Avec trois médailles d'or remportées, le Norvégien Karsten Warholm est l'athlète le plus titré dans cette épreuve. La Marocaine Nezha Bidouane, l'Australienne Jana Pittman et la Tchèque Zuzana Hejnová détiennent quant à elles le record féminine avec 2 titres.
Invaincu en 80 courses, L'Américain Edwin Moses est le grand favori de l'épreuve du 400 m haies des premiers championnats du monde, en 1983 à Helsinki[1]. Vainqueur de sa série qualificative et des demi-finales en respectivement 49 s 54 et 48 s 11, il s'impose sans difficulté en finale en 47 s 50, laissant ses principaux adversaires, dont l'Allemand Harald Schmid et le Soviétique Aleksandr Kharlov, à plus d'une seconde[2].
Edwin Moses conserve son titre mondial deux ans plus tard aux championnats du monde 1987, à Rome. Placé au 3e couloir, derrière ses deux rivaux, Harald Schmid et Danny Harris, Edwin Moses remonte son décalage sur Harald Schmid vers la fin de la ligne droite opposée. Toutefois, Harris et Schmid, côte à côte, reviennent sur Moses dans la dernière ligne droite. Moses perd la plupart de son avance sur les deux poursuivants mais réussit à garder une infime marge sur la ligne d'arrivée en 47 s 46, meilleure performance mondiale de l'année. Il devance de 2/100e de seconde seulement Danny Harris et Harald Schmid (47 s 48 tous les deux) qui égale à cette occasion son propre record d'Europe[1].
Deux ans plus tard, l'Américain Kevin Young, champion olympique et détenteur du record du monde, s'impose lors des championnats du monde 1993 se déroulant à Stuttgart en Allemagne. Il établit un nouveau record des championnats en 47 s 18 et devance sur la ligne d'arrivée le tenant du titre Samuel Matete (47 s 60) et Winthrop Graham (47 s 62)[1].
Figurant parmi les favoris des championnats du monde 1995 de Göteborg, l'Américain Derrick Adkins s adjuge son premier titre planétaire en 47 s 98, devançant de justesse Samuel Matete qui décroche sa troisième médaille consécutive en 48 s 03, et le Français Stéphane Diagana (48 s 14)[1].
Deux ans plus tard, lors des championnats du monde 2003 à Saint-Denis, Félix Sánchez conserve son titre mondial en s'imposant dans le temps de 47 s 25, signant là encore la meilleure performance mondiale de l'année. L'Américain Joey Woody remporte la médaille d'argent et le Grec Periklís Iakovákis la médaille de bronze[1].
Aux championnats du monde 2005 se déroulant à Helsinki en Finlande, l'Américain Bershawn Jackson remporte la finale du 400 m haies devant son compatriote James Carter et le Japonais Dai Tamesue. Il établit en 47 s 30 un nouveau record personnel et devient par ailleurs le premier athlète américain à s'imposer sur la distance depuis Derrick Adkins en 1995. Félix Sánchez, double tenant du titre, est contraint à l'abandon en finale[1].
2007-2015
En 2007, l'Américain Kerron Clement succède à Bershawn Jackson en remportant la finale des championnats du monde 2007 à Osaka au Japon, en établissant la meilleure performance mondiale de l'année 2009 en 47 s 61. Il devance Félix Sánchez qui réalise son meilleur temps de l'année en 48 s 01, et le Polonais Marek Plawgo qui établit un nouveau record de Pologne en 48 s 12[1].
Qualifié d'office pour les championnats du monde 2009 en tant que tenant du titre, Kerron Clement ne s'était aligné que sur 400 m plat lors championnats des États-Unis. Le , il conserve son titre acquis deux ans plus tôt en établissant en 47 s 91 la meilleure performance mondiale de l'année. Il devance sur le podium le Portoricain Javier Culson qui établit un nouveau record national en 48 s 09 et son compatriote Bershawn Jackson, troisième en 48 s 23[1].
En 2011, le Britannique David Greene, champion d'Europe l'année précédente, remporte les championnats du monde de Daegu en Corée du Sud, en 48 s 26. Javier Culson remporte la médaille d'argent et le Sud-africain L. J. van Zyl la médaille de bronze[1].
Aux championnats du monde 2015 de Pékin, le Kényan Nicholas Bett, situé au couloir extérieur, remporte la finale en 47 s 79, établissant la meilleure performance mondiale de l'année et un nouveau record du Kenya[1]. Il devance le Russe Denis Kudryavtsev (48 s 05) et le Bahaméen Jeffery Gibson (48 s 17)[3]. Il est le premier athlète kényan à remporter un titre mondial sur 400 m haies, le deuxième africain après Samuel Matete en 1991.
Depuis 2017
En 2017, lors des Mondiaux de Londres, le Norvégien Karsten Warholm devient à 21 ans champion du monde du 400 m haies, en 48 s 35, battant pour le podium les médaillés olympiques Yasmani Copello (48 s 49) et Kerron Clement (48 s 52)[4]. En raison notamment des mauvaises conditions météorologiques (pluie), cette finale de 400 m haies est la plus lente de l'Histoire des championnats du monde. Warholm devient le premier Norvégien à remporter une course en 30 ans depuis Ingrid Kristiansen, championne du monde du 10 000 m en 1987 à Rome[4].
La Soviétique Yekaterina Fesenko est la première championne du monde du 400 mètres haies. En 1983 à Helsinki, elle s'impose en finale dans le temps de 54 s 12, devançant d'un centième de seconde seulement sa compatriote Ana Ambrazienė, détentrice du record du monde, l'Est-allemande Ellen Fiedler complétant le podium en 54 s 55[1].
Quatre ans plus tard, en 1987 aux mondiaux de Rome, l'Est-allemande Sabine Busch s'empare de la médaille d'or en établissant un nouveau record des championnats du monde en 53 s 62. L'Australienne Debbie Flintoff-King est médaillée d'argent en 54 s 19 et l'autre Est-allemande Cornelia Ullrich médaillée de bronze en 54 s 31[1].
Lors des championnats du monde de 1991 à Tokyo, la Soviétique Tatyana Ledovskaya, vice-championne olympique en 1988 et championne d'Europe en 1990, devient championne du monde du 400 m haies en s'imposant dans le temps de 53 s 11, nouevau record de la compétition. Le podium est complété par la Britannique Sally Gunnell qui réalise un nouveau record du Royaume-Uni en 53 s 16 et l'Américaine Janeene Vickers, troisième en 53 s 47[1].
En 1995, aux mondiaux de Göteborg, la victoire revient à l'Américaine Kim Batten qui comme Sally Gunnell deux ans plus tôt, établit un nouveau record du monde en finale des championnats du monde en s'imposant dans le temps de 52 s 61[1]. Sa compatriote Tonja Buford-Bailey décroche la médaille d'argent en 52 s 62 et la Jamaïcaine Deon Hemmings la médaille de bronze en 53 s 48 (record national).
1997-2005
La Marocaine Nezha Bidouane devient championne du monde du 400 mètres haies en 1997 à Athènes. En 52 s 97, elle établit un nouveau record d'Afrique pour devancer la Jamaïcaine Deon Hemmings, championne olympique en 1996 à Atlanta, qui termine deuxième en 53 s 09, et la tenante du titre Kim Batten, médaillée de bronze en 53 s 52[1].
Deux ans plus tard, aux championnats du monde de 1999 à Séville, Nezha Bidouane échoue à remporter un deuxième titre mondial consécutif en étant battue d'un centième de seconde seulement par la Cubaine Daimí Pernía qui établit la meilleure performance mondiale de l'année en 52 s 89. Bidouane, médaillée d'argent en 52 s 90, améliore son propre record d'Afrique et devance une nouvelle fois Deon Hemmings, troisième en 53 s 16[1].
Nezha Bidouane décroche un second titre mondial en 2001 à Edmonton en établissant en finale la meilleure performance mondiale de l'année en 53 s 34. Elle devance de plus d'une seconde la Russe Yuliya Pechenkina, deuxième en 54 s 27 et la tenante du titre Daimí Pernía, troisième en 54 s 51[1]. La Russe Irina Privalova, championne olympique l'année précédente à Sydney, déclare forfait pour cause de blessure.
Yuliya Pechenkina, qui a porté le record du monde à 52 s 34 quelques jours auparavant, est la grande favorite des championnats du monde 2003 se déroulant en France à Saint-Denis. Pourtant, la Russe ne se classe que troisième de la finale (53 s 71), devancée par l'Australienne Jana Pittman-Rawlinson qui franchit la première la ligne d'arrivée en établissant un nouveau record personnel en 53 s 22[1]. L'Américaine Sandra Glover décroche la médaille d'argent en 53 s 65.
Lors des championnats du monde 2005 à Helsinki, Yuliya Pechenkina décroche enfin le titre mondial après avoir réalisé la meilleure performance mondiale de l'année en finale en 52 s 90[1]. Deux Américaines complètent le podium en battant leur record personnel : Lashinda Demus obtient la médaille d'argent en 53 s 27 et Sandra Glover la médaille de bronze en 53 s 32. Parmi les favorites absentes, figure la Grecque Faní Halkiá, championne olympique un an auparavant à Athènes.
2007-2015
Jana Pittman remporte son deuxième titre de championne du monde en 2007 à Osaka, égalant Nezha Bidouane titrée en 1997 et 2001, en s'imposant dans le temps de 53 s 31, devant la tenante du titre Yuliya Pechenkina (53 s 50) et la Polonaise Anna Jesień (53 s 92)[1]. Avec ses deux titres, Pittman rejoint sa compatriote Cathy Freeman au palmarès des championnes du monde australiennes[10].
En finale des championnats du monde de 2009, la Jamaïcaine Melaine Walker, championne olympique l'année passée à Pékin, décroche la médaille d'or en 52 s 42, améliorant le record des championnats du monde établi en 1995 par Kim Batten[1]. Lashinda Demus obtient la médaille d'argent en 52 s 96 alors que la Trinidadienne Josanne Lucas s'empare de la médaille de bronze après avoir établi un nouveau record national en 53 s 20[11].
Après ses deux médailles d'argent, Lashinda Demus décroche enfin le titre mondial à l'occasion des championnats du monde 2011 à Daegu. L'Américaine s'impose dans le temps de 52 s 47, temps constituant la meilleure performance mondiale de l'année, en devançant Melaine Walker, deuxième en 52 s 73 et Natalya Antyukh, troisième en 53 s 85[12].
En 2013 à Moscou, la Tchèque Zuzana Hejnová remporte le titre mondial en établissant en finale la meilleure performance mondiale de l'année ainsi qu'un nouveau record national en 52 s 83[13]. Elle devance deux Américaines : Dalilah Muhammad, médaillée d'argent en 54 s 09 et la tenante du titre Lashinda Demus, de nouveau sur un podium mondial en 54 s 27. La Russe Natalya Antyukh, championne olympique un an plus tôt à Pékin[14], est éliminée en demi-finale.
Zuzana Hejnová est la première athlète à conserver son titre mondial sur 400 m haies à l'occasion des championnats du monde 2015 se déroulant à Pékin. Auteure une nouvelle fois de la meilleure performance mondiale de l'année, elle franchit la ligne d'arrivée en 53 s 50 et devance sur le podium les Américaines Shamier Little (53 s 94) et Cassandra Tate (54 s 02)[15]. Avec deux titres mondiaux, elle égale Nezha Bidouane et Jana Pittman.
Depuis 2017
Aux championnats du monde de Londres en 2017, l'Américaine Kori Carter remporte son premier titre majeur en s'imposant au couloir 9 en 53 s 07 devant sa compatriote Dalilah Muhammad (53 s 50), qui était pourtant en tête avant la dernière haie. La Jamaïcaine Ristananna Tracey prend la médaille de bronze en 53 s 74, tandis que Zuzana Hejnova, double championne du monde en titre, termine au pied du pied du podium en 54 s 20[16].
Aux Mondiaux de Doha en 2019, Dalilah Muhammad décroche le premier titre mondial de sa carrière (après deux médailles d'argent en 2013 et 2017) en battant de 4 centièmes de seconde son propre record du monde en 52 s 16. Elle devance de seulement 7 centièmes de seconde sa compatriote Sydney McLaughlin, qui devient en 52 s 23 la deuxième meilleure athlète de tous les temps sur cette distance. La médaille de bronze revient à la Jamaïcaine Rushell Clayton en 53 s 74[17].
Championne olympique en 2021, et détentrice du record du monde en 51 s 90, établi quelques semaines plus tôt lors des sélections olympiques américaines, Sydney McLaughlin est la grande favorite des championnats du monde 2022, à Eugene. L'Américaine remporte le le titre mondial en 50 s 68, améliorant considérablement son propre record du monde (73/100e de seconde), et devenant la première athlète à franchir la barrière des 51 secondes après être passé sous celle des 52 secondes 13 mois plus tôt[18]. Elle distance largement Femke Bol (52 s 27) et la tenante du titre Dalilah Muhammad (53 s 13), respectivement 2e et 3e de l'épreuve[19].