Jusqu'en 2017, l'Aisne avait tendance à voter plus à gauche que la France. C'est en particulier le cas en 1974 et 1995 où le département a placé en tête respectivement François Mitterrand (55,64 %) et Lionel Jospin (54,55 %) alors qu'au niveau national ont été élus Valéry Giscard d'Estaing (50,81 %) et Jacques Chirac (52,64 %). En 2017, les électeurs ont par contre voté à 52,91 % pour Marine Le Pen contre 47,09 % pour Emmanuel Macron. Le département est ainsi, avec le Pas-de-Calais, un des deux départements à avoir placé Marine Le Pen en tête du second tour. En 2022, le département place encore Marine Le Pen en tête avec 59,91% alors qu'Emmanuel Macron est en tête au niveau national.
En troisième position avec 21,95 % des voix, Jean-Luc Mélenchon réalise le score le plus élevé de ses trois candidatures et arrive largement en tête de la gauche, mais échoue à accéder au second tour, avec environ 400 000 voix de moins que Marine Le Pen.
Une nouvelle fois, les partis politiques traditionnels sont absents du second tour, dans des proportions encore plus importantes que lors de la précédente élection. Le Parti socialiste et Les Républicains, représentés respectivement par Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, s'effondrent avec des scores historiquement faibles et n'atteignent pas le seuil des 5 %, condition permettant d'être remboursé des frais de campagne.
Pour la première fois, les candidatures classées à l'extrême droite dépassent le seuil de 30 % des suffrages exprimés au premier tour tandis que les sondages d'opinion laissent annoncer un duel serré face au président sortant, la possibilité d'une victoire pour Marine Le Pen étant pour la première fois envisagée par ceux-ci.
Le second tour voit Emmanuel Macron l'emporter par 58,55 % des suffrages exprimés, permettant ainsi au président sortant d'entamer un second mandat. Le septennat ayant été aboli en 2000, il devient ainsi le premier président de la République française à être réélu pour un deuxième quinquennat, le deuxième président de la Cinquième République réélu hors période de cohabitation et le quatrième président de la Cinquième République réélu.
Dans l'Aisne, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour avec 39,25 % des exprimés, suivie de Emmanuel Macron avec 22,09 %, Jean-Luc Mélenchon avec 15,48 % et Éric Zemmour avec 6,87 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 59,91 % pour Marine Le Pen contre 40,09 % pour Emmanuel Macron avec un taux de participation de 73,78 % des inscrits.
Le premier tour de l'élection présidentielle de 2017 voit s'affronter onze candidats. Emmanuel Macron arrive en tête devant Marine Le Pen et tous deux se qualifient pour le second tour. Néanmoins, avec François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, les scores des quatre candidats ayant recueilli le plus de voix sont serrés (4,43 points entre le 1er et le 4e). Pour la première fois, aucun des candidats des deux partis politiques pourvoyeurs jusque-là des présidents de la Ve République, n'est présent au second tour. Celui-ci se tient le dimanche et se solde par la victoire d'Emmanuel Macron, avec un total de 20 753 798 bulletins de vote en sa faveur, soit 66,10 % des suffrages exprimés, face à la candidate du Front national, qui recueille 33,90 %. Le scrutin est néanmoins marqué par une forte abstention et par un record de votes blancs ou nuls[12].
Dans l'Aisne, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour avec 35,67 % des exprimés, suivie de Emmanuel Macron avec 17,94 %, Jean-Luc Mélenchon avec 16,99 %, François Fillon avec 16,3 % et Nicolas Dupont-Aignan avec 5,08 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 52,91 % pour Marine Le Pen contre 47,09 % pour Emmanuel Macron avec un taux de participation de 75,85 % des inscrits[13].
Dans l'Aisne, François Hollande arrive en tête du premier tour avec 27,1 % des exprimés, suivi de Marine Le Pen avec 26,33 %, Nicolas Sarkozy avec 24,2 %, Jean-Luc Mélenchon avec 10,19 % et François Bayrou avec 6,68 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 52,4 % pour François Hollande contre 47,6 % pour Nicolas Sarkozy avec un taux de participation de 80,32 % des inscrits[14].
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2007, Sarkozy réussit à capter une partie des voix de Le Pen et arrive largement en tête. Royal est la première femme qualifiée pour le second tour d'une élection présidentielle. Elle est battue avec une avance de 6 points.
Dans l'Aisne, Nicolas Sarkozy arrive en tête du premier tour avec 29,3 % des exprimés, suivi de Ségolène Royal avec 23,42 %, Jean-Marie Le Pen avec 17,28 %, François Bayrou avec 13,51 % et Olivier Besancenot avec 5,49 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 53,36 % pour Nicolas Sarkozy contre 46,64 % pour Ségolène Royal avec un taux de participation de 98,29 % des inscrits[15].
Dans l'Aisne, Jean-Marie Le Pen arrive en tête du premier tour avec 21,22 % des exprimés, suivi de Jacques Chirac avec 18,82 %, Lionel Jospin avec 15,36 %, Arlette Laguiller avec 8,16 % et François Bayrou avec 5,34 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 75,43 % pour Jacques Chirac contre 24,57 % pour Jean-Marie Le Pen avec un taux de participation de 80,43 % des inscrits[16].
Dans l'Aisne, Lionel Jospin arrive en tête du premier tour avec 24,38 % des exprimés, suivi de Jacques Chirac avec 18,17 %, Jean-Marie Le Pen avec 17,69 %, Édouard Balladur avec 15,63 % et Robert Hue avec 10,93 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 54,55 % pour Lionel Jospin contre 45,45 % pour Jacques Chirac avec un taux de participation de 82,03 % des inscrits[17].
Dans l'Aisne, François Mitterrand arrive en tête du premier tour avec 39,55 % des exprimés, suivi de Jacques Chirac avec 17,17 %, Jean-Marie Le Pen avec 13,41 %, Raymond Barre avec 13,32 % et André Lajoinie avec 8,97 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 61,63 % pour François Mitterrand contre 38,37 % pour Jacques Chirac avec un taux de participation de 86,4 % des inscrits[18].
Lors de l'élection présidentielle de 1981, Giscard d'Estaing arrive en tête au premier tour et affronte, comme la fois précédente, Mitterrand. Pour la première fois, un président sortant est battu : Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République.
Dans l'Aisne, Valéry Giscard d'Estaing arrive en tête du premier tour avec 25,49 % des exprimés, suivi de François Mitterrand avec 25,35 %, Georges Marchais avec 21,7 %, Jacques Chirac avec 16,28 % et Brice Lalonde avec 3,25 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 55,64 % pour François Mitterrand contre 43,51 % pour Valéry Giscard d'Estaing avec un taux de participation de 88,46 % des inscrits[19].
L'élection présidentielle de 1974 est une élection anticipée à la suite de la mort de Pompidou. Mitterrand, candidat unique de la gauche, est largement en tête au premier tour devant Giscard d'Estaing, qui distance lui-même Chaban-Delmas. Au terme d'une campagne animée, marquée par un débat télévisé tendu, Giscard d'Estaing l'emporte avec une très courte avance.
Dans l'Aisne, François Mitterrand arrive en tête du premier tour avec 48,46 % des exprimés, suivi de Valéry Giscard d'Estaing avec 27,21 %, Jacques Chaban-Delmas avec 15,17 %, Arlette Laguiller avec 3,19 % et Jean Royer avec 2,55 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 55,64 % pour François Mitterrand contre 44,36 % pour Valéry Giscard d'Estaing avec un taux de participation de 90 % des inscrits[20].
L'élection présidentielle de 1969 est une élection anticipée à la suite de la démission de De Gaulle. La gauche se lance désunie dans la course et, bien que Duclos (PCF) manque de le devancer, c'est le président par intérim Poher qui accède au second tour face à l'ex-Premier ministre Pompidou. Alors que Duclos refuse d'appeler à voter au second tour pour « bonnet blanc ou blanc bonnet », Pompidou est finalement largement élu.
Dans l'Aisne, Georges Pompidou arrive en tête du premier tour avec 40,63 % des exprimés, suivi de Jacques Duclos avec 27,72 %, Alain Poher avec 21,42 %, Gaston Defferre avec 4,05 % et Michel Rocard avec 3,38 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 55,06 % pour Georges Pompidou contre 44,94 % pour Alain Poher avec un taux de participation de 72,07 % des inscrits[21].
L'élection présidentielle de 1965 est la première élection au suffrage universel direct à la suite du référendum d'octobre 1962. De Gaulle est mis en ballottage, à la surprise générale, par Mitterrand, candidat unique de la gauche. La campagne du second tour est axée sur l'Europe et les relations internationales ainsi que sur l'armement nucléaire. De Gaulle est finalement réélu avec une large avance.