Centre-Chapelle des Buis, également connu sous le nom de La Boucle, est le quartier correspondant au centre historique de la ville de Besançon L'appellation La Boucle vient du méandre du Doubs dans lequel s'est développé initialement la ville et dont la forme même est celle d'une boucle. Ce quartier constituait seul la ville de Besançon avec Battant jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, avant l'expansion urbaine dans les secteurs environnants. Le quartier comptait 10 659 habitants en 2018, ce qui en faisait le sixième quartier le plus peuplé de la ville.
Cœur économique de la ville, la Boucle réunit la grande majorité des commerces et des services de la ville, ainsi que la quasi-totalité des administrations. Grâce à son passé florissant, le quartier possède le patrimoine architectural le plus riche et le plus complet de la ville, avec une centaine de bâtiments remarquables, des dizaines de statues ainsi que plusieurs ponts, places et rues. Ce quartier est aussi l'un des plus touristiques de la ville et de la région, notamment grâce à la citadelle de Besançon, un des monuments les plus représentatifs de la ville accueillant annuellement plus de 250 000 visiteurs.
Géographie
Situation
Le quartier de la Boucle est situé au cœur de Besançon, quoiqu'un peu plus au sud du centre géographique de la ville. Le quartier est limitrophe à l'ouest du quartier de la Butte, au nord des quartiers de Battant et des Chaprais, à l'est du quartier de Bregille et au sud du secteur de la Chapelle-des-Buis et du quartier de Velotte. La Boucle est également située à proximité de la commune de Beure au sud-ouest, ainsi que des communes de Montfaucon et de Morre au sud-est.
Le nom du quartier vient de l'exceptionnel site où il est situé : la rivière du Doubs contournant la colline Saint-Étienne forme une boucle presque parfaite, faisant ainsi du site de la Boucle une sorte de presqu'île. Dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, Jules César décrit ainsi le site de la ville : « sa position naturelle la défendait de manière à en faire un point très avantageux pour soutenir la guerre. La rivière du Doubs décrit un cercle à l'entour et l'environne presque entièrement ; la partie que l'eau ne baigne pas, et qui n'a pas plus de six cents pieds, est protégée par une haute montagne dont la base touche de chaque côté aux rives du Doubs. »[1].
Le quartier est entouré de trois imposantes collines : la colline de Chaudanne (422 m) au sud-ouest, la colline Saint-Étienne (371 m) au sud et la colline de Bregille (460 m) au sud-est. Le reste du quartier est une zone quasiment plate, idéale aux premières sédentarisations. La Boucle est également proche de la forêt dite de Saint-Étienne (qui enveloppe la colline du même nom) et à proximité de la forêt de Chaudanne qui reste néanmoins séparée par le Doubs.
Géologie
Le quartier de la Boucle est bâti sur un terrain exclusivement composé d'alluvions modernes déposés par le Doubs. Dans les parties hautes du quartier, situées au pied de la citadelle, on trouve des éléments calcaires Bathoniens de l'anticlinal de la citadelle qui domine le quartier[2].
Dans le quartier, la Grande rue et la rue des Granges constituent les artères principales. Une grande partie du secteur est interdite aux véhicules. Le quartier compte également six ponts : le pont Battant, le pont de Bregille, le pont Canot, le pont Charles-de-Gaulle, le pont de la République et le pont Robert-Schwint, ainsi qu'une passerelle : la passerelle de Chardonnet.
La Boucle comporte aussi cinq parkings : le parking Chamars (1 200 places[3]), le parking de la mairie (600 places), le parking Marché Beaux-Arts/Cusenier (1 130 places), le parking du petit Chamars (80 places) et le parking Saint-Paul (260 places)[4].
Il existe aussi trois tunnels qui traversent la colline Saint-Étienne, et permettent de passer d'est en ouest de la colline sans devoir la contourner (entre Rivotte et Tarragnoz) : le tunnel fluvial (percé en 1882), le tunnel ferroviaire (nommé tunnel du « tacot ») et le tunnel routier ouvert fin 2000[5].
Découpage
Le centre-ville est découpé en huit secteurs (en estimant que les îles Saint-Paul et Saint-Pierre ne forment qu'à elles deux seulement un secteur). Le quartier s'est peu à peu agrandi, en étant d'abord composé des secteurs historiques (la Boucle en comprenant les îles et Saint-Jean) puis des extensions secondaires (Chamars, la Gare-d'Eau, Rivotte, Tarragnoz) et enfin des extensions tertiaires (la Chapelle-des-Buis).
Saint-Jean
Saint-Jean est un secteur de la Boucle depuis la Gaule romaine. Mais un monument beaucoup plus ancien prouve que le secteur occupait une place importante dès la Rome antique : la Porte noire, datée entre 171 et 175 de notre ère. Outre cette porte presque millénaire, le square Castan qui était peut-être une esplanade surélevée, datée du IIe siècle ou du IIIe siècle de notre ère. La cathédrale Saint-Jean, constituant la seule cathédrale de la ville, l'un des joyaux du patrimoine bisontin, fut construite également dans ce secteur en 814 de notre ère.
Le site de Saint-Jean est situé à l'ouest du quartier de la Boucle, et en partie sur les pentes étagées du mont Saint-Étienne. Il était l'ancien quartier capitulaire, regroupant tous les bâtiments importants (essentiellement religieux).
La Chapelle-des-Buis est officiellement un lieu-dit, mais le site est géré par la ville de Besançon, situé au cœur de la colline Saint-Étienne. Ce quartier est connu pour les monuments qui y trônent à plus de 400 mètres d'altitude, notamment la chapelle Notre-Dame des Buis et Notre-Dame de la Libération, ce dernier étant un fort réhabilité en lieu de culte en mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Les premières traces de vies sur le site remontent à l'Époque romaine, et la présence permanente au Ve siècle, où saint Léonard aurait vécu dans une grotte non loin du site en tant qu'ermite. La Chapelle-des-Buis reste encore aujourd'hui un secteur reculé et peu habité, en majorité forestier.
Rivotte est un petit secteur situé à l'ouest de la Boucle, sur une rive du Doubs. Son nom pourrait provenir de la contraction de « rive » et de « haute », sachant qu'une trentaine de mètres seulement séparent la rivière du Doubs aux côtes abruptes du mont Saint-Étienne. Dès l’Époque romaine, le site était occupé, notamment avec la construction de la Porte taillée reliant l'antique site de Vesontio à la Suisse.
Il n'y a pas de dates précises concernant l'urbanisation de ce petit secteur, il semble que Tarragnoz soit une simple expansion du centre-ville, les premières constructions dateraient au moins du XVe siècle. Jadis, la porte de Malpas qui existait au moins depuis le XIIe siècle était située sur l'actuelle Route nationale 83, entre le Tarragnoz et Velotte, mais fut détruite en 1893 pour permettre la création d'une voie plus large reliant les deux secteurs. Il y avait également un moulin, détruit au début du siècle.
Le secteur de la Gare-d'Eau fut établi au XVIIe siècle sur d'anciens marécages asséchés et fut aménagé en promenade à la française. Après le siège de 1674, le secteur se métamorphosa, les fortifications faisant place peu à peu aux fortifications de Vauban. Au XIXe siècle, la ville connaît une période d'expansion commerciale qui fait croître les transports fluviaux jusqu'au début du XXe siècle. On transforme alors le bassin modeste du secteur pour en faire un véritable port. À partir du XXe siècle, jusqu'au début des années 1970, le site est peu à peu laissé à l'abandon.
Au début des années 1970, l’État décida de construire au cœur de la Gare-d'Eau une cité administrative. En 1973, le projet débuta officiellement par le comblement du bassin. Après la contestation des constructions par un grand nombre de Bisontins, le projet est finalement abandonné en 1978. L’État décida tout de même d'y placer quelques bâtiments publics, notamment l'hôtel de police ainsi que la chambre de commerce. La station de France 3 Franche-Comté s'installe à la même époque dans les locaux dits de la Poudrière[6].
Depuis les années 1980, le site s'offre aux promeneurs et le parc de la Gare-d’Eau est redevenu un véritable espace vert. Depuis 2002, le festival littéraire des Mots Doubs a lieu dans le secteur[7].
Chamars est un secteur situé au sud-ouest de la Boucle, sur une rive du Doubs. Le site est divisé en deux parties : l'une étant un espace vert, l'autre étant le plus grand parking de Besançon, le parking Chamars. Le secteur fut également occupé dès l'Époque romaine et servait principalement jusqu'au XVIIIe siècle de terre agricole. C'est durant ce même siècle que le site se métamorphosa profondément, notamment avec des fortifications implantées par Vauban, et la restructuration du secteur en jardins au milieu du XIXe siècle.
Îles Saint-Paul et Saint-Pierre
Île Saint-Paul
L'île est située dans le quartier de la Boucle, proche de l'île Saint-Pierre. Elle est un port fluvial, appartenant aux voies navigables de France (VNF). C'est sur cette île qu'est situé le moulin Saint-Paul.
Île Saint-Pierre
L'île est située entre l'avenue d'Helvétie et l'avenue Élisée-Cusenier. Elle accueille entre autres la fontaine bisontine du Minotaure.
L'histoire de Besançon est intimement liée au quartier de la Boucle. En effet, le secteur constitua jusqu'au XIXe siècle une des seules parties de la ville, avec Battant. Pour faire court, l'histoire de Besançon c'est l'histoire de la Boucle jusque dans les années 1950, avant le rattachement de villages voisins ou la construction de nouveaux quartiers.
Préhistoire
Le site de la Boucle fut dès la Préhistoire occupé par des chasseurs-cueilleurs, il y a au moins 50 000 ans. Le site fut également habité par des Celtes il y a plus de −5 000 ans avant notre ère. Le lieu, alors appelé Vesontio, est la principale agglomération du territoire occupé par les Séquanes.
Antiquité et Moyen Âge
En l'an 68 de notre ère, les Romains agrandissent la cité et l'embellissent en y construisant de nombreux édifices de part et d'autre de l'actuelle Grande rue.
La Boucle est le cœur économique de la ville et un des principaux secteurs commerciaux avec Châteaufarine. Le secteur rassemble la majorité des petites et moyennes surfaces de la ville ainsi que tous les magasins « spécialisés » (armureries, numismatique, majorité des librairies...).
Le quartier ne comporte néanmoins aucun centre commercial, à part la galerie marchande Lafayette[9] et un magasin Monoprix. Pour redynamiser le centre-ville et pour créer un espace commercial répondant à la demande croissante de la population, la municipalité a émis la possibilité de la construction d'un marché couvert comprenant quatre à cinq moyennes et/ou grandes surfaces au sein même de la place Pasteur (Grande rue). Les travaux de réaménagement de la place ont débuté fin 2007, la construction du centre commercial devrait suivre les prochaines années[10].
Avec onze lieux de culte, quinze bâtiments militaires, douze hôtels particuliers remarquables et environ huit autres bâtiments, la Boucle est incontestablement le quartier au patrimoine architectural le plus riche de la ville. Outre les bâtiments, certaines voiries comme le pont Battant ou la place de la Révolution contribuent elles aussi à la beauté du site. Une grande partie du quartier est classée en secteur sauvegardé, depuis 1994.
La Boucle concentre également un très grand nombre de statues et fontaines. Aux bâtiments de la Grande rue, des dizaines de statues, notamment de la Vierge sont visibles, on dénombre également treize fontaines.
Statues :
Statue du Minotaure (île Saint-Pierre)
Statue de Jouffroy d'Abbans (avenue d'Helvétie)
Statue de Victor Hugo (parc Granvelle)
Statue de Victor Hugo (esplanade des droits de l'homme, mairie)
De très nombreux parcs et promenades composent l'environnement naturel urbain du quartier. Parmi les plus connus, la promenade Chamars, le parc Micaud, le square Saint-Amour ainsi que le parc Granvelle. Le secteur dispose également d'arbres centenaires (des platanes) à Chamars, formant un véritable « petit bois » ou de nombreuses espèces d'oiseaux y logent, notamment des corbeaux, des pigeons ou des moineaux. Outre les espaces naturels, la ville met un point d'honneur à créer des « arbustes-sculptures » pour embellir le centre-ville.