Quatre ans plus tard, aux championnats du monde 1987 à Rome, le Marocain Saïd Aouita, champion olympique sur cette distance en 1984, médaillé de bronze du 1 500 m aux mondiaux d'Helsinki et détenteur du record du monde du 5 000 m depuis 1985, remporte facilement la finale en 13 min 26 s 44, devançant de plus d'une seconde le Portugais Domingos Castro (13 min 27 s 59) et le Britannique Jack Buckner (13 min 27 s 74)[1].
Le Kényan Yobes Ondieki est le favori des championnats du monde 1991, à Tokyo, après s'être notamment rapproché de la barrière des 13 minutes quelques semaines auparavant à Zurich. En finale, il fait la différence dans les deux derniers kilomètres en lâchant progressivement tous ses adversaires[1]. Il s'impose dans le temps de 13 min 14 s 45, nouveau record des championnats du monde, et devance de près de deux secondes l'Éthiopien Fita Bayisa, médaillé d'argent en 13 min 16 s 64 et le Marocain Brahim Boutayeb, médaillé de bronze en 13 min 22 s 70.
En 1993 aux championnats du monde 1993 à Stuttgart, le Kényan Ismael Kirui décroche son premier grand titre international en s'adjugeant la médaille d'or du 5 000 m. A la lutte avec les Éthiopiens Haile Gebrselassie, Fita Bayisa et Worku Bikila, Kirui se défait de ses concurrents à deux tours de l'arrivée et parvient à conserver son avance malgré un retour de Haile Gebrselassie dans l'ultime tour. Il s'impose en 13 min 2 s 75 (nouveau record des championnats), améliorant son propre record du monde junior et devenant à 18 ans et 177 jours le plus jeune champion du monde d'athlétisme. Gebrselassie est médaillé d'argent en 13 min 3 s 17 et Fita Bayisa médaillé de bronze en 13 min 5 s 40[1]. L'Allemand Dieter Baumann, champion olympique en 1992 à Barcelone, ne participe pas à l'épreuve.
Le Kényan Daniel Komen, détenteur du record du monde du 3 000 mètres, fait parler sa pointe de vitesse lors des championnats du monde 1997 en s'imposant en finale en 13 min 7 s 38, devant Khalid Boulami (13 min 9 s 34) qui obtient sa deuxième médaille d'argent consécutive dans cette épreuve, l'autre Kényan Tom Nyariki (13 min 11 s 09) se classant troisième de la finale[1]. Haile Gebrselassie ne participe pas à la compétition, préférant se concentrer sur le 10 000 m.
Le Marocain Salah Hissou remporte le 5 000 m des championnats du monde 1999 à Séville. En 12 min 58 s 13, il établit un nouveau record de la compétition et devance au sprint trois concurrents qui descendent eux aussi sous les 13 minutes : le Kényan Benjamin Limo (12 min 58 s 72), le Belge Mohammed Mourhit (12 min 58 s 80) et l'autre Marocain Brahim Lahlafi (12 min 59 s 09). Le tenant du titre Daniel Komen se classe 5e de l'épreuve[1].
Deux ans plus tard, en 2001 à Edmonton, le Kényan Richard Limo créé la surprise en remportant le titre après fait la différence sur ses adversaires dans les 100 derniers mètres. Il s'impose dans le temps de 13 min 0 s 77, devant l'Algérien Ali Saïdi-Sief, champion d'Afrique en titre, et l'Éthiopien Million Wolde, champion olympique en titre[1]. Mais convaincu de dopage, Ali Saïdi-Sief est disqualifié en 2001 et déchu de sa médaille d'argent qui revient à Million Wolde. Le Kényan John Kibowen récupère la médaille de bronze.
Le Marocain Hicham El Guerrouj, champion du monde du 1 500 m 4 jours plus tôt, et l’Éthiopien Kenenisa Bekele, champion du monde du 10 000 m une semaine auparavant, sont les deux grands favoris du 5 000 m des championnats du monde 2003. Pourtant, la finale disputée au Stade de France consacre le Kényan de 18 ans Eliud Kipchoge qui parvient à dominer au sprint tous ses adversaires et remporter la médaille d'or en 12 min 59 s 79, nouveau record des championnats du monde. Hicham El Guerrouj est médaillé d'argent en 12 min 52 s 83 et Kenenisa Bekele médaillé de bronze en 12 min 53 s 12[1]. Trois autres athlètes descendent sous les 13 minutes lors de cette finale : les Kényans Kibowen et Chebii et l'Éthiopien Gebremariam. Richard Limo, le tenant du titre, termine 7e.
Les championnats du monde de 2005 à Helsinki sont marqués par les absences de Kenenisa Bekele, détenteur du record du monde du 5 000 m depuis 2004 mais qui se consacre exclusivement au 10 000 m lors de cette compétition, et de Hicham El Guerrouj, champion olympique du 5 000 m en 2004 à Athènes mais désormais retiré des pistes d'athlétisme. En finale, le Kényan Benjamin Limo créé la surprise en remportant au sprint le titre en 13 min 32 s 55, devant l'Éthiopien Sileshi Sihine (13 min 32 s 81) et l'Australien Craig Mottram (13 min 32 s 96)[1]. Le tenant du titre et favori de la course Eliud Kipchoge termine au pied du podium.
2007-2015
Bernard Lagat, natif du Kenya mais qui a obtenu la nationalité américaine en 2004, n'a pas pu participer aux Mondiaux 2005 en raison d'une loi au Kenya qui oblige les athlètes à attendre au maximum trois années avant de prendre part à une nouvelle compétition internationale. Aux championnats du monde 2007 à Osaka, il remporte pour son nouveau pays le titre mondial du 5 000 m en 13 min 45 s 87, devançant le champion du monde 2003 Eliud Kipchoge (13 min 46 s 00) et l'Ougandais Moses Kipsiro (13 min 46 s 75)[1]. Le tenant du titre Benjamin Limo termine 15e et dernier de la finale.
En 2009 aux mondiaux de Berlin, Kenenisa Bekele, champion olympique en 2008 à Pékin, décroche son premier titre mondial sur 5 000 m, six jours après avoir été sacré sur 10 000 m, devenant ainsi le premier athlète à réussir ce doublé lors d'un même championnat du monde. Il l'emporte en 13 min 17 s 09 en devançant au sprint le tenant du titre Bernard Lagat, médaillé d'argent en 13 min 17 s 33, et le Kényan naturalisé Qatarien James Kwalia, troisième en 13 min 17 s 78[1].
Le Britannique Mohamed Farah devient champion du monde du 5 000 m en 2011 à Daegu en devançant au sprint en 13 min 23 s 36Bernard Lagat (13 min 23 s 64) et l’Éthiopien Imane Merga (13 min 23 s 78). Mais quelques heures après la course, Merga est déclassé par les juges après avoir mordu l'intérieur de la piste dans un virage, laissant la médaille de bronze à son compatriote Dejen Gebremeskel[2].
Lors des championnats du monde 2013 à Moscou, Mohamed Farah, qui a remporté le titre olympique en 2012 à Londres et l'épreuve du 10 000 m quelques jours auparavant, s'empare de la médaille d'or du 5 000 m et rejoint Ismael Kirui au palmarès des double-vainqueurs de l'épreuve. En 13 min 26 s 98, il devance l'Éthiopien Hagos Gebrhiwet et le Kényan Isiah Koech qui arrivent respectivement deuxième et troisième en 13 min 27 s 26 et sont départagés au millième de seconde[3].
Mohamed Farah décroche un troisième titre mondial consécutif sur 5 000 m en 2015 à Pékin, devenant l'athlète le plus couronné dans cette épreuve. Il s'impose dans le temps de 13 min 50 s 38 en devançant aisément le Kényan Caleb Ndiku, médaillé d'argent en 13 min 51 s 75 et Hagos Gebrhiwet, médaillé de bronze en 13 min 51 s 86, qui termine juste devant son compatriote Hagos Gebrhiwet. Les Américains Galen Rupp, Ben True et Ryan Hill réalisent un tir groupé pour les places de 5e à 7e.
Depuis 2017
Lors des championnats du monde 2017, à Londres, l’Éthiopien Muktar Edris remporte le titre du 5 000 m en 13 min 32 s 79, en devançant sur la ligne Mohamed Farah, triple tenant du titre sur cette distance et champion olympique en 2016, qui se classe deuxième en 13 min 33 s 22[4]. L'Américain Paul Chelimo complète le podium en 13 min 33 s 30, devançant les deux autres Éthiopiens Yomif Kejelcha et Selemon Barega.
Aux championnats du monde d'athlétisme 2022 à Eugene, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, médaillé d'argent sur 1 500 m quelques jours plus tôt, remporte le titre du 5 000 m en 13 min 9 s 24, devant le Kényan Jacob Krop (13 min 9 s 98) et l'Ougandais Oscar Chelimo (13 min 10 s 20) , après avoir effectué une accélération progressive dans le dernier kilomètre[7]. Le Guatémaltèque Luis Grijalva termine au pied du podium en 13 min 10 s 44 alors que l'Ougandais Joshua Cheptegei, champion olympique en titre et détenteur du record du monde, termine à 9e place. Muktar Edris, double tenant du titre, échoue quant à lui à la 13e place[8].
Le 5 000 m féminin est inscrit pour la première fois au programme des championnats du monde d'athlétisme en 1995 à Göteborg, prenant la suite de l'épreuve du 3 000 m disputée à quatre reprises de 1983 à 1993[11]. Le premier titre mondial est remporté par l'Irlandaise Sonia O'Sullivan qui l'emporte aisément dans le temps de 14 min 46 s 47, devant la Portugaise Fernanda Ribeiro (14 min 48 s 54), titrée quelques jours plus tôt sur 10 000 m, et la Marocaine Zahra Ouaziz (14 min 53 s 77)[1]. La jeune espoir roumaine Gabriela Szabó se classe 4e de l'épreuve, juste devant la Britannique Paula Radcliffe, tandis que la Kényane Rose Cheruiyot, qui termine au 7e rang, établit un nouveau record du monde junior en 15 min 2 s 45.
En 1997 à Athènes, Sonia O'Sullivan et Zahra Ouaziz sont éliminées dès les séries. La victoire revient à Gabriela Szabó qui l'emporte en 14 min 57 s 68 après avoir fait la différence sur ses adversaires dans les 200 derniers mètres. L'Italienne Roberta Brunet (14 min 58 s 29) et la détentrice du record du monde Fernanda Ribeiro (14 min 58 s 85) complètent le podium[1]. La Chinoise Wang Junxia, championne olympique du 5 000 m en 1996, avait mis fin à sa carrière après son sacre d'Atlanta,
Gabriela Szabó décroche son deuxième titre mondial consécutif à l'occasion des championnats du monde de 1999. À Séville, la Roumaine domine la finale en établissant un nouveau record de la compétition en 14 min 41 s 82, devançant de près d'une seconde et demie Zahra Ouaziz, médaillée d'argent en 14 min 43 s 15 et l'Éthiopienne Ayelech Worku, médaillée de bronze en 14 min 44 s 22 (record personnel)[1].
Championne olympique à Sydney en 2000, Gabriela Szabó vise un troisième titre mondial d'affilée sur 5 000 m lors des mondiaux d'Edmonton en 2001, quelques jours après avoir triomphé sur 1 500 m. Mais lors du dernier kilomètre, la Roumaine est décroché du groupe de tête et ne termine que 8e, loin derrière la Russe Olga Yegorova qui l'emporte dans le temps de 15 min 3 s 39, l'Espagnole Marta Domínguez, deuxième en 15 min 6 s 59 et Ayelech Worku, de nouveau médaillée de bronze en 15 min 10 s 17[1].
Aux mondiaux 2003, l'Éthiopienne Tirunesh Dibaba devient à 18 ans l'athlète titrée la plus jeune de l'histoire des championnats du monde, en faisant la différence dans les derniers 100 mètres parcourus en 13 s 5 et en franchissant la ligne d'arrivée en 14 min 51 s 72[12]. Marta Domínguez obtient une deuxième médaille d'argent consécutive en 14 min 52 s 26, la Kényane Edith Masai complétant le podium en 14 min 52 s 30[1].
Lors des championnats du monde 2005 à Helsinki, Tirunesh Dibaba devient la deuxième athlète à remporter un second titre de championne du monde du 5 000 m après Gabriela Szabó. Championne du monde en 2004 à Athènes, et titrée quelques jours plus tôt sur 10 000 mètres, elle remporte la médaille d'or du 5 000 mètres en 14 min 38 s 59, devant Meseret Defar, deuxième en 14 min 39 s 54 et sa sœur Ejegayehu Dibaba, troisième en 14 min 42 s 47[1].
La revanche entre Tirunesh Dibaba et Meseret Defar aux championnats du monde 2007 à Osaka n'a finalement pas lieu, Dibaba déclarant forfait en raison de douleurs à l'estomac survenues dans la course du 10 000 m. Defar remporte le titre mondial du 5 000 m dans le temps de 14 min 57 s 91 et devance la Kényane Vivian Cheruiyot, deuxième en 14 min 58 s 50. Pour la médaille de bronze, la Kényane Priscah Jepleting Cherono devance de justesse sa compatriote Sylvia Kibet[1].
Deux ans plus tard, lors des mondiaux 2011 de Daegu, le podium est identique à celui de 2009 : Vivian Cheruiyot s'impose dans le temps de 14 min 55 s 36, Sylvia Kibet est médaillée d'argent en 14 min 56 s 21 et Meseret Defar est médaillée de bronze en 14 min 56 s 94[1].
Lors des championnats du monde 2017 à Londres, la Kényane Hellen Obiri devient championne du monde du 5 000 m après avoir placé une accélération fulgurante dans le dernier tour, devançant la championne du monde en titre Almaz Ayana et la Néerlandaise Sifan Hassan[15].
Lors des championnats du monde 2022 à Eugene, quelques jours après avoir obtenu la médaille d'argent dans l'épreuve du 1 500 m, l'Éthiopienne Gudaf Tsegay s'adjuge la médaille d'or du 5 000 m en bouclant la distance en 14 min 46 s 29, devançant sur le podium la Kényane Beatrice Chebet et l'autre éthiopienne Dawit Seyaum[17].