Né à Puteaux le 11 , aîné de six enfants et pupille de la nation, leur père Charles (combattant volontaire 1914-1918 et réserviste 1940) étant mort pour la France le 21 juin 1940 sur le front d'Alsace[1] , Albert-Charles Meyer signe un engagement dans l'Armée de l'air en 1939, comme aspirantpilote. En stage à Agen, il cherche à gagner Gibraltar par la mer, est arrêté et interné à Argelès-sur-Mer, s'évade, rejoint la SuisseviaBelfort pour rallier l'Angleterre[2].
Un grand résistant
Résistant à 19 ans, en France, en Suisse et en Hollande, sous l'influence d'André Sérot, alors commandant, ancien pilote actif dans les Services spéciaux, il intègre les services de renseignements (réseau Bruno, puis Kléber). Trahi le , déporté le 18 novembre, condamné à mort le , il est emprisonné à Fribourg, dont il s'évade. Il rejoint les alliés le , avec trois prisonniers et des renseignements.
Il contribue alors aux renseignements de la 1re Armée et repasse le Rhin vers l'Allemagne le 31 mars 1945.
Il est démobilisé en 1946, comme lieutenant de réserve. Ayant peu d'affinité avec le pouvoir en place, il reste actif dans le renseignement, sans doute en situation militaire clandestine avec mission de liquidation des réseaux constitués durant la guerre.
Un expert du renseignement militaire
En , il rejoint volontairement l'Indochine comme capitaine de réserve (ou ORSA). Chef de la brigade de renseignements et de contre-sabotage de Saïgon, puis chef des renseignements opérationnels, il y réalise des opérations commando avec le commando "Colonel Sérot" (en hommage à André Sérot, tué en opérations à Jérusalem en ).
Il participe à la protection de la base aérienne 191 Tan-Son-Nhut et de la base aérienne tactique 192. Il déconseille au commandement le choix de la cuvette de Dien Bien Phu. Il organise en tant que chef de la section politico-militaire de recherche du SR une filière d'évasion pour des personnalités vietnamiennes.
Basé en conditions spartiates sur la base aérienne 146 La Réghaïa, avec le CPA 10, le capitaine, puis commandant (en 1958) Albert-Charles Meyer participe avec éclat aux opérations. De nouveau, il risque maintes fois sa vie. Le , en Kabylie alors qu'il coordonne une opération mobilisant l'ensemble des commandos de l'air, il accompagne le décès du lieutenantAlbert Vasseur, à qui il avait confié pour la circonstance son commandement, celui du CPA 10. Le radio du capitaine Albert-Charles Meyer est également tué au même moment.
À compter du , Albert-Charles Meyer est appelé à Paris, à la demande du général Alain de Maricourt, alors major général (no 2) de l'Armée de l'air. Il est nommé inspecteur des commandos de l'air et affecté sur la base aérienne 107 Villacoublay.
En 1961, il reçoit de son gardien, François Coulet, le drapeau des commandos de l'air et le remet au service historique de l'École de l'Air. Le , c'est de nouveau lui qui remet cet emblème aux commandos de l'air reconstitués sur la base aérienne 146 La Réghaïa.
Après le putsch des généraux, auquel le remplaçant de François Coulet s'est rallié avec les CPA 40,10 et 20, Albert-Charles Meyer s'active pour demander le maintien des Commandos parachutistes de l'air, les CPA 30 et 50 étant restés hors du mouvement. Ces démarches rencontrent un succès limité, dû aux circonstances et aux acteurs.
Un officier supérieur de l'Armée de l'air
Albert-Charles Meyer est écœuré ; il demande un congé pour convenance personnelle, en .
Il est affecté à la Direction du Personnel de l'Armée de l'air de décembre 1966 à mars 1974, où il conseille son arme quant à l'emploi et aux carrières des commandos de l'air. Puis, il est chef d'état-major interarmées à la Direction de la sécurité militaire, de 1974 à 1976.