Après s'être installé au Brésil, il s'y est tellement attaché qu'il décide d'y rester pendant quinze ans. L'inauguration du nouveau théâtre de la ville de São Paulo, le Teatro Brasileiro de Comédia(pt), a lieu le , avec deux représentations : La Voix humaine, de Jean Cocteau, et A mulher do próximo, d'Abílio Pereira de Almeida(pt)[6]. Peu après, plusieurs représentations de divers groupes d'amateurs de São Paulo ont eu lieu. Le , le TBC inaugure sa phase professionnelle avec la pièce : Nick Bar, de William Saroyan, mise en scène par Adolfo Celi[6]. Celi devient le premier directeur artistique du TBC. Il a été invité par Franco Zampari, créateur du TBC et de la Companhia Cinematográfica Vera Cruz(pt)[7], une société de production qui confiera également à Celi la réalisation des films Caiçara (1950) et Tico-Tico no Fubá (1952), deux succès publics et critiques[8].
Celi est toujours considéré comme l'un des plus importants réalisateurs brésiliens : on lui attribue en effet la définition de nouveaux canons d'expérimentation théâtrale, cinématographique et télévisuelle, alors naissante[9]. Au Brésil, il entame également une carrière d'acteur de cinéma, en jouant dans les films L'Homme de Rio (1964) de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo et Opération Tonnerre (1965), de Terence Young avec Sean Connery. Dans le premier, Adolfo Celi interprète le richissime Mario Di Castro, un archéologue ayant fait fortune dans la construction de la nouvelle capitale brésilienne. Dans le second, il joue le milliardaire borgne Emilio Largo où il impose son physique de rapace face à James Bond. Ces deux films lui confèrent une notoriété internationale et l'encouragent à retourner en Italie[4],[3].
Sous la direction de Daniele D'Anza, il incarne en 1972 le médecin nazi dans le feuilleton de la RaiIl sospetto ; il joue également le policier italo-américain Joe Petrosino dans le feuilleton homonyme[17], tandis que trois ans plus tard, il incarne Don Mariano D'Agrò dans le téléfilm L'amaro caso della baronessa di Carini(it) (1975).
Dans la mémoire du public italien, son visage reste lié au rôle de Lord James Brooke, ennemi juré du Tigre de Mompracem, interprété par Kabir Bedi, dans la série télévisée Sandokan (1976), réalisée par Sergio Sollima. En 1976, il joue le rôle de Giampiero Albertini dans le caroselloGli incontentabili pour Ignis, une célèbre marque d'électroménager[18],[19],[20].
En 1981, il participe au feuilleton épique de la télévision britannique The Borgias, dans lequel il joue (après avoir imité divers prélats et cardinaux) le rôle de Rodrigo Borgia, qui monte sur le trône papal en tant que pape Alexandre VI[21].
Celi a été marié trois fois : avec Tônia Carrero(pt) de 1951 à 1963[23], avec Marília Branco(it) de 1964 à 1965 et avec Veronica Lazăr de 1966 à 1986. De cette dernière, il a eu deux enfants, Alessandra(it) (1966), actrice, et Leonardo (1968), auteur du documentaire Adolfo Celi, un uomo per due culture, réalisé en 2006 à la mémoire de son père vingt ans après sa mort[24] et présenté en 2008 au Festival du film de Rome dans le cadre de la rétrospective Adolfo Celi e i ragazzi tornati dal Brasile organisée par la Fondazione Ente dello Spettacolo[25].
« Casting international oblige, Michel Piccoli, dans son plus grand rôle, représente la France avec le personnage du commissaire Ginko, l'ennemi juré de Diabolik ; Adolfo Celi, habitué des séries B aux faux airs de Raffarin, symbolise l'Italie. »
↑(it) Salvo Toscano, Joe Petrosino. Il mistero del cadavere nel barile, Newton Compton Editori, (ISBN9788822728616, lire en ligne)
↑(it) Marco Giusti, Il grande libro di Carosello. E adesso tutti a nanna..., Sperling & Kupfer, (ISBN88-200-2080-7), p. 274
↑(it) Gianni Spartà, Mister Ignis. Giovanni Borghi, un sogno Americano nell'Italia del miracolo, in Oscar Mondadori, Milan, Arnoldo Mondadori Editore, (ISBN978-88-04-59161-0, lire en ligne), p. 71