Krebs est l'aîné des deux enfants du professeur principal Otto Krebs et de sa femme Adele, sa sœur est née un an plus tard. Jusqu'à l'âge de 15 ans, la famille vit à Helmstedt, où Krebs étudie au lycée Julianum(de). En 1913, il déménage à Goslar. L'élève apparemment doué (il saute une classe) étudie au lycée de la ville(de).
En avril 1940, lors d'une réception au Kremlin, il est l'objet de l'attention de Staline, mais sa réaction laisse présager aux autres diplomates présents la dégradation des relations entre le Reich et l'Union soviétique[1] ; en avril 1941, il obtient de Staline l'expulsion des diplomates et officiers yougoslaves (du moins ceux qui portent encore l'uniforme yougoslave), le démembrement du pays ayant été reconnu par l'Union soviétique[2].
Postes d'état-major sur le front de l’Est
Lorsqu'il est nommé chef d’état-major de la 9e armée en , Krebs est promu Generalmajor[N 6] puis il est à nouveau promu Generalleutnant[N 7] en , peu après sa nomination au poste de chef de l’état-major général du groupe d'armées Centre en de la même année. Il est alors sous les ordres du GeneralfeldmarschallGünther von Kluge, ce dernier étant remplacé par Ernst Busch à la suite d’un accident de voiture en .
Krebs est toujours au même poste, à fin , lorsque Busch est lui-même remplacé par Model, et il doit subir les remontrances et menaces de toutes natures de la part de ce supérieur peu amène[3] qu'il avait déjà connu, au début de 1942 et au début de 1943, lorsque ce dernier commandait la 9e armée. Il joue ainsi le rôle d’intermédiaire entre l’OKH et le groupe d'armées Centre, lors de la reprise en main de cette unité par Model[4].
Chef de l'état-major du groupe d'armées B sur le front de l’Ouest
Le , il devient Generalstabschef des Heeres (équivalent de « chef d’état-major adjoint de l'Armée de terre » en France), en remplacement de Heinz Guderian, limogé le [5] précédent, et dont il était l'adjoint depuis . Dès sa nomination, il a l'idée, pour permettre aux personnes assistant aux réunions d'état-major de mieux prendre conscience de la gravité de la situation, de remplacer les deux cartes habituelles, l'une pour le front de l'Ouest, l'autre pour le front de l'Est, qui étaient à une échelle de 1/300 000, par une seule carte qui est au 1/1 000 000[6]. Malléable, falot et surtout incapable de contester les choix de Hitler, il s'intègre sans difficulté parmi ses proches au sein du Bunker de la chancellerie, mais il est limité à son seul rôle militaire[N 8],[8] ; il ne s'oppose donc pas à Hitler, quand, lors de son entrevue du , Gotthard Heinrici expose ses réserves sur les unités qui lui ont été confiées afin de renforcer le groupe d'armées Vistule dont il vient de recevoir le commandement[9].
Dans les jours qui suivent, il doit compter avec l'opposition des principaux chefs de la Wehrmacht, partisans d'une défense de Berlin sur l'Oder[10] ; il parvient ainsi, dans les jours qui précèdent le déclenchement de la bataille urbaine, à retenir le corps d’armée de Helmuth Weidling, alors en retraite en direction de l'Elbe, et à le diriger vers Berlin[11].
À Berlin, il est l'un des derniers officiers supérieurs présents aux côtés de Hitler, à demi-forcés par Hitler, qui a décidé le de rester dans la ville[12]. Il joue alors un rôle, par les informations qu'il donne, retient ou édulcore, sur les sautes de moral de Hitler et des occupants du bunker : le , par exemple, il annonce à Hitler que l’armée de Wenck a lancé une attaque afin de libérer la ville[13].
Le soir du , après le suicide du Führer, Krebs, qui parle russe, est envoyé par Joseph Goebbels, devenu nouveau chancelier du Reich, avec un drapeau blanc pour tenter de négocier avec les Soviétiques, lesquels se trouvent à quelques centaines de mètres de la chancellerie[14] ; il rencontre alors le général russe Vassili Tchouïkov et l'informe du suicide de Hitler[14]. La proposition allemande, portée par Goebbels, d'engager des négociations séparées des Alliés, est catégoriquement refusée par les Russes, qui exigent une reddition allemande totale et sans conditions. Le lendemain, ; il tente, suivant les ordres de Goebbels, de faire reconnaître le gouvernement investi par Hitler dans son testament, comme interlocuteur par les négociateurs soviétiques, dans le cadre de la négociation d'un armistice séparé entre le Reich et l'Union soviétique[10] ; au terme de dix heures de discussion, les échanges échouent, les Soviétiques, sur les consignes de Staline, refusant toujours la capitulation séparée[10]. Suivant l'exemple de Goebbels, qui a ainsi échoué à conclure une paix séparée, Krebs se suicide[10] d'une balle dans la tête, au côté du général Wilhelm Burgdorf[15], dans le bunker de la Chancellerie du IIIe Reich en ruines ; l’Armée rouge retrouve son corps un peu plus tard.
Fonctions successives
1936–1939 : attaché militaire à Moscou (c’est là que Krebs a appris à parler couramment le russe[16])
1939-1939 : responsable de la formation des troupes dans l'Armée
↑8 mai 1945, La victoire en Europe — actes du colloque international de Reims, 1985 ; Maurice Vaïsse ; La Manufacture ; p. 135.
↑German Army 1939-45 (4) - Eastern Front 1943-45 ; Nigel Thomas ; Osprey Publishing (1999) ; p. 3-4.
Annexes
Bibliographie
(en) Hans Dollinger (trad. Arnold Pomerans), The decline and fall of Nazi Germany and imperial Japan : a pictorial history of the final days of World War II [« Die letzten hundert Tage »], New York Gramercy Books, Avenel, NJ Distributed by Random House Value Pub, , 431 p. (ISBN978-0-517-12399-7, OCLC37990925).
Jean Lopez, Berlin : les offensives géantes de l'Armée rouge. Vistule - Oder - Elbe (12 janvier-9 mai 1945), Paris, Economica, , 644 p. (ISBN978-2-7178-5783-2).
Jean Lopez, Opération Bagration : la revanche de Staline (1944), Paris, Economica, , 409 p. (ISBN978-2-7178-6675-9).
Philippe Masson, Histoire de l'Armée allemande. 1939-1945., Paris, Perrin, (ISBN978-2-262-00844-4).