La base aérienne 122 Chartres-Champhol (parfois nommée simplement base aérienne de Chartres) désigne une ancienne base utilisée par l'armée de l'air tout au long du XXe siècle (1909-1997). Elle était située près de la ville de Chartres en Eure-et-Loir, principalement sur la commune de Champhol.
Au bord de la Route nationale 10, à environ 1,5 km au nord-est de la ville, elle couvrait, environ, 250 hectares de superficie, pour un périmètre de 9,5 kilomètres.
Après avoir été désignée par le numéro de la brigade aérienne qu'elle abritait, elle portait depuis le le numéro « 122 » en souvenir du 22eRégiment Aérien de Bombardement de Nuit (RABN), qui y a déployé ses activités de 1923 à 1936. Elle fut successivement une base d'instruction au pilotage élémentaire, de bombardement aérien, de chasse aérienne et d'instruction à la chasse, puis de support.
La diversité de ces activités - du bombardement à la chasse, des navigants aux spécialistes, avec une forte présence de l'instruction, ainsi que le prestige des unités ou des personnalités qu'elle a accueillies - la rendent particulièrement représentative de l'Histoire de l'Armée de l'air française au XXe siècle.
Historique de 1909 à 1997
L'Histoire de la BA 122 débute avec la création d'un terrain d'aéroplanes, en 1909, qui sera le siège de l'école d'aviation installée en 1915, laquelle fut un important centre d'instruction au pilotage élémentaire durant la Première Guerre mondiale.
1909 : la création du terrain d'aéronautique
Le "camp d'aviation" proprement dit apparaît primitivement en 1909 (à l'ouest de Chartres : entre la GC 24 et la N 839, à l'époque (actuelles D 24 et D 939), sur la commune de Sours, actuellement celle de Nogent-le-Phaye.
L'emplacement définitif, près de Champhol, profite d'un casernement de cavalerie, installé dès 1870 dans le quartier "Neigre", parfois orthographié "Nègre" (en confusion avec le nom de Charles Nègre, 1820-1880), et d'un casernement d'artillerie (d'Aboville), les deux également appelés "Cachemback" (du nom du débitant de boisson le plus proche).
Ces casernements abriteront, de 1874 à jusqu'à leur départ pour la guerre, en 1914, le [[4e Escadron du Train des Equipages Militaires]], ou 4° ETEM[2].
Ces anciens bâtiments resteront utilisés (en chambres et en bureaux) par la future base aérienne jusqu'à sa fermeture en 1997, suivie de leur destruction en 2016[3].
La vue de la Cathédrale, du site de Cachemback, est réputée comme très belle et fait l'objet de nombreuses photographies.
Le , la Société d'Encouragement à l'Aviation, ou Comité d'aviation de Chartres inaugure l'ère de l'aviation civile chartraine.
Le , une station de tramway relie Chartres à son terrain d'aviation.
1909-1914 : les écoles d'aviation civiles Savary, Houry et Garaix
Les pionniers de l'aviation visent aussi les premiers records. Chartres est leur théâtre d'opérations.
En , Charles de Piquerez s'escrime, en vain, à faire décoller un aéroplane. Jacques de Lailhacar parvient, le premier, à faire voler un avion à partir du terrain chartrain, le .
Le , le piloteMaurice Farman (1877-1964) réalise un vol direct de Buc à Chartres. Puis, le , pour une distance équivalente (environ 70 km), il vole sans arrêt de Chartres à Orléans. Ces exploits lui vaudront la médaille d'or de l'Aéro-Club de France.
L'école de Robert Savary (1882-1935), constructeur et pilote comprend une section ouverte aux civils et une autre, pour les militaires. Elle fonde ainsi l'origine précoce des activités d'aviation militaire à Chartres.
Elle ouvre en août 1910[5] (la première école de pilotage au monde ouvre en janvier 1909, à Pau)[6]. L'école d'aviation de 1910 utilise des biplans Savary, puis des avions Farman.
L'école Houry la complète, avec des avions Blériot XI.
Maurice Jusselin (1882-1964), le brillant chercheur et archiviste de Chartres, est aussi l'un des pionniers de l'aviation locale (il servira dans l'aviation durant le premier conflit mondial). Ami du pilote Joseph Frantz (1890-1979), il réalise les premières photographies aériennes de la cathédrale de Chartres, notamment le et le .
Le , Robert Savary reçoit le premier brevet de pilote intégralement passé à Chartres (brevet n°112 de l'Aéro-Club de France). Son école se développe à partir de . Le , le journalisteEdmond Poillot (1888-1910), également chef pilote de l'école Savary, breveté du , se tue à Chartres, avec son passager Partiot, dans un accident d'avion. Le , un monument est érigé en rappel du drame ; il sera déplacé en 1966, près de la rue Edmond Poillot.
L'école Grégoire devient l'école Houry en , avec Fernand Deletang pour chef pilote.
Le , les six premiers appareils militaires stationnent à Chartres, sous le commandement du capitaineAlbert Étévé.
En 1911, René Level bat plusieurs records à Chartres (durée, distance).
Le , René Level, chef pilote chez Savary, meurt des suites d'un accident d'aéroplane survenu le alors qu'il participait au meeting d'aviation de Reims[7].
Chartrain, le célèbre pilote Lucien Deneau (1886-1971), l'un des mécaniciens de Louis Blériot est breveté militaire (après avoir passé le brevet de l'Aéroclub de France). Enfant du pays, il illustrera son art du pilotage à Tarbes et à Pau, avec d'audacieuses prouesses en monoplan Blériot, puis pendant la Première Guerre mondiale. Il survolera, le tout premier, l'Amazonie et terminera ses jours à Chartres. Il revient à plusieurs reprises voler à Chartres en 1911. Le restaurant Chaboche, installé sur le terrain, prévoit une fête en son honneur le ; elle est annulée à la suite de l'accident mortel de Pierre Maron, second pilote chez Savary.
Le , l'armée réceptionne ses premiers avions commandés à Savary. Le , Edmond Gastinger passe, le premier, en avion entre les flèches de la cathédrale. En 1911, le pilote militaire Joseph Frantz, moniteur chez Savary et premier pilote français à abattre un avion ennemi quelques années plus tard (en 1914), passe également entre les deux tours de la cathédrale (...). Le survol de l'édifice sera, très tôt, rigoureusement interdit. Savary forme les premiers élèves-pilotes militaires à Chartres, début 1912.
Le 3 au , Joseph Frantz procède aux premiers essais de radio TSF (ou télégraphie sans fil) entre son avion et le sol[8], à l'aide d'un poste émetteur de Lucien Rouzet de trente-deux kilos, complété d'une antenne déroulable de trente mètres. Auparavant testée entre un dirigeable et le sol, en 1910, cette innovation sera généralisée dans les avions militaires à partir de 1915. Le premier message de Frantz parcourt dix kilomètres pour aller à son ami l'archiviste Maurice Jusselin.
Le Joseph Frantz échoue à battre le record d'altitude détenu par Maurice Prévost. Le 8 et le , se tient une grande fête de l'aviation chartraine. Le , le maréchal des logis aviateur Gustave Maréchal, victime du froid, s'écrase mortellement.
Le décret du créée les deux premiers centres aéronautiques militaires : à Saint-Cyr-l'École et à Étampes.
Le , l'école Aéro-Tourisme s'installe à Chartres. Victorin Garaix est son chef pilote[9]. En , Victorin Garaix bat plusieurs records de vols en altitude avec passagers[10]. Sa rencontre avec Paul Schmitt conduit à les deux hommes à développer avec succès les aéroplanes Paul Schmitt. Ce dernier imagine les ailes à incidence variable[11].
Le Robert Savary est décoré de la légion d'honneur, place des Epars, à Chartres.
Fin , Joseph Frantz emportant huit passagers, bat le record du nombre de passagers en vol. Le , Frantz expérimente le monoplan de Stefan Drzewiecki. Le , Chartres connait une nouvelle fête de l'aviation, autour du restaurant Chaboche.
Du ou , Victor Garaix bat le record d'altitude avec passagers.
Le lundi de Pâques 1914, Joseph Frantz réalise le premier vol de nuit à Chartres. Il décolle de nuit, survole la foire de Chartres et se pose sans difficulté.
Le , c'est encore un record décroché par Victorin (Victor) Garaix, surnommé "le grimpeur de Chartres", avec l'avion expérimental de Paul Schmidt[12],[13].
Le , le commandantJulien Félix né en 1869, pionnier de l'aviation militaire (breveté le ), s'accidente mortellement lors d'un vol d'essai[14].
Un décret du interdit toute activité aérienne, sauf militaire.
Victorin Garaix rejoint son affectation le , près de Verdun. Il est abattu, le premier pilote français, le , au-dessus de Tucquegnieux.
Active dès 1909, l'école de pilotage militaire sous la forme d'une section militaire intégrée aux écoles civiles, est l'une des premières de France, avec celles d'Avord, de Pau ou d'Istres, sans mentionner Issy-les-Moulineaux, premier champ d'aviation français.
Avant 1915
La nécessité de former les pilotes dans un cursus militaire est apparue très tôt[15].
Comme à Chartres, c'est en 1909 que le camp de Châlons se dote ainsi d'une école de pilotage, sur (avions Farman) ; le terrain de Pau forme également très tôt, sur avionsBlériot.
Le , l'aéronautique militaire installe sa toute première école de pilotage, au camp de Châlons, sous la responsabilité du lieutenantFélix Camerman, premier pilote militaire à obtenir le brevet de pilote civil (). Huit officiers en seront les premiers élèves-pilotes, à la fin avril. Le , l'aéronautique militaire décide d'appeler ses aéroplanes "avions", en hommage à l'inventeur français Clément Ader. L'instruction au pilotage militaire débute ; le terrain de Chartres y contribuera activement, dès le début de la guerre.
Le brevet de pilote militaire, créé le (premier breveté : lieutenant Charles de Tricornot de Rose), réunit trois épreuves. La navigation (trois parcours différents de cent kilomètres aller-retour sans escale), qui s'effectuent via des triangles : Chartres-Buc-Châteaudun-Chartres, par exemple, ou Maintenon et Avord. Des épreuves d'altitude sont également prévues : une heure de vol à deux mille mètres. Ainsi que des atterrissages en spirale, avec l'hélice arrêtée. Enfin, un examen technique valide les connaissances théoriques du candidat au brevet de pilote militaire.
La loi du organise l'aéronautique militaire française. Jusqu'en 1934, celle-ci sera rattachée à l'armée de terre.
Les écoles de formation au pilotage d'Avord et de Pau avaient, malencontreusement, fermé en , pour permettre aux instructeurs de constituer les escadrilles de combat. Elles seront rapidement rouvertes et dotées d'appareils ; des écoles civiles seront intégrées, pour faire face aux besoins en pilotes militaires. Celle de Chartres fait partie des sites ouverts dès . Initialement (en 1911), le volume annuel de pilotes en formation était fixé à 250. Au , 657 brevets militaires avaient été attribués (et environ, 1 730 civils, avec des recoupements).
Le futur généralJoseph-Édouard Barès[16] supervise l'organisation du recrutement et de la formation des pilotes. Barès avait passé l'épreuve de navigation de pilote militaire, en , entre Buc, son école, et le terrain de Chartres. Proche de Joseph Joffre, il est relayé par le futur général Adolphe Girod (1872-1933), nommé Inspecteur des Écoles et des Dépôts en . Partisan d'une aviation militaire autonome, Édouard Barès sera destitué le . L'aviateurJulien Mamet contribue à la mise en route des écoles.
En 1913, une partie des écoles de pilotages créées en 1910 sur le terrain de La Vidamée, entre Chantilly et Senlis, rejoint le terrain de Chartres. Entre et , Victorin Garaix (1890-1914), titulaire d'un brevet de pilote militaire, bat différents records, dont celui de durée en vol avec passagers : soit plus de quatre heures en circuit fermé au-dessus de Chartres, le .
En , l'aérodrome civil de Chartres est fermé, en raison des hostilités ; à l'automne, sa vitalité trouve un prolongement dans les premières installations militaires.
À partir de janvier 1915
Le , l'école militaire de pilotage et de perfectionnement "Farman" s'ouvre à Chartres[17],[18], avec quatorze appareils.
C'est le lieutenant de vaisseauPierre Cayla (1880-1930), l'un des premiers officiers de marine breveté pilote, qui conduit les préparatifs. Il commandera l'école entre et .
L'école de chasse est alors à Pau (voltige ou haute école), celle de Cazaux forme au tir et celle d'Avord est (également) spécialisée dans le bombardement.
L'école d'aviation militaire de Chartres prépare et délivre le brevet élémentaire de pilotage, sur avions Caudron et Farman, notamment les MF 11 (Maurice Farman 11), dotés d'un moteur de quatre-vingts chevaux. S'y trouvent également des Caudron G III. En 1916, des Farman F.20 seront utilisés, puis le F.40, en 1918. Le parc avoisine 430 avions, en 1918.
Cette formation initiale comprend un stage d'une durée d'un mois (une quarantaine d'heures de vol, au maximum, souvent moins), intercalée entre la formation militaire générale et les stages de perfectionnement au vol (école de chasse, école de bombardement, stage de vol de nuit...), dans un cursus qui atteignait six mois, en 1917.
À Chartres, l'école d'aviation militaire est commandée par le capitaine, bientôt commandant, Joseph Fassin, qui a succédé au lieutenant de vaisseauPierre Cayla (1880-1930), après . Elle sera également dirigée par le capitaine (futur général de l'Armée de terre) Paul de Langlade. Plus de 400 Farman y sont alors déployés. Le capitaine Adolphe Varcin (1884-1967) est chef-pilote de l'aérodrome militaire[19], jusqu'en 1916, date de son départ pour l'école de Châteauroux. Au lâcher solo, supervisé par Adolphe Varcin les nouveaux pilotes se disent "varcinés". L'école comprend également du personnel administratif et médical.
Pour ses activités aériennes, l'école dispose de trois pistes : deux petites (La Grenouillère et le champ de Lours) et la piste principale, derrière la Mare-aux-Moines (routes de Sours et de Nogent-le-Phaye). Les deux premières servent aux tours de pistes et aux lâchers. Elle utilise également plusieurs annexes, sous forme de terrains de déroutement, comme à Voves, à une vingtaine de kilomètres de Chartres (exploitée de 1916 à 1918, sera un camp de prisonniers puis d'internement, en 1942[21]), ainsi que le terrain de la ferme de Bouard, sur les communes de Baignolet et de Sancheville, à une quarantaine de kilomètres[22], ou encore à Coltainville, Nicorbin (Theuville) ou Fains-la-Folie.
Justin Usse, inapte à l'infanterie après une grave blessure, est breveté à Chartres le -le même jour et au même endroit qu'Henri Lumière- après vingt-cinq heures de vol. Il poursuivra la guerre comme pilote observateur.
Le , c'est le futur as et futur lieutenantPierre Marinovitch (1898-1919) qui quitte Chartres, brevet de pilote en poche. Il terminera la guerre avec 21 victoires aériennes, un record.
Le 25 septembre 1916, le parachutiste pionnier Constant Duclos est breveté à Chartres[24].
En 1917, il semble que Georges Bernanos soit passé à l'instruction à Chartres[25], mais il ne terminera pas le conflit dans l'aviation.
Le futur asPierre Ducornet (1898-1963) repart de Chartres avec son brevet, le . Il totalisera 7 victoires en combat aérien.
Le , André Parsemain, (1892-1957), né à Fort-de-France et ancien mécanicien, obtient son brevet.
En , le futur as de l'aviationThéophile Condemine (né en 1895) aborde sa formation de pilote à Chartres. Breveté en , il totalisera neuf victoires aériennes au cours des seuls derniers mois de la guerre.
Le , l'aspirantJoseph Pouliquen (1897-1988) obtient son brevet à son tour, après une dure période dans l'infanterie et avant une belle carrière, civile comme militaire.
Blessé en 1915, l'artiste et lieutenant observateur Georges Villa (1883-1965) publie un livre de portraits, réalisés à l'école d'aviation militaire de Chartres, qui dépeint certaines de ces personnes[26].
Le capitainePrénom Chatelain publie, le , l'ouvrage "Causerie pratique aux élèves-pilotes", préfacé par le commandant de l'école de Chartres, Joseph Fassin, qui demeurera longtemps un "classique" des techniques du pilotage élémentaire.
Le , le futur général Milan Stefanik (1880-1919) commence la formation qui lui conférera le brevet, en avril ; il est l'un des créateurs de la Tchécoslovaquie. Le lieutenant Onokichi Isobé (décédé en 1957) commence à Chartres sa formation de pilote militaire, en .
Au total, ils seront 13 798 pilotes militaires brevetés, à fin 1918, dont 3 020 formés à Chartres, soit 22 % des brevetés élémentaires[27].
L'école d'aviation militaire de Chartres aura connu une forte montée en puissance :
393 pilotes formés en 1915,
629 en 1916,
1 143 en 1917,
855 en 1918.
Chartres arrive, de loin, en tête des écoles militaires d'aviation élémentaire.
La fin de la guerre étant venue, l'école d'aviation ralentit considérablement ses activités, puis ferme ses portes en ; la base est fermée et les matériels, mis en vente par l'administration des domaines.
Les aviateurs de Chartres clôturent cette période en conférant un grand prestige à leur camp d'aviation. Le carré militaire du cimetière de Chartres en garde la trace, tant des pilotes morts à l'entraînement, que des aviateurs décédés de la grippe espagnole, en 1918.
Entre-deux-guerres
Après cette courte période de latence, s'ouvre le temps des Unités de bombardement, particulièrement illustré par le 22eRégiment Aérien de Bombardement de Nuit ; puis ce sera celui de la chasse, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, avec de prestigieuses Unités, que le conflit éloignera vite de Chartres. Mais une pétition va bientôt faire beaucoup de bruit, réclamant "la suppression du camp d'aviation de Chartres, qui menace de mort la Cathédrale".
En 1918, le calme revient. Les activités aériennes sont ralenties.
L'école d'aviation a fermé, l'aéronautique ayant recentré l'instruction au pilotage à Avord, Istres et Étampes. Le bombardement va prendre ses quartiers à Chartres.
Fin 1922, le terrain situé initialement sur la route de Sours est déplacé à Champhol, près de la route nationale N 188 (Chartres-Paris) ; cinq hangars de type « Benezit », sont installés le long de la départementale allant de Chartres à Oisème. Neuf hangars provisoires, en toile, sont élevés près du quartier Neigre.
1922 marque l'année officielle de la création administrative de la Base aérienne 122.
Le terrain est bien plat et propice aux activités aéronautiques.
Le , Chartres est une étape du "Tour de France des avions et des automobiles", compétition originale lancée par "Le Journal", qui confronte engins aériens et terrestres, partis d'Orly.
Le bimoteur FarmanF 63 dit Super Goliath est l'appareil de prédilection des six escadrilles du 22e RABN.
Le , le lieutenant Henri Simon s'écrase place de la poissonnerie, à Chartres[28]. Restaurée, la plaque commémorative de ce drame retrouve sa place en .
Les accidents sont nombreux[30], et l'année 1930 connait une série noire. Le , un F. 63 revenant de Lyon à Chartres s'écrase dans les Monts du Lyonnais, près de Saint-Clément-sur-Valsonne. Le 23 juin, à l'issue d'un vol d'essai, un appareil capote à l'atterrissage, tuant le pilote et le mitrailleur[31]. Le , un autre Farman s'écrase à Lèves et tue son équipage[32]. Le , un Super Goliath du 22e RABN s'écrase à l'entraînement, près de Dijon (stèle du parc de la combe à la serpent).
En 1932, le 22eRégiment Aérien de Bombardement de Nuit (RABN), comprenait deux groupes (I/22 et I/22), regroupant trois escadrilles pour le I/22 (les VB 109, VB 125 et VB 101), et quatre, pour le II/22 (les BR 113, CAP 130, CAP 115 et 22/22 RABN).
En 1932, les bases aériennes sont créées et organisées, sur un modèle emprunté à l'Armée de terre.
Le , l'accident du "Lioré et Olivier" LéO 20 tue les adjudants pilote Octave Sibade et l'observateur Narcisse Richard[33].
En le Groupe de bombardement 2/22 reçoit le nouveau bombardier Marcel BlochMB 200. Considérés comme obsolètes pratiquement dès leur mise en service, ils serviront d'avions d'entraînement.
En mai 1933 puis en , le terrain est l'une des étapes de la troisième coupe de compétition aérienne "Deutsch de la Meurthe". Le , le capitaineLudovic Arrachart se tue à l'entraînement pour cette compétition, à Maisons, à une trentaine de kilomètres de Chartres[34].
Le , le capitaineFrédéric Geille, alors pilote affecté à la 22eescadre de chasse (depuis 1931), est breveté (en Russie) tout premier moniteur parachutiste de l'histoire militaire française. Il quitte Chartres pour prendre le commandement du Centre d'instruction de parachutisme de l'Armée de l'Air, à Avignon-Pujaut. Frédéric Geille avouait s'être "ennuyé ferme" à Chartres, entre 1931 et 1935. Le capitaineRobert Williame (auteur de "L'escadrille des cigognes"), de la même unité, sera le troisième parachutiste breveté, une année plus tard. Au , reprenant le pilotage, le commandantFrédéric Geille reviendra comme chef, à Chartres, du GC III/2, le 3e groupe de la 2e escadre de chasse.
En 1935, la 42e escadre aérienne mixte de chasse est dissoute puis remplacée par la 6eescadre aérienne de chasse, avec ses groupes GC I/6 et GC II/6, augmentés bientôt d'un GC III/6. De 1935 à 1937, le futur général Pierre Pouyade est lieutenant à la 6eescadre de chasse.
En , voici la phase de la dernière extension du terrain militaire. Plusieurs dizaines d'hectares sont ajoutés, à l'est (actuelles pistes civiles), par un programme d'expropriations.
En 1936, le capitaineRené Mériguet, alors jeune breveté mécanicien radio, est affecté à la Base Aérienne 122.
Le 18 février 1936, l'élève-pilote Robert Farrugia, arrivé à Chartres en 1935, obtient son brevet de pilote[35].
De même, le lieutenant Marcel Beau y arrive le , pour commencer sa formation aux fonctions de commandant d'avion. Il s'illustrera quelques années plus tard, à Châteaudun, durant la Seconde Guerre mondiale.
Le , la prestigieuse 2e escadre de chasse quitte Tours, où elle était arrivé de Strasbourg en 1933) pour se poser à Chartres et renforcer la 11e Brigade de Chasse. Elle comprend notamment la SPA 3, escadrille dans laquelle avait servi Georges Guynemer, au demeurant connue par ses prestigieuses « Cigognes », ainsi que la SPA 103 où œuvrait René Fonck. Initialement 2e escadre d'aviation légère de défense, elle sera bientôt dotée de Dewoitine D.500 () puis de Morane Saulnier 406 (), appareils tous deux dépassés (cf infra).
En 1937, l'Aéroclub civil est autorisé à s'installer sur le site ; il reprendra ses activités après la guerre, jusqu'à nos jours (une partie de l'ancien terrain militaire demeure donc, sous la forme d'un terrain civil, celui de l'Aérodrome de Chartres).
En 1937, l'État-Major de la 11e Brigade de chasse prend ses quartiers à Chartres.
La polémique quant à la présence de la base aérienne
Cette même année, 1938, l'architecteAchille Carlier diffuse une pétition nationale visant à déplacer la base aérienne de Chartres ; procédurier fameux (un arrêt du Conseil d'État porte son nom, en matière de voie de fait, en 1949), il invoque même des "menaces de mort" sur la Cathédrale[37]. Des personnalités illustres soutiennent cette pétition. Très habilement, son auteur l'accompagne d'une photographie montrant la Cathédrale au premier plan et les installations de la base aérienne, au second[38]: "en cas de guerre, l'attaque immédiate de cette base par l'adversaire aurait pour effet l'anéantissement de l'ensemble de verrières absolument unique [...]. Le camp d'aviation de Chartres est une monstruosité [...]"
Entre et , une quatrième extension, passant par des expropriations, étend l'emprise de la base aérienne[39].
La guerre toute proche ne laisse pas le loisir de débattre de cette éminente question. Dès le , les essais de démontage des vitraux sont concluants. Comme en 1914, les précieux vitraux de Chartres sont déposés et mis en lieu sûr dans le Périgord[40] entre le et le [41], avant même la déclaration de guerre du . Ce démontage complet des vitraux s'effectue à l'initiative de l'architecte Achille Carlier[42]. De sorte que la Base aérienne et la crainte qu'elle lui a inspiré ont peut-être préservés les vitraux de la Cathédrale.
Entre le et le mois d', toutes les unités opérationnelles, leurs moyens de supports et les hommes quittent Chartres, pour se positionner essentiellement sur les terrains de l'est de la France ("desserrement"), dans une manœuvre tactique de dissémination des appareils. Il n'y a pratiquement plus d'activité directe de combat aérien, à Chartres.
Fin 1939, des unités de défense anti-aérienne, de la 404e et 406e RADCA, stationnent à Chartres.
Les craintes d'Achille Carlier, pourfendeur des politiques de conservation du patrimoine religieux, s'avèrent bien dérisoires. Sa cause sera pourtant entendue, en 1953.
Tandis que les groupes de chasse opèrent d'abord depuis Chartres, pour essaimer rapidement vers d'autres terrains, se déploie simultanément une importante école de pilotes de chasse, avant que la future BA 122 soit utilisée successivement par les Allemands puis par les Américains, essentiellement comme base de bombardiers.
Le Centre d'Instruction des pilotes de Chasse : le CIC
À cet effet, la base aérienne est rejointe, au moment de l'invasion de la Pologne et de la Tchécoslovaquie par les troupes allemandes, par des aviateurs venus de ces pays désormais occupés. Ceux-ci sont passés par la Légion étrangère, dont ils gardent les insignes avec leurs marques de pilotes.
Tel est le cas, par exemple, du caporalRudolf Ptacek (1918-1942), affecté à Chartres en ; breveté en Pologne en 1938, il suit l'entraînement du CIC, sur Morane-Saulnier MS.230, pour participer aux combats avec l'Escadrille de Défense de la base. Il quitte Chartres le , pour l'Angleterre.
Le futur squadron leader tchèque Frantisek Fajtl (1912-2006) arrive de même à Chartres en 1939, participe aux combats avec l'Escadrille de Défense de la base à partir du , pour passer par trois groupes de chasse avant de rejoindre Sutton Bridge, en Angleterre et un bien triste destin, de retour dans son pays natal.
Venant des écoles de pilotage élémentaire, brevetés, les pilotes de chasse sont orientés vers le CIC de Chartres. À sa mobilisation, le futur commandant René Mouchotte, alors sergent de réserve, est élève-instructeur au CIC, en , avant d'être affecté comme instructeur, en , à Avord. Le sergentMarcel Albert (1917-2010) est un exemple des instructeurs affectés au CIC (le ), avant de rejoindre le Groupe de chasse I/3. Il sera l'un des as du Normandie-Niemen.
Près de trois cents pilotes passeront par le CIC, y compris tchèques et belges, par exemple.
Le sous-lieutenantMarcel Hebrard, tout juste breveté de l'école de pilotage de Romilly-sur-Seine passe d' à au CIC, avant de rejoindre le Groupe de chasse II/5. Le capitaineRobert Waddington (1893-1986) y commande l'un des deux groupes, en 1939 ; il sera blessé en . De même, le sous-lieutenantLéon Cuffaut prend le commandement de la 3e escadrille du CIC, du au de cette même année 1940 (avant de rejoindre le Groupe de chasse II/3 à Alger). Celui-ci diffuse l'emblème du "Donald avec la massue", qui est peint sur les avions Curtiss P-36 Hawk du CIC.
Le , le futur généralMichel Madon se perfectionne, à son tour, au CIC, entre et .
Le commandant de réserve et futur résistant héroïque Claude Bonnier est mobilisé à Chartres, comme officier mécanicien, dès .
Le Centre d'Instruction de la Chasse utilise des Bloch 152 et des Curtiss P-36 (également nommé H-75), ainsi que des MS.406 et des Potez 63. Une vingtaine d'avions d'entraînement à la chasse, réunis en une section d'entraînement et deux groupes (I/CIC et II/CIC) de deux escadrilles chacun (1re CIC, 2e CIC, 3e CIC et 4e CIC)[45]. À partir de , les Dewoitine 500, 501 et 510, retirés des escadres de chasse, sont réaffectés à l'instruction et utilisés comme principal avion de transition (D 500, D 501 et D 510), principalement par le 2e groupe du CIC de Chartres.
Le , les ultimes pilotes abattus du CIC sont déplorés (sous-lieutenant Sterbacek et Rudolf Plaseck). Le CIC de Meknès (1943), devenu École de Chasse Christian Martell en 1947, à Tours en 1961 (renommée Groupement École GE 314[46]), puis à Cognac (2016) sont les continuations des Centre d'Instruction de la Chasse, dont celui de Chartres.
L'activité des groupes de chasse
Arrivé fin 1936 (cf supra), le groupe de chasse I/2 commence ses opérations de guerre à partir de Chartres.
Le , le village de Champhol est aux mains des Allemands ; le même jour, le préfet de Chartres, Jean Moulin est torturé. Il a également ordonné la destruction du dépôt de carburant, dont l'incendie rougeoie plusieurs jours.
Voici la base aérienne 122 occupée. La Luftwaffe y prend ses quartiers.
Occupée[50], la base aérienne voit stationner de nombreux unités et types d'avions allemands : chasse, bombardement (55e escadre de bombardement ou II/KG55, de la Luftwaffe), en particulier, de nuit, vers l'Angleterre. Ses avions sont des Heinkel 111.
Les Allemands étendent l'emprise du terrain, la portant de 120 à 204 hectares. Ils construisent deux pistes en béton, l'une de 1 700 mètres, l'autre de 1 200 mètres.
Les Allemands réquisitionnent nombre de demeures chartraines, en particulier pour loger leurs aviateurs.
Les bombardements alliés, en retour, furent alors intenses en 1943 et en 1944[51], notamment, le , avec une vague de B-24, de même que le puis en mai, en juin et en .
Le , une vague de plus de quatre-vingts bombardiers alliés vise la base aérienne et détruit presque complètement l'église de la commune voisine de Champhol, ainsi que plusieurs dizaines de maisons[52].
Le , trois Boeing B-17 sont abattus ; l'un d'entre eux tue son équipage sur la commune d'Amilly (stèle inaugurée le ). Cette attaque exceptionnelle réunissait plus de mille bombardiers et plus de trois cent quatre-vingt dix chasseurs, réorientés vers les terrains d'aviation de Chartres, d'Orléans et de Châteaudun. Elle fut l'une des plus lourdes visant les installations de la base aérienne, durant la Seconde Guerre mondiale.
Une stèle -réalisée avec des matériaux d'époque récupérés lors de la dépollution du site- pourrait rendre hommage aux victimes civiles de ces actions de guerre, en 2015[54].
La libération du terrain d'aviation
Les combats de libération débutent le pour libérer la ville de Chartres le .
La base aérienne est utilisée par les Américains de 1944 à ; ceux-ci la restaurent, la reconstruisent et l'agrandissent. Ils y positionnent principalement des unités de bombardement.
Elle porte alors le nom de « A-40 ». Elle accueille plusieurs unités navigantes, dont le 368th Fighter Group, équipé de P-47 Thunderbolt et le 323rd Bombardment Group, avec des B-26. Le , le 368th Fighter Group effectue une intense activité de soutien, en Belgique.
Cette époque ouvre cette fois le temps du transport aérien militaire, puis la fin des activités aériennes et celui des Unités non navigantes, jusqu'à la dissolution de la base aérienne de Chartres, BA 122, en 1997. Son retour définitif aux usages civils, à partir de 2014, marque le début du temps de la mémoire.
Le transport aérien militaire
En , la base aérienne revient progressivement sous le contrôle de l'Armée de l'air française. Elle prend alors le numéro de tradition "122" pour perpétuer le souvenir du 22eRégiment Aérien de Bombardement de Nuit. Arrive alors de nouvelles unités : la Compagnie de réparation et de ravitaillement technique no 83.
La création de la 61e escadre de transport[56] (GT 1/61 à Orléans Bricy, GT 2/61 au Bourget, GT 3/61 à Chartres) et de son État Major, le , marque le renouveau de la base aérienne.
Le , la base aérienne reçoit officiellement le nom de Base aérienne 122.
En 1947, le GT 3/45 Poitou fournit ainsi les équipages et les avions détachés au Tonkin (Bach Maï) et à Madagascar (Tananarive), accaparant l'essentiel de la flotte de C-47. Aussi, les Ju 52 de Chartres servent principalement à l'entraînement et à la transformation des navigants sur avion de transport.
L'Arrêté ministériel du , relatif aux terrains d'aviation, confirme l'ouverture de celui de Chartres à la circulation aérienne. L'Armée de l'air annonce son intention de délaisser ce terrain[39].
Le , la revue "Arts" (no 121, du ) reprend la lutte contre la présence d'une activité aérienne militaire à Chartres.
Le , les appareils et les personnels du GT 2/64 Anjou sont réintégrés à l'escadron de transport 3/61 Poitou, nouvelle dénomination du GT 3/45 Poitou, toujours à Chartres.
Le , la fin des activités aériennes est actée, pour Chartres, en conseil des ministres. Il convient de mettre cette décision en application. Le Conseil des ministres du prend la décision de déplacer l'aérodrome ; deux solutions sont esquissées : développer le terrain d'Evreux pour l'activité militaire, un autre à Fontenay pour l'activité civile et un à Sours. Finalement, la piste la plus éloignée de la cathédrale est conservée pour l'activité uniquement civile.
Dans les années 1950, le "Poitou" s'active autour de Chartres ; parfois, il arrive qu'un commandant de bord confonde, fort piteusement, les pistes d'Orly avec celles de Le Bourget[57].
Le départ des appareils du GT 1/61 Poitou, le , marque la fin de l'utilisation des avions militaires à Chartres[58] et la fin de l'activité aérienne militaire à partir de Chartres, trop proche et trop risquée pour sa cathédrale. Une décision prise en bonne partie à la demande des autorités civiles et religieuses chartraines. C'est la victoire finale du mouvement lancé en 1938 pour évincer les aviateurs de Chartres[59].
Ce souhait de réduire l'activité de la base en écartant les avions converge avec le processus de restructuration et de réduction de format de l'Armée de l'air, débuté en 1945.
Les unités spécialisées non navigantes
Celles-ci deviennent dominantes, à partir de 1953. Souvent techniques (principalement en télécommunications) ou administratives, elles ouvrent une période aérienne militaire plus discrète, car sans avion, pourtant tout aussi active. L'activité de formation militaire demeure. À partir de 1984, la base accueille un important Centre d'Instruction Militaire, le Centre d'instruction militaire de la Cité de l'Air (ou CIMCA), illustratif de la conscription.
Rapidement, l'aérodrome civil reçoit les pistes et étoffe ses activités, notamment de planeurs.
En 1954, le Dépôt de Matériel Spécialisé du Génie de l'Air (D.M.S.G.A.) s'installe dans une partie des hangars de Champhol. Le D.M.S.G.A. quitte Chartres en 1973.
La création d'un centre de réception interarmes est décidée en . Chartres est préféré à Nangis[60]. La Station de Réception de l'Administration Centrale SR CTAC 00/817 déploie ses installations en . Elle est associée à d'autres stations ou relais hertziens, dans la région proche, notamment, celui d'Étampes. En , la SR CTAC 00/817 est rattachée au Centre de Transmissions de l'Administration Centrale, situé sur la base aérienne 117 Paris, près du métro Balard[61].
La Compagnie de l'Air 01.122 sera présente jusqu'en 1964. Le génie de l'air est basé à Chartres (Entrepôt de matériel spécialisé 560), puis l'Établissement central d'infrastructure de l'air 11.56, avec certains hangars de très grande taille. Ils seront également utilisés pour le matériel de la gendarmerie mobile, ainsi que pour les avions en préparation pour le musée de l'air (Hangar HM8). Le BCIAA (Archives de l'armée de l'air) 01.510 fera partie des unités de la base, de 1965, à sa fermeture, en 1997. Se trouvaient également sur place : la Compagnie de Réparation et de Ravitaillement Technique no 88, le Commissariat des Bases de l'Air no 754 (), le Centre Administratif Territorial no 854 (), le Centre Mobilisateur Air 00/222 (1965) et la Compagnie Régionale d'Infrastructures 13/352 (1970).
De même, les activités du Centre d'instruction militaire de la Cité de l'Air CIMCA 41.122, grande unité d'instruction militaire élémentaire d'appelés, lors de la période de conscription, étaient basées sur ce site. L'instruction militaire du personnel non navigant avait débuté, à Chartres en 1957. Le CIMCA est arrivé à Chartres en 1984, provenant du Bourget. Il formait les appelés du contingent effectuant leur service national militaire soit à la Cité de l'Air (base aérienne 117 Paris), soit comme scientifiques du contingent, soit comme sportifs de haut niveau. Il a formé près de 84.000 personnes, durant toute son existence, qui s'achève à Chartres, avec la fin de la conscription, coïncidant avec la fermeture de la base aérienne 122.
Outre les unités présentes, la base aérienne comprenait des moyens de support (sur le calque commun à toutes les bases aériennes) :
L'insigne de la base aérienne 122 de Chartres est répertorié au n° A 671 au Répertoire des blasons insignes de l'armée de l'air[67].
Sur fond azur, un pélican s'ouvre les entrailles, son sang coule : il apporte son cœur pour nourrir ses enfants. C'est un symbole fort du sacrifice des aviateurs et des pilotes, pour la défense de la Nation, comme dans le poème La Muse d'Alfred de Musset.
Deux versions se sont succédé (ci-contre : la plus récente, en vigueur en 1997).
Certaines unités passées par Chartres ont pu avoir leur propre insigne, comme ceux du Centre d'instruction de la chasse, de la 61e escadre de transport, de la Compagnie régionale d'infrastructure, des escadres et escadrilles de chasse, ou du Centre d'instruction militaire de la Cité de l'Air, à titre d'exemples.
À Chartres, rue d'Aboville, devant l'ancienne entrée de la base aérienne disparue, se trouve une stèle dédiée aux aviateurs de 1915 à 1954.
Ce mémorial des aviateurs militaires de la base aérienne de Chartres a été réalisé par Dominique Maunoury, architecte, peintre officiel de l'air et de l'espace, pilote de voltige, mort en 2001 et époux de Catherine Maunoury.
Elle est un lieu de commémoration, chaque 1er novembre, en souvenir des aviateurs de Chartres.
Cette stèle rappelle le souvenir des navigants, mais aussi des milliers de personnes, hommes et femmes, as de l'aviation ou anonymes, navigants ou non, officiers, sous-officiers, militaires du rang et employés civils, venus sans discontinuer au fil des générations humaines, de 1909 à 1997, servir avec cœur leur pays et leur liberté, à la base aérienne 122 Chartres-Champhol.
En , le site a été dépollué ; trois bombes ont été déclenchées, à cette occasion.
En , l'Armée de l'air (l'État) a vendu 51 hectares à la Société Publique Locale de Chartres[70], notamment ceux de l'ancienne "zone-vie" de la base aérienne 122 (où se situait le quartier historique de cavalerie), déclassés du domaine militaire[71].
En 2015, les sapeurs-pompiers de Chartres se sont installés dans un tout nouveau centre de secours, sur le terrain de l'ancienne base aérienne[72], équipé d'une centrale solaire.
Dans le cadre du réaménagement global de la zone débuté en 2014 (transfert de l'hippodrome, suppression de l'Établissement Ravitailleur Sanitaire des Armées), le projet comprend :
un nouveau parc des expositions ;
un centre commercial,
le réagencement des bâtiments du terrain civil d'aviation,
la construction d'environ 4.000 logements, à horizon 2035 / 2040.
En , les bâtiments historiques, dégradés depuis 1997, sont démolis[73].
↑Le capitaine de réserve Louis de Murard et le sergent André Held trouvèrent la mort, et le sergent Dupleix fut blessé. (Le Petit Journal du 24 juin 1930). L'appareil était probablement un vieux Farman Goliath équipé d'un matériel excédant ses capacités.
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