Le style Louis XIII est un style spécifiquement français de décoration, d'ameublement et d'architecture, couvrant la période de 1610 à 1661.
Caractéristique d'une période de transition entre le style Renaissance et le style baroque dont il assimile progressivement les influences italienne, espagnole et flamande, il a inspiré à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le style néo-Louis XIII[1].
Fauteuils et chaises à bras : la chaise à bras garde son dossier bas comme à la Renaissance. Le dossier ne dépasse plus la tête de l'occupant et les montants sont légèrement inclinés. Elle devient plus confortable grâce à l'apparition de garniture de jonc (dit rotin) et aussi la naissance des pelotes de crin (qui ne dépasse guère les 3 cm) recouvertes de tissu, de tapisseries ou de cuir, en général de cuir de Cordoue.
Le piètement est généralement en bois tourné, en chapelet ou en colonne spiralée (dite salomonique), le tout renforcé par une entretoise en H. On voit aussi l'apparition de la console et le balustre sur ces piètements.
Le banc et le coffre restent, avec les tabourets, le mobilier majeur dans la plupart des logis de cette époque. Il est sous forme de simple banc, banc à tournis, d'archebanc, de banc-coffre ou de coffre-bahut souvent recouvert de cuir noir[2].
Nouveaux meubles
Armoires: elle apparaît à cette époque et présente un décor en relief très prononcé souvent en pointe de diamant.
Cabinet : meuble dont toute la façade comporte des tiroirs, comportant parfois un piètement à colonnettes torsadées. Les plus précieux sont plaqués d'ébène. Il sert essentiellement à conserver des objets précieux.
Matériaux
Bois indigènes (noyer, hêtre) pour les bâtis et pour les sièges
Bois exotiques (ébène principalement) pour la décoration
Technique qui consiste à recouvrir des bâtis de bois indigènes non précieux par des épaisseurs d'environ 10 à 12 millimètres de bois exotique afin d'y sculpter des bas-reliefs. Apparition de la technique dite d'ébénisterie dans la fabrication du meuble.
Le « style Louis XIII » en architecture est un style de transition ; il reste très marqué par les styles des règnes précédents, mais poursuit le mouvement qui mènera au Classicisme du Grand Siècle.
De la « seconde Renaissance », les architectes ont d'abord retenu une formule maniériste, où les volutes, les niches, les toitures pentues à la française, les lucarnes, les jambes de pierre et le contraste des matériaux (pierre, brique, ardoise) animent les bâtiments. La technique évolue également, les fenêtres ornées de grandes clés saillantes et appareillées en bossage s'agrandissent et surtout gagnent en verticalité ; ainsi, les croisées de pierre, caractéristiques des architectures gothique et Renaissance, sont remplacés par des châssis de menuiserie[3].
Cependant, ils adoptent également les recherches d'unité et de grandeur que la Renaissance a favorisées en tant que « retour à l'antique ». Ils recherchent la simplicité des lignes ; le répertoire antique (colonnes, frontons courbes) se fait plus monumental, comme au château (détruit) de Richelieu, le roi ne construisant que très peu... sinon le premier Versailles. En effet, le règne de Louis XIII étant caractérisé par d'innombrables guerres financées par les impôts des français, et étant conscient de la peine qu'ils avaient à financer toutes les campagnes militaires, le Roi refusait de leur imposer également le coût des bâtiments car il aimait son peuple et se voyait particulièrement affecté quand ce dernier souffrait.
La place des Vosges à Paris est emblématique de cette double tendance, à la fois charmante et pittoresque, et strictement régulière, presque sans ornementation. Inaugurée par le jeune Louis XIII, elle avait cependant été ordonnée par son père Henri IV.
Notes et références
↑Jean-François Barrielle, Les styles français, Flammarion, , p. 46
↑Paul Delsalle, Le cadre de vie en France aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Ophrys, , p. 56
↑André Chastel, Le Grand atlas de l'architecture mondiale, Albin Michel, , p. 288