Son territoire recouvrait les quartiers actuels de La Palue, Kerloret, Kerlaran, Kermorvan, Kerautret, Les Castors, Le Bois noir, Le Roudous, La Cité Duguesclin, Kergreis, Gorre Beuzit, Kervalguen, Kermalvezan, et, côté Saint-Thonan, Pen ar C'hoat, Pen Bouillen, Le Quinquis, Traon ar Roc'h, Guichegu.
Le nom de la localité est attesté sous la forme Busitt au XIe siècle, Beusic Qennegan en 1368 et Beuzit en 1516[2].
Beuzit, toponyme répandu, et sa variante buzit signifient en breton « lieu planté de buis »[3], boissière en français, voire boisserie. Les « buxeraies » indiquent une implantation gallo-romaine probable[3], le buis, plante méditerranéenne, étant réputé être une importation datant de l'Empire romain, mais rien ne le prouve.
Le déterminant de ce toponyme, Conogan, est un hagionyme[3]. En breton le génitif d'un nom propre, comme en ancien français, n'est pas introduit par une particule. Aujourd'hui, l'équivalent serait Boissière de Conogan. Conogan est une reconstruction savante, un doublon, élaborée à partir du vieux breton, transcrit en latin, du Quénégan du XVIIe siècle et du Guénégan du XIXe siècle, lequel correspond à la prononciation léonarde.
Histoire
Antiquité
« Beuzec » est, au bas Moyen Âge, une des orthographes de la forêt réputée s'étendre depuis l'Antiquité sur la rive nord de l'aber de l'Elorn en miroir de la forêt de Talamon, qui s'étendait sur la rive sud. Le bois de La Forest-Landerneau en est le vestige[4].
Une voie romaine, c'est-à-dire bien souvent une voie préhistorique pavée durant la Pax romana, venait de Coriosopites, au sud, traversait le gué à hauteur de l'actuel pont de Rohan, en Landerneau, puis se séparait vers le nord et Vorganium, vers l'ouest et Gesocribate. Des tuiles, poteries et monnaies romaines ont été trouvées dans plusieurs écarts situés, tel Pors-Mahé, à l’ouest de Landerneau de part et d’autre de l’actuelle route de Saint-Thonan[5], c'est-à-dire sur l'itinéraire vers Vorganium. La voie occidentale suivait plausiblement à travers la forêt le tracé rectiligne de la route de Kerlaran, qualifiée de « route romaine », mais seul peut en l'état de la recherche être reconstitué[6] un itinéraire secondaire et sinueux descendant vers le sud ouest depuis Le Roudous, carrefour de la route de Saint-Thonan et de la route de Kerlaran, puis longeant l'Élorn en contrebas de la D712 pour rejoindre à travers bois en un actuel chemin de randonnée la Joyeuse Garde[7].
Le monastère de Saint Conogan et sa survivance (Ve - XIIe)
Vers 520, c'est-à-dire quelques années après le débarquement de Paul Aurélien et sa famille et durant le règne de Childebert, Conocan, seigneur du lieu selon la tradition rapportée au XVIIIe siècle par le géographe Jean-Baptiste Ogée, rentre dans les ordres. Son domaine, situé sur les rives nord de l'Élorn entre le Péné, ru qui délimite à l'orient ce qui sera la paroisse Saint-Houardon en Landerneau, et, à l'occident, le moulin de la Grand Palue, est transformé en domaine ecclésiastique. Comme chez beaucoup d'aristocrates instruits et enthousiasmés par le nouvel ordre social qu'Iltud, à la suite des missions de Germain l'Auxerrois, prône depuis le Collège Théodose(br) et qui se traduit par le rejet du pélagianisme, sa maison et sa domesticité constituent une forme primitive de monastère.
À la suite de la mort de son père Hervé, premier seigneur de Léon qui avait été spolié par le duc Geoffroy, soit peu après 1203, le juveigneur Guyomarch de Léon reçoit à fief, entre autres minimes compensations, le bénéfice de « Bosic »[8], qui se trouve en aval du siège de son suzerain, le château de Roch Morvan. C'est une quasi sécularisation tout à fait dans les habitudes arbitraires instaurées par les Plantagenêt mais c'est à l'occasion de l'avènement du baillistreGuy de Thouars, un allié des Capétiens, que l'opération se fait. Entre 1239 et 1241, Hervé, fils et héritier de Guyomarch, obtient de son cousin Hervé, quatrième Seigneur de Léon, confirmation de cette possession[9] et du titre de Seigneur de la Palue détenu par son père[10]. C'est une manière de fixer en droit la dissociation du bénéfice ecclésiastique, le prieuré, et de la propriété séculaire, la seigneurie.
En 1296, Monseigneur Guillaume de Kersauson, comme le fait son homologue de Tréguier, Monseigneur Geoffroi II de Tournmine, avec le sien, organise son évêché du Léon de façon à ne dépendre que de la Curie en créant trois archidiaconés, dont les titulaires, nommés sur sa proposition, ne sont pas révocables, par nature, ni par le duc ni par le métropolite. Saint Conogan tombe, avec Saint Houardon, dans le plus occidental, l'Ach, dont le siège est Brest.
La paroisse de Beuzit (XIVe-XVe)
C'est peut être au début du XIVe siècle, période de fondations en Léon, qu'est édifiée l'église, aujourd'hui en ruine, dont se voit encore une fenêtre plus tardive de style gothique flamboyant[12].
Au XVe siècle, le petit territoire de Beuzit, comme partout en Léon et Trégor jusqu'au XVIIIe siècle[13], abrite un grand nombre de familles nobles. La montre de 1480, convoquée par le ducFrançois IIentre deux conflits, en recense huit, dont, une, les Guyhomarch, seigneurs de la Palue, déclare un revenu de deux cent mille livres. Les autres familles sont les Coëtnempren, Coëtrehier, Knechcanan (on dirait aujourd'hui Creac'hanan), Nevet, Rest, Rouazle, Tnougoff.
Renaissance (XVIe - XVIIe)
En 1591, alors que la Guerre de religion s'éternise et que le duc de Mercœur, prétendant baillistre du duché de Bretagne, prépare avec les milices de la Sainte Union bretonne le débarquement des soldats catholiques du général Juan d'Aguila contre le « roi hérétique », une nouvelle église, de style renaissant léonard, est inaugurée à l'emplacement de l'ancienne, dont seule la base est conservée[12]. C'est pour célébrer un mariage entre deux familles anciennes, celui qui a été prononcé cette année là à La Trinité-Porhoët entre Hervé de Parcevault, neveu et héritier d'un conseiller du Parlement qui avait acquis la principale seigneurie de Beuzit, La Palue, et Renée de Coëtlogon, veuve de vingt neuf ans riche de cent mil livres de rente. Le droit breton transmettant l'héritage aux femmes aussi bien qu'aux hommes, le mari n'étant pas nu propriétaire des biens de sa femme, c'est un écu parti Parcevaux et Coëtlogon qui est sculpté sur la façade de l'église, signe que le principal donateur est l'héritière.
En 1592, le noble brigand La Fontenelle, profiteur de la guerre civile, pille Landerneau. Cependant, le couple est installé au château de Mézamou en Plounéventer. C'est là que, trois ans plus tard, il mariera, sans acte officiel[15], la fille que Renée eut de son premier mari, Lancelot le Chevoir, au même La Fontenelle, alors que celle-là, Marie de Coadélan, n'a pas douze ans. La légende noire faite à ce seigneur de la guerre, en raison des multiples procès qui se sont prolongés longtemps après son exécution, en a tiré une célèbre complainte recueillie en Trégor par le comte de Kergariou[16].
Un inventaire de 1680 précise que l'église possède comme reliques le chef et un bras de saint Conogan, dont il est fait usage, afin de multiplier les recettes, à chaque pèlerinage passant par là. L'eau dans laquelle a été baigné le bras, est distribuée à ceux dont le bras est malade. Les fidèles qui le peuvent, le font contre une offrande. La riche famille Barbier, seigneurs de Kerjean et propriétaire de la Palue, dote alors l'église des fonds nécessaires à un luxueux équipement.
L'activité toilière du lin et du chanvre du Haut-Léon, basée sur l'armement saisonnier pour les ports hanséatiques d'Anvers, Lübeck et Libau, a aussi concerné Beuzit-Conogan. Un témoignage en est donné par l'inventaire après décès des biens de Jean Gourvès, un « julod » (le terme ne sera inventé qu'au XIXe siècle) né en 1678 et mort le à Kervalguen, en la paroisse de Beuzit-Conogan. Il fait état, pour un montant de 20 618livres, d'une grande quantité de fil et de toile, d'un ourdoir avec son chevalet, de formes à dévider avec leurs fers, d'outils à tisserands, d'une maison à buée, etc[17].
Toutefois, depuis l'arrestation de Nicolas Fouquet, le , ce commerce souffre de la rupture des accords commerciaux avec l'Angleterre induite par la politique de Louis XIV, laquelle provoque aussi la révolte des Bonnets rouges quand est mise en œuvre la fiscalité imaginée par Pierre Deschien, un traitant au service des malversations de Colbert. Le commerce des crées ne sera déjà plus que l'ombre de ce qu'il fût à la Renaissance quand éclatera la Révolution mais la filature qui sera fondée à Landerneau en 1845 emploiera encore cinq mil personnes jusqu'en 1891.
Récession et misère (fin XVIIIe)
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la trève de « Beuzic » de fournir six hommes et de payer trente neuf livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[20].
« Beuzit, sur la rivière de Landerneau, à 7 lieues un tiers au sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son Évêché ; à 42 lieues de Rennes ; et à trois quarts de lieue de Landerneau, sa subdélégation. On y comte 400 communiants[22]. La collation de la cure appartient à l'abbé de Saint-Matthieu. Cette paroisse relève du Roi et ressortit à Lannion[douteux : probablement confusion avec Landerneau]. Son territoire est cultivé en coteaux, vallons et montagnes. On y voit des terres cultivées, d'un très bon rapport en grains, quelques prairies, beaucoup de bois et des landes. (...). On donne parfois à cette paroisse le nom de La Boissière. Le château de La Pallue, qu'on voit dans ce territoire, fut donné en partage aux premiers cadets des Vicomtes de Léon. Il en est peu dans la province dont l'antiquité soit mieux constatée. C'est dans ce château que naquit Quenegan (saint Conogan), successeur de saint Corentin, premier évêque de Quimper. Cet évêque n'est connu, dans les bréviaires du diocèse de Quimper et de Saint-Pol-de-Léon que sous le nom de saint Quénégan, titre dont ses vertus paraissent le rendre digne[23]. »
La Révolution française
En 1780, la paroisse est si dépourvue, malgré quelques rentes tirées dans diverses paroisses d'anciennes donations, qu'elle a pris l'habitude d'affermer la maison priorale et ses dépendances. En 1786, en réponse à une enquête commandée par l'évêque de LéonMonseigneur de La Marche, le recteur de Beuzit écrit : « La paroisse est habitée par beaucoup de pauvres, elle est située près la grande route entre Brest et Landerneau, la vie est très chère et le Recteur est exposé à des occasions de dépense. La paroisse de Beuzit a toujours eu un vicaire. (…) Le curé pourrait tirer quelque avantage de la réunion du prieuré à la cure, parce qu'il pourrait lever la dîme plus avantageusement que les religieux ne l'afferment »
Monseigneur de La Marche, jugeant la paroisse voisine de Saint-Thonan trop pauvre, décide de l'agrandir en y rattachant celle de Saint Conongan. L'exil à Londres de l'évêque réformateur, « l'évêque aux patates », reporte le projet, lequel se concrétise dans le cadre de la Constitution civile du clergé, en 1790, par la scission de la paroisse en faveur de Landerneau. Le recteur en reçoit la signification par la voie des gendarmes le mais du point de vue du droit international, du Saint-Siège et des réfractaires, l'acte demeure nul.
Des paysans de Beuzit-Conogan, déjà fichés par la gendarmerie, sont aux avant-postes des troubles anti-révolutionnaires qui éclatent dans le Léon au printemps 1793 et culminent le par la bataille de Kerguidu. Un contemporain décrit[24] leur mobilisation à la veille de la fusillade de Saint Pol :
« Et la conscription obligatoire créa chez nous la Chouannerie. Le le tocsin sonnait au clocher de Beuzit, il sonnait aussi aux clochers de Plounéventer, de Saint-Divy, etc. Celui qui sonnait ainsi l'appel aux armes dans le clocher de Beuzit était Jean Cloarec, de Gorré-Beuzit. Après avoir entendu la messe dite dans la ferme même aux premières heures du jour par M. Mouden, le vicaire de l'ancienne paroisse, un groupe de jeunes gens, dont quels noms sont signalés au district de Landerneau, est sorti de la ferme : ce sont, outre les domestiques de Cloarec, François Cann, Le Hir et Kerdélon, laboureurs au même village ; les jours précédents, ils ont acheté de la poudre ; ils sont armés de fusils. À peine le tocsin a-t-il sonné que de tous les fourrés voisins sortent d'autres gars vieux et jeunes, et sous la conduite de Cloarec, c'est un vrai bataillon qui se dirige vers Plabennec. »
Il faut attendre la mise en place du régime concordataire, le , pour que la scission de la paroisse soit définitive.
Patrimoine passé et présent
Fontaine Saint-Guénégan
Du monastère ou de l’ermitage primitif il ne reste rien, sinon peut-être les fontaines dont l’eau continue à sourdre au flanc de la colline, dont l'une, bâtie[25], se voit encore à une centaine de mètres de l'église. Bien qu'elle soit l'origine du site, elle ne fait l'objet d'aucunes mesures conservatoires.
L'inventaire de 1680 enregistre les frais de réparation d'une fontaine située près de l'église, peut être celle-là même. Une croix est alors élevée au-dessus de la fontaine.
Église Saint-Guénégan
De l'église, qui était une propriété privée[27] jusqu'à ce que la municipalité l’acquière, en 1982, et où, après-guerre, étaient élevés des lapins, ne subsiste guère que le clocher posé sur la façade occidentale[28]. Le bâtiment présente les restes de quatre époques :
— les murs de bases, qu'une fenêtre de style flamboyant[12] ne permet pas de dater précisément,
— le porche, où se lisent la date de 1591 et les armes en alliance d'Hervé Parcevaux, seigneur de la Grande Palue en 1590, et de sa riche épouse Renée de Coëtlogon[11],
— le clocher à double galerie, caractéristique du style léonard du XVIe siècle[1],
— la flèche qui surmonte le clocher et qui a pu être achevée, ainsi que les balcons de pierre des galeries, au XVIIe siècle.
Il ne reste rien de la charpenterie qui portaient les deux cloches de la galerie supérieure. La nef n'a plus de toit depuis au moins 1829. Dans celle-ci, le flanc nord est percé d'une porte qui cache un escalier en colimaçon menant à la première galerie du clocher. La finesse des murs dans lesquels a été ménagé ce passage très étroit témoigne d'une prouesse technique.
« Bâtie sur la vieille terre sanctifiée par Saint Conogan, il n’en reste plus que l’élégant clocher et quelques pans de mur d’une chapelle réduite qui avait succédé à la nef de l’église. Le clocher à double galerie date de 1591. Sa base est plus ancienne. Le portail accosté de deux colonnes à chapiteaux ioniques de style composite du modèle de ceux de l’ossuaire de Pencran, est surmonté d’un écusson aux armes alliées d’Hervé de Parcevaux, seigneur de Mézarnou, de la Grande Palue, et de sa femme Renée de Coëtlogon[5]. »
Seul le clocher est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques, par arrêté du 4 décembre 1925[1]. C'est à ce titre qu'un panneau de renseignement et un grillage, interdisant l'accès à un site désormais urbanisé qui a perdu son pittoresque romantique[29] au milieu des bouleaux[30], ont été posés par les services de la Région.
Cimetière monastique puis paroissial
Aucune trace, aucune fouille. Les moines étaient en règle générale enterrés dans l'église, les paroissiens autour.
un crucifix acquis la même année pour vingt quatre livres et quatre sous, soit approximativement un mois et demi du salaire moyen d'un ouvrier,
une chape, une chasuble, une étole et un voile blanc brodés à Quimper par la maison de Turberville et achetés en 1688 à la foire de renommée internationale de la Martyre pour quatre-vingt-dix livres.
« Une demeure seigneuriale du XVe siècle qui présente sa façade en équerre au midi et à l’est [...] Tout autour du manoir et s’étendant fort loin, prés, champs, prairies, taillis et bois de haute futaie, sans compter jardins et vergers[39]. »
Le manoir est enserré de constructions industrielles diverses. Le site est totalement défiguré. C’est pourtant dans ce manoir que vécurent les seigneurs de la Palue, ramage cadet de la famille de Léon qui portait d'or au lion morné de sable, brisé en chef d’un lambel de gueules[40], et dont la devise était Que mon supplice est doux[41]. Ce sont les armes qui apparaissaient en 1841 au vitrail nord ouest de la chapelle Sainte-Catherine située dans la baie gauche du transept de l'église Saint-Houardon à Landerneau, détruite en 1857, au-dessus du gisant d'Olivier de La Palue, mort au début du XVIe siècle. Ce tombeau, sculpté aux mêmes armes, est aujourd'hui exposé dans le pavillon de la chapelle du château de Kerjean[42].
Olivier de La Palue, seigneur dudit-lieu en Beuzit-Conogan qui sera présent à la montre de Dinan le [43], est un vassal du maréchal de Rieux. Par fidélité peut être moins à celui ci, son suzerain, qu'au souvenir de la guerre de 1235 pour l'indépendance du Léon, il est en 1484 de la conjuration de Montargis, comme la plupart des seigneurs léonards du parti des Penthièvre, opposés au centralisme ducal. En épousant la fille de son voisin de haut lignage, Jeanne Guyomarch, il avait agrandi son domaine de celui de la Petit Palue.
Leur fille, Marguerite de La Palue, épouse Jan du Mescam, seigneur de Mescaradec entre 1485 et 1500[40]. Le fils et héritier de la Palue, François, a de sa femme, Marguerite de Trésidy, une fille, Françoise, laquelle épouse vers 1520 Troïlus de Mondragon, un vieux capitaine au service de feue la duchesseAnne[44]. Le magnifique gisant de ce beau fils, actuellement déposé au Musée départemental breton de Quimper, se trouvait dans l’église de Beuzit.
La fille de Troïlus de Mondragon, Jeanne de Mondragon, après avoir épousé en 1543François de Montmorency Hallot, vend, sans la Petite Palue, la Grande Palue, qui n'est guère utile à la fortune des Montmorency, au sénéchal du Léon, Maurice de Parcevaux ou au fils de ce dernier, Yves, conseiller au Parlement. Les deux Palue sont de nouveau séparées. La petite fille du neveu et héritier d'Yves de Parcevaux, Françoise de Parcevaux, orpheline de douze ans et héritière de la Grande Palue, est mariée le , quatre et demi après le remariage de sa mère, au richissime marquis de Kerjean, René Barbier[45]. Devenu à l'occasion corsaire[46], vainqueur dans les premiers jours d'avril 1648 de neuf navires parlementaires en raz de Sein, celui ci échappe à la condamnation à mort que son épouse dépensière obtient le [47]. Quatre mois plus tard, le , la Dame de Mézamou, à la beauté proverbiale[48], devient dame d'honneur de la reineAnne d'Autriche.
De 1824 à 1830, la Grande Palue est propriété de Philippe Julien de Roujoux, sieur de Keralan et acquéreur en 1833 de La Petite Palue, laquelle est de nouveau détachée de la Grande Palue à sa mort[45].
Le manoir et les seigneurs de « La Petite Palue »
De l'ancien manoir des Guyomarc'h datant du XVe siècle, aujourd'hui enserré 580 rue de la Petite Palue entre un rond-point, un supermarché et le parking qui marque l'entrée de Landerneau, il subsiste une belle porte gothique[49] à contre courbes fleuronnées. Elle porte gravé dans la pierre l'écu des Guyomarc'h écartelé des Le Borgne de Trévidy. Les Guyomarc'h, dont la devise était Quemer quelen[41], c'est-à-dire « prends conseil », portaient de sable aux billettes d'azur sans nombre avec un saumon de même en pal. Les Le Borgne de Trévidy, dont les devises étaient Attendant mieux et Tout ou rien, portaient d'azur à trois huchets liés et nivelés de même.
Un « Guyomarch, seigneur de la petite Palue » et descendant d'un rameau des comtes de Léon déchus, parait à la montre de 1420. Son petit-fils, Hervé Guyomarch, vassal du vicomte de Rohan, parait à celle de 1481. Quelques années plus tard, celui-ci marie sa fille, Jeanne, à Olivier, seigneur de la Grande Palue. Exemple d'endogamie à fin économique, les deux seigneuries des bords de l'Élorn, respectivement aux extrémités amont et aval de la paroisse, se trouvent alors réunies dans les mêmes mains. En se mariant, Olivier de la Palue, vassal des Rieux, devient également vassal des Rohan.
Jeanne de Mondragon, petite fille d'Olivier de la Palue, fille de Troïlus de Mondragon et épouse François de Montmorency Hallot, vend en 1560, après avoir vendu la Grande Palue à un Parcevaux, la Petite Palue à Jehan Le Lagadeuc, seigneur de Traon Elorn, qui est le premier fief de La Forest-Landerneau en aval de Beuzit.
Catherine Bernard, veuve de Jehan Le Lagadeuc, qui était beaucoup plus jeune que son mari puisqu'elle vivra au moins jusqu'en 1594, épouse en secondes noces Hervé de La Fitte. Leur fille unique, Anne, épouse le bailli de Landerneau, Maurice Le Borgne, seigneur de Trévidy, dont le frère, Hervé, est, lui, bailli de Lesneven. Leur fils, également prénommé Maurice, naît en 1607 et devient à son tour capitaine et bailli de Landerneau, où il meurt en 1653.
Son petit fils, Jean Baptiste, marie sa fille à un ex capitaine de vaisseaunormand, Nicolas du Rosel de Beaumanoir, nommé gouverneur de Landerneau en 1774. Durant la Révolution, en 1796, alors que le Directoire se met en place et que la spéculation bat son plein, le beau fils du gouverneur déchu, René André Quengo de Tonquedec, vend le manoir de la Petite Palue à l'ancêtre de l'historien Jehan Bazin, René Bazin, dont le frère et légataire universel, revend la propriété en 1833 à Philippe Julien de Roujoux. Propriétaire du château voisin de Kerlaran et acquéreur en 1824 de la Grande Palue, ce dernier transmet La Petite Palue séparément en héritage à sa fille, Herveline Lemonnier[45].
Le château de Kerloret
La maison priorale de Kerloret appartenait au même ensemble que l'église. C'est ce qui lui a valu, en tant que bien ecclésiastique, d'être nationalisé en 1789 et six ans et demi plus tard, à la mi février 1795, d'être annexé par l'Amirauté au lazaret de Trébéron pour pallier le surpeuplement de celui-ci et héberger les marins victimes de la gale[50]. Il était toutefois déjà affermé depuis de nombreuses années, afin de procurer un revenu à la paroisse devenue une des plus pauvres du diocèse.
À la toute fin du XIXe siècle, le bâtiment est reconstruit en un château d'une trentaine de pièces dotées du dernier confort. Les ailes vendues et débitées en 1928, le reste de son domaine loti en 1978, ne restent qu'un modeste corps de logis, l'ancienne ferme à l'arrière du manoir, l'escalier et la muraille de la terrasse haute, ainsi que le mur de granit de la terrasse basse surplombant la route de Brest par où défila en août 1943 la 266e division d'infanterie de la Wehrmacht.
Le manoir de Kermalvezan, aujourd'hui une ferme, est attribué par l'inventaire de 1680[53] à « Escuyer René de Kerménou ». Il est précisé que celui-ci avait, deux ans plus tôt, fondé sa propre chapelle sur son domaine.
La « maison et mettairye noble de Kerautret » était en 1504 une dépendance du château de la Palue et comportait un moulin et divers bâtiments agricoles[54]. Elle a continué jusqu'en 1924[55] d'appartenir, en partie du moins, au même propriétaire de Kerloret, l'avocat Robert Cantillon de Lacouture[56].
La troménie de saint Conogan
La procession de saint Conogan était une troménie célèbre et fréquentée. Elle a été décrite par le chanoine Paul Peyron à partir d'archives[57]. Elle se déroulait le troisième dimanche de mai et était une source importante de revenus pour la paroisse car les enchères, organisées par un conseil de fabrique, étaient élevées pour avoir l'honneur de porter durant la procession qui une bannière, une relique, une statue.
Les laïcs sélectionnés défilaient en surplis. Le parcours prévoyait une étape à l'oratoire seigneurial de Gourré Beuzit (« Beuzit le Haut »), où un De profundisantithétique était entonné.
Dès le XVIIe siècle, les paroissiens avaient pris l'habitude d'exposer les reliques de saint Conogan sur la grande route, aujourd'hui dite de Kerlaran, lors de la procession de Saint-Thudon, qui se déroulait à Guipavas et au Gouesnou chaque jour de l'Ascension, et sur la route de Saint-Thonan « lors du Pardon du Folgoët », qui commençait le premier samedi de septembre et avait la plus grande des affluences. Les pèlerins s'inclinaient au passage et pouvaient baiser une des reliques et faire une offrande.
La Révolution passée, le pardon de Saint Conogan ne reprend pas, la paroisse ayant été supprimée en 1791.
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Swedish singer Matti KärkiBackground informationBorn (1972-12-13) 13 December 1972 (age 51)SwedenGenresDeath metalOccupation(s)MusicianInstrument(s)Vocals, bass guitarYears active1989-presentMusical artist Matti Kärki, (born 13 December 1972) is a Swedish singer who is best known for his work with Dismember.[1] Before he joined Dismember in 1991, he was the singer in the Swedish band Carnage (1989-1990).[2] The first band fronted by Kärki was Therion in 1989. He also a...
Questa voce sull'argomento calciatori ciprioti è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. Charalampos Andreou Nazionalità Cipro Altezza 173 cm Calcio Ruolo Attaccante Termine carriera 2003 Carriera Squadre di club1 1987-1997 Nea Salamis197 (97)1997-1999 Anorthōsis43 (19)1999-2003 Nea Salamis74 (28) Nazionale 1992-1997 Cipro U-2123 (2) 1 I due numeri indicano le presenze e le...
العجل الذهبي الذي عبدوه بنو إسرائيل. الوثنيّة معتقدات وممارسات تتفق على عبادة الطبيعة.[1][2][3] قد تتخذ الوثنية عدة أشكال، منها وحدة الوجود (الإيمان بأن الطبيعة المادية هي الإله)، تعدد الآلهة (الإيمان بأكثر من إله)، مذهب حيوية المادة (الاعتقاد بأن الأشكال المادية �...
Spanish politician In this Spanish name, the first or paternal surname is García-Margallo and the second or maternal family name is Marfil. José Manuel García-MargalloMinister of Foreign Affairs and CooperationIn office22 December 2011 – 4 November 2016Prime MinisterMariano RajoyPreceded byTrinidad JiménezSucceeded byAlfonso DastisMember of the Congress of DeputiesIn office13 January 2016 – 21 May 2019ConstituencyAlicanteIn office22 June 1986 – 19 ...
2023 Indian Hindi language film The Kerala StoryTheatrical release posterDirected bySudipto SenWritten bySuryapal SinghSudipto SenVipul Amrutlal ShahProduced byVipul Amrutlal ShahStarringAdah SharmaYogita BihaniSonia BalaniSiddhi IdnaniCinematographyPrasantanu MohapatraEdited bySanjay SharmaMusic byViresh SreevalsaBishakh JyotiProductioncompanySunshine Pictures[1]Release date 5 May 2023 (2023-05-05) Running time138 minutes[2]CountryIndiaLanguageHindiBudget₹15�...
City in Michigan, United StatesRochester Hills, MichiganCityCity of Rochester HillsAutumn Sunrise at Spencer Park. FlagLocation within Oakland CountyRochester HillsLocation within the state of MichiganCoordinates: 42°39′57″N 83°09′29″W / 42.66583°N 83.15806°W / 42.66583; -83.15806CountryUnited StatesStateMichiganCountyOaklandSettled1817Organized1835 (Avon Township)Incorporated1984 (City of Rochester Hills)Government • TypeMayor–council �...
L’Empire romain vers 271 avec l’Empire des Gaules (vert) et celui de Palmyre (jaune). La crise du IIIe siècle de l’Empire romain couvre la période de 235 à 284 et se caractérise par une série de crises qui ébranle les fondements mêmes de l'empire. Anciennement appelée « Anarchie militaire »[N 1], cette période débute alors que s’éteint la dynastie des Sévères, laquelle, après les troubles de l’année des cinq empereurs (193), avait réussi à donner un...
Extinct language of Bolivia You can help expand this article with text translated from the corresponding article in Spanish. (October 2019) Click [show] for important translation instructions. Machine translation, like DeepL or Google Translate, is a useful starting point for translations, but translators must revise errors as necessary and confirm that the translation is accurate, rather than simply copy-pasting machine-translated text into the English Wikipedia. Consider adding a topic...
Prevention of rusting of iron and steel objects This article is about anti-corrosion treatment of road vehicles. For more general coverage, see Corrosion. This article has multiple issues. Please help improve it or discuss these issues on the talk page. (Learn how and when to remove these template messages) This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find so...
When I'm GoneSingle by Albert Hammondfrom the album Your World and My World Released1981GenreSoft rockLength4:22LabelCBSSongwriter(s)A. Hammond, H. Payne When I'm Gone is a 1981 single by English soft rock musician Albert Hammond, taken from his 1981 album, Your World and My World. It charted in Germany at No. 50,[1] Switzerland at No. 12,[2] and in South Africa at No. 7.[3] Rockell version When I'm GoneSingle by Rockellfrom the album What Are You Lookin' At? ReleasedJ...
Questa voce sull'argomento allenatori di calcio britannici è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. William JeffreyNazionalità Scozia Calcio RuoloAllenatore CarrieraCarriera da allenatore ????-1925 Altoona Works1926-1952 Penn State Nittany Lions1950 Stati Uniti 1 I due numeri indicano le presenze e le reti segnate, per le sole partite di campionato.Il simbolo → indica un trasferimen...
American statistician Sally C. Morton Sally C. Morton is an American statistician specializing in comparative effectiveness research. In 2021, Morton joined Arizona State University as executive vice president of Knowledge Enterprise, the administrative subdivision of Arizona State involving university research.[1] Morton is also a professor in the College of Health Solutions and the School of Mathematical Statistical Sciences and holds the Florence Ely Nelson Chair at Arizona State. ...
Autonomous community in northern Spain Autonomous community in SpainCastile and León Castilla y León (Spanish)Castiella y Llión (Leonese)Castela e León (Galician)Autonomous community FlagCoat of armsLocation of Castile and León within SpainCoordinates: 41°38′42″N 04°44′33″W / 41.64500°N 4.74250°W / 41.64500; -4.74250Country SpainCapitalValladolid (de facto)[1]ProvincesÁvila, Burgos, León, Palencia, Salamanca, Segovia, Soria, Va...
Cachoeirinha Entidad subnacional CachoeirinhaLocalización de Cachoeirinha en Brasil Coordenadas 29°57′03″S 51°05′38″O / -29.950833333333, -51.093888888889Idioma oficial PortuguésEntidad Municipio de Brasil y Gran ciudad • País Brasil • Estado Río Grande del SurEventos históricos • Fundación 15 de mayo de 1966Superficie • Total 44 km²Altitud • Media 10 m s. n. m. m s. n. m.Población • ...
German biologist, philosopher, physician, and artist (1834–1919) Haeckel redirects here. For other uses, see Haeckel (disambiguation). Ernst HaeckelBornErnst Heinrich Philipp August Haeckel(1834-02-16)16 February 1834Potsdam, Kingdom of PrussiaDied9 August 1919(1919-08-09) (aged 85)Jena, Saxe-Weimar-Eisenach, GermanyAlma mater University of Berlin University of Würzburg University of Jena Known forRecapitulation theorySpouse(s)Anna Sethe, Agnes HuschkeAwards Linnean Medal (1...
Pour les articles homonymes, voir L'Express (homonymie). L'Express Pays France Langue français Périodicité Hebdomadaire, parution le jeudi Format 20,2 × 26,7 cm Genre Magazine d'actualité Prix au numéro 6,90 € (2024) Diffusion 215 093[1] ex. (2021) Fondateur Françoise GiroudJean-Jacques Servan-Schreiber Date de fondation 16 mai 1953 (il y a 71 ans) Éditeur Groupe L'Express SA Ville d’édition Paris Propriétaire Alain Weill (100 %) Directeur de publi...