimetière est fermé au public, bien que des inhumations ont encore occasionnellement lieu.
Cimetière juif de Gray
Le cimetière juif de Gray fut aménagé en 1857. Il abrite de nombreuses sépultures de la communauté juive de Gray[11].
La Famille Héliot de Vesoul était une riche famille de banquiers du XIIIe siècle qui faisait crédit aux pauvres.
Paul Strauss, homme politique né à Ronchamp le était fils de marchand drapier juif. Aussi, quelques rabbins réputés ont occupé leurs postes dans la Haute-Saône tels que Isaac Lévy et Moïse Schuhl.
Parmi les personnalités haut-saônoises importantes, on peut citer Manessier de Vesoul au XIVe siècle, le receveur principal royal pour les Juifs en langue d'oïl[17],[18].
↑Laurent Douzou, article « Raymond Aubrac », dans François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, , 354-355 p. (ISBN2-221-09997-4).