Le Jamaïcain Usain Bolt, vainqueur à quatre reprises, en 2009, 2011, 2013 et 2015, est l'athlète le plus titré dans cette épreuve. Avec trois titres, l'Américaine Allyson Felix, lauréate en 2005, 2007 et 2009, est l'athlète féminine la plus couronnée.
En 1991, au cours des championnats du monde de Tokyo, l'Américain Michael Johnson, invaincu tout au long de la saison, remporte la médaille d'or en 20 s 01 (record des championnats) malgré un vent contraire de 3,40 m/s. Le Namibien Frank Fredericks est médaillé d'argent en 20 s 34 et le Canadien Atlee Mahorn médaillé de bronze en 20 s 49.
Deux ans plus tard, aux championnats du monde 1993 à Stuttgart, et en l'absence de Michael Johnson, Frank Fredericks prend sa revanche en s'adjugeant le titre mondial en 19 s 85, signant un nouveau record des championnats ainsi qu'un nouveau record d'Afrique. Distancé aux 100 mètres par John Regis et Carl Lewis, le Namibien parvient à refaire son retard sur ses adversaires dans les 50 derniers mètres et l'emporter. John Regis se classe deuxième de la course en descendant pour la première fois de sa carrière sous les 20 secondes (19 s 94) alors que Carl Lewis complète le podium en 19 s 99[3].
Aux championnats du monde 1995, à Göteborg, Michael Johnson renoue avec la victoire en décrochant son deuxième mondial sur 200 m après Tokyo 1991. Il s'impose dans le temps de 19 s 79, échouant à 7/100e de seconde seulement du record du monde de Pietro Mennea, et devance Frankie Fredericks (20 s 12) et l'autre américain Jeff Williams (20 s 18).
Après son titre obtenu quelques jours plus tôt sur 100 m, l'Américain Maurice Greene remporte l'épreuve du 200 m lors des championnats du monde 1999, à Séville, Il réalise son meilleur chronomètre de l'année en 19 s 90 et devance sur le podium Claudinei da Silva, médaillé de bronze deux ans plus tôt, et le Nigérian Francis Obikwelu. Pourtant qualifié pour la finale, Frank Fredericks ne prend pas le départ de la course.
En 2007, en finale des championnats du monde d'Osaka, l'Américain Tyson Gay s'adjuge le titre mondial du 200 m après s'être imposé quelques jours plus tôt sur 100 m. Auteur de la meilleure performance mondiale de l'année et d'un nouveau record des championnats avec 19 s 76, il devance le Jamaïcain Usain Bolt, médaillé d'argent en 19 s 91 et Wallace Spearmon, médaillé de bronze en 20 s 05.
Disqualifié pour faux-départ dans l'épreuve du 100 m lors des championnats du monde 2011, à Daegu, Usain Bolt conserve son titre mondial du 200 m en 19 s 40 (+ 0,8 m/s), établissant le meilleur temps de l'année et la 4e meilleure performance de tous les temps. Il devance sur le podium l'Américain Walter Dix et le Français Christophe Lemaitre, qui descendent également sous les vingt secondes, respectivement en 19 s 70 et 19 s 80[5].
Usain Bolt remporte son quatrième titre mondial consécutif sur 200 m en s'imposant en finale des Mondiaux 2015, à Pékin, en 19 s 55, devant Justin Gatlin et le Sud-africain Anaso Jobodwana. Il signe la meilleure performance mondiale de l'année, ainsi que son meilleur temps sur la distance depuis sa victoire aux Jeux de Londres, en 2012[7].
Depuis 2017
Lors des championnats du monde 2017, à Londres, le Turc Ramil Guliyev déjoue les pronostics en remportant la finale du 200 m en 20 s 09[8], devant le Sud-Africain Wayde van Niekerk (20 s 11) et le Trinidadien Jereem Richards (20 s 11 également). Premier turc titré dans une épreuve de sprint, il est également le premier à succéder à Usain Bolt[8], vainqueur sans discontinuer depuis 2009.
Aux championnats du monde 2019 à Doha, la finale du 200 m est remportée par l'Américain Noah Lyles en 19 s 83, qui détenait la meilleure performance mondiale de l'année en 19 s 50 depuis le meeting de Lausanne en juillet. Il décroche sa première médaille d'or mondiale lors de sa première participation aux championnats du monde, et devance sur le podium le Canadien Andre De Grasse, deuxième en 19 s 95, et l'Équatorien Alex Quinonez, troisième en 19 s 98[9].
En l'absence du champion olympique en titre Andre De Grasse, blessé, Noah Lyles conserve son titre à l'occasion des championnats du monde 2022 à Eugene. Meilleur temps des séries (19 s 98) et meilleur temps des demi-finales (19 s 62), il s'impose en finale en 19 s 31 et devient le troisième performeur mondial de tous les temps — derrière Usain Bolt et Yohan Blake —[10], abaissant d'un centième de seconde le record des États-Unis détenu par Michael Johnson depuis les Jeux olympiques d'Atlanta, en 1996. Il devance sur le podium Kenneth Bednarek (19 s 77) et Erriyon Knighton (19 s 80) pour ce qui constitue le deuxième triplé américain de l'histoire sur cette distance après Helsinki 2005[11].
Lors des premiers championnats du monde 1983 à Helsinki, l'athlète de l'Allemagne de l'Est Marita Koch, alors championne olympique du 400 m à Moscou en 1980, remporte le titre mondial du 200m en 22 s 13, devançant la Jamaïcaine Merlene Ottey, bien revenue en 22 s 19. La Britannique Kathy Cook décroche quant à elle le bronze en 22 s 37.
Quatre ans plus tard à Rome, c'est une autre athlète de la RDA, Silke Gladisch, qui remporte le titre en 21 s 74, échouant à 3 centièmes de seconde du record du monde de l'époque. La deuxième place est attribuée à l'Américaine Florence Griffith-Joyner en 21 s 96, devant Merlene Ottey, qui monte pour la deuxième fois de sa carrière sur le podium mondial du 200 m en 22 s 06.
En 1991 à Tokyo, c'est encore une ancienne est-allemande, Katrin Krabbe, qui décroche le titre mondial pour l'Allemagne dans le temps de 22 s 09, et ce avec un fort vent défavorable de 2,4 m/s. Elle devance l'Américaine Gwen Torrence pour l'argent en 22 s 16 et Merlene Ottey pour le bronze en 22 s 21 .
En 1993 à Stuttgart, Merlene Ottey est enfin sacrée championne du monde en s'imposant en 21 s 98, non sans avoir peiné sur la fin, devançant de justesse Gwen Torrence, qui glane sa deuxième médaille d'argent d'affilée sur le distance en 22 s 00. Le podium est complété par la Russe Irina Privalova, troisième en 22 s 13.
Lors des championnats du monde de Goteborg en 1995, Gwen Torrence termine initialement première de la course en 21 s 77 (avec un vent défavorable de 2.2 m/s), mais peu après sa victoire, l'examen du ralenti révèle que l'Américaine a empiété sur le couloir intérieur dans le virage, ce qui est synonyme de disqualification. Ce déclassement profite à Merlene Ottey, qui conserve par conséquent son titre en 22 s 12 dans le même temps qu'Irina Privalova, deuxième. Cette dernière est accompagnée sur le podium de sa compatriote Galina Malchugina, troisième en 22 s 37.
1997-2005
En 1997 à Athènes, l'Ukrainienne Zhanna Pintusevitch s'impose dans le temps de 22 s 32 devant la Srilankaise Susantikha Jayasinghe (22 s 39) et Merlene Ottey (22 s 40), qui décroche sa sixième médaille planétaire consécutive sur cette distance (un record), la troisième en bronze.
Aux Mondiaux d'Edmonton, la médaille d'or est rétroactivement attribuée à la Bahaméenne Debbie Ferguson à la suite de la disqualification pour dopage de l'Américaine Marion Jones. Une autre athlète américaine, Kelli White, est également déclassée pour dopage après avoir terminé initialement troisième de la course. La médaille d'argent revient par conséquent à sa compatriote LaTasha Jenkins en 22 s 85, devant la représentante des Iles Caïmans, Cydonie Mothersille, en 22 s 88.
Lors des championnats du monde 2005, à Helsinki, l'Américaine Allyson Felix devient à dix-neuf ans la plus jeune championne du monde du 200 m[14]. Elle remporte la finale dans le temps de 22 s 16 après avoir produit une accélération dans les cinquante derniers mètres, devançant sa compatriote Rachelle Boone-Smith et la Française Christine Arron (22 s 31) qui sont départagées au millième de seconde[15].
2007-2015
Allyson Felix conserve son titre mondial sur 200 m aux Mondiaux d'Osaka, en 2007, en établissant la meilleure performance mondiale de la saison et un nouveau record personnel en 21 s 81, loin devant sa rivale Veronica Campbell (22 s 34) et Susanthika Jayasinghe (22 s 63), qui décroche le bronze après l'argent en 1997.
En 2009, lors des championnats du monde de Berlin, Allyson Felix devient la première athlète à remporter trois titres mondiaux sur 200 m. Elle s'impose dans le temps de 22 s 02, devant la championne olympique en titre Veronica Campbell (22 s 35) et Debbie Ferguson (22 s 41), championne du monde en 2001.
Après ses deux médailles d'argent consécutives, Veronica Campbell-Brown remporte enfin le titre du 200 m lors des championnats du monde 2011 à Daegu, où elle devance dans le temps de 22 s 22 l'Américaine Carmelita Jeter (22 s 37). La triple tenante du titre Allyson Felix se classe troisième de l'épreuve en 22 s 42.
Lors des championnats du monde 2013 à Moscou, la victoire revient à la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce, déjà titrée sur 100 m quelques jours plus tôt. Elle s'impose dans le temps de 22 s 17, devançant sur le podium l'Ivoirienne Murielle Ahouré et la Nigériane Blessing Okagbare (22 s 32 toutes les deux). Allyson Felix, qui dispute sa cinquième finale mondiale consécutive sur 200 m, ne termine pas la course.
La Néerlandaise Dafne Schippers remporte le titre du 200 m lors des championnats du monde 2015 à Pékin. En finale, elle réalise le temps de 21 s 63, devenant la 3e femme la plus rapide du monde sur cette distance en établissant un nouveau record d'Europe, la meilleure performance mondiale de l'année et un nouveau record des championnats. Elle devance les deux Jamaïcaines Elaine Thompson (21 s 66, record personnel) et Veronica Campbell-Brown (21 s 97)[16]. La Britannique Dina Asher-Smith, cinquième de la course, établit un nouveau record national en 22 s 07.
Deux ans plus tard à Doha, le 200 m se déroule en l'absence de plusieurs favorites comme Shelly-Ann Fraser-Pryce, titrée en 2013, Marie-Josée Ta Lou, deuxième en 2017, ou encore la double tenante du titre Dafne Schippers, blessée. Profitant de cette occasion, Dina Asher-Smith signe un nouveau record de Grande-Bretagne en 21 s 88 pour s'emparer de son premier titre mondial, après sa médaille d'argent sur 100 m quelques jours plus tôt, devenant ainsi la première Britannique à décrocher une médaille d'or sur une épreuve de sprint aux Mondiaux. Le podium est complété par l'Américaine Brittany Brown, deuxième en 22 s 22, et la Suissesse Mujinga Kambundji, troisième en 22 s 51.
Le 200 m féminin des championnats du monde 2022, à Eugene, est remporté par la Jamaïcaine Shericka Jackson qui devient la deuxième performeuse de tous les temps lors de la finale en s'imposant en 21 s 45 (+0,6 m/s), derrière le record du monde de Florence Griffith-Joyner[18]. Elle établit par ailleurs le record des championnats du monde, un nouveau record national, et la meilleure performance mondiale de l'année. Shelly-Ann Fraser-Pryce, titrée quelques jours plus tôt sur 100 m, décroche la médaille d'argent en 21 s 81 et la Britannique Dina Asher-Smith la médaille de bronze en 22 s 02. Elaine Thompson-Herah, championne olympique en titre, termine à la 7e place.
↑ a et bavec S.K. à Londres, « Championnats du monde : Le titre pour Ramil Guliyev sur 200m, Wayde van Niekerk deuxième », L'ÉQUIPE, (lire en ligne, consulté le )