Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : une délégation s'est réunie au Congrès de Sivas pour déterminer les objectifs du Mouvement national turc ; Des civils turcs transportant des munitions à l'avant ; l'infanterie Kuva-yi Milliye ; la cavalerie turque à cheval à la poursuite ; la capture de Smyrne par les forces turques.
Par leur détermination et leurs victoires face aux Grecs et aux Arméniens, les armées kémalistes contraignirent les Alliés à une révision du traité de Sèvres et à une renégociation à travers le traité de Lausanne qui s'y substituera en . La guerre d'Indépendance aura pour conséquence de provoquer la chute du sultanat turc et du système ottoman antérieur, lequel sera remplacé par la république de Turquie. Ce changement radical de régime, largement préparé par le gouvernement des Jeunes-Turcs des années 1908 et suivantes, sera une étape déterminante du processus révolutionnaire connu dans les années qui suivront sous le terme de kémalisme.
Enfin, Constantinople, les côtes de la mer de Marmara et les Dardanelles sont démilitarisées. Les détroits sont placés sous le contrôle d'une commission internationale.
Il ne reste à l'Empire ottoman que 783 562 km2 kilomètres carrés (soit environ 23 % des 3 400 000 km2 d'avant la guerre)[15], et un système de « garanties » vient limiter sa souveraineté sur ce territoire restant et notamment sur les détroits stratégiques du Bosphore et des Dardanelles. Entre autres, les finances du pays doivent être administrées par des commissions étrangères, et une grande part des ressources doit être affectée en priorité aux frais d'occupation et au remboursement des indemnités dues aux Alliés. Des commissions sont aussi créées afin de dissoudre intégralement l'armée ottomane pour la remplacer par une force de gendarmerie. Par ailleurs, la police, le système fiscal, les douanes, la poste, les eaux et forêts, la flotte marchande, les écoles privées et publiques doivent être soumis au contrôle permanent des Alliés.
Le sultan Mehmed VI, voyant son autorité s'effriter, met à prix la tête de Mustafa Kemal Pacha dont la popularité ne cesse de grandir en raison de son refus intransigeant de ce traité. Dès lors, Mustafa Kemal considère le sultan comme une marionnette des Alliés et propose l'abolition du régime monarchique. Les nouveaux députés élus lors d'un scrutin organisé par Mustafa Kemal se réunissent à Ankara et le , un nouveau pas vers la république de Turquie est accompli avec la fondation de la Grande assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi). Le , un Comité exécutif est élu et déclare que le nouveau parlement est le gouvernement légal et provisoire du pays, lequel refuse alors catégoriquement les clauses du traité de Sèvres. Menacé, le sultan signe avec les Alliés un accord secret plaçant l'Empire ottoman tout entier sous mandat britannique et stipulant que le sultanat « met la puissance morale et spirituelle du Califat au service du Royaume-Uni dans tous les pays musulmans où s'exerce son influence. »[16].
Le sultan, relayé par les hodja et les religieux, exhorte alors les Turcs à prendre les armes contre les nationalistes de Mustafa Kemal, présentés comme les « ennemis de Dieu ». L'inévitable guerre civile éclate dans toute sa brutalité. À Konya, les loyalistes arrachent les ongles et écartèlent les partisans de Mustafa Kemal. En représailles, les notables de la ville sont pendus publiquement par les forces kémalistes.
Au début, les nationalistes essuient plusieurs défaites, et l'armée du Sultan se rapproche d'Ankara, siège du nouveau parlement. Des désertions ont lieu dans les troupes de Mustafa Kemal. Ce dernier se voit contraint de se replier. Des militaires nationalistes qui devaient reprendre la ville d'Hendek aux loyalistes, fraternisent avec ceux-ci. Quelques jours plus tard, une division kémaliste entière est exterminée par l'Armée du Calife qui vient de conquérir une douzaine de grandes villes turques. Une mutinerie éclate au sein d'une milice kémaliste qui passe sous le contrôle du sultan. De son côté le général kémaliste Kâzım Karabekir a du mal à tenir son armée.
Face à l'avancée des forces gouvernementales, Mustafa Kemal se replie avec ses gardes du corps dans les bâtiments d'une ancienne école d'agriculture, où il vit en état d'alerte permanente, pour se protéger des agents du sultan voulant l'assassiner.
Mais à mesure que les clauses du traité de Sèvres, signé l'été 1920 et qui consacre le dépeçage de l'Empire, sont connues (et aussi à mesure que les armées alliées et les Commissions de contrôle prennent position dans le pays), le gouvernement du sultan perd le soutien des Turcs qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les nationalistes. Le mouvement s'inverse, et les soldats de l'Armée du Calife décident l'arrêt des combats. Mustafa Kemal amnistie tout militaire qui se joindrait (ou qui reviendrait) à lui, charge ses généraux d'organiser la défense nationale et constitue un gouvernement de « salut public ». L'Armée du Calife se désagrège d'elle-même et l'on assiste dans certaines unités à des violences où des chefs se font égorger par leurs propres hommes qui estiment avoir été trahis. Début , elle a pratiquement disparu, sauf à Izmit où elle sert de couverture à la garnison britannique.
La désagrégation de l'Armée du Calife réduit à néant le pouvoir du sultan en Turquie, met fin à la guerre civile et inaugure les débuts de la guerre d'indépendance contre les troupes d'occupation.
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La Première bataille d'İnönü(en), en janvier 1921, est la première bataille de l'Armée de la grande assemblée nationale du côté turc. Çerkes Ethem, qui soutenait auparavant le mouvement d'indépendance, refuse désormais de combattre au sein de cette armée — ce qui ne signifie pas qu'il aurait rejoint les Grecs[20],[21],[22],[23].
Fin de la guerre
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Après la défaite de la Grèce, de l’Arménie et de la France (en Cilicie), les Italiens et les Britanniques évacuent eux aussi à leur tour les territoires turcs occupés en Anatolie. La dernière ville libérée de l’occupation des alliées sera Constantinople[24].
Conséquences
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La guerre d'indépendance turque inspire d'autres peuples musulmans à résister à la colonisation[25].
Notes et références
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↑(tr) Çerkes Ethem [attributed], Hatıralarım (Çerkes trajedisinin 150. yılında) [« My Memoirs »], Istanbul, Bizim Kitaplar, (ISBN9786055476465)
↑(tr) « Çerkes Ethem Kendini Savunuyor: Vatan İçin İlk Ben Yola Çıktım » [« Ethem the Circassian defends himself: I Took the Initiative for the Homeland »], Radikal, Istanbul, (lire en ligne)
↑(tr) M. Latif Salihoğlu, « Çerkes Ethem'e Resmen İade-i İtibar » [« Official Restoration of Honour for Ethem the Circassian »], Yeni Asya, Istanbul, (lire en ligne)
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