Tentative de coup d'État de 2016 en Turquie

Tentative de coup d'État le en Turquie
Description de cette image, également commentée ci-après
Manifestation contre le coup d'État à Istanbul, le 15 juillet 2016.
Informations générales
Date et
Lieu Istanbul et Ankara (Turquie)
Issue Échec du coup d'État
Purges depuis 2016
Belligérants
  • Faction putschiste de l'armée turque
    « Conseil de la paix dans le pays »
Commandants
Recep Tayyip Erdoğan
Binali Yıldırım
Hulusi Akar (POW)
Ümit Dündar
Zekai Aksakallı (en)
Akın Öztürk
Muharrem Köse
Erdal Öztürk (hu)
Adem Huduti (de)
Mehmet Dişli
Semih Terzi (de)
Gökhan Sönmezates
Forces en présence
5 000-10 000 putschistes
Pertes
63 loyalistes tués, dont 3 soldats et 60 policiers 104 putschistes tués, dont 1 général
6 038 putschistes arrêtés, dont 103 généraux et amiraux et 29 colonels
2 hélicoptères de combat abattus[2]
145 civils tués et 1 491 blessés[1]

Coordonnées 41° 00′ 44″ nord, 28° 58′ 34″ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Tentative de coup d'État le 15 juillet 2016 en Turquie
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Tentative de coup d'État le 15 juillet 2016 en Turquie
Géolocalisation sur la carte : Moyen-Orient
(Voir situation sur carte : Moyen-Orient)
Tentative de coup d'État le 15 juillet 2016 en Turquie

Une tentative de coup d'État en Turquie a lieu dans la nuit du 15 au , principalement à Ankara et Istanbul. Elle est commanditée par le « Conseil de la paix dans le pays », une faction des Forces armées turques que le gouvernement turc accuse d'être liée à Fethullah Gülen. La tentative se solde par un échec et le dernier bilan officiel fait état de plus de 290 morts et 1 440 civils blessés[3].

Dans les jours suivants le putsch, les autorités turques entreprennent une série d'arrestations et de renvois au sein des Forces armées du pays, militaires, gendarmes, dans la police, mais aussi de l'enseignement, de la justice, du secteur de la santé, des médias et du secteur privé. Durant la purge, 16 chaînes de télévision accusées d'être proches du mouvement güleniste sont mises hors service et supprimées du satellite Türksat par le Conseil supérieur de l'audiovisuel et 24 journalistes sont arrêtés. L'état d'urgence est décrété pour une durée de 3 mois et la Turquie annonce qu'elle va temporairement déroger à la Convention européenne des droits de l'homme[4]. Ainsi, de nombreux médias internationaux n'hésitent pas à accuser le pouvoir central d'une « purge à grande échelle » visant à écarter les opposants du président Recep Tayyip Erdoğan des institutions étatiques.

Contexte

Histoire politique marquée par de nombreux coups d'État

Depuis le coup d'État de 1960, la Turquie a connu trois autres putschs en 1971, 1980 et 1997[5],[6],[7]. Il s'agit par ailleurs de la première tentative de putsch qui échoue[8]. Pour la sociologue turque Pınar Selek, « il y a toujours eu un système militariste et une dimension autoritaire » en Turquie car à « chaque période de tension, on coupe la tête du problème par un nouveau coup d’État, sans jamais régler le problème au niveau structurel »[9].

Critiques à l'égard du pouvoir en place

Le président Erdoğan, élu pour cinq ans le 10 août 2014, après avoir été Premier ministre de 2003 à 2014, est souvent accusé de dérive autoritaire[10],[11],[12]. Ainsi, les putschistes déclarent vouloir « réinstaller l’ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l'homme et les libertés, assurer que la loi règne à nouveau dans le pays »[13].

Tensions avec l'Armée et le mouvement Gülen

À partir des années 1980, le mouvement islamiste et conservateur Gülen infiltre l'armée turque, garante de la laïcité. L'état-major procède à plusieurs épurations des écoles militaires, mais l'accession de l'AKP au pouvoir a pour conséquence de faire cesser ces purges et de permettre l'avancement des officiers liés au Gülen[14].

Après avoir utilisé les réseaux de Gülen[14] et purgé l'armée turque de ses élites kémalistes avec le procès Ergenekon entre 2007 et 2013[15], Recep Tayyip Erdoğan, qui s'est brouillé avec l'influent Fethullah Gülen en 2013, a accusé ce dernier d'être derrière un « État parallèle » dans le but de nuire au parti au pouvoir[16]. Erdoğan n'a ainsi pas hésité à accuser les sympathisants de Gülen d'être derrière cette tentative de coup d'État[17], ce que Gülen a nié[18].

Vague d'attentats à Istanbul et Ankara

Le putsch était principalement concentré dans les villes d'Istanbul et Ankara[19], respectivement la plus grande ville et la capitale de la Turquie. Ces deux villes ont connu depuis l'automne 2015 de nombreux attentats terroristes, orchestrés par l'État islamique et des séparatistes kurdes, qui ont fragilisé la Turquie et instauré un climat d'insécurité au sein de la population[20].

Déroulement

Pont du Bosphore bloqué par les chars de combat des putschistes, le 15 juillet 2016.

Dans la soirée du , des sources militaires affirment que l'armée a pris le pouvoir[21]. Les putschistes, prétendant s'exprimer au nom de l'état-major de l'armée turque, annoncent que l'opération « vise à rétablir la démocratie »[21].

Une présentatrice sur la chaîne publique TRT prétendant parler au nom de l'armée affirme qu'un couvre-feu et la loi martiale sont instaurés et qu'un « Conseil de la paix dans le pays »[22], « yurtta sulh konseyi » en turc[a], nom que se donne la partie de l'armée effectuant le coup d'État, dirige désormais le pays[24],[21],[25].

De son côté, dans une allocution à la télévision CNN Türk diffusée via l'application de visioconférence FaceTime, Erdoğan dénonce le « soulèvement d'une minorité au sein de l'armée » et appelle les Turcs à descendre dans les rues pour résister à la tentative de coup d'État[26]. Cette allocution intervient alors que des rumeurs affirment que le président aurait demandé l'asile politique en Allemagne[27]. Toujours via FaceTime, l'ancien président, Abdullah Gül, appelle aussi à contrer le putsch[27].

Le numéro un et chef d'état-major de l'armée est pris en otage par les forces putschistes, son adjoint et numéro deux reste loyal au gouvernement[27]. Des F-16 putschistes suivent et accrochent l'avion présidentiel au radar mais n'ouvrent pas le feu[28].

Dans la nuit du 15 au , des F-16 abattent un hélicoptère des putschistes[29], lesquels auraient disposé d'un maximum de 6 F-16 de la Akıncı Air Base (en) ravitaillés par deux Boeing KC-135 Stratotanker[30]. De plus, 17 policiers sont tués par des tirs d'hélicoptères à Ankara[31]. Plus tard dans la nuit, dans la capitale, le Parlement turc est bombardé[32], de même que le palais présidentiel[27]. Au même moment, les putschistes attaquent aussi l’hôtel où séjournait très peu de temps auparavant Erdoğan accompagné de sa famille, qui est situé à Marmaris[33].

Voici une liste de sites ayant subi des attaques aériennes putschistes (F-16 précités et hélicoptères, ceux-ci provenant de la Ankara Güvercinlik Army Air Base (en))[30] :

Alors qu'il menait un assaut contre le quartier général des forces spéciales à Ankara, le général putschiste Semih Terzi est abattu par le sous-officier loyaliste Ömer Halisdemir[34]. Ce dernier est ensuite tué par les militaires putschistes[34]. La mort du général Terzi est considérée comme l'un des événements qui ont empêché la réussite du coup d’État[34].

Dans la nuit, Erdoğan revient à Istanbul et convoque une conférence de presse au cours de laquelle il annonce l'échec du putsch, promettant de punir les putschistes[27].

Le 16 juillet, le Parlement turc est réuni en session extraordinaire[35]. Le même jour, huit putschistes atterrissent à bord d'un hélicoptère Sikorsky UH-60 Black Hawk, à l'aéroport d'Alexandroúpoli, en Grèce, après avoir émis un signal de détresse[36]. Ils demandent l'asile politique[36].

Le , l'état-major des forces armées déclare que 8 651 militaires turcs, soit 1,5 % environ des effectifs, disposant de 35 avions, dont 24 avions de combat, de 37 hélicoptères, de 37 chars, de 246 véhicules blindés et de trois bâtiments de la marine ont été impliqués dans la tentative de coup d’État[37].

Bilan

Le chef des Forces armées turques par intérim annonce le que 104 putschistes ont été abattus et ajoute que 90 personnes, dont 47 civils, 41 policiers et 2 soldats, sont mortes[38],[39]. Le bilan total est ainsi de 194 morts et près de 1 200 personnes blessées[40]. Le même jour, le Premier ministre turc annonce un bilan de 265 morts, dont 114 loyalistes, et 1 440 blessés[41].

Ces chiffres sont revus dans un communiqué officiel le lendemain, avec 290 morts, putschistes inclus[42].

Le publicitaire Erol Olçak, ami et directeur de la publicité du président turc, et son fils de seize ans, sont tués sur le pont du Bosphore [43].

Selon un haut responsable, au lendemain de la tentative, 1 563 membres des Forces armées ont été arrêtés par les autorités turques à l'échelle nationale[35]. Environ 200 soldats, retranchés à l'état-major des armées à Ankara, se sont rendus aux forces de l'ordre[35]. Pour sa part, le Premier ministre, Binali Yıldırım, ajoute qu'un général putschiste a également été tué[44].

Par ailleurs, un hélicoptère Sikorsky a été abattu[45].

Par ailleurs, les putschistes sont inhumés dans des tombes anonymes et sans cérémonie religieuse[46]. La presse et des images relayées par les réseaux sociaux font état de scènes de lynchage de soldats putschistes[47],[48],[49].

Raisons de l'échec et erreurs des putschistes

Selon le quotidien Hürriyet, la tentative de putsch est l'œuvre d'une partie des officiers de la première armée qui n'auraient pas réussi à rallier l'ensemble des militaires. La flotte militaire, par exemple, ainsi que les Forces spéciales sont restées fidèles au gouvernement[50].

Ahmet İnsel, chroniqueur au quotidien de gauche laïc Cumhuriyet, note « l’amateurisme des putschistes et leur improvisation ». Contrairement aux « coups classiques », consistant à s’emparer des représentants du pouvoir civil, les putschistes se sont étrangement contentés d'arrêter le chef d'état-major et de s'emparer de différentes armes, faisant penser à un coup d’État au sein même de l'armée. Ceci a donné le temps à Erdoğan d’échapper aux putschistes et de mobiliser ses partisans. Ahmet İnsel note également que les putschistes ont pris le contrôle de la télévision, sans tenir compte des réseaux sociaux et chaînes satellitaires. Il note enfin que les putschistes n’ont bénéficié d’aucun soutien dans l’opinion et dans la classe politique. Aucun parti ni aucun syndicat ne s'est déclaré favorable au coup d'État[51].

Pour Tancrède Josseran, le caractère hétéroclite de la conjuration composée d'officiers du Gülen, de quelques kémalistes « en rupture de ban » et d'opportunistes, explique également son échec[14].

Répercussions au niveau national

Conséquences sécuritaires

Les vols partant de l'aéroport d'Istanbul-Atatürk sont annulés[52],[53] mais reprennent à partir du lendemain[54],[55]. Des compagnies aériennes comme EgyptAir, Air France, British Airways, Lufthansa et Rossiya annulent leurs vols vers la Turquie[36],[56]. Le 21 juillet, le gouvernement russe autorise de nouveau ses ressortissants à se rendre en Turquie[57]. Le match amical prévu entre l'Olympique lyonnais et Fenerbahçe a également été annulé[36]. L'Iran appelle ses ressortissants à ne pas faire du tourisme dans le pays[36].

De plus, la base aérienne d'İncirlik, utilisée par la coalition internationale en Irak et en Syrie, a été fermée le pour se prémunir contre toute nouvelle attaque des putschistes[36] mais elle est rouverte le lendemain[58]. La 40e session du Comité du patrimoine mondial qui se déroule à Istanbul depuis le est suspendue toute la journée du à la suite de ces événements. Les différentes délégations sont confinées dans leurs hôtels respectifs[59],[60]. Après une dernière séance qui s'est tenue le et a été suspendue prématurément (arrêt initialement prévue le mercredi 20), une session extraordinaire doit se tenir à Paris en pour examiner les candidatures restantes[61].

Le , le Conseil des ministres turc instaure l'état d'urgence pour une durée de trois mois qui, selon le président Erdoğan, est « nécessaire pour éradiquer rapidement tous les éléments de l'organisation terroriste impliquée dans la tentative de coup d’État »[62]. Par ailleurs, le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmuş, annonce que la Turquie dérogera à la Convention européenne des droits de l'homme, en application de l'article 15, durant l'état d'urgence[63]. Le chef du groupe parlementaire du parti kémaliste CHP, qualifie l'instauration de l'état d'urgence de « coup d'État civil »[64]. Il ajoute par ailleurs que celui-ci pourrait ne durer qu'un mois à un mois et demi[65]. La durée maximale des gardes à vue est prolongée de trois à trente jours[66]. C'est ce qui arrive à Muhammet Sait Gülen, neveu du chef du mouvement güleniste[67], et à son propre frère, Kutbettin Gülen[68]. L'Union européenne dit, pour sa part, s'en inquiéter[69]. Le 3 octobre, celui-ci est prolongé de trois mois, à partir du 19 octobre[70].

À la suite de la tentative de coup d'État, les minorités sont prises pour cibles par des militants pro-Erdoğan : plusieurs églises chrétiennes sont incendiées, des quartiers alévis sont attaqués[71],[72],[73],[74]. Un maire adjoint juif d'un quartier d'Istanbul, Cemil Candaş, du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), est assassiné par un inconnu quelques jours après la tentative de coup d'État. Certains redoutent qu'il ait été pris pour cible parce qu'il représentait un quartier juif[75]. Un touriste français est battu par des partisans d'Erdoğan pour avoir refusé de porter un drapeau turc[76]. Une femme enceinte est agressée au motif qu'elle porterait des vêtements révélateurs de son soutien à la tentative de coup d'État[77].

Pour désengorger les prisons turques saturées, le gouvernement décide le 17 août de libérer de manière anticipée et conditionnelle 38 000 criminels de droit commun condamnés pour des faits s'étant produits avant le . Cette mesure ne concerne ni les personnes liées au putsch du , ni celles inculpées pour meurtres, actes de terrorisme, atteintes à la sécurité de l'État, violation de secrets d'État ou trafic de drogue. L'objectif de la mesure est de faire de la place dans les prisons à la suite des nombreuses arrestations après la tentative de coup d'État[78],[79]. Pour remplir cet objectif, le gouvernement turc décide d'assouplir les conditions requises pour obtenir une libération conditionnelle: les prisonniers devront avoir accompli la moitié de leur peine (contre les deux tiers jusqu’à présent) et avoir encore moins de deux ans à purger (contre un an auparavant). Seuls les détenus de droit commun sont concernés par la mesure. Cette réforme pourrait à terme profiter à 93 000 prisonniers[80].

Conséquences politiques

Pour le politologue turc, analyste politique et chroniqueur au quotidien de gauche laïc Cumhuriyet, Ahmet İnsel, les conséquences seront multiples : le président turc va utiliser ces événements pour « réprimer durement ses ennemis », « éradiquer les supposés sympathisants du réseau Gülen dans la justice », utiliser le soutien du MHP pour proposer un référendum sur l'instauration d'un régime présidentiel en Turquie et « accentuer la répression du parti kurde, le HDP »[81].

Djordje Kuzmanovic, analyste politique français et secrétaire national du Parti de gauche, avance sur son blog hébergé par Mediapart que ce coup d’État, qui n'aurait, selon lui, à aucun moment présenté le moindre risque réel pour le gouvernement, pourrait avoir été monté par Erdoğan lui-même pour justifier le durcissement de son régime, dans une période où l'opposition gagnait du terrain[82]. Cette thèse est également avancée par Fethullah Gülen[83]. Ahmet İnsel indique néanmoins que cette hypothèse est « absurde » mais que « la Turquie est un terrain fertile pour les théories du complot »[84]. Il ajoute que si Erdoğan avait été au courant, il aurait eu tout intérêt à déjouer le complot en procédant aux arrestations juste avant, avec un impact similaire sur l'opinion[84]. Enfin, la thèse ne serait pas plausible selon lui, étant donné le nombre important de morts[85]. Cependant pour Jean Marcou, il est possible que le gouvernement turc ait laissé les putschistes réaliser la tentative de coup d'État pour pouvoir ensuite riposter et renforcer son pouvoir[86].

La tentative de coup d'État peut aussi avoir été perpétrée par la frange kémaliste de l'armée, comme en 1980, qui serait ici inquiète de la politique islamo-conservatrice prônée par le gouvernement[87]. Il peut également s'agir d'une alliance objective entre gülénistes et kémalistes[87]. Les putschistes peuvent aussi avoir agi en prévision d'un coup de filet à leur égard[86].

Conséquences économiques

Le , l'agence de notation américaine Standard & Poor's diminue la note souveraine de la Turquie qui passe de BB+ à BB et ajoute que « les indicateurs économiques, budgétaires et d'endettement de la Turquie pourraient se détériorer » prévoyant ainsi une évolution négative à court terme[88]. Des industriels et hommes d'affaires turcs proches de l'AKP réagissent à cette décision en la qualifiant de « précipitée », « partisane » et « politique »[89] et Erdoğan déclare : « Standard and Poor’s, qu’avez-vous à voir avec la Turquie ? La Turquie ne travaille plus avec vous. Cette institution a déjà agi de la sorte dans le passé, et nous lui avons fait savoir que nous voulions couper les ponts »[90]. Le 21 juillet, la livre turque a atteint son plus bas taux de change face au dollar, tandis que la Bourse d'Istanbul a perdu 3,5 % de sa valeur[91].

Ceci peut ainsi provoquer une crise économique dans le pays, après le retrait d'investisseurs[92]. Pour l'analyste William Jackson, de Capital Economics, « l'économie turque risque de traverser une période de ralentissement de la croissance et la livre va rester sous pression »[93].

Selon le ministre turc du Commerce, la tentative de coup d'État a coûté à l'économie turque près de 90 milliards d'euros et a conduit à l'annulation d'un million de réservations touristiques[94]. Le 20 août, Fitch abaisse la perspective de note de la Turquie. Elle passe de stable à négative. Selon Fitch, « l'incertitude politique va avoir un impact sur la performance de l'économie et pose des risques pour la politique économique »[95].

Attaques armées

Le , un soldat tire sur des policiers à la sortie d'un tribunal d'Ankara[96]. L'assaillant est abattu par les forces de l'ordre alors que des putschistes comparaissaient au tribunal[96].

En réaction à l'arrestation durant la nuit du 3 au d'une dizaine de députés du parti d'opposition HDP, dont le chef de l'opposition Selahattin Demirtaş, plusieurs émeutes éclatent dans de grandes villes le [97]. La nuit suivante, un attentat à la voiture piégée à Diyarbakir provoque 11 morts et plus de 100 blessés. Il est possible que l'État islamique, qui revendique l'attaque, ait profité de l'agitation des émeutes pour le commettre[98],[99]. Mais il est également possible que les Faucons de la liberté du Kurdistan, qui revendiquent également l'attentat, aient agit en représailles à l'arrestation des députés HDP[100].

Répercussions sur les relations avec l'Union européenne, les États-Unis et Interpol

La gestion de l'après coup d'État est émaillée de plusieurs incidents diplomatiques. À Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, qui appelle au respect de l'État de droit, le président turc Erdogan lui répond de « se mêler de ses affaires »[101]. En Allemagne, après qu'Angela Merkel a indiqué « comprendre les mesures prises par Recep Erdogan à la suite du putsch raté, mais rappelé qu'elles doivent être menées selon un principe de proportionnalité »[102], la tension monte entre les deux pays quand l'Allemagne interdit qu'un discours d'Erdogan soit diffusé lors d'une manifestation de la partie de la communauté turque qui lui est favorable[103].

En , ces tensions diplomatiques font craindre à l'Union européenne une possible rupture de l'accord sur l'immigration signé entre la Turquie et l'Union européenne, qui concerne en premier lieu, dans le cadre de crise migratoire en Europe, l'accueil des réfugiés syriens par la Turquie. Des hommes politiques se saisissent de ces tensions pour demander l'arrêt du processus en cours d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne[104].

Les relations entre les États-Unis et la Turquie pourraient être endommagées par le coup d'État[105],[106] dans lequel il n'est pas exclu qu'ils aient joué un rôle, au minimum en étant informé de la conjuration[14]. Les officiers limogés étaient connus pour leur inclination atlantique. Ceux qui les ont remplacés penchent en revanche pour un axe continental Ankara - Moscou - Pékin[14].

La Turquie augmente le nombre de demande d'arrestations à l'étranger à la suite de la tentative de putsch. En conséquence, elle transmet de plus en plus de mandats d'arrêt à Interpol, faisant quintupler leur nombre en 10 ans passant de 2 804 en 2006 à 12 878 en 2016. Certains de ces mandats visant en réalité des dissidents en exil[107]. De même, dans le cadres des purges depuis 2016, plusieurs citoyens allemands sont arrêtés en Turquie. Le gouvernement turc est accusé par des médias allemands de vouloir prendre des citoyens allemands en otage pour les échanger ensuite contre des citoyens turcs réfugiés en Allemagne[108].

Procès des putschistes

Le , un premier procès s'ouvre, envers 29 policiers et gendarmes, dont 21 accusés d'avoir participé au putsch (les 8 autres pour appartenance à un groupe terroriste armé)[109]. De plus, 3 pilotes d'hélicoptère de la police sont poursuivis pour avoir refusé de transporter des équipes des forces spéciales mobilisées pour assurer la protection de la résidence présidentielle d’Huber[109]. Les 21 putschistes présumés sont tous passibles de la prison à perpétuité[109], mais finalement seuls 2 des gendarmes sont condamnés à la prison à vie[110].

Le , un premier procès de militaires s'ouvre[110]. 62 militaires, dont 28 officiers et sous-officiers, sont accusés d'avoir tenté de s'emparer de l'Aéroport international Sabiha Gökçen. Ils sont tous passibles de la prison à perpétuité[110].

Une salle géante pouvant contenir jusqu'à 1500 personnes est construite dans la prison de Sincan spécialement pour les gigantesques procès de putschistes. En , un procès de 330 accusés y débute. En , le procès plus de 200 s'y ouvre également. Le commence le "mégaprocès" de 500 putschistes présumés, dont 461 en détention - dont l'ancien chef de l'armée de l'air Akin Ozturk - 7 en fuite et les autres libres ; parmi les 7 en fuite et jugés par contumace figurent Fethullah Gülen qui est accusé d'être derrière le coup d’État et Adil Oksuz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes[111]. Le procès de ces 475 accusés - militaires et civils confondus - sera rendu 3 ans plus tard, le [112]. 337 accusés, dont les pilotes qui avaient bombardé le Parlement et les officiers qui avaient dirigés la tentative de coup d'Etat, sont condamnés à la prison à vie ; parmi eux, 79 sont de plus condamnés à la prison à vie aggravée, c'est-à-dire dans des conditions de détention encore plus strictes. 60 personnes sont condamnées à des peines de prison diverses. Et 75 accusés sont acquittés[112].

Le , lors d'un procès de putschiste, l'un des accusés comparaît habillé d'un t-shirt sur lequel il est écrit Hero ("héros" en anglais). À la suite de cela, Recep Tayyip Erdoğan réagit en proposant de faire porter une tenue unique pour les personnes jugées en lien avec la tentative de coup d’État, citant comme modèle la combinaison orange portée par les détenus de la prison militaire américaine de Guantánamo[113]. Le , un décret prévoit que les suspects accusés d’avoir agi contre l’ordre constitutionnel devront comparaître devant les tribunaux en uniforme unicolore, marron ou gris[114]. Le marron correspond aux suspects accusés d'avoir participé au putsch, et le gris aux suspects accusés de terrorisme, et ils doivent le porter durant leurs apparitions publiques dont les procès[115]. Cependant, Reporters sans frontières s'alarme de la possibilité de faire porter ces uniformes à 58000 prisonniers faits durant les purges, dont de nombreux journalistes critiques envers le pouvoir, au mépris de la présomption d'innocence, afin de les discréditer en les faisant passer pour des putschistes[115].

Le , 36 personnes accusées d'avoir tenté d'assassiner R.T. Erdogan à Marmaris, et d'avoir tué 2 policiers, la nuit du putsch sont jugées. Ils sont tous déclarées coupables par le tribunal de Muğla, qui en condamne 34 à la prison à vie[116]. Parmi eux se trouve l’ex-général de brigade Gökhan Sönmezates, désigné comme le chef de ce groupe. Les deux autres accusés, dont Ali Yazici l’ancien aide de camp du président, sont condamnés à 18 ans de prison[117].

Le s'ouvre le procès de 221 putschistes présumés, dont Fethullah Gülen jugé par contumace. Tous les accusés risquent la prison à perpétuité[118].

Le , 28 autres militaires, qui avaient tenté de prendre le contrôle de l'Aéroport international Sabiha-Gökçen, sont condamnés à la prison à perpétuité[119]. Le , 15 anciens militaires qui avaient tenté d'occuper le siège de l'AKP à Istanbul sont condamnés à la prison à vie par le tribunal de Silivri[120].

Le , 18 soldats qui avaient participé à l'assaut contre le QG des forces spéciales à Ankara sont condamnés à la prison à vie. Ils sont reconnus coupables de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel" et du meurtre du sous-officier loyaliste Ömer Halisdemir[34]. Ce dernier avait abattu le général putschiste Semih Terzi avant de l'être lui-même, et pour ce fait il est considéré en Turquie comme l'une des personnes qui ont empêché la victoire du coup d’État, et est devenu un héros national[34] - des parcs et des écoles portent son nom et sa tombe dans la province de Niğde est devenue un lieu de pèlerinage[34].

Au , le ministre de la Justice Abdülhamit Gül annonce que les verdicts ont été rendus à ce jour dans 171 des 287 procès ouverts[121], ce qui a abouti à la condamnation de 2140 personnes[121], dont 1.500 ont été condamnées à la prison à vie[121] et 631 à des peines de réclusion allant de 1 an et 2 mois à 20 ans[121]. Et 1 478 personnes ont été relaxées[121].

Le , 151 personnes sont condamnées à la prison à vie pour leur participation à la tentative de coup d'Etat. Parmi les condamnés on compte l'ancien chef de l'armée de l'air, Akin Ozturk[122], et l'ex aide de camp d'Erdogan, Ali Yacizi[123]. Les chefs d'accusations retenus pour ce procès étaient de « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel », assassinat, « tentative d’assassinat du président » et « appartenance à une organisation terroriste »[124]. 27 autres personnes sont condamnées à des peines de prison allant jusqu'à 20 ans, et 33 sont acquittées[123].

Mesures et purge générale

Au , 25 917 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la tentative de coup d'État. Par ailleurs, 13 419 personnes ont été mises en détention préventive, et les passeports de 74 562 personnes ont été confisqués[125]. De plus, près de 5 000 fonctionnaires de l'État turc ont été licenciés de leurs fonctions et 80 000 suspendus[126],[127],[128],[129]. Le gouvernement a fermé 4 262[130] fondations, hôpitaux, institutions éducatives, associations, médias, syndicats et entreprises[131]. Fin octobre, 10.131 fonctionnaires supplémentaires sont limogés[132]. Au total à la fin octobre, environ 85 000 fonctionnaires ont été démis de leur fonction et 35 000 personnes mises en prison en rapport avec le coup d'état[133]. En , une nouvelle série de limogeages est lancée avec près de 15 000 renvois. Dont 7 600 renvois dans la sécurité intérieure, 2 700 renvois au ministère de l'Intérieur et environ 1 200 enseignants. De plus environ 550 associations, plusieurs médias, et 19 institutions médicales sont contraintes de fermer. Cette nouvelle série ferait monter le nombre total de renvois à près de 110 000 personnes[134]. Ainsi, entre le et le , plus de 110 000 militaires, fonctionnaires, magistrats, enseignants et policiers ont été révoqués et 36 000 personnes incarcérées attendent d'être jugées pour leur implication présumée dans la tentative de coup d’État[135].

Au , plus de 140 000 personnes ont ainsi été limogées ou suspendues et plus de 50.000 arrêtées dans le cadre de l‘état d’urgence instauré dès le [121].

Armée

À la suite de cette tentative, plusieurs arrestations ont lieu[136],[137],[138]. 20 militaires ayant pris le contrôle du siège de la télévision officielle TRT à Ankara ont été arrêtés[139]. Le commandant des garde-côtes est limogé par le ministre turc de l'Intérieur, Efkan Ala[140]. Une importante arrestation a lieu au siège du commandement de la gendarmerie qui aurait été le QG des putschistes. Les forces de sécurité turques ont arrêté et placé en garde à vue 8 831 militaires dont 178[141] généraux et amiraux[142],[143],[144], Ali Yazıcı, l'aide de camp d'Erdoğan, a été arrêté[142], puis limogé[145]. Par ailleurs, l'attaché militaire de l'ambassade de Turquie au Koweït a été arrêté en Arabie saoudite et est en cours d'extradition, alors qu'il tentait de se rendre en Allemagne[146]. La Turquie demande l'extradition des huit soldats putschistes qui avaient atterri à l'aéroport d'Alexandroúpoli, après avoir fui vendredi vers la Grèce à bord d'un hélicoptère[147]. Le gouvernement grec dit examiner leur demande d'asile, en tenant compte de ce qu'ils ont fait, et que l'hélicoptère serait rendu aux autorités turques[148]. En parallèle, le gouvernement grec les poursuit pour leur entrée illégale sur son sol[149]. Ils sont finalement condamnés à deux mois de prison avec sursis, alors qu'ils en risquaient cinq ans ferme[150]. Le ministère de la Défense ouvre une enquête sur tous les juges et procureurs militaires[151]. Au total, 262 juges et procureurs militaires sont démis de leurs fonctions[152],[153]. Au total, au , 0,8 % des militaires ont été arrêtés, dont 27,5 % de généraux et amiraux[154]. Quelques jours après la tentative de coup d'état, les autorités suspendent 100 membres des services renseignement[155]. Au total, 1,3 % des membres des renseignements ont été limogés[154].

Le , des mandats d'arrêt sont émis à l'encontre de 300 membres de la garde présidentielle[156]. Le gouvernement annonce la dissolution de la garde présidentielle[144]. De plus, il a été décidé que la Gendarmerie et les garde-côtes[157] ne dépendent plus du ministère de la Défense mais de celui de l'Intérieur[158]. Le , la police turque indique avoir procédé à de nouvelles arrestations dans une école militaire d'Istanbul, où 40 personnes ont été arrêtées[159]. Le jour-même, 3 soldats ayant attaqué la résidence d'Erdogan à Marmaris sont arrêtés, tandis que 4 autres sont encore recherchés[160]. Le , 11 autres soldats impliqués dans l'attaque, sur un total de 38, sont arrêtés, après avoir été traqués par les autorités et qu'un autre est encore recherché[161].

Le , deux généraux opérant en Afghanistan sont arrêtés à Dubaï[162].

Le , les autorités turques annoncent le limogeage de 149 généraux et amiraux, sur un total de 358 au sein de l'armée turque[163], de 1 099 officiers et de 436 sous-officiers pour cause d'indignité[164]. Parmi les 149 généraux et amiraux, il y a 87 hauts gradés de l'armée de terre, 30 de l'armée de l'air et 32 de la marine[141]. À cela, il faut ajouter le limogeage du commandant des garde-côtes et de 7 généraux de la gendarmerie ce qui fait un total de 44 % de généraux et amiraux limogés, soit 157 sur 358[165]. Le lendemain, deux importants généraux démissionnent. Il s'agit du général İhsan Uyar, chef de l'armée de terre et du général Kamil Başoğlu, chef des entraînements et de la doctrine de commandement[166]. Le gouvernement turc annonce la fermeture des casernes et bases militaires qui ont servi à la tentative de coup d'État, dont la base aérienne d'İncirlik[167].

Le , 1 400 autres militaires sont arrêtés[145]. Par ailleurs, le gouvernement turc décide de remplacer les différentes écoles militaires par une université militaire[145].

Les hôpitaux militaires sont mis sous tutelle du ministère de la Santé[145]. Le , des mandats d'arrêt sont lancés contre près de cent membres du personnel de l'hôpital militaire d'Ankara, Gulhane Military Medical Academy, dont des médecins[168].

Un décret autorise le chef de l'État à nommer à la tête des forces armées n'importe quel général ou amiral, alors que le choix était jusqu'alors limité au chef d'état-major d'un des trois corps d'armée. De plus, en raison d'un manque de pilotes à cause de la purge, le décret permet aux anciens pilotes de l'armée de l'air de reprendre du service[169].

Le , 216[170] militaires et gendarmes dont 9 généraux sont toujours recherchés pour leur rôle dans la tentative de putsch[171]. Par ailleurs, un amiral en poste sur un site de l'OTAN aux États-Unis demande l'asile à ce pays après avoir été rappelé en Turquie par le gouvernement turc[172]. Deux colonels, attachés militaires de l'ambassade de Turquie en Grèce ont fui la Grèce vers l'Italie avec leurs familles après avoir été rappelé en Turquie[170]. Le , le gouvernement publie un décret révoquant plusieurs centaines de militaires[173].

Le , le gouvernement turc recherche 137 militaires, dont 9 généraux et amiraux[174].

Le , un décret publié par le gouvernement révoque 820 militaires supplémentaires. Au total, au , 4451[175] militaires ont été relevés de leurs fonctions depuis le putsch manqué[176].

Le , 87 membres des services de renseignements sont limogés[177]. Le , 540 militaires dont 368 officiers sont suspendus par le gouvernement turc à cause de leurs liens supposés avec le prédicateur Fethullah Gülen[178]. Le , 101 militaires sont démis de leurs fonctions[179]. Fin octobre, le procureur général de Konya émet un mandat d'arrêt contre 73 pilotes de l'armée - 71 lieutenants et deux colonels - dans le cadre d'une enquête pour appartenance güleniste[180].

Le , près de 7 600 membres des forces de la sécurité intérieure sont limogés[181].

Les officiers et militaires turcs travaillant dans les structures l'OTAN ne sont pas épargnés non plus. À la date du , plusieurs officiers turcs de l'OTAN étaient portés disparus[182]. Au , environ 70 membres de la centaine d'officiers et sous-officiers turcs du quartier général de l'OTAN à Bruxelles avaient été victimes des purges, selon le général tchèque Petr Pavel ; et 36 des 46 officiers turcs présents à la base de Norfolk avaient été obligés de démissionner[182]. Une partie d'entre-eux ont été emprisonnés dès leur retour en Turquie[135]. De plus, des officiers turcs de l'OTAN et leurs familles - particulièrement ceux qui travaillaient à la Ramstein Air Base à Ramstein-Miesenbach en Allemagne - ont demandé le droit d'asile aux États-Unis, à l'Allemagne, à la Belgique et à la Grèce[183].

Le directeur, les cadres supérieurs et une partie des effectifs de Oyak Securities - une filiale du fonds de pension de l'Armée turque - ont été poussés à la démission[184].

Enseignement

C'est le monde de l'enseignement qui est le plus touché par la purge avec la suspension de 21 738[185],[186] fonctionnaires du ministère de l'Éducation et avec l'appel du Conseil de l'enseignement supérieur à la démission de 1 577 recteurs et doyens des universités[187]. Au total, 1,5 % des fonctionnaires du ministère de l'Éducation ont été suspendus[154]. Le ministère de l'Éducation annonce par ailleurs la fermeture de nombreux établissements scolaires dont 1 043 écoles privées et 19[188] universités[189],[190],[191],[192], le mouvement Gülen disposant de nombreuses écoles privées en Turquie[193] qui forment notamment des élites de la société turque[194]. De plus, les autorités turques décident d'annuler l'autorisation de travail de 21 000 professeurs travaillant dans le privé[195]. Quatre professeurs l'Université d'Ankara, 20 membres académiques et 11 membres du personnel administratif de l'Université Bülent Ecevit ont été suspendus[196]. Lors d'un coup de filet dans des milieux supposés gulenistes d'Istanbul, 31 universitaires sont arrêtés et placés en garde à vue[197]. Par ailleurs, le gouvernement turc demande au Cambodge de fermer le réseau d'établissements Zaman, qui serait selon lui lié à Gülen[198]. Le gouvernement turc interdit aux universitaires de voyager à l'étranger et ordonne à ceux qui y sont déjà de revenir dans le pays[199]. Le nombre de fonctionnaires de l'éducation nationale licenciés dépasse les 28 000[200]. Au , 42 767 personnes dans le secteur de l'enseignement ont perdu leur travail[201]. En raison d'un manque d'effectif causé par la purge, l'âge de retraite des professeurs d'université est relevé à 75 ans[202].

Le , des mandats d'arrêt sont émis à l'encontre de 146 universitaires[126]. Le gouvernement turc décide de reporter la rentrée scolaire de trois semaines, au , pour pouvoir embaucher suffisamment d'enseignants pour pallier les nombreux licenciements dans le secteur de l'éducation[203]. Le 2 septembre, 2 346[204] personnes travaillant au sein de l'enseignement supérieur ont été licenciées[205].

Le , un mandat d'arrêt est émis à l'encontre de 147 enseignants accusés de "violation de la Constitution", "tentative de renverser le gouvernement turc" et "appartenance à une organisation terroriste armée" pour avoir utilisé une application de messagerie cryptée[206].

Le , la purge s'étend à des enseignants kurdes, et 11.500 d'entre eux sont suspendus pour liens présumés avec le PKK, le temps qu'une enquête établisse l'existence de ces liens. Le Premier ministre annonce que leur nombre devrait s'élever à 14.000 à l'issue des enquêtes[207]. Plusieurs dizaines d'entre eux, qui manifestent à Diyarbakir contre l'aspect arbitraire de ces suspensions sont arrêtés le lendemain, l'état d'urgence décrété à la suite de la tentative du coup d'État interdisant la tenue de telles manifestations[208].

Le , 23 personnes travaillant à la prestigieuse université d'Ege sont placés sous mandat d'arrêt en raison de leurs liens avec Gülen[209]. Fin octobre, un décret remet en cause le statut de recteur d'université qui n'est plus élu mais nommé par le président de la république[132]. Le , 2219 fonctionnaires du ministère de l'éducation nationale sont limogés[179]. Le , 137 universitaires sont placés sous mandat d'arrêt pour leurs liens supposés avec la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen[210]. Des observateurs extérieurs dénoncent un climat de terreur qui règne au sein des universités turcs poussant certains universitaires turcs à fuir à l'étranger[188]. Le nombre d’universitaires suspendus de leur fonction dépasse 4 000 et 2 340 universitaires ont été licenciés[200].

Le , 1 200 fonctionnaires du ministère de l'Enseignement sont limogés[181].

Le , 6 000 enseignants suspendus ou limogés sont réintégrés. Les enquêtes ouvertes contre eux restent toutefois en cours. C'est la première fois que les autorités turques réintègrent autant de fonctionnaires[211].

Justice

Quelques heures après la tentative de coup d'État, le Conseil supérieur de la magistrature turc (HSYK) démet 2 745 juges de leurs fonctions en attendant leurs jugements[212], tandis que 700 d'entre eux ont été arrêtés[213]. Enfin, 2 juges de la Cour constitutionnelle, 40 de la Cour d'État, environ 100 de la Cour de cassation ont également été arrêtés[214],[86]. Au total, 12,7 % des juges ont été arrêtés[154]. Le , le gouvernement turc annonce avoir placé en garde à vue 2 100 juges et procureurs[144], et supprime l'association YARSAV, seul syndicat professionnel des juges et procureurs turcs.

Pour Marcel Lemonde, juge international ayant participé à moderniser la justice turque, un « climat de terreur » pèse sur la justice en Turquie empêchant la tenue de procès équitables. Selon lui, les droits de la défense ne sont pas respectés, puisque des avocats sont arrêtés au motif d'avoir défendu certains clients, et les juges n'ont aucune protection, puisque selon les décisions qu'ils rendent, ils sont soit arrêtés soit promus[215]. Le , 173[216] mandats d'arrêt sont émis à l'encontre de juges, procureurs, avocats[217] et employés des principaux tribunaux d'Istanbul. La police turque perquisitionne trois tribunaux[216]. Le , l'Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature turc (HSYK) renvoie[218] 2 847 juges et procureurs[219]. Un décret publié le congédie 543 procureurs et juges. Au , un total de 3 390 magistrats a été démis de leurs fonctions[176]. De plus, un total de 3 495 juges et procureurs a été placé en garde à vue[220]. Le , le gouvernement turc limoge 183 fonctionnaires de la Cour de cassation et 2 534 du ministère de la Justice[179].

Mise au pas des médias

Le , le Conseil supérieur de l'audiovisuel de Turquie (RTÜK) indique avoir retiré la licence de plusieurs chaînes de télévision et de radio proches de Fethullah Gülen. Vingt-quatre chaînes sont concernées[221]. Dans le passé, ce fut ainsi le cas de la chaîne Samanyolu TV, éjectée du réseau de satellites Türksat[222], et du quotidien Zaman, mis sous tutelle[223], qui furent censurés car gülenistes. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel de Turquie (RTÜK) informe également avoir privé 34 journalistes de leur carte de presse[159]. De plus, une trentaine d'employés du Conseil supérieur de l'audiovisuel de Turquie (RTÜK) sont écartés[224]. L'association turque de radio et de télévision (TRT) suspend 300 membres de son personnel[153]. D'après l'association des radios amateurs de Turquie (Türkiye Radyo Amatörleri Cemiyeti Genel Merkezi), le gouvernement turc a révoqué 3213 licences de radios amateurs et leur a interdit toute émission vers l'étranger[réf. souhaitée]. Le , 42 journalistes sont placés sous mandat d'arrêt[159]. Parmi eux se trouvent des journalistes de premier plan comme Nazlı Ilıcak[225]. Le 27 juillet, la justice turque émet des mandats d'arrêt contre 47 anciens employés du quotidien Zaman[226]. Le même jour, les autorités turques annoncent la fermeture de 131 organes de presse[227] : 45 journaux, 29 maisons d'édition, 23 stations de radio, 16 chaînes de télévision, 15 magazines et 3 agences de presse[228]. Il s'agit majoritairement de médias d'envergure provinciale, mais la chaîne de télévision pro-kurde IMC TV, le quotidien d'opposition Taraf et l'agence de presse Cihan, proche des gülenistes sont également touchés[229]. Le 29 juillet, 17 journalistes sont placés en détention préventive pour « terrorisme »[230]. Selon le syndicat des journalistes lié à la Fédération DISK, 2 308 journalistes ont perdu leur emploi depuis la tentative de coup d'État. Ce chiffre ne prend pas en compte les stagiaires et les journalistes en free-lance[231]. Selon ce syndicat, plus de 200 journalistes ont été arrêtés depuis la tentative de coup d'état[200]. Le , le parquet d'Istanbul émet des mandats d'arrêt contre 35 personnes travaillant dans les médias[232].

L'écrivain turc et Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk critique ces arrestations (et particulièrement celles des frères Altan, journalistes turcs) et s'exprime ainsi sur la purge dans une tribune accordée au journal italien La Repubblica[233] : « En Turquie, on est en train, petit à petit, d’enfermer dans des cellules toutes les personnes qui se permettent d’exprimer les critiques même les plus minimes sur les actions du gouvernement (...), sur la base de la haine la plus féroce. Désormais, la liberté de la pensée n’existe plus. Nous sommes en train de nous éloigner à toute vitesse d’un État de droit vers un régime de terreur. » Le , l'un des frères Altan, Ahmet, a été remis en liberté[234] avant d'être remis en détention 24 heures plus tard[235]. Fin octobre, une quinzaine de média principalement pro-Kurde sont fermés[132].

Le dans le contexte de répression suivant la tentative de coup d'État, le rédacteur en chef Murat Sabuncu et son représentant à Ankara Güray Öz ainsi que 16 journalistes (dont Kadri Gürsel) et caricaturistes du journal Cumhuriyet, sont arrêtés et mis en garde à vue[236]. Survenant après la fermeture de quinze quotidiens, magazines et agences de presse, basés pour la plupart dans le Sud-Est à majorité kurde, ces arrestations sont interprétées comme une volonté du pouvoir turc de faire taire le « dernier grand quotidien d'opposition du pays »[237].

Le , neuf médias supplémentaires sont dissous[181].

Selon l’Association des journalistes de Turquie (TGC), entre le et le , 170 organes de presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777 cartes de presse annulées. De plus la Turquie est classée 151e au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2016[238].

Police

Au , environ 9 000 employés du ministère de l'Intérieur, dont 7 899 policiers[239], 614 gendarmes, 18 garde-côtes et 246 fonctionnaires des autorités locales sont limogés[240],[153]. Enfin, 100 policiers sont arrêtés[213]. Au , 2,7 % de policiers sont limogés[154]. Le 23 juillet, le gouvernement déclare que 1 329 policiers sont placés en garde à vue[144]. Sept généraux de la gendarmerie sont limogés, sur un total de 32 généraux, ainsi que le commandant des garde-côtes[165]. Le , le gouvernement publie un décret révoquant 2 360[169] policiers[173]. Le , le gouvernement publie un décret dans lequel il relève de leurs fonctions 7 669 policiers et 323 gendarmes, chargés de la sécurité intérieure[176]. Le , 12 801 policiers sont mis à pied dont 2 523 gradés[241]. Le , au moins 1 082 policiers, y compris des policiers retraités et licenciés ont été dépouillés de leurs rangs par décret en raison de liens supposés avec Gülen. En conséquence, leurs permis d'armes à feu, leurs cartes d'identité d'anciens policiers, leurs permis de pilote et de navigation ainsi que leurs passeports sont annulés. Ils ne peuvent plus appartenir à la fonction publique et perdent leurs droits accordés en fonction de leurs rangs. Ils ne peuvent plus travailler dans une entreprise de sécurité privée[179]. Le , les autorités turques suspendent 1 218 membres de la gendarmerie[242]. Le , 2 700 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur sont limogés, et 20 employés de la prison de Silivri dont le directeur sont placés en garde à vue car ils étaient soupçonnés d'utiliser une application de messagerie sécurisée également utilisée par les gulénistes[181].

L'armement de la police est aussi renforcé[145].

Autres fonctionnaires

Le gouvernement turc suspend les congés de ses fonctionnaires et leur interdit de quitter le territoire[243]. Ce décret concerne environ 3 millions de personnes[244]. Dans les jours qui suivent la tentative de putsch, 257 employés de la présidence du gouvernement, 3 672[245] de la direction des Affaires religieuses et 5581 travailleurs du ministère de la Santé dont 115 cadres et 504 médecins[246] sont démis de leurs fonctions[187]. De plus, le , un décret renvoie plus de 520 personnes supplémentaires de la direction des Affaires religieuses[247]. Quelques jours après la tentative de coup d'État, un gouverneur de province et 29 gouverneurs de municipalité sont limogés[248]. Les autorités suspendent aussi 300 fonctionnaires au ministère de l'Énergie[155], 1 180 fonctionnaires du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, 110 du ministère de la Culture et du Tourisme ainsi que 221 du ministère des Eaux et Forêts et 673 du ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de l'élevage[249]. Elles limogent 167[196] employés du ministère de l’Environnement et de l’Urbanisme[250], 1 500 fonctionnaires du ministère des Finances, 599[196] fonctionnaires du ministère de la Politique sociale[251], 265[252] employés du ministère de la Jeunesse et des Sports, 30 fonctionnaires supérieurs du Parlement turc[253] et plus de 200 employés de l'autorité nationale des technologies de l'information et de la communication (BTK)[169]. Le gouvernement suspend 184 fonctionnaires du ministère des Douanes et du Commerce, 86 de l'Agence de Réglementation Bancaire et de Surveillance (BDDK), 25 de l'Autorité de Régulation du Marché de l'Énergie (EPDK), 51 de la Bourse d'Istanbul (BIST), 36 du Conseil des Marchés des Capitaux de la Turquie (SPK), 22 de l'Administration du développement du logement en Turquie (TOKI) ainsi que 529 personnes liées à des organismes du Ministère des Transports, des Affaires maritimes et de la Communication et 62 fonctionnaires du Trésor turc y compris deux directeurs généraux, un directeur général adjoint et cinq chefs de service[246]. Les autorités mettent à pieds 82 membres du ministère du Développement, 560 de Ministère de la Science, de l'Industrie et de la Technologie, 15 du ministère de l'Économie, 21 de l'Institut turc de statistique et 108 de la Cour des comptes[246]. La Direction des télécommunications (TIB) est dissoute[202]. L'ensemble des fonctionnaires de la Direction des télécommunications (TIB) sont révoqués[173]. Le , les autorités turques arrêtent 29 inspecteurs de l'agence de régulation du secteur bancaire (BDDK)[254].

Le , le ministre des Affaires étrangères, annonce le limogeage prochain d'ambassadeurs liés à la tentative de putsch[255]. Le lendemain, le ministre des Affaires étrangères renvoie deux ambassadeurs dont Gürcan Balık, ancien conseiller de l'ancien président Abdullah Gül et de l'ancien Premier ministre Ahmet Davutoğlu[256] et qui sera par la suite placé en détention[257], ainsi qu'une douzaine de diplomates de niveau inférieur. Il y aurait près de 300 diplomates gülenistes[258]. Au , outre les deux ambassadeurs, 88 autres employés du ministère des Affaires étrangères ont été démis de leurs fonctions[196]. Enfin, 32 des 208 diplomates de carrière rappelés en Turquie après la tentative de coup d’État refusent de retourner en Turquie et d'autres demandent l'asile politique[259]. Deux anciens ambassadeurs, Tuncay Babali et Ali Findik sont placés en garde à vue pour leurs liens supposés avec la tentative de coup d'État[260].

Quatre maires supposés gülenistes ainsi que vingt-quatre autres du parti de gauche kurde HDP sont suspendus le . Leurs mairies sont placées sous tutelle de l’État turc. Ces suspensions sont saluées le lendemain par le président Erdoğan[261].

Le , le gouvernement publie un décret dans lequel il licencie 10 131 fonctionnaires supplémentaires, dont 32 fonctionnaires du Parlement, 249 de la direction turque des Affaires religieuses, 102 du ministère des Affaires étrangères et 2 774 du ministère de la Santé[179]. Le , le gouvernement turc annonce une dernière vague de purges concernant 4000 fonctionnaires, dont plus d'un millier d'employés du ministère de la Justice et un millier d'autres dépendant de l'armée. Les noms des fonctionnaires révoqués sont publiés[262].

Associations et fondations

Le gouvernement ordonne la fermeture de 1 229 organisations et fondations caritatives, 19 syndicats et 35 établissements de santé[190],[191]. Le , 550 associations supplémentaires sont fermées[181]. Le responsable en Turquie d'Amnesty International, accusé par les autorités de sympathies gulenistes, figure parmi les personnes arrêtées[263].

Entreprises et finances

La compagnie nationale turque, Turkish Airlines, licencie 211 employés en raison de leurs liens allégués avec le prédicateur Fethullah Gülen[264]. L'autorité turque de régulation financière annule la licence de Mert Ulker, directeur de recherches d'Ak Investment, l'une des principales sociétés de courtage du pays pour avoir publié une étude le considérée comme critiquant le gouvernement[265]. La société Türksat, l'opérateur de communications par satellite du pays, licencie 29 de ses employés[246]. Le 29 juillet, trois dirigeants de Boydek sont placés en garde à vue. Trois autres sont recherchés par la police turque[266],[267]. Le 16 août, une vaste opération de la police financière turque vise les entreprises soupçonnées de liens avec Gülen. 187 mandats d'arrêts sont lancés contre des hommes d'affaires, 60 sont détenus et 44 sièges d'entreprises sont perquisitionnés[268],[269].

Le , la société Boydak passe sous le contrôle de l'État. Le , seize hommes d'affaires sont inculpés dont Faruk Güllü, l'un des principaux fournisseurs de baklava en Turquie. Le PDG d'Aydınlı et gendre du maire d'Istanbul Kadir Topbaş, Ömer Faruk Kavurmacı, a été arrêté. Le , dix-huit sociétés du Koza İpek Holding passent aussi sous le contrôle de l'État turc. Tous sont accusés d'être liés au mouvement güleniste[270]. Le gouvernement turc confisque les biens de plus de 500 entreprises en raison de leurs liens supposés avec Gülen[271].

A la date du , 1 700 personnes travaillant dans le monde de la finance ont été touchées par les purges[184]. Le directeur, les cadres supérieurs et une partie des effectifs de Oyak Securities — une filiale du fonds de pension de l'Armée turque — ont été obligés de démissionner[184]. Les économistes turcs sont forcés à s'autocensurer et les analystes ne peuvent plus émettre d'avis de vente de titres turcs — voire parfois ne peuvent plus avoir une position neutre vis-à-vis de ces titres[184]. Des anciens traders turcs ont préféré s'exiler à Londres[184].

Sport

Le 2 août, la Fédération de Turquie de football licencie 94 personnes, dont des arbitres[272],[273]. Plusieurs sportifs connus pour être gülenistes subissent des pressions et se voient menacés de mort notamment Enes Kanter et Hakan Şükür, exilé aux États-Unis[274]. Şükür, exilé en Californie, fait l'objet d'un mandat d'arrêt[275]. İsmail Demiriz, un ancien joueur de Galatasaray, a été arrêté le [276].

Civils

Au 25 juillet, 689 civils sont placés en garde à vue à la suite de la tentative de coup d'État[277]. De plus, un imam turco-canadien est détenu en Turquie, accusé d'avoir participé à la tentative de coup d'État et d'être güleniste[278].

AKP

Le , la purge est étendue aux membres du Parti de la justice et du développement[279]. L'un des principaux conseillers du premier ministre Binali Yıldırım est notamment arrêté[280].

HDP

Une quinzaine de dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP) ont été arrêtés dans la nuit du 3 au . Deux autres députées dont la présidente du groupe parlementaire HDP sont arrêtées le (Lire la sous-section Élus ci-dessous).

À la suite de l'attentat d'Istanbul du 10 décembre 2016, commis par les Faucons de la liberté du Kurdistan, 235 personnes[281], dont 198[282] membres du parti d'opposition pro-kurdes et pro-minorités, le HDP, sont arrêtées le . Selon le ministère de l'Intérieur turc, ils sont accusés de diffuser « la propagande d'un groupe terroriste » et de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan[282] — systématiquement reliés par le gouvernement turc aux Faucons de la Liberté du Kurdistan.

Élus

Le , 28 maires sont démis de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs proches du pouvoir, dont ceux de Sur, Silvan et Nusaybin. 24 d'entre eux sont soupçonnés d'être liés au PKK et 4 au Mouvement Gülen. Le ministre de l'Intérieur turc annonce que 12 d'entre eux ont été arrêtés[283],[284].

Dans la nuit du 3 au , une dizaine de chefs politiques et de députés du parti HDP sont arrêtés[285],[97],[286]. Le HDP est un parti pro-kurde, le deuxième parti d'opposition du pays, et son dirigeant Selahattin Demirtaş — parmi la dizaine d'interpellés[97] — est parfois considéré comme le chef de l'opposition en Turquie[97]. En réaction, plusieurs émeutes éclatent dans de grandes villes[97]. Figen Yüksekdağ, la co-présidente du HDP et présidente du Parti socialiste des opprimés est elle aussi arrêtée[287]. Il est également possible que l'Attentat du 4 novembre 2016 à Diyarbakır — revendiqués à la fois par l’État islamique et les Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK) — ait été perpétré en représailles à l'arrestation des chefs du HDP, si le TAK est bien responsable de l'attaque[100].

Lors de la vague d'arrestations de 198 membres du HDP le , les chefs de section du HDP à Istanbul, Aysel Guzel, et à Ankara, Ibrahim Binic, sont arrêtés[281]. Le lendemain, deux députées HDP, Caglar Demirel et Besime Konca sont arrêtées ; Caglar Demirel étant la présidente du groupe parlementaire HDP[288].

Religion

Le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, l'une des plus importantes figures du christianisme résiduel en Turquie, est accusé par le journal pro-gouvernemental Akşam d'être lié à la tentative de coup d'État, faisant craindre des pressions sur la communauté chrétienne du pays. Cette accusation se base sur un faux article attribué à un ancien ambassadeur américain au Yémen, Arthur Hughes, et une photographie qui montre le patriarche avec le prédicateur Gülen[289].

Services de santé

Le , 19 structures médicales privées sont fermées[181].

Réactions

Manifestation anti-coup d'État, le 16 juillet 2016.

Nationales

En réaction à l'appel d'Erdoğan, ses partisans organisent une manifestation, malgré le couvre-feu décrété par les putschistes[27]. Cet appel a également été relayé dans les mosquées[27]. Même après l'échec du putsch, les manifestations ont continué à se tenir[290].

Pour leur part, les principaux partis d'opposition, le CHP, le HDP et le MHP, condamnent le coup de force[27]. Le Mouvement Gülen, accusé par les autorités d'avoir organisé la tentative, la condamne à son tour[27]. Fethullah Gülen, réfugié aux États-Unis depuis 1999, déclare à ce sujet, quelques heures après la tentative de coup d'État, pour se disculper, « J'ai souffert de plusieurs coups d'État militaires au cours des cinquante dernières années et trouve donc particulièrement insultant d'être accusé d’avoir un quelconque lien avec cette tentative. Je réfute catégoriquement ces accusations[291] ». Dans un entretien au New York Times, il ajoute qu'il est « possible » que le pouvoir turc ait organisé un faux putsch dans le but de justifier une purge contre son mouvement[83]. Cependant, Erdoğan demande aux États-Unis de l'extrader, mais ceux-ci demandent les preuves de son implication[292]. Le gouvernement turc affirme avoir transmis les preuves au gouvernement américain[293],[294]. Le , la sécurité sociale turque cesse de lui verser sa pension de retraite[295]. Le maire d'Ankara, Melih Gökçek, membre de l'AKP affirme que Gülen a utilisé des djinns (génies) pour s'assurer de la fidélité de ses partisans[296]. D'autres théories fantaisistes sont apparues dans la presse pro-gouvernementale (notamment sur l'utilisation d'amulettes magiques par Gülen)[297]. Le , le gouvernement turc demande formellement aux États-Unis d'arrêter Gülen[298].

Par ailleurs, le président turc estime que le Parlement devrait ouvrir un débat national sur le rétablissement de la peine de mort[299]. Pour sa part, l'Union européenne déclare par la voix d'Angela Merkel qu'une telle décision remettrait en cause les négociations d'adhésion[300]. Les États-Unis et l'OTAN critiquent également la proposition[301]. Cependant, dans un entretien à CNN, Erdoğan déclare qu'une telle proposition est toujours d'actualité[302]. Le parti nationaliste MHP soutient une telle proposition[303].

Le , une manifestation hétéroclite est organisée à Istanbul contre la tentative de putsch mais également dans certains cas en opposition aux mesures prises par le gouvernement face à la tentative de coup d'État, notamment l'état d'urgence[304]. Le jour-même, en hommage aux victimes de la tentative de putsch, le pont du Bosphore est rebaptisé pont des Martyrs du 15-Juillet[305].

Dans un discours à Ankara en réponse aux critiques occidentales relatives à la vague de purges, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a déclaré le « Ceux que nous imaginions être nos amis prennent le parti des putschistes et des terroristes ». Il a affirmé que le « scénario du putsch avait été écrit depuis l'étranger »[306].

Le , un mandat d'arrêt est délivré à l'encontre de Fethullah Gülen[307]. Celui-ci pointe du doigt la partialité de la justice turque[308].

Le 7 août, une manifestation rassemblant l'AKP, le MHP et le CHP, ainsi qu'Erdogan, mobilise entre des centaines de milliers et 3 millions de personnes[309]. Ceux-ci défendirent la version officielle au sujet des auteurs de la tentative de putsch[309].

Internationales

Barack Obama dans le bureau ovale au téléphone avec John Kerry prenant connaissance de la situation en Turquie le 15 juillet 2016.
Barack Obama au téléphone avec John Kerry prenant connaissance de la situation en Turquie le .

En réaction à la tentative de coup d'État, l'Iran déclare avoir fermé sa frontière avec la Turquie[310]. Barack Obama et John Kerry demandent aux Turcs « de soutenir le gouvernement démocratiquement élu »[311],[312]. Le vice-président américain Joe Biden, en visite en Turquie le , témoigne physiquement de ce soutien et s'excuse de ne pas être venu plus tôt[313]. Le , lors d'une rencontre avec le président Erdoğan en marge du sommet du G20 en Chine, le président Obama assure à son homologue turc que les États-Unis feront tout le nécessaire pour traduire en justice les responsables de la tentative de coup d'État[314]. Les Etats-Unis refusèrent toutefois à plusieurs reprises d'extrader Fethullah Gülen.

De son côté, l'OTAN appelle « au calme » ainsi qu'au « respect total des institutions démocratiques »[32]. Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, se déplace en Turquie les 8 et afin de dénoncer la tentative de coup d'État et afficher son soutien au pouvoir en place[315]. En Allemagne, la chancelière fédérale Angela Merkel condamne « de la façon la plus forte » cette tentative de putsch et appelle le président turc à traiter les putschistes en respectant « les règles de l’État de droit »[316].

Au Conseil de sécurité des Nations unies, l'Égypte a rejeté une déclaration rédigée par les États-Unis et apportant son soutien au gouvernement turc[317]. Pendant le déroulement des événements, en réaction au soutien turc au président déchu Mohamed Morsi trois ans plus tôt, les médias égyptiens se réjouissaient du putsch, qu'ils présentaient comme réussi[318].

L'Azerbaïdjan, pays allié à la Turquie, bloque la transmission de la chaîne ANS, qui allait diffuser une interview de Gülen[319].

Le 19 juillet, en réaction aux purges menées par l'État turc, le site WikiLeaks décide de publier plus tôt que prévu des milliers d'emails de responsables du parti au pouvoir, l'AKP[320]. Le lendemain, le site est bloqué en Turquie[321]. Par ailleurs, des attaques informatiques sont menées contre le site[322]. Mais ces documents ne contiennent finalement aucune révélation importante[323].

Le 21 juillet, l'Autriche convoque l'ambassadeur de Turquie pour protester contre les mesures prises par le gouvernement turc et contre les troubles liés à des manifestations pro-Erdoğan en Autriche[324].

Le jour-même, Chypre du Nord place le Mouvement Gülen sur sa liste antiterroriste[325].

L'organisation non gouvernementale Amnesty International affirme être en possession de preuves d'actes de torture dans les prisons turques à la suite de la tentative de coup d'État[326].

Dans plusieurs pays d'Europe où il existe une diaspora turque, on assiste à des attaques de partisans de l'AKP contre des gülenistes, réels ou supposés. En Belgique, Fedactio, l'organisation coupole d'une septantaine d'associations belgo-turques actives en Belgique, porte plainte contre X à Gand après des menaces de mort et des destructions de biens[327]. Par ailleurs, des manifestants d'origine turque attaquent le centre Vuslat, géré par une association proche du prédicateur Fethullah Gülen[328]. Aux Pays-Bas et en Allemagne, on assiste à des actes de vandalisme, des attaques personnelles, des menaces de mort et des incendies volontaires contre les gülenistes[329]. En Europe, de nombreux gülenistes disent vivre dans la peur[330],[331]. Erdoğan appelle la diaspora turque vivant en Europe à dénoncer les gülenistes[332].

Le 31 juillet, une manifestation pro-Erdoğan et nationaliste organisée par l'association pro-AKP Union des démocrates européens turcs, mobilise 30 000 manifestants à Cologne, tandis que les autorités allemandes ont interdit au ministre turc des Affaires étrangères de venir faire une allocution, et aux organisateurs de diffuser un discours du président turc, ce qui provoque une protestation du gouvernement turc[333]. Le gouvernement turc demande aussi au gouvernement allemand d'extrader des gülenistes[334].

Le , dans un discours adressé à l'Assemblée générale des Nations unies, Erdoğan demande à la communauté internationale de combattre le mouvement de Gülen au motif qu'il représenterait une menace pour la Turquie mais aussi pour la sécurité internationale[335].

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Le nom est issu de la citation de Mustafa Kemal Atatürk : « Paix dans le pays, paix dans le monde »[23].

Références

  1. « Turquie: 7543 arrestations après le putsch raté », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  2. « LOCAL - Two helicopters, 25 special forces personnel missing after Turkey’s failed coup attempt » (consulté le ).
  3. « Exclusif : Gülen a rencontré un homme lié au coup d’État, mais rejette les accusations d'Erdogan », sur France 24, (consulté le ).
  4. « La Turquie dérogera à la Convention européenne des droits de l’homme », Le Monde, (consulté le ).
  5. « Tentative de putsch en Turquie: «Les coups d'Etat militaires, un sport national» », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  6. « Turquie: un pays accoutumé aux coups d’Etat - Europe - RFI », sur RFI (consulté le ).
  7. « Turquie, un putsch qui en cachait un autre », sur Libération.fr (consulté le ).
  8. « Turquie : les leçons d’un putsch manqué », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. « Pinar Selek : « Un jour, la Turquie sortira de ce système autoritaire » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  10. François Mathieu, « Tentative de coup d’Etat en Turquie: la lente dérive autoritariste d’Erdogan » Accès payant, Le Soir, (consulté le )
  11. Olivier Pascal-Moussellard, « Istanbul : et si tout basculait ? », Télérama,‎ (lire en ligne).
  12. « Éditorial. La Turquie en route vers l’autocratie », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  13. « Turquie: la tentative de putsch «a échoué» selon le chef de l'armée par interim »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Libération (consulté le ).
  14. a b c d et e Tancrède Josseran, « Turquie : Mars contre Allah », Conflits : histoire, géopolitique, relations internationales, no 11, oct.-déc. 2016, p. 9
  15. Propos recueillis par Hélène Bekmezian, « Le procès Ergenekon ébranle la Turquie », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  16. Guillaume Perrier (Istanbul correspondance), « En Turquie, vague d'arrestations contre « l'Etat parallèle » de la confrérie Gülen », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  17. BFMTV, « Fethullah Gülen, l'ennemi juré d'Erdogan accusé de la tentative de putsch » (consulté le ).
  18. « Turquie : Fethullah Gülen, ennemi juré d'Erdogan, condamne fermement la tentative de coup d'Etat », (consulté le ).
  19. « Tentative de coup d’État en Turquie: le Premier ministre parle d’un «retour à la normale» », sur lesoir.be, (consulté le ).
  20. « Plus de 50 attentats en Turquie en un an et demi », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  21. a b et c « L'armée prend le pouvoir en Turquie, Erdogan aurait quitté le pays », sur LeDauphiné.com (consulté le ).
  22. « Turquie, la crise permanente comme outil de domination », sur Libération.fr (consulté le ).
  23. (en) « Turkey coup: Who was behind Turkey coup attempt? », sur BBC News, .
  24. « Turquie : la tentative de coup d'Etat est "largement sous contrôle", selon le Premier ministre turc », sur France TV info, .
  25. « DIRECT. Turquie : la chaîne publique turque annonce l'instauration d'un couvre-feu et de la loi martiale », (consulté le ).
  26. « L'armée annonce avoir pris le pouvoir en Turquie, menace de coup d'État », sur Mediapart (consulté le ).
  27. a b c d e f g h et i « EN DIRECT. Tentative de coup d'État en Turquie : Erdogan parle via Facetime… Grosse explosion à Ankara… », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  28. « Turquie: les putschistes avaient l'avion d'Erdogan en ligne de mire », sur LExpress.fr (consulté le ).
  29. « Agence France-Presse on Twitter » (consulté le ).
  30. a et b (en) David Cenciotti, « Exclusive: all the details about the air ops and aerial battle over Turkey during the military coup to depose Erdogan », sur theaviationist.com, (consulté le ).
  31. (en) « Turkey coup attempt: Army group says in control », sur aljazeera.com (consulté le ).
  32. a et b BFMTV, « EN DIRECT - Turquie : tentative de coup d'État, confusion et violences à Ankara et Istanbul » (consulté le ).
  33. milliyet.com.tr Türkiye'nin lider haber sitesi, « Marmaris’te Erdoğan'ın oteli vuruldu! », sur MİLLİYET HABER - TÜRKİYE'NİN HABER SİTESİ (consulté le ).
  34. a b c d e et f « Prison à vie pour les tueurs du "héros" du putsch manqué en Turquie », sur parismatch.com, (consulté le ).
  35. a b et c Pierre Godon et Catherine Fournier, « DIRECT. Tentative de putsch en Turquie : le bilan grimpe à 90 morts et 1 154 blessés, le Parlement réuni en séance extraordinaire », France TV Info,‎ (lire en ligne)
  36. a b c d e et f « Turquie: manifestations à Istanbul et Ankara après le coup d'Etat avorté », sur LExpress.fr (consulté le ).
  37. « Selon l'armée turque, 1,5% de ses effectifs étaient des putschistes », sur boursorama.com, (consulté le ).
  38. « Tentative de coup d’État mise en échec en Turquie : 90 morts, 1154 blessés, 1563 militaires arrêtés », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  39. « EN DIRECT. Tentative de putsch en Turquie: «La tentative de putsch a été mise en échec», annonce le chef de l'armée par intérim... 104 putschistes abattus... », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  40. « Coup d’état: la nuit qui a failli faire basculer la Turquie », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
  41. « Ce que l'on sait de la tentative de coup d’État en Turquie> », sur lemonde.fr, .
  42. Le Figaro.fr avec Reuters, « Turquie: le bilan s'alourdit à 290 morts », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  43. RTL Newmedia, « Erdogan craque après la tentative de coup d'État en Turquie: il apparaît en larmes aux obsèques d'une victime (photos) », sur RTL Info (consulté le ).
  44. « En direct : l'armée turque annonce que le putsch a échoué, plus de 2 800 militaires arrêtés - France 24 », sur France 24 (consulté le ).
  45. « Des soldats tirent sur la foule à Istanbul, un hélicoptère putschiste abattu », sur nouvelobs.com, .
  46. « Vidéo : en Turquie, un cimetière spécial pour les "traîtres" putschistes - France 24 », sur France 24 (consulté le ).
  47. « Scènes de lynchage de soldats putschistes dans les rues », sur Le Huffington Post, .
  48. Pauline Chateau - Jean Marcou, « Turquie: "Un putsch inattendu, qui va servir de prétexte à Erdogan" », sur LExpress.fr, .
  49. « Turquie: des vidéos montrent le lynchage de putschistes », sur RTBF Info, .
  50. « Recep Erdogan affirme avoir maté les putschistes », sur courrierinternational.com, .
  51. « Turquie : « Ce qui frappe, c’est l’improvisation des putschistes » », sur lemonde.fr, .
  52. « Tentative de coup d'état en Turquie », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  53. (en) « All flights from Istanbul’s Ataturk airport cancelled », sur indianexpress.com, .
  54. ome, « Turquie : retour à la normale pour les compagnies aériennes », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  55. « Washington lève ses restrictions de vols », sur 24heures.ch/ (consulté le ).
  56. « Turquie : Lufthansa annule encore plusieurs de ses vols », sur Europe 1 (consulté le ).
  57. ome, « Moscou autorise les Russes à se rendre par avion en Turquie », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  58. « SYNTHESE-Poursuite de la reprise en main en Turquie, réouverture d'Incirlik », sur boursorama.com (consulté le ).
  59. « Patrimoine mondial de l'Unesco : la session d'Istanbul suspendue », sur culturebox.francetvinfo.fr, .
  60. « Turquie: la session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco suspendue », sur Le Parisien, .
  61. « Le Corbusier classé à l'Unesco : ses œuvres majeures en France », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  62. « Turquie : Erdogan instaure 3 mois d'état d'urgence », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  63. « La Turquie dérogera à la Convention européenne des droits de l’homme pendant l’état d’urgence », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  64. « Putsch raté en Turquie: la presse turque divisée sur l'état d'urgence », sur RFI (consulté le ).
  65. « Kurtulmus: "L’état d’urgence n’est pas contraire à la Convention européenne des droits de l'homme" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  66. « Turquie: la garde à vue des putschistes présumés pourra durer 30 jours », sur LExpress.fr (consulté le ).
  67. « Turquie: un neveu de Gülen en garde à vue », sur Le Figaro (consulté le ).
  68. « Tentative de coup d’État en Turquie : le frère de Fethullah Gülen arrêté - France 24 », sur France 24 (consulté le ).
  69. « Turquie : l’UE observe l’état d’urgence « avec inquiétude » », sur Le Monde, (consulté le ).
  70. « Turquie: l’état d'urgence prolongé de trois mois - Europe », sur RFI (consulté le ).
  71. La-Croix.com, « Deux églises attaquées dans les manifestations pro-Erdogan » (consulté le ).
  72. « Les minorités religieuses turques sont inquiètes », sur rts.ch (consulté le ).
  73. « AKP'liler Malatya Paşaköşkü Mahallesi'ne silahlar ve bıçaklarla saldırdı », (consulté le ).
  74. « Ajansa Nûçeyan a Firatê », sur anfenglish.com (consulté le ).
  75. (en) « Turkish deputy mayor reportedly killed after gunman storms into office and shoots him in head », (consulté le ).
  76. « Fransalı Turisti Bayrağı Tutmadı Diye Dövdüler », sur bianet.org (consulté le ).
  77. (en) « LOCAL - Pregnant woman attacked for ‘wearing revealing clothes, supporting coup’ in Istanbul », sur hurriyetdailynews.com (consulté le ).
  78. « Prisons saturées en Turquie : 38.000 prisonniers de droit commun libérés », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  79. Amaury Peyrach', « La Turquie va libérer 38.000 prisonniers », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  80. « Turquie: quand les purges d’Erdogan poussent le système carcéral à bout », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le )
  81. « Ahmet Insel : "Nous avons connu dix heures de guerre civile" », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  82. Djordje Kuzmanovic, « Le coup d’État en Turquie a bien réussi », sur Mediapart, .
  83. a et b « Gülen nie et soupçonne Erdogan », sur 7s7 (consulté le ).
  84. a et b Marc Semo et Ahmet Insel, « Turquie : Ce qui frappe, c’est l’improvisation des putschistes », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  85. « Ahmet Insel : « Erdogan a devant lui un boulevard pour l'instauration d'un régime présidentiel. » », sur lesechos.fr (consulté le ).
  86. a b et c Clément Boutin, « Les Inrocks - Purges en Turquie : jusqu'où ira Recep Tayyip Erdogan ? », sur Les Inrocks (consulté le ).
  87. a et b « Tentative de coup d'Etat en Turquie: «Le principe de laïcité n’existe pas et n’a jamais existé» », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  88. « SP abaisse la note de la Turquie à BB après la tentative de coup d'Etat », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
  89. « Turquie: Colère du milieu économique contre les agences de notation internationales », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  90. « Ciel gris mais pas de tempête sur l'économie turque », sur fr.euronews.com, .
  91. ome, « La Turquie promet plus de démocratie », sur Le Figaro (consulté le ).
  92. « La Turquie fonce tout droit vers la crise économique », sur Libération.fr (consulté le ).
  93. « Après le putsch raté, la Banque centrale turque abaisse un de ses taux directeurs », (consulté le ).
  94. « Le putsch manqué a coûté près de 90 milliards d'euros » (consulté le ).
  95. « La situation en Turquie inquiète Fitch », BFM BUSINESS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  96. a et b « Turquie: un homme ayant tiré sur la police tué devant le tribunal d'Ankara », sur BFMTV (consulté le ).
  97. a b c d et e « Turquie : jusqu'où ira Erdogan ? », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  98. « Turquie : au moins 8 morts et plus de 100 blessés après une puissante explosion dans une ville à majorité kurde », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  99. « Turquie : Daech revendique l'attaque de Diyarbakir, au moins 9 morts », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  100. a et b AFP, « Turquie: un groupe radical kurde revendique l'attentat de Diyarbakir », sur lorientlejour.com, (consulté le ).
  101. BFMTV, « Purges en Turquie: Erdogan dit à Ayrault de « se mêler de ses affaires » », sur BFMTV, (consulté le ).
  102. rtltvi.be, « Angela Merkel sur la purge menée en Turquie: Le principe de proportionnalité doit être assuré »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur RTL Info (consulté le ).
  103. « Manifestation en Allemagne : Erdogan privé de discours, la tension monte entre Ankara et Berlin - France 24 », sur France 24, (consulté le ).
  104. AFP, « Turquie: le pacte migratoire avec l'UE, victime collatérale du putsch raté? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur fr.news.yahoo.com (consulté le ).
  105. Karim El-Bar, « Détérioration des relations entre Washington et Ankara à la suite du coup d’État manqué en Turquie », Middle East Eye,‎ (lire en ligne, consulté le )
  106. Turquie : les clés pour comprendre le putsch avorté, lefigaro.fr, 18 juillet 2016
  107. « Espagne /Turquie : Libération du journaliste Hamza Yalçin »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectifvan.org, (consulté le ).
  108. « Droits Homme: l'Allemagne "réoriente" toute sa politique à l'égard de la Turquie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur francesoir.fr, (consulté le ).
  109. a b et c « Turquie : procès des policiers mis en cause dans le coup d’Etat contre Erdogan », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  110. a b et c « Ouverture du premier procès de militaires présumés putschistes en Turquie », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  111. « Ouverture du mégaprocès de 500 putschistes présumés en Turquie », sur Le Devoir (consulté le ).
  112. a et b « Putsch manqué en Turquie : 337 personnes condamnées à la prison à vie », sur france24.com, (consulté le ).
  113. « Turquie: un t-shirt "héros" peut conduire en prison », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  114. « Turquie : plus de 2 700 fonctionnaires limogés », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  115. a et b « Turquie : un uniforme spécial pour les journalistes emprisonnés », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  116. « Turquie/putsch: prison à vie pour 34 personnes », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  117. « Turquie : perpétuité pour le commando qui a tenté d’assassiner Erdogan la nuit du putsch », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  118. « Reprise du procès des instigateurs présumés du putsch raté en Turquie », sur RTL.fr (consulté le ).
  119. La Rédaction, « Putsch de 2016 en Turquie : 28 militaires condamné à la prison à vie », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  120. Le Figaro.fr avec AFP, « Turquie: prison à vie pour 15 personnes liées au putsch », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  121. a b c d e et f « Turquie: plus de 2.000 personnes condamnées en lien avec le putsch manqué », sur fr.euronews.com, (consulté le ).
  122. « Turquie : 151 personnes impliquées dans le coup d’Etat manqué condamnées à la prison à vie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  123. a et b « Pluie de condamnations au procès des meneurs du putsch mangé en Turquie », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  124. « Turquie : pluie de condamnations au procès des meneurs du putsch manqué », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  125. « Turquie : Près de 26 000 personnes en garde à vue après la tentative de coup-d’Etat avorté (min. de l'Intérieur) », sur aa.com.tr.
  126. a et b « Turquie : mandats d’arrêt contre 146 universitaires », sur Le Monde, (consulté le ).
  127. « He’s 77, frail and lives in Pennsylvania. Turkey says he’s a coup mastermind. », sur Washington Post (consulté le ).
  128. (en-US) Matt Vasilogambros, « Turkish Coup Attempt: The Charges Against Fethullah Gulen » (consulté le ).
  129. « Turkey's president ramps up censorship amid post-coup purge », (consulté le ).
  130. « Turquie : nouvelles opérations de police contre les hommes d'affaires », sur zamanfrance.fr (consulté le ).
  131. Allan Kaval (Istanbul correspondance), « Comment Erdogan met ses ennemis au ban de la Turquie », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  132. a b et c Purges en Turquie : plus de 10 000 fonctionnaires supplémentaires limogés, Le Monde, 30 octobre 2016
  133. Erdogan n’en finit pas d’éloigner la Turquie de l’Europe, Le Monde, Éditorial, 31 octobre 2016
  134. La purge se poursuit au sein de la fonction publique, La Tribune de Genève, 22 novembre 2016
  135. a et b « La Turquie sombre dans la dictature, des officiers turcs de l'Otan demandent l'asile », Echo.be,‎ (lire en ligne, consulté le )
  136. « Turquie: après le putsch raté, le début d’une purge à grande échelle », sur rfi.fr, (consulté le ).
  137. « Turquie : la purge continue, Erdogan maintient la possibilité d’un retour à la peine de mort », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  138. « Turquie: purge générale après la tentative ratée de coup d'Etat », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  139. « AA/ Ankara : "Arrestation de 20 individus suspectés d’appartenir à l’entité parallèle" », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  140. « AA/ Ankara : "Le ministre de l’Intérieur limoge le commandant des garde-côtes" », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  141. a et b « Turquie: les médias et l'armée en première ligne des purges », sur lalibre.be (consulté le ).
  142. a et b « Tentative de coup d'Etat en Turquie: 6000 arrestations, Erdogan va "éliminer" le virus », sur RTBF Info (consulté le ).
  143. « Turquie: coups de filet dans l'armée, 6038 soldats dont 103 généraux et amiraux aux arrêts », sur RTBF Info (consulté le ).
  144. a b c et d lefigaro.fr, « La garde présidentielle turque va être dissoute » (consulté le ).
  145. a b c d et e « Turquie : Erdogan veut encore renforcer son pouvoir », sur Le Point (consulté le ).
  146. ome, « L'attaché militaire turc au Koweït arrêté », sur Le Figaro (consulté le ).
  147. « AA/ Ankara : "La Turquie demande à la Grèce l’extradition de huit militaires putschistes" », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  148. « Coup d'Etat en Turquie : 8 militaires arrivent en hélicoptère en Grèce et demandent l'asile », sur tf1.fr, .
  149. ome, « Grèce: les militaires turcs demandant l'asile poursuivis », sur Le Figaro (consulté le ).
  150. Intérim (Athènes, correspondance), « Putsch raté en Turquie : le dilemme d’Athènes sur le sort des militaires turcs », sur Le Monde, (consulté le ).
  151. « La Turquie déclare l'état d'urgence après le putsch avorté »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  152. « Turquie: Plus de 250 juges et procureurs militaires suspendus de leurs fonctions », sur Agence Anadolu (consulté le ).
  153. a b et c (ru) « Over 66,000 state workers dismissed amid coup probe », (consulté le ).
  154. a b c d et e Pierre Breteau, « Purges en Turquie : qui sont les dizaines de milliers de personnes visées ? », sur Le Monde, (consulté le ).
  155. a et b « SYNTHESE-La Turquie prépare des mesures d'urgence après le coup d'Etat raté » (consulté le ).
  156. « La purge se durcit en Turquie, mandats d’arrêt contre 300 membres de la garde présidentielle », sur Le Monde, (consulté le ).
  157. « Turquie : le gouvernement veut une nouvelle Constitution », sur L'Obs (consulté le ).
  158. « Turquie : 10.000 passeports annulés et 300 membres de la garde présidentielle arrêtés - Monde - MYTF1News », sur MYTF1NEWS (consulté le ).
  159. a b et c AFP, « Turquie: mandats d'arrêt contre 42 journalistes après le putsch raté », sur lalibre.be (consulté le ).
  160. « Turquie. Trois soldats ayant attaqué l'hôtel d'Erdoğan capturés », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
  161. « Turquie: 11 putschistes accusés d'avoir attaqué l'hôtel d'Erdogan capturés - Europe - RFI », sur RFI (consulté le ).
  162. « Purge en Turquie: arrestation de deux généraux détachés à l'étranger », sur RFI (consulté le ).
  163. « Plus de 100 médias fermés et 1.600 soldats renvoyés: la purge d’Erdogan continue », sur lesoir.be (consulté le ).
  164. « Plus de 100 médias fermés et 1.600 soldats renvoyés: la purge d’Erdogan continue », sur lesoir.be (consulté le ).
  165. a et b « LOCAL - INFOGRAPHICS: Turkey’s coup attempt in numbers » (consulté le ).
  166. « Turquie: 2 importants généraux démissionnent », sur le figaro (consulté le ).
  167. « La Turquie ferme les casernes et la base aérienne des putschistes », sur France 24, (consulté le ).
  168. « Coup d'Etat turc: la purge à l'hôpital militaire d'Ankara » (consulté le ).
  169. a b et c par Daren Butler, « La Turquie va libérer 38.000 détenus pour faire de la place », sur fr.reuters.com, Reuters (consulté le ).
  170. a et b « Putsch en Turquie : deux attachés militaires en poste en Grèce en fuite (ministre) », (consulté le ).
  171. « Turquie/Putsch: plus de 200 militaires en fuite », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  172. « Tentative de coup d’État en Turquie : un amiral turc demande l’asile aux États-Unis », sur lacapitale.be (consulté le ).
  173. a b et c lefigaro.fr, « Turquie:des milliers de fonctionnaire révoqués » (consulté le ).
  174. « Plus de 100 soldats sont toujours en fuite après le coup d’État raté en Turquie », sur Le Soir, (consulté le ).
  175. « Turquie: 820 nouveaux militaires écartés de l'Armée », sur Agence Anadolu (consulté le ).
  176. a b et c « Turquie: 8000 policiers et gendarmes renvoyés », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  177. « Turquie : 87 membres des renseignements limogés après le putsch avorté », sur leparisien.fr (consulté le ).
  178. « http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/10/05/97001-20161005FILWWW00288-putschturquie-500-nouveaux-militaires-suspendus.php ».
  179. a b c d et e « More than 10,000 public officials sacked in Turkey », sur Anadolu Agency (consulté le ).
  180. « Turkey: 18 more army pilots arrested in FETO probe », sur Anadolu Agency (consulté le ).
  181. a b c d e et f « Plus de 15 000 fonctionnaires supplémentaires limogés en Turquie », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  182. a et b « La question des officiers turcs mine l’OTAN », sur bruxelles2.eu (consulté le ).
  183. « Purges en Turquie: les officiers turcs demandent l'asile à l'Otan », sur geopolis.francetvinfo.fr (consulté le ).
  184. a b c d et e « Comment la Turquie met au pas le monde de la finance », sur les echos.fr, (consulté le ).
  185. « En Turquie, l'opération de purge a emporté près de 60.000 personnes », (consulté le ).
  186. « Turquie : Erdogan annonce l'état d'urgence et intensifie la purge », sur lalibre.be (consulté le ).
  187. a et b « Turquie : la purge du président Erdogan s’étend désormais à l’enseignement », sur le Monde (consulté le ).
  188. a et b « Turquie: un climat de terreur paralyse les universités », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  189. (tr) « MEB'den 524'ü okul 626 kuruma kapatma kararı », sur haber.sol.org.tr, (consulté le ).
  190. a et b (en-US) « Widespread Cleaning, Erdogan Close 15 Schools and Universities 1043 - Cnews ID », sur Cnews ID, (consulté le ).
  191. a et b « Turquie : les purges d’Erdogan se poursuivent », (consulté le ).
  192. (en-GB) AFP, « 1,043 schools shut in Turkey; 10,410 detained » (consulté le ).
  193. « Turquie: le Parlement vote la fermeture des écoles du mouvement Gülen », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  194. « Fethullah Gülen, l'imam au cœur de la crise turque », sur boursorama.com, (consulté le ).
  195. « Turquie: la purge continue à prendre de l'ampleur et touche désormais l'enseignement et les médias », sur euronews, (consulté le ).
  196. a b c et d « News.Az - Over 66,000 state workers dismissed amid coup probe »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur news.az (consulté le ).
  197. « Turquie: 42 journalistes arrêtés, nouvelles victimes des purges », sur lalibre.be (consulté le ).
  198. « Cambodge : la Turquie veut faire fermer des écoles liées à Gülen », sur L'Orient-Le Jour (consulté le ).
  199. « Turquie: missions à l’étranger interdites aux universitaires » [archive du ], sur Libération.fr (consulté le ).
  200. a b et c « les chiffres du “grand ménage” », sur euronews.
  201. « Turkey’s post-coup purge in numbers » (consulté le ).
  202. a et b « Putsch raté : le gouvernement rappelle les pilotes exclus », sur zamanfrance.fr (consulté le ).
  203. « Turquie: 38 000 prisonniers libérés pour désengorger les prisons », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le )
  204. (en) « Turkey removes more than 10,000 security personnel, academics in purge », Reuters India,‎ (lire en ligne, consulté le )
  205. « Turquie/purge: 10.000 nouveaux licenciements », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  206. ome, « Turquie: mandats d'arrêt contre des enseignants », sur Le Figaro (consulté le ).
  207. « La Turquie suspend plus de 11.000 enseignants accusés de "liens avec les militants kurdes" », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  208. AfP, « Turquie: des enseignants kurdes arrêtés », sur Le Figaro, (consulté le ).
  209. « Turquie: arrestation de fonctionnaires de l'une des plus anciennes universités », RTBF Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  210. « Turquie: mandats d'arrêt contre 137 universitaires », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  211. « Turquie : réintégration de 6 000 enseignants suspendus à la suite du putsch manqué », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  212. (en) « Coup attempt shakes up Turkish judiciary with big shift », sur hurriyetdailynews.com, (consulté le ).
  213. a et b « Turquie : la purge continue, Erdogan maintient la possibilité d’un retour à la peine de mort », sur Le Monde, (consulté le ).
  214. « Turquie : un juge de la Cour constitutionnelle arrêté », sur Europe 1 (consulté le ).
  215. « Un "climat de terreur" pèse sur la justice en Turquie selon un expert », sur lalibre.be (consulté le ).
  216. a et b AFP, « Tentative de coup d'Etat: la police perquisitionne trois tribunaux d'Istanbul », sur lalibre.be (consulté le ).
  217. « Turquie: des entreprises dans le collimateur de la justice », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  218. « Turquie: Le Conseil Supérieur de la Magistrature exclut 543 juges et procureurs liés à FETO », sur Agence Anadolu (consulté le ).
  219. « Turquie: Plus de 2800 juges et procureurs relevés de leur fonction », sur Agence Anadolu (consulté le ).
  220. « "Les arrestations de juges et procureurs ne causera pas de faille dans l'appareil judiciaire turc" », sur Agence Anadolu (consulté le ).
  221. « La Turquie retire leur licence aux radios et télévisions proches de Gülen », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
  222. « Turquie : L'opérateur public Türksat met fin à la diffusion de 13 chaînes et radios », sur zamanfrance.fr, (consulté le ).
  223. « Turquie : mis sous tutelle, le nouveau « Zaman » affiche une ligne pro-Erdogan », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  224. « Turquie: Une trentaine d'employés du Conseil supérieur de la Radio-TV sont écartés ».
  225. « Turquie : 42 mandats d'arrêts lancés contre des journalistes » (consulté le ).
  226. « Turquie: mandats d'arrêt contre 47 ex-employés du quotidien Zaman », sur dhnet.be (consulté le ).
  227. « Turquie: l'armée va être remaniée en profondeur après de vastes purges », sur lalibre.be (consulté le ).
  228. « Le régime ordonne la fermeture de plus de 130 organes de presse », sur romandie.com (consulté le ).
  229. « Coup d'État manqué en Turquie : la grande purge d'Erdogan en chiffres - France 24 », sur France 24, (consulté le ).
  230. ome, « Turquie: 17 journalistes arrêtés », sur Le Figaro (consulté le ).
  231. « 2 308 journalistes ont perdu leur emploi depuis la tentative de putsch en Turquie », sur zamanfrance.fr (consulté le ).
  232. « Turquie: Plusieurs gardes à vue requises dans l'enquête sur la branche média du FETO », sur Agence Anadolu (consulté le ).
  233. AFP, « Orhan Pamuk dénonce les arrestations en Turquie », sur Le Monde, (consulté le ).
  234. AFP, « Putsch avorté en Turquie: un journaliste renommé relâché », sur L'Express, (consulté le ).
  235. « Un influent journaliste turc libéré puis remis en détention » (consulté le ).
  236. (tr) « Cumhuriyet'e operasyon; Genel Yayın Yönetmeni Murat Sabuncu gözaltında, 16 yazar ve yönetici için gözaltı kararı! », sur T24, (consulté le ).
  237. La justice turque s'attaque au dernier grand quotidien d'opposition du pays, lefigaro.fr, 31 octobre 2016
  238. « La Turquie, «plus grande prison du monde pour les journalistes» selon Reporters sans Frontières », 20minutes.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  239. « Attemped Turkey coup: Major purge widened » (consulté le ).
  240. ome, « Turquie: la répression des putschistes par Erdogan inquiète la communauté internationale », sur Le Figaro (consulté le ).
  241. AFP, « Mise à pied de plus de 12 000 policiers dans l'enquête sur le putsch raté en Turquie », sur lalibre.be (consulté le ).
  242. « Turquie: plus de 1200 gendarmes suspendus », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  243. « Turquie. Vacances annulées pour tous les fonctionnaires », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
  244. « Turquie: 30 gouverneurs et plus de 50 hauts fonctionnaires relevés de leurs fonctions », sur RTBF Info (consulté le ).
  245. « La Turquie limoge 2.560 membres du clergé » (consulté le ).
  246. a b c et d « Over 66,000 state workers dismissed amid coup probe », sur Anadolu Agency (consulté le ).
  247. « Le gouvernement turc renvoie 8.000 membres des forces de l'ordre », 7s7,‎ (lire en ligne, consulté le )
  248. « Après le putsch manqué, le grand ménage en Turquie », sur euronews (consulté le ).
  249. « Over 66,000 state workers dismissed amid coup probe », sur Anadolu Agency (consulté le ).
  250. « Opérations d’envergure contre FETÖ après la tentative traitresse de coup d’Etat »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur trt.net.tr (consulté le ).
  251. (en-GB) « Turkey coup attempt: Who's the target of Erdogan's purge? - BBC News » (consulté le ).
  252. « News.Az - Over 66,000 state workers dismissed amid coup probe »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur news.az (consulté le ).
  253. « Turquie : purge massive dans les organes clés de l'Etat après le putsch avorté ».
  254. lefigaro.fr, « Turquie: 29 inspecteurs bancaires arrêtés » (consulté le ).
  255. « Turquie. Des ambassadeurs vont être relevés de leurs fonctions », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
  256. « Deux ambassadeurs turcs limogés | TRT français »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur trt.net.tr (consulté le ).
  257. « LOCAL - Ex-PM Davutoğlu’s former right hand man detained in anti-Gülen probe » (consulté le ).
  258. « DIPLOMACY - Turkish Foreign Ministry dismisses two ambassadors, dozens of diplomats over Gülen links » (consulté le ).
  259. « Turquie: 32 diplomates rappelés après le putsch raté ne sont pas rentrés », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  260. « Putsch raté en Turquie : deux ambassadeurs placés en garde à vue », sur zamanfrance.fr (consulté le ).
  261. AFP, « Turquie: Erdogan salue la suspension des maires », sur Le Figaro, (consulté le ).
  262. « Nouvelle purge en Turquie : près de 4.000 fonctionnaires congédiés », AFP,‎ (lire en ligne)
  263. « Turquie: le responsable d'Amnesty arrêté dans une opération anti-Gülen », sur BFMTV.
  264. « Tentative de coup d'Etat en Turquie - Turkish Airlines licencie 211 employés », sur lalibre.be (consulté le ).
  265. « Tentative de coup d'Etat en Turquie - La licence d'un courtier en bourse annulée », sur lalibre.be (consulté le ).
  266. « Turquie/Putsch: 3 industriels en garde à vue », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  267. « Turquie: la purge touche maintenant les entreprises », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  268. lefigaro.fr, « Turquie: des entreprises dans le collimateur de la justice » (consulté le ).
  269. Le Point, magazine, « Turquie : la purge s'intensifie dans les milieux économiques », sur Le Point (consulté le ).
  270. Marie Jégo, « En Turquie, la purge s’étend au milieu des affaires », sur Le Monde, (consulté le ).
  271. « La Turquie s'enfonce dans la dictature »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur econostrum.info, .
  272. « 94 membres de la Fédération, dont des arbitres, licenciés après le putsch raté - Fil Info - Etranger - Football », (consulté le ).
  273. « Turquie : 94 membres de la fédération de foot, dont des arbitres, licenciés après le putsch raté », sur Le Monde, (consulté le ).
  274. « L'un des meilleurs basketteurs turcs renié par sa famille pour son soutien à Gülen » (consulté le ).
  275. « Turquie : l'ex-star Hakan Sukur visée par un mandat d'arrêt », sur L'Equipe.fr (consulté le ).
  276. « Ismail Demiriz (ex-Galatasaray) arrêté après la tentative de coup d'Etat en Turquie », sur L'Équipe, (consulté le ).
  277. lefigaro.fr, « La garde présidentielle turque va être dissoute » (consulté le ).
  278. « Putsch avorté en Turquie: un Canadien serait détenu et accusé », sur La Presse (consulté le ).
  279. Le Point, magazine, « Turquie : Erdogan étend la purge jusque dans ses rangs », sur Le Point (consulté le ).
  280. « Turquie: un conseiller du Premier ministre arrêté dans une opération anti-Gülen », AFP,‎ (lire en ligne)
  281. a et b « Turquie: arrestations massives au sein du parti prokurde », sur euronews.com, (consulté le ).
  282. a et b « Turquie: répression accrue contre le parti pro-kurde HDP après l’attentat d’Istanbul », sur rfi.fr, (consulté le ).
  283. « Tentative de coup d'Etat en Turquie: vingt-huit maires relevés de leurs fonctions », sur RTBF Info, (consulté le ).
  284. « La purge se poursuit : 28 maires relevés de leurs fonctions », sur L'Orient-Le Jour (consulté le ).
  285. « Elus HDP emprisonnés en Turquie: l'opposition dénonce un «coup d'Etat civil» », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le )
  286. « Coup de filet contre le parti pro-kurde en Turquie », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  287. « Turkey MPs held in probe after failing to answer summons », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  288. « Turquie: la campagne contre le principal parti prokurde se poursuit », sur lexpress, (consulté le ).
  289. Valentin Gouriou, « Turquie, le patriarche Bartholomeos mis en cause », sur La Croix, (consulté le ).
  290. Armin Arefi, « Turquie : "Nous adorons Erdogan, c'est le héros de notre pays" », sur Le Point (consulté le ).
  291. « Turquie : qui est Fethullah Gülen, accusé par le pouvoir d’avoir initié le coup d’Etat ? », Le Monde, 16 juillet 2016
  292. « Erdogan appelle les États-Unis à extrader l'opposant turc Gülen après l’échec du putsch - France 24 », sur France 24 (consulté le ).
  293. « Turquie : "absurde" d'accuser Erdogan d'avoir orchestré le putsch » (consulté le ).
  294. La-Croix.com, « Ankara a envoyé des "dossiers" à Washington sur une implication de Gülen dans le putsch », sur La Croix (consulté le ).
  295. « Turquie: Gülen, exilé aux Etats-Unis, a été privé de... sa pension de retraite », sur La Libre Belgique (consulté le ).
  296. « LOCAL - Ankara mayor suggests Gülen uses genies to ‘enslave people’ » (consulté le ).
  297. « Les théories du complot autour de Fethullah Gülen explosent après le putsch raté en Turquie », sur zamanfrance.fr (consulté le ).
  298. ome, « USA: la Turquie demande l'arrestation de Gülen », sur Le Figaro (consulté le ).
  299. « Tentative de coup d'Etat en Turquie - Erdogan veut débattre du rétablissement de la peine de mort », RTBF, (consulté le ).
  300. « Tentative de putsch en Turquie: La purge s'amplifie avec 7.500 gardés à vue », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  301. La Voix du Nord, « Peine de mort: les Européens mettent en garde la Turquie - La Voix du Nord », sur La Voix du Nord (consulté le ).
  302. « Turquie : malgré les pressions de l'UE, Erdogan envisage le retour de la peine de mort », sur leparisien.fr (consulté le ).
  303. ome, « Turquie: le MHP soutient la peine de mort », sur Le Figaro (consulté le ).
  304. Le Point, magazine, « Turquie : marée de drapeaux rouges pour la démocratie », sur Le Point (consulté le ).
  305. ome, « Turquie: le pont du Bosphore rebaptisé en hommage aux victimes du putsch raté », sur Le Figaro (consulté le ).
  306. « Erdogan hausse le ton contre l'Occident », sur Le Figaro (consulté le )
  307. « Putsch raté : la Turquie émet un mandat d’arrêt contre Fethullah Gülen », sur Le Monde, (consulté le ).
  308. « Fethullah Gülen dénonce le manque d’indépendance de la justice turque », sur Le Monde, (consulté le ).
  309. a et b « Turquie : démonstration de force d'Erdoğan, avec une manifestation géante à Istabul - France 24 », sur France 24 (consulté le ).
  310. (en) « Farnaz Fassihi on Twitter » (consulté le ).
  311. « Agence France-Presse on Twitter » (consulté le ).
  312. (en) Niraj Chokshi, « Obama and Kerry Back Turkish Government », sur The New York Times, (consulté le ).
  313. « Turquie : Biden présente ses excuses à Erdogan de ne pas être venu plus tôt après le putsch raté », sur Le Monde, (consulté le ).
  314. « Les USA aideront la Turquie à trouver les responsables du coup d'Etat manqué (Obama) », sur Le Figaro, (consulté le ).
  315. « Stoltenberg: "Le coup d'Etat du 15 juillet a visé la démocratie turque et les valeurs de l'OTAN" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Radio-télévision de Turquie, (consulté le ).
  316. AFP, « Turquie: Merkel appelle Erdogan à traiter les putschistes en respectant "l'Etat de droit" », sur lepoint.fr, .
  317. « Tentative de coup d'Etat en Turquie: l'Egypte bloque le Conseil de sécurité de l'ONU », sur RTBF Info (consulté le ).
  318. « Pourquoi l'Egypte s'est-elle réjouie de la tentative de coup d'Etat en Turquie? », sur La Libre Belgique (consulté le ).
  319. « Tentative de coup d'Etat en Turquie - L'Azerbaïdjan ferme une TV voulant diffuser une interview de Gülen », sur RTBF Info (consulté le ).
  320. « Turquie: WikiLeaks publie une masse d'emails de l'AKP, le parti au pouvoir », sur rtbf.be, (consulté le ).
  321. « La Turquie bloque l’accès à WikiLeaks après la publication de mails de l’AKP », sur france24.com, (consulté le ).
  322. (en) « WikiLeaks sur Twitter », sur twitter.com, (consulté le ).
  323. « WikiLeaks multiplie les publications et s’attire les critiques », sur Le Monde, (consulté le ).
  324. ome, « Vienne convoque l'ambassadeur de Turquie », sur Le Figaro (consulté le ).
  325. « FETÖ sur la liste des organisations terroristes en République Turque de Chypre du Nord »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  326. lefigaro.fr, « Turquie/putsch: Amnesty International évoque des 'preuves crédibles' de détenus torturés » (consulté le ).
  327. Belga, « Tentative de coup d'Etat en Turquie: plusieurs organisations belgo-turques déposent plainte contre X », sur lalibre.be (consulté le ).
  328. « Des troubles en Flandre suite au putsch manqué en Turquie » (consulté le ).
  329. lefigaro.fr, « Pays-Bas: des 'gülenistes' victimes d'attaques » (consulté le ).
  330. « Le Monde.fr - Actualité à la Une », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  331. « Des gülenistes aux Pays-Bas se disent victimes d'attaques » (consulté le ).
  332. « La diaspora turque appelée à dénoncer les gulenistes », sur Echo.be (consulté le ).
  333. ome, « La politique turque s'invite en Allemagne », sur Le Figaro (consulté le ).
  334. « La Turquie convoque un diplomate allemand après la manifestation de Cologne », sur Le Monde, (consulté le ).
  335. Belga, « Erdogan réclame à l'ONU des mesures contre Gülen », sur 7sur7, (consulté le ).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :