En 1990, à Blois, Stéphane Diagana décroche à 21 ans son premier titre de champion de France senior sur 400 m haies[1]. Il participe à sa première compétition internationale senior, les championnats d'Europe de Split, et se classe cinquième de la finale du 400 m haies en 48 s 92, améliorant de 2/100e de seconde le record de France de Jean-Claude Nallet datant de 1974[2]. Il termine par ailleurs septième de la finale du relais 4 × 400 m. Sélectionné dans l'équipe du 4 × 400 m lors des championnats du monde de 1991 à Tokyo, l'équipe de France est contrainte à l'abandon dès les séries.
Au pied du podium à Barcelone et Stuttgart (1992-1993)
Champion de France du 400 men 1992, il établit un nouveau record de France indoor en 46 s 02, mais c'est sur la distance du 200 m qu'il est sélectionné pour les championnats d'Europe en salle de Gênes, en Italie, se classant finalement sixième et dernier de la finale. Auteur d'un nouveau record de France sur 400 m haies en 48 s 55, le à Lausanne, il participe à ses premiers Jeux olympiques, en à Barcelone. Dans l'épreuve du 400 m haies, Diagana améliore son record de France en séries (48 s 41), en demi-finale (48 s 28), puis en finale (48 s 13) où il échoue au pied du podium dans une course où l'Américain Kevin Young établit ce jour-là un record du monde qui durera pendant près de 29 ans (46 s 78)[3]. En fin de saison 1992, concourant pour l'équipe d'Europe, il se classe troisième de la coupe du monde des nations à La Havane.
En , il remporte son troisième titre national sur 400 m à l'occasion des championnats de France d'Annecy, en 45 s 49. Moins d'un mois plus tard, lors des championnats d'Europe 1994, à Helsinki en Finlande, Stéphane Diagana décroche sa première médaille majeure, en bronze, lors d'une compétition internationale majeure en se classant troisième de la finale du 400 m haies derrière Oleg Tverdokhleb et Sven Nylander, en 48 s 23[6]. Il remporte une médaille d'argent quelques jours plus tard lors du relais 4 × 400 m avec Hilaire, Farraudière et Rapnouil, l'équipe de France s'inclinant devant le relais britannique. En fin de saison 1994, Diagana se classe troisième du 400 m haies de la Finale du Grand Prix, et troisième du 4 × 400 m de la Coupe du monde des nations au sein d'une sélection d'athlètes européens.
Il participe quelques jours plus tard aux championnats du monde 1995 à Göteborg. Il se hisse en finale du 400 m haies après avoir remporté sa série en 49 s 16, et s'être classé deuxième de sa demi-finale en 48 s 37. Le , il remporte la médaille de bronze en 48 s 14, devancé sur le podium par l'Américain Derrick Adkins et le Zambien Samuel Matete[8].
En 1998, aux championnats d'Europe de Budapest, il est perturbé par une méralgie paresthésique et chute pour la première fois en compétition au franchissement de l'avant-dernière haie, lors des demi-finales[12]. Sur 4 × 400 mètres, l'équipe de France composée de Pierre-Marie Hilaire, Marc Foucan, Fred Mango et Stéphane Diagana est disqualifiée en finale. Début , à Moscou, il remporte la finale du Grand Prix en 48 s 30, devant le Jamaïcain Dinsdale Morgan et Samuel Matete.
Gêné par une sciatique, il dispute peu de courses en 1999 et ne se présente aux championnats du monde de Séville qu'avec le 27e temps des engagés. Vainqueur de sa série en 48 s 55, il établit le meilleur temps des demi-finales en remportant sa course en 48 s 18. En finale, il prend un bon départ avant d'être rejoint par ses principaux concurrents à mi-course. Légèrement en tête dans la dernière ligne droite, il commet une faute à la dixième haie et se fait déborder dans les quinze derniers mètres par Fabrizio Mori qui l'emporte dans le temps de 47 s 72, Stéphane Diagana prenant la médaille d'argent en 48 s 12[13].
Il participe aux championnats du monde 2003 se déroulant au Stade de France de Saint-Denis. Dans l'épreuve du 400 m haies, il atteint les demi-finales et échoue de peu à se qualifier pour la finale en réalisant le neuvième temps des demi-finaliste en 48 s 64. Dans l'épreuve du relais 4 × 400 mètres, l'équipe de France, composé de Stéphane Diagana, Marc Raquil, Leslie Djhone et Naman Keita, se classe deuxième de la finale derrière les États-Unis, en établissant un nouveau record de France en 2 min 58 s 96. Mais à la suite de la disqualification du relayeur américain Calvin Harrison pour dopage, la France est finalement sacrée championne du monde en 2005[17],[18]. Stéphane Diagana remporte son deuxième titre de champion du monde, après l'individuel sur 400 m haies en 1997.
Insuffisamment rétabli d'une nouvelle blessure, il doit renoncer aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004 et annonce qu'il met un terme à sa carrière sportive le [19].
Reconversion
Stéphane Diagana est diplômé en 2004 de ESCP Europe[20], où il a suivi des études en tant qu'athlète de haut niveau. Il est également titulaire d'un DUT de biochimie agroalimentaire[21].
À partir d', il fait partie de la commission des athlètes, une instance de dix-huit sportifs présidée par Martin Fourcade qui va travailler à la préparation concrète des Jeux olympiques et paralympiques de 2024[25].
Stéphane fait partie du collectif des Champions de la Paix de Peace and Sport. Ce collectif de plus de 100 sportifs de haut niveau s'engagent personnellement en faveur du mouvement de la paix par le sport. Il devient également du mouvement I Move For Peace, programme de mobilisation qui donne l’opportunité aux sportifs plus ou moins expérimentés de mettre leur détermination et leurs projets sportifs au service du financement des projets terrain de Peace and Sport.
En 2023, il est nommé coprésident, avec Marie-George Buffet, du Comité national pour l’éthique et la vie démocratique dans le sport[27].
Prix de la Ville de Paris par l'Académie des sports en 1997.
En 2018, il reçoit le Prix du commentateur sportif décerné par l'association des écrivains sportifs. Ce prix est décerné à un journaliste, professionnel, commentateur audiovisuel, aux connaissances et au jugement appréciés qui, dans ses interventions sur le sport, se sera exprimé avec le souci constant de respecter les règles de la langue française[34].
Stéphane Diagana vit avec Odile Lesage, une ancienne heptathlonienne, avec qui il a eu trois enfants dont l'aîné est né le , quelques jours avant son titre européen à Munich[35].
Le , il perd connaissance à vélo dans une descente du col de Vence et heurte une voiture venant à contre-sens[36]. Il doit être opéré au visage, mais ne conserve pas de séquelles graves de l'accident[37].