La côte se caractérise au nord de la Pointe Saint-Mathieu par ses falaises de hauteur moyenne atteignant au plus une vingtaine de mètres, qui comportent quelques grèves (notamment la Grève Bleue), et à l'est de celle-ci jusqu'au Fort de Bertheaume par une alternance de falaises souvent plus élevées (jusqu'à une quarantaine de mètres, voire un peu plus près de la Pointe de Creac'h Meur) et plages ; plus à l'est on compte cinq plages dans l'anse de Bertheaume : Bertheaume (aussi appelée plage du Perzel), la grève des Curés ou Poulzerbe, Le Trez-Hir, Sainte-Anne, Porsmilin (partagée avec Locmaria-Plouzané).
Un estran rocheux assez large existe par endroits, notamment aux Rospects où il porte plusieurs îlots, ou encore au large de la Pointe de Penzer (située au nord de la Pointe Saint-Mathieu).
Le littoral sud de la commune se situe à l'entrée du Goulet de Brest et fait face à la Presqu'île de Crozon. Au nord-ouest de son territoire, la commune est aussi littorale de l'étang de Kerjean qui a été créé au fond d'un des bras de la ria du Conquet.
Le littoral au nord de la Pointe Saint-Mathieu
La grève du Goazel (limite entre Plougonvelin et Le Conquet).
Le littoral au nord de la Pointe Saint-Mathieu (en direction du Conquet) vu du sommet du phare de la Pointe Saint-Mathieu.
Le GR 34 et la Pointe de Penzer vus depuis les environs du Mémorial des marins morts pour la France.
Le GR 34 et les falaises entre la Pointe Saint-Mathieu (en Plougonvelin) et la Pointe de Penzer (en Le Conquet).
La Pointe Saint-Mathieu vue du nord depuis le GR 34 en direction de la Pointe de Penzer.
Le littoral à l'est de la Pointe Saint-Mathieu
Les falaises à l'est de la Pointe Saint-Mathieu en allant vers les Rospects.
Le GR 34, les falaises et un amer à l'est des Rospects près du Vaéré.
Les altitudes s'échelonnent dans le finage communal entre 85 mètres (dans l'angle nord-est du territoire communal, à la limite de la commune de Locmaria-Plouzané) et le niveau de la mer ; la majeure partie du territoire communal est constituée d'un plateau vers une cinquantaine de mètres d'altitude, ce qui est aussi l'altitude du bourg.
En raison de sa situation péninsulaire, le réseau hydrographique se limite à de minuscules fleuves côtiers, les principaux étant au nord le ruisseau de Kerjean, qui se jette dans l'étang de Kerjean, lui-même tributaire de la ria du Conquet, et forme limite avec Trébabu ; un autre, à la limite est de la commune, qu'il sépare de Locmaria-Plouzané, se jette à Porsmilin.
Géologie
De la granulite affleure à l'est de l'Anse de Bertheaume[1].
Habitat
Le bourg s'est créé légèrement à l'écart du littoral comme c'est le cas fréquemment en Bretagne, les premiers immigrants Bretons ayant fondé leurs plous à une certaine distance de la côte par crainte des invasions, notamment des pirates saxons[2]. Ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle que ses extensions balnéaires ont atteint le littoral, d'abord le long de la plage du Trez-Hir, puis dans la région de la plage et de la pointe de Bertheaume.
L'ancien bourg paroissial de Saint-Mathieu (ce n'est plus qu'un hameau) n'est pas non plus en situation immédiatement littorale, les falaises de la pointe Saint-Mathieu pouvant aussi être un élément d'explication.
L'habitat rural est traditionnellement dispersé en petits hameaux et fermes isolées. Outre le bourg, une rurbanisation est sensible juste en arrière de la côte dans le secteur du Cosquer.
Transports
La commune est principalement desservie par la D 789 (ancienne Route nationale 789 déclassée) qui joint Brest au Conquet et traverse la partie nord de son territoire. Le bourg n'est desservi que par des routes plus secondaires, la principale étant la D 85 qui va jusqu'à la Pointe Saint-Mathieu.
En dépit de sa situation littorale, la commune ne possède aucun port, le principal étant celui de la commune voisine du Conquet ; mais sa situation péninsulaire à l'entrée du goulet de Brest et la dangerosité de ses côtes expliquent la présence sur son territoire de plusieurs équipements de signalisation maritime (balises, amers, sémaphore, phare).
Le sémaphore de la Pointe Saint-Mathieu.
Le phare de la Pointe Saint-Mathieu.
Balise au large de la Pointe Saint-Mathieu.
Les deux amers de Plougonvelin, non loin de la Pointe Saint-Mathieu.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[3]
Moyenne annuelle de température : 11,9 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,3 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,8 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 7 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1929 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records PLOUGONVELIN (29) - alt : 22 m 48° 19′ 48″ N, 4° 46′ 18″ O Records établis sur la période du 01-04-1929 au 31-12-2006
Source : « Fiche 29190001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Plougonvelin est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Plougonvelin, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[12]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].
La commune, bordée par la mer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (81,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (46 %), terres arables (33 %), zones urbanisées (16 %), forêts (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,5 %), prairies (1,3 %), eaux maritimes (0,3 %), zones humides côtières (0,1 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Attestée sous les formes Ploeconvelen en 1330 et en 1369 sous la forme latine de Plebs Convelen.
Ce toponyme vient du breton Plou signifiant "paroisse" et de l'anthroponyme Konvel, saint de Bretagne.
Les deux menhirs situés à proximité de la Pointe Saint-Mathieu, par la suite christianisés, ont fait l'objet d'une étude détaillée publiée en 1915, notamment celui d'entre eux portant de nombreuses cupules ; ces deux menhirs ne seraient plus à leur emplacement originel et auraient été déplacés et retaillés par les moines de l'abbaye voisine[18], raison pour laquelle ils sont connus désormais sous l'expression « Gibet des moines ».
Les cupules de l'un des deux menhirs dits du « Gibet des Moines ».
Une nécropole datant de l'âge du bronze a été découverte en 1958 sur le plateau de Bertheaume par un agriculteur qui labourait son champ. Les tombes les plus anciennes remontent à environ 1 800 ans avant J.-C. En , lors de la troisième campagne de fouilles menées par l'INRAP, les archéologues ont découvert un coffre suffisamment étanche pour avoir préservé les ossements du défunt, ce qui est très rare en Bretagne en raison de l'acidité des sols[19].
Antiquité
Une voie romaine venant de Vorgium (Carhaix) via Vorganium (Kérilien en Plounéventer) se divisait en plusieurs branches après Saint-Renan ; l'une aboutissait à la pointe Saint-Mathieu (qui était sans doute Gesocribate (qui figure sur la Table de Peutinger), non loin du Conquet[20]. Un port romain (Portus Salionicus), dont il ne subsiste qu'un vague relief sous-marin en forme de quai, se trouvait à Porsliogan (Porz Liogan)[21] en Le Conquet. L'historien Jean-Yves Éveillard a retrouvé une portion de cette voie romaine (un sentier non loin de la chapelle Saint-Jean et qui rejoignait un point situé au nord de l'abbaye de Saint-Mathieu) ; il a aussi découvert une tombe romaine sur la plage du Trez-Hir après les grosses tempêtes de [22].
La plage de Porsliogan, site d'un ancien port romain (en Le Conquet).
Moyen-Âge
Frère Mathieu, un moine copiste de l'abbaye de Saint-Mathieu, raconte dans le cartulaire de l'abbaye qu'en , un homme qui terrorisait la région de Trébabu jusqu'à Saint-Renan et même Bohars, aurait été pendu au « Gibet des moines» en Plougonvelin, nom donné enncore à ce jour aux deux stèles de l'âge du fer christianisées par l'adjonction de croix en pierre[23]. Si cette histoire a probablement une part de vérité, le lieu de l'exécution est probablement erroné car les moines de l'abbaye de Saint-Mathieu, qui disposaient du droit de haute justice n'exécutaient pas les condamnés à cet endroit (aucune trace de gibet n'a d'ailleurs été retrouvée à cet emplacement) mais à Creac'h ar Justis[24].
La famille Jouan de Kervénoaël était « seigneur de Penanec'h, de Kervénigan, de Keranmoal, de Kervénoaël et autres lieux » ; elle est mentionnée aux montres et réformations entre 1426 et 1538 pour les paroisses de Plouzané, Saint-Renan, Treffabu, Milizac et Plougouvelin (Plougonvelin) et confirmée de lointaine extraction noble par un arrêt du Parlement de Bretagne en date du [25].
Époque moderne
Au XVIe siècle, Plougonvelin faisait partie de la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan[26]. La trève de Loc-Mahé Pen ar Bed (ou Saint-Mathieu Fin de Terre) dépendait de la paroisse de Plougonvelin.
Les combats entre Anglais et Français étaient alors nombreux : l'un des plus célèbres, la Bataille de Saint-Mathieu, opposa le notamment La Cordelière et le Regent à la sortie du goulet de Brest, au large de Plougonvelin. Des recherches archéologiques sous-marines ont été menées en vain en 1997 et 2001 pour retrouver leurs épaves ; de nouvelles campagnes de prospection ont lieu en 2018 et 2019[27].
Un morceau de canon long de 63 cm et datant du XVIIe siècle, ayant probablement servi lors des combats entre Anglais et Français, trouvé au pied du fort de Bertheaume, a été remonté le [28].
« Le une flotte de vaisseaux anglais et flamands débarqua au port du Conquet ; les soldats accoururent à Plougouvelin [Plougonvelin], qu'ils pillèrent, et mirent le feu aux quatre coins du bourg : en moins de trois heures, deux cent vingt maisons avec l'église paroissiale furent consumées. Le château de Plouriorech[29], situé à peu de distance du bourg, fut aussi pillé par l'ennemi qui prit, tant en meubles qu'en vaisselle or et argent, artillerie et munitions de guerre, pour une somme de douze mille cinq cents livres ; mais il ne brûla pas le manoir du Poulyot qui appartenait à Sébastien de Poncelin, capitaine de Plougonvelin, présent à la montre de Saint-Renan de 1557[30]. De Kersimon[Note 5], capitaine de Brest, averti de ce qui se passoit, se mit à la tête de sa garnison, et vint attaquer les Anglais qui avaient déjà pillé tout le pays ; il en tua près de dix mille, et fit seize cents prisonniers, qu'on envoya à Jean de Bretagne, seigneur des Brosses, comte de Penthièvre, duc d'Étampes et gouverneur de Bretagne, qui les employa à la démolition des fortifications de Lamballe » écrit Jean-Baptiste Ogée[31].
Jean Leprêtre de Lézonnet, commissaire du Roi, fit un rapport décrivant longuement les dégâts consécutifs à cette invasion : « Les témoins ont attesté avoir vu oculairement le Anglais et les Flamands ennemis du Roi mettre le feu aux maisons et églises ci-après déclarées (...) et le nombre des maisons des paroissiens brûlées (..;) en icelle paroisse [Plougonvelin] quatre cent cinquante maisons, dont l'est demeuré que douze maisons entières. (...) Le procureur de la paroisse de Saint-Mahé [Saint-Mathieu] rapporte avoir cinquante maisons de brûlées et les églises. Les religieux de l'abbaye du dit Saint-Mahé avoir été brulés les dortoirs, la sacristie, les chaises du chœur, les images, les chapitres, les ornemens avec chasubles, chappes sacraires d'argent doré, les livres (...). Et la ville du Conquet est rapporté qu'il y avait quatre cent cinquante maisons dont n'est demeuré que huit entières. Au havre du Conquet il y avait le nombre de trente-sept navires garnis et équipés de munitions et artillerie ont été brulés l'artillerie emportée, et pour la soudaine descente de l'armée desdits ennemis qui fut ledit jour à neuf heures du matin sans avoir été découverte jusqu'à l'heure de leur descente, de sorte que les habitants n'ont eu aucun loisir de sauver leurs meubles (...). Rapportent les habitants en avoir perdu trois cent pièces de fer, et de fonte, comme arquebuses avec mousquetons, cerfs-volants, etc.. »[32].
Le manoir de Saint-Haouen, ainsi que sa métairie, furent achetés en 1657 à Jean de Kerguiziau, seigneur de Kerscao (en Locmaria-Plouzané) par Tanguy Mol, seigneur de Kerjean (en Trébabu) ; les moines de l'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre tentèrent de s'y opposer et la procédure dura jusqu'en 1708[34].
Vers 1690, Vauban fit construire la batterie de Toul-Logot pour la défense de la côte ; elle fut reconstruite dans le courant du XVIIIe siècle et est constituée d'un corps de garde, d'un magasin à poudre, d'un grill à boulets (afin de tirer des boulets rouges) et d'une guérite pour la sentinelle[Note 6]. En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Plougonvelin et le Mahé [Plougonvelen] de fournir 16 hommes et de payer 105 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[35]. En 1793, la batterie était habitée par un gardien et 32 hommes, des paroissiens tirés au sort servant de garde-côtes.
La batterie de Toul-Logot : le corps de garde (reconstitution partielle).
La batterie de Toul-Logot : le magasin à poudre (reconstitution partielle).
La batterie de Toul-Logot : la guérite (reconstitution partielle).
Le centenaire Jean Causeur
Jean Causeur, né au village de Lanfeust en Ploumoguer en 1641 selon la tradition (en fait, il serait probablement né vers 1666 selon J. Trévédy[36]), et mort le [37] à Saint-Mathieu en Plougonvelin, à l'âge supposé de 137 ans (en fait aux alentours de 109 ans probablement), veuf de Marie Le Hir et de Louise Aleouet[38], boucher, devint célèbre de son vivant[39] grâce au portrait que fit de lui Charles-Marie Caffieri. Selon Jacques Cambry, Jean Causeur aurait travaillé pendant longtemps comme ouvrier perceur dans le port de Brest[40].
Cependant, cette exceptionnelle longévité n'aurait été qu'une imposture. Ses parents sont Sébastien Causeur et Madeleine L'Huel. Il naît à Ploumoguer entre 1665 et 1670. Il épouse le 8/6/1690 la Brestoise, Marie Le Hir, qui décède un an après. Il épouse ensuite le 9 octobre 1692 Louise Halscouet, originaire de Ploumoguer. Il fait courir le bruit qu'il avait été baptisé par Michel Le Nobletz qui était décédé une quinzaine d'années avant sa naissance. Ses biographes lui attribuent au XIXème siècle l'âge de 137 ans, mythe qui sera brisé par Julien Trévédy en 1893[41].
Plougonvelin au XVIIIe siècle
Le la gabareDorothée s'échoua au large de la Pointe Saint-Mathieu, entre Les Rospects et Les Vieux Moines : sur les 49 personnes à bord, le naufrage fit 27 victimes, les survivants étant difficilement sauvés en raison de l'état de la mer après deux jours d'efforts. Un dessin de Nicolas Ozanne illustre ce naufrage[42].
« Plougouvelin [Plougouvelin] ; sur une hauteur ; à 14 lieues à l'ouest-sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 49 lieues de Rennes et à 3 lieues de Brest, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du Roi, et compte 2 800 communiants[Note 7], y compris ceux du Conquet-Lochrist, sa trève. La cure est présentée par l'Évêque. Ce territoire, borné par la mer au sud, à l'est et à l'ouest, referme des terres fertiles en grains. Les habitants passent pour être de bons cultivateurs. (...) Dans cette paroisse est le fort de Bertheaume, lequel est construit sur un rocher dans la mer ; on ne peut y rentrer que par le moyen d'un bateau, soutenu en l'air par de gros câbles qui le conduisent par le moyen de deux coulisses ; il seroit difficile d'y pénétrer autrement, parce que la mer est, en cet endroit, furieuse et pleine de rochers contre lesquels se briseroient les vaisseaux qui voudroient y aborder[31]. »
La première chapelle construite, selon une source anonyme se trouvant dans les archives de l'abbaye, aurait été d'abord consacrée à Notre-Dame-du-Bout-du-Monde (Pen-ar-Bed en breton) avant d'être remplacée au VIIe siècle par l'église Notre-Dame-de-Grâce, qui était donc l'église paroissiale, laquelle aurait été reconstruite en style gothique au XIVe siècle (la ville avait alors 36 rues dont une « rue des Angevins » qui rappelle par son nom le tuffeau utilisé en partie pour sa construction et celle de l'église abbatiale. La paroisse avait un cimetière. L'église paroissiale et la ville de Saint-Mathieu furent victimes de la razzia anglaise de 1558. L'église, redevenue simple chapelle en raison de la suppression de la paroisse, fut reconstruite en 1861, seul le portail de l'ancienne église étant conservé[44].
« Saint-Matthieu-de-Fine-Terre ; au bord de la mer ; à 15 lieues au sud-sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 52 lieues de Rennes et à 4 lieues de Brest, sa subdélégation et son ressort. On y compte 250 communiants[Note 7]. La cure est présentée par l'abbé de Saint-Matthieu. Le territoire, borné au sud et à l'ouest par la mer, est très exactement cultivé et très fertile. L'ancien port de Liogan, bâti en briques, et situé entre Saint-Matthieu et Le Conquet, n'est présentement qu'une petite rade foraine, et se nomme la rade de Liocam. La couleur de la terre, pleine de sable blanc et de talc [sic], est brillante et fort belle. L'abbaye de Saint-Matthieu, Ordre de Saint-Benoît, fait partie de cette paroisse. (...)[45]. »
En 1845, A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, écrivent :
« Saint-Mathieu de Fine-Terre est aujourd'hui dans la paroisse de Plougonvelen [Plougonvelin]. Cette ancienne paroisse était dédiée à saint Mathieu, apôtre et évangéliste, dit en breton saint Mazhé ou Mahé ; elle a tiré son nom français du breton Loc Mahé Pen-ar-Bed, dont il est la traduction littérale. Ce nom, latinisé dans le Moyen-Âge en de Fine-Postremo, a été altéré souvent et transformé en celui de "Saint-Mathieu-de-Fine-Posterne". (...)[46]. »
La Révolution française
René Kermergant[Note 8] fut le dernier recteur d'Ancien Régime entre 1779 et 1792 ; il résidait à Lochrist, desservant à la fois la paroisse de Plougonvelin, la trève de Lochrist et la petite paroisse de Saint-Mathieu-de-Fine-Terre[47].
L'assemblée des paroissiens de Plougonvelin se tint le : Noël Le Guerranic[Note 9], Mathias Perrot[Note 10] et Jean Perrot[Note 11] furent choisis comme députés pour représenter la paroisse à l'assemblée du Tiers état de la sénéchaussée de Brest[48] et un cahier de doléances fut rédigé, signé par 31 paroissiens, plus François Petton, gouverneur marguillier, et Pierre Créac'h, procureur fiscal de la juridiction de Saint-Mathieu ; un autre cahier de doléances fut rédigé par les paroissiens de Saint-Mathieu : Yves Le Guen[Note 12], gouverneur marguillier, ne sachant signer, fit signer à sa place son beau-frère, Jean Le Durant[49].
Le est créé le canton du Conquet qui comprenait Plougonvelin (Saint-Mathieu inclus), Le Conquet, Trébabu, Molène et Ouessant ; il fut supprimé en l'an VIII). En , la nouvelle paroisse de Plougonvelin comprend Plougonvelin, Saint-Mathieu, Le Conquet et Trébabu ; l'église paroissiale de cette grande paroisse est l'ancienne chapelle Saint-Christophe, située au-dessus du port du Conquet, choisie car elle pouvait contenir 450 fidèles (elle a été démolie en 1830 car elle menaçait ruine). Jean-Pierre Le Corre[Note 13] est élu curé constitutionnel de la nouvelle paroisse[50] ; il réside à Lochrist mais son église « reste vide, pendant que l'église de Plougonvelin où est demeuré le pasteur légitime, M. Le Querré, "est devenue le réceptacle de tous les aristocrates" écrit Jean-Pierre Le Corre le »[51].
La commune de Plougonvelin est issue de la fusion en 1793 entre l'ancienne paroisse de Plougonvelin (qui incluait la trève de Lochrist et la petite paroisse de Saint-Mathieu-de-Fine-Terre, dix fois moins peuplée.
Le [7 messidor an IV] l'arbre de la liberté planté sur la place centrale de Plougonvelin fut saccagé[52].
Le XIXe siècle
La première moitié du XIXe siècle
Le , le conseil municipal de Plougonvelin adressa une lettre de félicitations très vives au roi restauréLouis XVIII[53].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plougonvelin en 1845 :
« Plougonvelen : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, mois sa trève du Conquet. Le bourg de Plougonvelen n'a rien de remarquable, si ce n'est les grands ormes qui l'ombragent. (...) Le fort Bertheaume, qui donna son nom à l'anse dans laquelle il est situé, est isolé au milieu de la mer, sur un rocher. On y parvenait jadis par un pont de cordes, qui maintenant n'existe plus. Les ruines de l'abbaye de Saint-Mathieu sont maintenant en Plougonvelen. Sur la pointe qui a gardé le nom de Saint-Mathieu a été élevé depuis peu un phare de deuxième ordre, à deux lieues et demie du goulet de Brest (...). C'est un feu tournant, à intervalle d'une demi minute, et qui est élevé de 54 mètres au-dessus des plus hautes marées. Ce phare projette ses feux à six lieues marines. Deux sémaphores, communiquant avec ceux de Brest, sont également établis en cette commune. Il y a foire à Béguerel le 27 avril, les 15 juin et 15 août. Géologie : le gneiss est la roche dominante. Kerbiguet est le centre d'un plateau de granite amphibolique ayant environ 300 mètres de l'est à l'ouest, et 800 mètres du nord au sud. On parle le breton[54] »
Pierre-Marie Modest (né le au Cosquer en Plougonvelin), fut l'un des onze marins de la corvette à vapeur Dupleix tué par les Japonais à Sakai le lors de l'Incident de Sakai[55].
Fin XIXe siècle la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :
Le décret du qui a délégué une subvention pour 18 écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties.
Le décret du qui a délégué une subvention pour 50 écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; 49 ont été bâties dont 1 à Plougonvelin (Saint-Mathieu)[57].
Selon Benjamin Girard, en 1889, le bourg de Plougonvelin avait une population agglomérée de 206 habitants. « Le littoral de la commune est défendu par plusieurs forts et batteries, dont les principaux sont le fort Marzin, celui de Créachmeur et le château de Bertheaume, ce dernier construit sur un rocher isolé, à l'entrée de l'anse du même nom »[58].
En 1892, le curé de Plougonvelin, l'abbé Gauthier, fut accusé d'avoir parlé en chaire contre la nouvelle municipalité républicaine ; son traitement[Note 14] fut supprimé par le ministre des cultes[59]. Maurice d'Hulst, député du Finistère, le défendit à l'Assemblée nationale, disant : « Le curé de Plougonvelin avait simplement invité les fidèles de cette paroisse très chrétienne à prier avec lui en réparation de blasphèmes abominables prononcés à l'entrée de l'église par quelques-uns des individus qui avaient fait du trouble le jour de l'élection »[60].
Charles Albert Lorentz fut directeur de l'école des garçons entre 1894 et 1919 (son épouse dirigeant l'école des filles) ; il publia des ouvrages pédagogiques et reçut plusieurs distinctions[61].
Le ramassage du goémon
Depuis le XVIIe siècle le ramassage du goémon échoué (goémon de rive) peut être effectué toute l'année, contrairement à la récolte du goémon coupé, qui est beaucoup plus réglementée (autorisée seulement à la fin de l'hiver). Pour remonter le goémon échoué sur les estrans dans des criques difficilement accessibles en raison de falaises abruptes, les habitants du littoral aménagèrent d'ingénieux systèmes, les daviers (davied en breton) : une pierre plate percée d'un trou était placée en surplomb au-dessus de la falaise rendue parfaitement verticale par des murets de pierres sèches ; la pierre plate supportait un mât en bois d'orme portant à son extrémité une poulie et calé grâce au trou aménagé dans la pierre ; grâce à une corde longue de plusieurs dizaines de mètres tirée par un cheval qui était sur le sommet de la falaise, et portant à son extrémité un crochet, le goémon, ratissé sur la grève par des goémoniers équipés de râteaux et de fourches, était remonté (une centaine de kilos à la fois). Ce type de ramassage du goémon a perduré jusque vers le milieu du XXe siècle ; une centaine d'emplacements de daviers ont été identifiés le long du littoral de Plougonvelin. Le goémon récolté servait d'engrais ; il fut aussi incinéré dans des fours à goémon, nombreux tout le long du littoral, afin d'obtenir des pains de soude vendus aux industriels.
Pierre de davier (système de levage pour le goémon) aux Rospects.
Les Rospects : pierres plates en bord de falaise munies d’un trou rectangulaire qui accueillaient les daviers.
Les falaises des Rospects et les restes des murs de soutènement liés à l'activité goémonière.
Pierre de davier percée d'un trou et muret de soutènement en sommet de falaise à l'est des Rospects.
Le XXe siècle
La Belle Époque
La population de Plougonvelin opposa une vive résistance à la fermeture de l'école congréganiste de Ploumoguer le : cent hommes du 19e régiment d'infanterie et quatre brigades de gendarmerie (celles de Ploudalmézeau, Brest, Le Conquet et Saint-Renan) durent être dépêchées sur place :
« L'exécution de Ploumoguer [les forces de l'ordre avaient agi à Ploumoguer le matin avant de venir à Plougonvelin] connue de très bonne heure à Plougonvelin avait permis aux habitants de cette commune de préparer la résistance. Lorsque [les forces de l'ordre] eurent terminé leur besogne à Ploumoguer, et se dirigeaient vers Plougonvelin, une escouade de jeunes porteurs de cors de chasse, de clairons, de casseroles et de feuilles de zinc se mirent à sonner par toute la commune un carillon peu harmonieux tout en applaudissant frénétiquement l'armée. À l'arrivée des troupes, tout Plougonvelin valide était sur pied depuis minuit. Il était alors une heure de l'après-midi. Sur la façade de l'école, les mots « Liberté, Égalité, Fraternité » éclatent en lettres rouges. Au-dessus est hissée une pancarte portant en lettres noires le mot : « Décédées ». Les agents de la force publique, impuissants à avancer, font charger les gendarmes après trois sommations. Dans la bagarre un jeune prêtre qui vient protéger un groupe de femmes est violemment précipité à terre et piétiné, et c'est à grand peine qu'on peut sauver l'infortuné d'une mort imminente. Et le tintamarre redouble se mêlant aux cris de fureur et aux acclamations. Et les chevaux reculent encore pour s'avancer une fois de plus. Enfin plusieurs membres du clergé s'interposent ainsi que le maire et un certain nombre de conseillers municipaux. Ces messieurs conseillent les protestations énergiques en réprouvant toute violence. Puis les soldats cernent l'entrée de la maison d'école et font évacuer les abords. Sur le perron de l'immeuble se tient M. Chevillotte, avocat à Brest, mandataire de la société civile propriétaire de l'école, qui proteste à haute voix. En dehors la foule continuant ses cris est difficilement contenue par la troupe et tente de reprendre d'assaut la position. À noter que les manifestants n'avaient pas pris d'aliments de la journée. À quatre heures, dans un tapage inouï des casseroles, des clairons, des cors et des trompes, et au milieu des plus grandes difficultés, MM. Robert et Lefebvre [deux commissaires de police] pénètrent chez les Sœurs et accomplissent les formalités d'usage[62]. »
Le , lors de la rentrée des classes, l'école congréganiste de Plougonvelin reste fermée ; « la grande majorité des enfants sont gardés dans leurs familles ; quelques-uns sont rentrés à l'école laïque (...). Plusieurs pères de famille sont décidés à instruire leurs enfants chez eux après les travaux des champs »[63].
Dans un rapport daté de , le préfet du Finistère indique qu'à Plougonvelin « la grande majorité » de la population adulte ignore le français[64].
L'ouverture en 1903 de la ligne du Tramway de Brest au Conquet (avec notamment un arrêt au Trez-Hir et un autre à Porsmilin) permit l'essor de la station balnéaire du Trez-Hir ; cette ligne ferma en 1932.
En une pétition fut signée par des habitants de Plougonvelin afin de protester contre la venue d'une « caravane scolaire » (camp d'écoliers) brestoise l'été précédent au Trez-Hir ; les signataires se plaignant des troubles provoqués par ces jeunes, la municipalité promit de ne plus accueillir ces jeunes dorénavant[65].
« Jeudi quand M. Troestler, percepteur du Conquet, s'est présenté, les portes de l'église étaient fermées. On entendait le chant des cantiques à l'intérieur. Une grande foule se tenait près de l'église. Le recteur s'est avance vers lui et lui a tendu la main. Après lecture de la protestation, sur demande du percepteur d'ouvrir, M. le recteur a refusé. M. Troestler s'est alors retiré[66]. »
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Plougonvelin porte les noms de 67 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, par exemple, trois au moins sont morts en Belgique (Olivir Lanuzel à Rossignol dès le ; Yves Le Ven à Furnes le et Claude Salaun à Steenstrate le ; deux au moins sont des marins disparus en mer (Jean Le Reun, quartier-maître canonnier, mort lors du naufrage du croiseur cuirasséLéon Gambetta le et Sébastien Marie Petton, quartier-maître chauffeur, mort lors du naufrage du cuirasséSuffren le ), les deux bateaux ayant été torpillés par des sous-marins allemands ; Jean Marie Auffret est mort de ses blessures le alors qu'il était en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français, dont Jean Floch, décédé le à Barly (Pas-de-Calais), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[67].
Le cargo britannique Swansea-Vale, de 1 310 tonneaux, heurta le les roches du Trépied, à l'ouest de la Pointe du Toulinguet et coula à mi-distance entre celle-ci et le fort de Bertheaume. L'équipage eut le temps d'évacuer[68].
L'Entre-deux-guerres
Les débuts de la station du Trez-Hir : mise en vente de terrains pour la construction de villas en 1907 (journal L'Ouest-Éclair).
La Pointe du Perzel et, à l'arrière-plan, la plage du Trez-Hir, vers 1920 (carte postale).
La plage du Trez-Hir vers 1930 (carte postale).
Exemples d'autorisations d'extraction de sable sur les grèves de la commune de Plougonvelin en 1925 (journal L'Ouest-Éclair).
Olivier Chevillotte[Note 15], ingénieur agronome, qui habitait la propriété de Kervasdoué en Plougonvelin, autonomiste breton et membre du comité directeur de Breiz Atao fut inquiété par la police dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du 7 août 1932 à Rennes[69].
En le Congrès national de l'UNC se tint à Brest et de nombreux congressistes vinrent se recueillir à la Pointe Saint-Mathieu au pied du monument des marins morts pour la France ; un vin d'honneur leur fut servi au Trez-Hir[70].
Le cargo français Pen-Hir, qui appartenait à la Compagnie nantaise de navigation, quittant Brest le à destination de Nantes, heurta les roches de la Basse des Fillettes et coula le lendemain vers 4 heures du matin dans l'Anse de Bertheaume. L'équipage fut sauvé[68].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Plougonvelin porte les noms de 43 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[67]. Parmi elles, 14 sont des résistants membres de la compagnie FFI du canton de Saint-Renan[71] morts lors des combats de la libération de la poche du Conquet, notamment contre la batterie de Kéringar[72] (situé à l'est du bourg de Lochrist dans la commune du Conquet) survenus entre le et le [73]. Roger Servais Priol a raconté dans son livre "Mémoires d'un résistant de Plougonvelin" ses souvenirs de résistant[74].
Parmi ces morts pour la France, Auguste Le Jourt, quartier-maître chauffeur à bord du Dunkerque et Jacques Petton et Ronan Quéré, tous deux quartiers-maîtres canonniers à bord du cuirasséBretagne sont morts lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le ; Jean Gélébart, soldat, est mort des suites de ses blessures le à l'hôpital de Zuydcoote ; Hamon Raguénès, gendarme, résistant, déporté le depuis le camp de Royallieu vers le camp de concentration de Neuengamme est mort au camp de concentration de Ravensbrück le [75].
Michel Chevillotte[Note 16], fut sous l'Occupation chef cantonal du PNB à Plougonvelin. Il s'engagea dans la Bezen Perrot en et surnommé "Bleiz" ["Loup" en breton], il devint rapidement chef du groupe cantonné au château du Bouéxic en Guer. Il participa activement à la lutte contre la Résistance, notamment à Scrignac, Callac, Trébrivan et Saint-Nicolas-du-Pélem. Au moment de la débâcle allemande, en , en route vers l'Allemagne, il participa à l'exécution de 49 résistants à Creney-près-Troyes (Aube) et s'engagea dans les Waffen SS. Il fut condamné à mort par contumace et à la confiscation de tous ses biens, mais en fait ne fut jamais inquiété[76].
La batterie de Keringar (Graf Spee en allemand), construite à partir de 1940 (le site occupe en tout 22 hectares, le poste de commandement de tir étant au lieu-dit Keromnés)[77], en coordination avec une autre située dans la presqu'île de Crozon, avait pour rôle de barrer l'accès de la Rade de Brest aux navires alliés ; elle possédait quatre canons de 280 mm ; un seul des quatre bunkers prévus était achevé lors de l'arrivée des troupes américaines[78]. Le , le colonel allemand Fürst, qui commandait les batteries de Keringar et des Rospects, s'est rendu au colonel James Earl Rudder, commandant du 2e D. Rangers et au colonel Faucher, commandant FFI. Le "Musée Mémoires 39-45" s'installe dans ce blockhaus de Kéromnès et ouvre en 2017. Il accueille 30 000 visiteurs par an[79].
L'ancien bunker allemand de Keringar (désormais "Musée Mémoires 39-45").
Musée Mémoires 39-45 : plaque commémorative de la reddition du colonel allemand Fürst le .
L'ancien bunker allemand transformé en musée (vue extérieure d'ensemble du site en 2019).
Après la Libération, il fallut déminer comme en témoigne Michel Le Ven : «
L'après Seconde Guerre mondiale
Dans la décennie 1950, de nombreux paysans étaient alors aussi goémoniers, par exemple Eugène Lunven[80].
Neuf soldats et marins originaires de Plougonvelin sont morts pendant la Guerre d'Indochine (dont Robert Cam et Henri Guéguen, décorés de la médaille militaire et de la Croix de Guerre et Jean Guillevic, décoré de la Médaille militaire) et deux (Pierre Caradec et Michel L'Hostis) pendant la Guerre d'Algérie[67].
Le XXIe siècle
Le legs Kéraudy
En 2002 la commune de Plougonvelin a reçu un legs de 610 000 euros d'un de ses habitants : Henri Kéraudy. À cette somme s'est ajoutée le montant de son assurance-vie, le legs total étant donc de 961 277 euros ; cette somme a servi à financer un centre culturel qui porte le nom du donateur[81].
un chapiteau en dur (amphithéâtre de 1 200 places).
Langue bretonne
L’adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le .
À la rentrée 2017, 57 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue publique (soit 16,3 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[89].
Chapelle Saint-Jean : elle a été en partie détruite lors des bombardements de 1944, mais a été restaurée depuis : elle possède une fenêtre flamboyante du XVIe siècle et sur un mur un écu avec des armes qui sont peut-être celles des Barbier de Kérouzien[91].
Le site de la pointe Saint-Mathieu, à l'extrême ouest de Plougonvelin, comporte les ruines de l'abbaye de Saint-Mathieu du XIIe siècle, une chapelle construite au XIXe siècle sur l'emplacement de l'église Notre-Dame-de-la-Grâce (érigée au VIIe siècle), le phare de Saint-Mathieu, construit en 1835[92], un sémaphore, construit en 1906[93], ainsi qu'un cénotaphe (monument et cryptes à la mémoire des disparus en mer des trois marines).
Fort de Bertheaume
Situé au sud-est de Plougonvelin, l'îlot fortifié que l'on appelle aujourd'hui le fort de Bertheaume présente des traces d'utilisation très ancienne (dès l'âge de pierre), avant de devenir le château du Perzel pour les ducs de Bretagne au Ve siècle, puis d'être fortifié par Vauban au XVIIe siècle.
Marie Lenéru (née à Brest le à Brest, décédée le à Lorient), dramaturge, a séjourné à maintes reprises au Trez-Hir
Robert Micheau-Vernez (né le à Brest, et mort le au Croisic), peintre et céramiste, a séjourné à maintes reprises à Plougonvelin
Yvonne Pagniez (née le à Cauroir (Nord), décédée le à Plougonvelin), résistante, écrivain et journaliste française, a passé les dernières décennies de sa vie à Plougonvelin.
Louis Caradec, Fortunes de maire, Cheminements Editions, 2006, (ISBN2844785115).
Notes et références
Notes et références
Notes
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
↑Olivier Chevillotte, né le à Brest, décédé le au manoir de Kervasdoué en Plougonvelin.
↑Originaire de Plougonvelin, fils d'Olivier Chevillotte, ingénieur agronome (qui fut candidat du Parti national breton à Morlaix en 1936), frère d'Emmanuel Chevillotte (qui fut chef du PNB pour les arrondissements de Brest et de Morlaix pendant l'Occupation) et beau-frère de Joseph de Parcevaux (qui fut chef cantonal du PNB à Saint-Renan)
↑Jean Le Baill, né le àPlougonvelin, décédé le à Messouflin en Ploumoguer.
↑François Marie Perrot, né le à Plougonvelin, décédé le à Plougonvelin.
↑Mathieu Cornec, né le à Plougonvelin, décédé le à Plougonvelin.
↑Yves Marie Kergonou, né le à Plougonvelin, décédé le à Kervasdoué en Plougonvelin.
↑Michel Quéré, né le à Plougonvelin, décédé le au bourg de Plougonvelin.
↑René Valentin Michel, né le à Kervizien en Plougonvelin, décédé le à Poulherbet en Plougonvelin.
↑Yves Marie Quéré, né le à Trouharé en Locmaria-Plouzané, décédé le àToul al Ludu en Plougonvelin.
↑Sébastien Gillet, né le à Plougonvelin, décédé le à Kerouman en Plougonvelin.
↑Jean Marie Michel, né le à Plougonvelin, décédé le à Poulgot en Plougonvelin.
↑Jacques Keriguy, né le à Pridie en Plougonvelin, décédé le à Pridie en Plougonvelin.
↑Yves Marie Michel, né le à Plougonvelin, décédé le à Poulherbet en Plougonvelin.
↑Yves Cloître, né le à Plougonvelin, décédé le à Plougonvelin.
↑Henri Le Goasguen, né le à Brest, décédé le à Ker Garet en Plougonvelin.
↑Jean Marie Lescop, né le à Kersturet en Plougonvelin, décédé le à Plougonvelin.
↑René Largillière, Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique bretonne, (lire en ligne).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Catherine Le Guen, « Un squelette de l'âge du bronze découvert à Plougonvelin », journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 19 novembre 2020.
↑Jean Kerhervé, Anne-Françoise Pérès, Bernard Tanguy, Les biens de la Couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d'après le rentier de 1544, Institut culturel de Bretagne, 1984.
↑Jacques Cambry, Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795, Tome troisième, page 186, librairie du Cercle social, Paris, 1798
↑Marie-Paule et Bernard Kernéis, Les écoles de hameaux : deux programmes d' envergure à la fin du XIXe siècle dans le Finistère, revue "Le Lien", Centre généalogique du Finistère, n° 151, septembre 2019. Site des auteurs http://www.roch-gad.eu
↑voir Françoise Morvan, "Miliciens contre maquisards : enquête sur un épisode de la Résistance en Centre-Bretagne", éditions Ouest-France, 2013, [ (ISBN978-2-7373-5063-4)]