Le nom de la localité est attesté sous la forme Bellomonte entre 1156 et 1172[3],[4] et Bellus mons en 1182.
Toponyme médiéval issu de l'ancien français bel mont, où l'adjectif bel « beau » n'exprime pas nécessairement un jugement esthétique, mais le degré élevé d'une qualité : ici l'importance ou la hauteur du mont, qui culmine à environ 175 mètres et domine la côte.
Le déterminant -Hague, attesté aux XIVe et XVe siècles sous la forme « -en-la-Hague », puis au début du XIXe siècle sous la forme « -en-Hague », et vers 1880 sous sa forme actuelle, fait référence au pays de la Hague et à l'ancien doyenné du même nom, où la commune est située. Le nom de Beaumont-Hague fut tardivement officialisé par un décret ministériel du , en remplacement de celui de Beaumont[5].
Selon l'association Magène, la commune est appelée Biâomount-Hague en normand[6].
Le premier seigneur de Bellemonte, fils de Honfroi de Vaux, serait le descendant du Danois Turuffe ou « Torf », dont proviendrait le nom de la ferme du Tourp.
On trouve parmi les compagnons d'armes de Guillaume le Conquérant, Roger de Beaumont, récompensé par de larges domaines en Angleterre où il s'allie avec la famille de Warwick, mais ce seigneur, Roger barbatus était positionné dans l'actuel département de l'Eure, à Pont-Audemer et à Beaumont-le-Roger, il appartient à une autre famille[7]. Jusqu'à la fin du XIIe siècle, le bourg appartenait à la famille de Vauville[8]. En 1248, un Thomas de Beaumont participe aux croisades aux côtés de Louis IX. Jean de Beaumont, chambellan du même roi, lui aurait présenté Thomas Hélye. Un autre Jean de Beaumont, fils de Guillaume, est général des armées de Louis X entre 1314 et 1316. À la mort de celui-ci, sa sœur Thomasse hérite de ses terres. Elle épouse en 1332 Raoul IV d'Argouges, fils de Raoul III d'Argouges et Jeanne de Semilly, qui fait construire le manoir de la Madeleine[9].
Jeanne de France donne en 1505 cette terre à Pierre Jallot, issue d'une famille originaire du Val de Saire, anoblie en 1479[11]. Son fils aîné, Jean, hérite des terres de la Hague et fait bâtir le château de Beaumont, en 1597, tandis que le fils cadet, François, reçoit le manoir de la Madeleine.
Jeanne de Pirou, sœur de Jean de Pirou mort sans descendant, hérite, en 1595, de Beaumont[10].
C'est Marie-Bonaventure Jallot (1753-1843), dernier comte de Beaumont, Thomas Lenepveu, maire, et l'homme d'affaires Charles Lepelletier, son gendre, qui firent construire le bourg de Beaumont au début du XIXe siècle, lui donnant ainsi son assise de chef-lieu de Canton[13].
La référence au pays « Hague », utilisée depuis longtemps, est officialisée par le décret du , après délibération du conseil général de la Manche du [14].
Politique et administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 1 410 habitants, en évolution de −3,29 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Bourgade atteignant un pic de 849 habitants en 1851, la commune a vu sa population plus que doubler entre 1962 et 1968, du fait de l'implantation de l'usine de retraitement de la Hague, et accueillait 1 714 habitants en 1990 avant la fin du « Grand chantier ».
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Sports
L'Étoile sportive Pointe Hague fait évoluer deux équipes de football en ligue de Basse-Normandie et une troisième équipe en division de district[21]. En 2010, le stade Maurice-Soulage accueille le Championnat du monde militaire de football féminin.
La piscine de la communauté de communes, outre le grand bassin, propose bassin ludique, saunas, hammam et jacuzzi.
En 1757, l'édifice est doté d'un clocher à base carrée, coiffé d'un dômeoctogonal, solution architecturale comparable aux églises de Sainte-Croix-Hague et surtout de Gouberville (au moment de la construction, Pierre Guillaume Jallot est seigneur de Beaumont et de Gouberville).
En 1929, la foudre endommage le clocher de 1757, les portes, les vitraux et l'intérieur de l'église[25].
Le , lors des combats de la Libération, l'édifice est encore atteint et endommagé par les bombardements et l'explosion d'un char[23],[24]. Le transept, la toiture et des vitraux sont détruits[26]. Elle n'a été rendue au culte qu'en 1949 quand son clocher a été réparé[8] et arrondi[24].
Dix-huit nouveaux vitraux sont installés en 1950, conçus par l'atelier de Gabriel Loire[29],[30]. Les travaux de restauration de l'église sont bénits le [31]. L'intérieur est restauré en 2000. À cette occasion, on met au jour un gisant de chevalier qui reposait sous le dallage[23].
Château de Beaumont, ancienne résidence des comtes de Beaumont.
C'est Jeanne de France (c. 1447-1519), dite l'Amirale, fille naturelle de Louis XI, dame de Valognes qui acheta le château de Beaumont et le donna à Jean Jallot, qui sera anobli en 1477 et sera à l'origine d'une lignée de militaires, corsaires, et de fondeurs parmi lesquels Henri Robert Jallot de Rantot (1652-1718) et ses frères Pierre, Adrien et Jean[13]. Le château fut reconstruit en 1597, dans le style Renaissance, par Jean Jallot seigneur de Beaumont[33].
Au début du XVIIIe siècle, Charles Jallot (1626-1722), enrichi grâce à la course en mer, agrandit le château. Sans postérité, c'est Pierre-Guillaume Jallot (1710-1771), fils de Pierre Jallot (c.1644-1716) lui même frère de Charles, qui en hérite avec le titre de comte de Beaumont. Pierre-Guillaume, mousquetaire du roi fera construire à Valognes, l'hôtel de Beaumont[34]. Anne Françoise de Cairon de la Pallu épouse de Pierre-Guillaume Jallot, ayant perdu la raison, mise sous curatelle par ses fils, restera cloîtrée trente-quatre ans dans la chambre du château de Beaumont, où elle meurt en 1806[35].
Le château, en partie détruit en 1944, sera reconstruit au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans un style Renaissance en réemployant des éléments anciens. Côté jardin, le premier étage est de plain-pied. Une salle voûtée, qui devait être la salle des gardes, située dans une habitation en prolongement du château a été épargnée par les bombes, comme une orangerie du XVIIIe siècle avec ses arcades[36].
Rue Jallot avec ses maisons en granit du début du XXe siècle[13]. La rue (entre le n°2 et le n°44) est créée à la fin du XVIIIe siècle par Marie-Bonaventure Jallot (1753-1843), dernier comte de Beaumont, fils de Pierre-Guillaume. Pour ce faire, il cède devant le notaire Bon Marin Duval, ses terrains sur le plateau de Beaumont[23]. La rue est étrangement orientée sud-ouest/nord-est correspondant aux vents dominants[23]. Les façades sont à quatre, six ou huit ouvertures, voire plus[23]. Elle est ensuite prolongée par l'actuelle place de la Madeleine jusqu'à la Croix-Bézuel.
Au n°12, ancienne école des filles du XIXe siècle, dont le volume rompt l'homogénéité de l'ensemble[23] ;
Au n°31, maison à huit ouvertures avec un millésime L'AN 1814 sur le linteau[23].
Croix Bézuel (1803) qui remplace une très ancienne croix détruite lors de la Révolution.
Ferme de la Cour, une habitation agricole située Rue de Beaumont : l'habitation originelle à quatre fenêtres ou jours réduits et une cheminée, est construite en 1773. Elle est complétée rapidement à gauche par une charreterie[40].
Quand l'élevage devient la règle au XIXe siècle, une grange et une étable avec deux portes contigües et un jour sont édifiées à droite de l'habitation[40].
Pierre Guillaume Jallot (1710-1771), comte de Beaumont
Héraldique
Blasonnement : D'azur au chevron d'argent chargé de trois merlettes du champ, celles en pointe affrontées, et accompagné de trois trèfles d'or.
Ces armes seraient celles de Thomasse de Beaumont, épouse de Raoul d'Argouges en 1332. Ce sont également celles des Jallot, seigneurs de la paroisse jusqu'à la Révolution[41].
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 25.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 80
Élisabeth Raffray , « Découverte statuaire à l'église de Beaumont-Hague (gisant d'un seigneur de Beaumont, statues de saints enfouies) », Revue de la Manche, n° 168, octobre 2000.
↑Ils avaient également des droits sur les marchandises qui débarquaient au port Lévi.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN978-2-913920-38-5), p. 17.
↑André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN978-2-91454-196-1), p. 9.
↑ a et bGuillaume de Monfreid : Trésors de la Hague : guide découverte, Isoète, 2003.