Elle correspondait à la partie occidentale de l'ancienne province historique de Normandie et d'une partie du Perche. La notion de Basse-Normandie était déjà une réalité au XVIe siècle, voire dès le XIVe siècle[2], sans couvrir précisément le même territoire.
En revanche, celui des Lexoviens (Lieuvin, Lisieux), traditionnellement réputé haut-normand, a subi une division administrative après la Seconde Guerre mondiale et se trouve désormais à cheval sur les deux régions avec son chef-lieu Lisieux. Son évêché a été supprimé à la Révolution et c'est désormais la circonscription de l'évêque de Bayeux. [réf. nécessaire].
Moyen Âge
La Basse-Normandie est conquise par les Francs au Ve siècle, qui vont toutefois peu s'y implanter contrairement à ce que l'on observe en Haute-Normandie. En revanche, on note une implantation saxonne qui précède peut-être celle des Francs, dans le Bessin notamment.
La frontière Sud est alors le territoire de la puissante seigneurie de Bellême qui profite de sa situation à la frontière entre la Normandie émergente, le Maine et le pays chartrain en France.
Le terme de « basse Normandie » s'applique alors à un territoire englobant les bailliages de Caen, Coutances et Alençon[6]. Cet ensemble correspond à la généralité de Caen, créée en 1542, et à une partie de la généralité d'Alençon, créée en 1637. Sur la carte de la Neustrie dessinée en 1668 par Philippe Briet, c'est la Touques qui matérialise la limite avec la Haute-Normandie[7].
Les colons qu'a fourni la partie ornaise du Perche à la Nouvelle-France (Québec), au XVIIe siècle, ont été parmi les plus entreprenants.
La création de la région administrative en 1956 va officialiser la notion de Basse-Normandie jusqu'en 2015. Elle prend pour cadre des départements existants. De sorte que la partie du Lieuvin et du pays d'Auge situés dans le département du Calvados vont se retrouver dans la nouvelle région, alors qu'ils étaient jadis réputés hauts normands. Le même phénomène se produit avec la partie ornaise du pays d'Ouche, dont la capitale L'Aigle, qui se retrouve désormais en Basse-Normandie, alors que sa plus grande partie, qui se situe dans le département de l'Eure, reste en Haute-Normandie.
La Basse-Normandie compte au total 13 circonscriptions (soit une moyenne de 113 000 hab. par circonscription).
Considérée comme conservatrice, la Basse-Normandie a longtemps envoyé des députés centristes ou de droite, quelques bassins ouvriers comme Caen, Cherbourg et Argentan-Flers faisant figure d'exception, notamment à partir de 1973. Lors des élections législatives de 1986 (au scrutin proportionnel), le RPR et l'UDF remportent ensemble 8 sièges (4 sièges chacun) contre 6 sièges au PS et divers gauche. Lors des élections législatives de 1993, Louis Mexandeau est le seul député socialiste élu dans toute la région tandis que lors des élections législatives de 1997, 6 députés de gauche et 8 députés de droite sont élus à l'assemblée nationale[9].
En 2002, la droite réalise le grand chelem dans les 13 circonscriptions de la région avant de concéder 3 députés à la gauche en 2007.
Lors des élections législatives de 2012, la gauche bas-normande réalise un score historique en s'emparant de 9 des 13 circonscriptions.
Cinq ensembles assez distincts composent la région. D'abord, sur tout le flanc ouest, le Bocage normand. Au centre, de Caen jusqu'à Alençon, une grande plaine, la plaine de Normandie. Au nord-est, le pays d'Auge. Au centre-est, le pays d'Ouche ornais. Au sud-est, le Perche ornais.
Pays d'Ouche : pays normand à cheval sur l'Orne et sur l'Eure, donc à cheval sur les deux régions administratives normandes. La partie bas-normande est organisée autour de L'Aigle.
Perche : région naturelle historiquement non-normande mais entité distincte ou faisant partie du Maine ou encore de l'Orléanais. Le Perche s'étend sur trois régions administratives (Basse-Normandie, Pays de la Loire et Centre-Val de Loire), La partie bas-normande, forme le sud-est du département de l'Orne, autour de Mortagne-au-Perche et de Bellême.
Les 470 kilomètres de littoral de la Basse-Normandie[10] offraient de nombreuses zones humides, comme la baie des Veys ou du Mont-Saint-Michel, mais elles sont aussi terrestres, comme les marais arrière-littoraux ou de fonds de vallées alluviales mais également tourbières et prairies humides. Pendant le XXe siècle, ces zones humides ont perdu 65 % de leurs superficies[11].
On appelle Cotentin la presqu'île qui s'avance dans la mer de la Manche ainsi que les terres un peu plus en arrière, avec pour extrémité la pointe de Cherbourg.
Le point culminant de Basse-Normandie (même de l'ensemble du Grand Ouest) est le signal d'Écouves (altitude : 413 m). Le mont des Avaloirs, situé à quelques kilomètres au sud-ouest, mais en Mayenne, culmine exactement à la même altitude. Même si les deux sommets ont la même altitude, il est davantage d'usage de dire que c'est le mont des Avaloirs qui est le point culminant du Grand Ouest français.
Deux zones notables, dont une intégralement en Basse-Normandie, ont la particularité de présenter toutes les deux des reliefs engendrés par des cours d'eau, offrant des paysages particulièrement préservés :
L'axe Cherbourg-en-Cotentin—Caen—Paris est devenu l'« épine dorsale »[14] de la Basse-Normandie, tant ferroviaire (trains grandes lignes) que routière (A13/N 13). Cette voie de communication principale relie les territoires les plus peuplés et économiquement les plus dynamiques (agglomération cherbourgeoise, région caennaise, pays d'Auge), aux dépens d'un sud bas-normand plus rural. Cette structuration oriente dès lors la région davantage vers Paris et la basse Seine (Rouen et Le Havre) que vers les capitales du Grand Ouest (Rennes, Nantes)[14].
Autoroutes et voies rapides
A13 (autoroute de Normandie), de Paris à Caen par Rouen, prolongée jusqu'à Cherbourg-en-Cotentin par la RN 13 en voie rapide, en attendant que ce tronçon de Caen à Cherbourg soit mis aux normes autoroutières.
A132, autoroute de quelques kilomètres connectée à l'A13 et aboutissant aux villes de Deauville et de Trouville-sur-Mer.
L'aéroport de Caen-Carpiquet est le plus important de Normandie pour ce qui est du nombre de passagers. Des lignes régulières vers Lyon permettent des liaisons internationales.
la première région agricole notamment pour la production de beurre, de fromages frais et de fromages à pâte molle, la production de pommes à cidre et de produits cidricoles, la production de poireaux et navets ;
la première région en nombre de chevaux, avec 12 % du cheptel équin national ;
la quatrième région pour l'industrie automobile.
Chaque année, la MIRIADE organise le concours de l'innovation[15] bas-normand afin de récompenser des projets innovants, dans les domaines technologiques et organisationnels.
La position géographique de la Normandie détermine sa cuisine qui bénéficie de ses fertiles terroirs lui fournissant à foison les produits agricoles tandis que la mer la pourvoit généreusement en poissons et crustacés divers.
La Normandie aime la bonne chère et sa cuisine se distingue essentiellement par sa production agricole et piscicole. Les produits laitiers y tiennent le haut du pavé : l'usage fait par les Normands du beurre et de la crème dans leur cuisine est remarqué.
Pour l'Église catholique, la Basse-Normandie faisait partie, avec la Haute-Normandie, de la province ecclésiastique de Rouen. Le territoire régional est divisé entre les diocèses de Bayeux-Lisieux, Coutances-Avranches et Séez.
Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN978-284673-215-4).
Jean Seguin, Comment naît, vit et meurt un Bas-Normand ; 1re éd. : Paris : Clavreuil, 1937 ; 2e éd. : impr. de L'opinion de la Manche ; 3e éd.: Paris : Guénégaud, 1978, 147 p.