Il se rattache au mouvement cubiste en 1912, avec sa toile Paysage français, cependant il rejette ce qu'il y a de trop abstrait dans cette forme de peinture et il cherchera toujours à conserver un lien avec la peinture classique, que ce soit par les sujets ou par la rigueur de ses compositions. Il veut inscrire la modernité, non pas dans la rupture, mais dans la continuité de la tradition[3].
Il est réformé en raison d'une maladie de la rétine et ne participe donc pas à la Première Guerre mondiale[2]. Affecté à la préfecture de la Gironde, il partage le bureau de Georges de Sonneville avec qui il collabore[4].
Dès 1918, il enseigne dans différentes académies jusqu'à la fondation, en 1922, de sa propre académie au 18, rue d'Odessa, dans le quartier du Montparnasse. Il y enseignera jusqu'à la fin de sa vie. Il réunit des textes de grands maîtres, parmi lesquels Léonard de Vinci, sous le titre De la palette à l'écritoire. L'essentiel de son enseignement réside dans ses deux traités : Traité du paysage et Traité de la figure[5].
Lhote organise également des stages d'été pour ses élèves dans la maison qu'il a achetée en 1926 à Mirmande dans la Drôme. À partir de 1940 et pendant toute l'Occupation, nombre d'artistes y trouveront refuge, comme Alexandre Garbell, Pierre Palué, Marcelle Rivier et Guy Marandet qui y demeureront.
En 1936, il est membre de la rédaction du journal communiste Ce soir, pour lequel il s'occupe de la rubrique artistique[6].
En 1938, il découvre Gordes où il achète une maison de style Louis XIII qu'il rénove. Il y réside, en alternance avec Mirmande, de 1939 à 1942. Il fait connaître à ses amis l'attrait du village. Marc Chagall, Jean Grenier, Willy Ronis et d'autres deviennent ses voisins[2]. André Lhote donne également des conférences en France et dans d'autres pays, notamment en Belgique, en Angleterre, en Italie et, à partir des années 1950, en Égypte et au Brésil. En Égypte, Lhote travaille avec Effat Nagy et utilise l'archéologie égyptienne comme sujet de leur travail[7].
Dès ses débuts, André Lhote s'est senti très en phase avec le mot d'ordre du « tout décoratif » de l'Art déco. Il gardera jusqu'à la fin ce goût pour la décoration. C'est ainsi qu'il exécute les peintures murales de la faculté de médecine de Bordeaux en 1957.
↑ ab et cGérard Lebouchet, Gordes. Le temps des artistes, C'est-à-dire éditions, , 396 p., p. 53-72.
↑Philippe Dufieux, « Lhote et le décor monumental », in: Hèlène Moulin (dir.), André Lhote 1885-1962, [catalogue d'exposition], Musée des beaux-arts de Valence, 2003, pp. 80-93.
↑Hubert l’Huillier, Georges de Sonneville (1889-1978) : « L’enfant terrible de la peinture bordelaise » (lire en ligne), p. 2.
↑Aimé Azar, André Lhote en Égypte: étude critique comprenant des extraits de la correspondance inédite du peintre avec Mohammed et Effat Naghi, Centre culturel français,
↑Les exemplaires sur premier et deuxième grands papiers sont accompagnés de deux suites des gravures (on omet volontairement le vrai « premier » grand papier, sur « Arches-mill handmade paper », édité à un seul exemplaire, au nom du souscripteur, Alexandre Gaspard-Michel, qui fut à l'origine de ce travail d'édition). Les autres ont été édités à 729 exemplaires, sur « Dutch v.G.z handmade laid paper » (Hollande), sans suite des gravures.
↑Norberto Angeletti, Alberto Oliva et al. (trad. de l'anglais par Dominique Letellier, Alice Pétillot), En Vogue : L'histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode, Paris, White Star, , 410 p. (ISBN978-88-6112-059-4, présentation en ligne), « Le style Liberman », p. 131.
↑(es) Francisco da Antonio (dir.), « Zuloaga, Elisa Elvira », dans Diccionario biográfico de las artes visuales en Venezuela, Caracas, Venezuela, Fundación Galería de Arte Nacional, , 1420–1421 p. (ISBN980-6420-18-7, lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
Philippe Dufieux, « Lhote et le décor monumental », in: Hèlène Moulin (dir.), André Lhote 1885-1962, [catalogue d'exposition], Musée des Beaux-Arts de Valence, 2003, pp. 80-93.
Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 8, Paris, éditions Gründ, , 4e éd., 13440 p. (ISBN978-2-7000-3018-1, LCCN2001442437), p. 629-630.
Jean-Louis Balleret, De Corot à Balthus : Un siècle de grands peintres dans la Nièvre et le Morvan, préface de Jacques Thuillier, Paris, Éditions Cercle d’art, 1997, 168 p. (ISBN9782702205228). Une réflexion sur la géographie et l'histoire de l'art, illustrée par l’œuvre paysagiste de six peintres : Jean-Baptiste Camille Corot, Henri Harpignies, André Lhote, Johan-Barthold Jongkind, Balthus et Rosa Bonheur.