Edmond Poillot naît le du mariage de Jules Doctrové Poillot, expert-comptable, et Louise Léontine Angèle Darreau.
Il fait d'excellentes études chez les Pères Jésuites à Boulogne sur Mer (Pas-de-Calais)[2]. Ses études classiques terminées, il voyage deux ans en Europe. Puis en 1907[3] il débute à L’Auto, dans le journalisme sportif, dont il est à cette époque le plus jeune représentant. Il y était fort bien préparé par sa connaissance pratique de presque tous les sports. Bon cavalier, fleurettiste entraîné, il avait fait aussi de l’aviron, du tennis, du patinage.
Il est surtout excellent boxeur et représente plusieurs fois la France dans des compétitions internationales de boxeurs amateurs, dont les Jeux olympiques de 1908 à Londres[4], où il est battu en quarts de finale de la catégorie poids plumes par Richard Gunn qui remportera le titre Olympique[5],[6],[7].
Mais les sports mécaniques l’attirent et, après s’être occupé de yachting automobile, il se voit confier la rubrique aéronautique de L’Auto. Il collabore aussi à La Vie au grand air et à L'Aérophile.
Au printemps 1910 il effectue pendant deux mois une série d’exhibitions publiques en Espagne, en particulier à Barcelone le 28 mars[11], et au Portugal. Le il est engagé par Robert Savary pour diriger son école de pilotage à Chartres (Eure-et-Loir)[2]. Le il passe les trois épreuves du brevet de pilote aviateur de l’Aéro-Club de France, à Chartres, sur biplan Savary[12], qui lui est délivré sous le no 182 le [13] et devient chef pilote Savary à l’aérodrome de Chartres[14].
Accident aérien
Le dimanche , Edmond Poillot effectue des vols avec ses élèves dans les faubourgs de Chartres, sur son biplan Savary à deux hélices. Lors de son 5e vol de la journée, avec Gérard Partiot pour passager, alors qu'il effectue sa descente pour atterrir et qu’il vire à une vingtaine de mètres du sol pour éviter un bosquet, son aéroplane pique du nez, fait une culbute presque complète, tourbillonne deux fois sur lui-même, puis s'effondre sur le sol au lieu-dit Marin Fosse, à Gellainville (Eure-et-Loir). Edmond Poillot succombe quelques minutes plus tard à une fracture du crâne et à une rupture de la colonne vertébrale[2],[9],[14],[15],[16],[17].
À cette époque, les accidents d'aviation n'étaient suivis d'aucune enquête, technique ou administrative, les causes de cet accident sont donc restées inconnues : une rafale de vent[10],[19], ou une déchirure de la toile d'une des ailes dont s’est souvenu Gérard Partiot[2],[16], peut-être due à la rupture d’un tendeur[20],[21], ou la perte de vitesse due à une résistance structurelle à l’avancement du biplan Savary[22] ?
Le , le corps d'Edmond Poillot est transféré à son domicile, à Paris[23],[24]. Les obsèques sont célébrées le en l’église Saint-Jean-l’Évangéliste de Montmartre et il est inhumé au cimetière du Nord, communément appelé cimetière de Montmartre, dans la 14e division[25],[26]. Le surlendemain, le , sa maîtresse Gabrielle Prévôst, danseuse, inconsolable, se donne la mort sur sa tombe d’une balle dans le cœur[27],[28].
Edmond Poillot volait, mais il semblait qu'il avait un pressentiment du sort qui lui était réservé :
« Que veux-tu mon vieux, si la fatalité veut que je succombe, nous le verrons bien ! »
— Propos tenus à un passager la semaine précédant son accident[15]
« Je suis engagé au meeting de la Baie de Seine ; Avec cette nouvelle, je vous adresse quelques détails sur moi pour que vous prépariez ma nécrologie. »
De fait à ce meeting de la Baie de Seine, le dernier jour, le 6 septembre 1910, il est soufflé et violemment plaqué dans un virage, l'appareil est détruit mais lui s'en sort miraculeusement indemne[2],[29].
Hommages
Le un monument élevé par souscription à la mémoire de l'aviateur Edmond Poillot, la première victime de l'aviation tombée sur le sol beauceron, a été inauguré à l'aérodrome de Chartres, presque en bordure de la route, sur un terrain acquis par la Société chartraine d'encouragement à l'aviation.
Le monument, œuvre de M. Armand Mouton, architecte à Chartres, se compose d'une triple assise de pierres sur laquelle repose une pyramide monolithique surmontée d'une flamme, sculptée dans la matière. Sur un côté on lit cette inscription : À Edmond Poillot, aviateur, 21 janvier 1888 - 25 septembre 1910. Ses amis[30],[31].
↑ a et bEdmond Poillot, « Mon premier vol : Au camp de Châlons », L’Auto, Paris, Henri Desgrange, vol. 10e année, no 3.260, , p. 1 (lire en ligne).
↑ a et bJacques May et A. Guymon, « Chute mortelle d'Edmond Poillot : Le jeune aviateur, après un beau vol, fait une chute de 20 mètres et se tue », L’Auto, Paris, Henri Desgrange, vol. 11e année, no 3.633, , p. 1 (lire en ligne)
↑ a et bRoger Dépagniat, Les martyrs de l'aviation, Paris, E. Basset et Cie, , 350 p. (lire en ligne), « Edmond Poillot », p. 112-114.
↑« Les aéroplanes à travers l'Europe », La Revue aérienne, Paris, Ligue nationale aérienne, vol. 3e année, no 36, , p. 209 (lire en ligne).
↑« Obsèques des aviateurs Partiot et Peugeot », L’Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, Octave Aubert, vol. 48e année, no 282, , p. 2 (lire en ligne).
↑M. Pelloux, « La mort de Poillot », La Revue aérienne, Paris, Ligue nationale aérienne, vol. 3e année, no 48, , p. 562-563 (lire en ligne).
↑« La conquête de l’air : Comment se produisit la chute de Poillot », La Démocratie, Issy-les-Moulineaux, Marc Sangnier, vol. 1re année, no 43, , p. 2 (lire en ligne).
↑Juliette Clément, « Les Clos : un « Beau-Lieu »
à l’assaut des hauteurs : La rue Edmond-Poillot, via sacra de la ZI », Votre Ville Le Magazine de Chartres, Chartres, Mairie de Chartres, no 187, , p. 45 (ISSN1257-5194, lire en ligne).