Les élections régionales ont eu lieu les 21 et . La région bascule à gauche, Claude Gewerc étant élu à la faveur d'une triangulaire face au ministre de l'Éducation nationale Gilles de Robien et après ralliement de la liste PCF à la liste socialiste.
Mode de scrutin
Le mode de scrutin a été défini par la loi du . Il s'agit d'un scrutin proportionnel à deux tours avec prime majoritaire.
Contrairement aux élections de 1998, c'est désormais la région et non plus le département qui conduit une liste. Toutefois, afin de permettre aux électeurs d'identifier facilement les candidats de leur département, les listes comporteront des « sections départementales ».
Les principales dispositions du mode de scrutin sont :
les citoyens élisent les conseillers régionaux :
pour six ans, au scrutin de liste,
selon un système mixte combinant les règles des scrutins majoritaire et proportionnel, en un ou deux tours,
sans panachage ou vote préférentiel, tout bulletin modifié en quoi que ce soit par un électeur étant déclaré nul ;
les listes sont déposées au niveau régional, mais les candidats sont répartis entre les départements (on parle de sections départementales) constituant la région ;
le nombre de sièges à attribuer pour chaque liste est calculé globalement au niveau régional, puis réparti entre les sections départementales en fonction du nombre de suffrages obtenus dans chaque section ;
lors du premier tour de scrutin,
si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, elle obtient le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages,
sinon, il est procédé à un second tour la semaine suivante ;
seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés au premier tour peuvent se maintenir au second tour de scrutin et éventuellement fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages ;
au second tour, la liste qui arrive en tête obtient un quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés au second tour.
Résultats de 1998
Résultats des élections régionales du en Picardie[1]
Charles Baur, président UDF sortant, est réélu grâce au vote des conseillers FN.
Contexte régional
Après l'épisode de 1998 qui a vu la réélection de Charles Baur à la tête de la région, grâce au voix du Front national, le Conseil régional de Picardie a fonctionné pendant 6 ans avec un exécutif minoritaire s'appuyant sur des majorités de circonstance.
Après les législatives de 2002, qui ont permis l'élection de plusieurs conseillers régionaux de droite (François-Michel Gonnot et Éric Woerth dans l'Oise ; Alain Gest et Stéphane Demilly dans la Somme), le nouveau parti présidentiel Union pour un mouvement populaire, a pris une part importante au sein de l'assemblée régionale. En effet, la plupart des élus UDF l'ayant rejoint, l'équilibre à droite passe de 10 RPR et 9 UDF en 1998, à 16 UMP et 3 UDF en 2003.
La gauche connaît peu de changement en 6 ans, à part en la démission de Walter Amsallem ancien président socialiste du conseil régional de 1983 à 1985 et l'arrivée d'un radical de gauche en 2001 qui siégea avec les communistes.
Le groupe du Front national, composé au départ de 11 membres diminua en 1999 à la suite du départ de trois élus ayant rejoint le MNR de Bruno Mégret.
A la veille des élections régionales de 2004, Charles Baur, président depuis 1985 veut se présenter encore une fois à la tête de la région. Mais avec une image dégradée à la suite de son alliance avec le FN, il est convaincu par l'UMP de renoncer.
Pour la première fois depuis le séisme électoral du 21 avril 2002 et la vague bleue des élections législatives (13 députés de droite sur 18 en Picardie), les Français sont appelés aux urnes.
Un poids lourd de la droite picarde est choisi pour mener la liste de la Majorité présidentielle, Gilles de Robien seul ministre UDF du gouvernement Raffarin. La Picardie fait alors partie des 6 régions où une alliance UMP-UDF a lieu dès le 1er tour.
La gauche, animée par un esprit de revanche à la suite de l'épisode de 1998, part quant à elle divisée en deux listes. Claude Gewerc, conseiller régional de l'Oise depuis 1998 a été choisi pour mener la liste socialistePicardie à Gauche, en union avec Les Verts et les radicaux de gauche. Contrairement au scrutin précédent, les communistes ont décidé de monter leur propre liste Colère et espoir avec à leur tête le député d'Amiens, Maxime Gremetz.
Le Front national souhaite profiter de la surprise du , pour confirmer son bon résultat de 1998. Même si le nouveau mode de scrutin ne le favorise pas (à cause de la prime majoritaire), le parti de Jean-Marie Le Pen espère jouer les arbitres.
Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire renouvellent leur alliance qui avait permis l'élection de 3 conseillers régionaux 6 ans plus tôt et souhaite rééditer la percée de l'extrême-gauche de l'élection présidentielle (12,58 % cumulé en Picardie).
Présentation générale
LO-LCR : Roland Szpirko, conseiller municipal à Creil (Oise)
FNPour la Picardie et le peuple Français: Michel Guiniot, conseiller régional sortant, conseiller municipal de Noyon, conseiller communautaire du Pays Noyonnais, secrétaire régional du Front National en Picardie et secrétaire général du syndicat de défense des commerçants artisans.
Pour la première fois depuis 1986, une liste obtient la majorité absolue au conseil régional, grâce au nouveau mode de suffrage. L'Union de la gauche, (socialistes, communistes, écologistes et radicaux de gauche) possédant 34 sièges sur 57, un seul tour de scrutin fut suffisant pour permettre l'élection de Claude Gewerc à la présidence de la région.
Maxime Gremetz fut ensuite élu 1er vice-président de la région, chargé de l'action économique et de l'emploi ; c'est le seul communiste à ce poste en France.