Né d'un père agent de maîtrise et d'une mère vendeuse dans une grande surface, ses parents se sont rencontrés à l'âge de 16 ans avant de se séparer. Vivant dans une « ambiance difficile », Yohann Diniz trouve refuge chez ses grands-parents, portugais et communistes. À l'adolescence, alors à l'internat, il commet quelques larcins comme la prise de drogues, qui lui valent des gardes à vue[2].
Il n'est pas retenu pour participer aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004 et est disqualifié lors des Championnats du monde 2005 d'Helsinki après 20 kilomètres de course pour foulée incorrecte. La même année, il remporte le titre national du 50 km marche.
Depuis 2006, il est sous contrat d'athlète de haut niveau avec la direction du Courrier du groupe La Poste. Contrairement à ce que les médias affirment Yohann Diniz n'est pas facteur mais chargé de communication[3].
1er titre européen (2006)
Le , il crée la surprise en s'adjugeant la médaille d'or du 50 km marche des Championnats d'Europe de Göteborg, réalisant le temps de 3 h 41 min 39 s sous une pluie battante. Il devient le premier marcheur français à conquérir l'or dans un grand championnat et améliore par la même occasion le record de France de la discipline détenu depuis 1994 par Thierry Toutain.
Le 27 juin 2008, il porte le record de France du 5 000 m marche sur piste à 18 min 18 s au meeting Lille Métropole. Sélectionné en équipe de France pour les Jeux olympiques d'été de 2008 de Pékin, Diniz est contraint à l'abandon au bout d'une trentaine de kilomètres. Le Champenois souffre des conditions climatiques de Pékin ce jour-là avec 97 % d'humidité dans l'air au départ, mais aussi de douleurs au ventre et à la cuisse[5],[6].
Auteur de la meilleure performance mondiale en 2009 (3 h 38 min 45 s, nouveau record de France), il part favori des Mondiaux de Berlin le 21 août, mais ne termine que 12e en 3 h 49 min 3 s[7]. Présent dans le groupe de tête jusqu'au 30e kilomètre, il est ensuite victime d'une défaillance, en allant jusqu'à perdre 30 secondes par kilomètre par rapport aux leaders. Diniz remontera à la 11e place après la disqualification en 2016 pour dopage du vainqueur Sergey Kirdyapkin.
Le 12 mars 2011, il bat le record du monde du 50 000 m marche sur piste à Reims, son lieu d'entraînement. Il améliore ce record datant de 1996 de plus de 5 minutes, en 3 h 35 min 27 s.
En 2011, aux Championnats du monde de Daegu, alors qu'il fait la course en tête avec l'Australien Nathan Deakes, ses espoirs d'un premier titre mondial sont anéantis à la suite de trois cartons rouges pour fautes de flexions, synonymes de disqualification après 17 kilomètres et 1 heure 13 minutes de marche[10],[11].
Jeux olympiques de Londres (2012)
Le à Lugano, il bat son propre record de France du 20 kilomètres marche en 1 h 17 min 43 s, à seulement 27 secondes du record du monde de la discipline détenu par Vladimir Kanaykin ; il est toutefois devancé sur cette course par Alex Schwazer (1 h 17 min 30 s), qui se fera suspendre pour dopage quelques mois plus tard[12].
Le 11 août 2012, alors qu'il termine 8e du 50 km marche aux JO de Londres après une défaillance et une chute au 36e km, il est disqualifié après l'arrivée pour s'être ravitaillé hors zone[13],[14].
Lors des championnats du monde de Moscou en 2013, il reçoit deux demandes de disqualification aux 20 km puis est victime d'une défaillance à la mi-course. Sur le point d'abandonner aux alentours du 36e kilomètre, il finit tout de même la course en dixième position, au courage, en 3 h 45 min 18 s[15],[16].
En , Yohann Diniz décide de se séparer de son entraîneur depuis 2008 Pascal Chirat. Il le remplace par Gilles Rocca et sera conseillé « occasionnellement » par l'Italien Pietro Pastorini sur le plan technique[17].
3e titre européen consécutif et record du monde (2014)
Le , lors des Championnats d'Europe de Zurich, il s'empare de son 3e titre européen consécutif, fait unique dans l'histoire de ce sport, et bat par la même occasion le record du monde de l'épreuve en 3 h 32 min 33 s qui était détenu depuis 2008 par le Russe Denis Nizhegorodov (3 h 34 min 14 s)[18], le tout en s'étant arrêté dans les derniers mètres pour récupérer un drapeau portugais en hommage à ses origines[19].
Le 8 mars 2015, il signe le record du monde du 20 km marche lors des championnats de France à Arles en 1 h 17 min 2 s, et améliore ainsi la précédente marque détenue par le Russe Vladimir Kanaykin de 14 secondes[20]. Ce record du monde ne résiste qu'une semaine, puisqu'il est battu de 16 secondes par le Japonais Yūsuke Suzuki lors des championnats asiatiques de marche à Nomi le 15 mars. Il détient toujours néanmoins le record d'Europe.
Le 20 juillet 2015, il annonce déclarer forfait pour les Championnats du monde de Pékin à la suite d'une douleur récurrente au pubis.
Jeux olympiques de Rio (2016)
Le , il est sacré champion de France du 50 km marche en 3 h 37 min 48 s, meilleure performance mondiale de la saison, et décroche sa qualification pour les Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio.
A Rio, le , il est en tête de la course dès le 1er km et possède 1 min 40 s d'avance sur ses poursuivants, mais est victime d'ennuis gastro-intestinaux et doit s'arrêter momentanément en bord de route au 32e km. Lorsqu'il reprend la course, le Canadien Evan Dunfee revient à sa hauteur et l'encourage, mais peu de temps après, Diniz est victime d'un malaise et chute violemment au sol[21]. Néanmoins, il se relève et continue sa marche. Pendant la suite du parcours, le Français s'arrête à de nombreuses reprises, le corps épuisé. Finalement, Diniz termine la course à la 8e place en 3 h 46 min 43 s, six minutes derrière le vainqueur, obtenant ainsi une place de finaliste[22].
Titre mondial à Londres (2017)
Le , à 39 ans, il est couronné champion du monde à Londres en 3 h 33 min 11 s[23], nouveau record des championnats. Il établit le second chrono de l'histoire derrière son propre record du monde et passe la ligne d'arrivée avec plus de 8 minutes d'avances sur le deuxième de la course, le Japonais Hirooki Arai. Il est le 8eathlète français à décrocher une médaille d'or lors des championnats du monde, le 3e lors de ces Mondiaux[23]. Il devient dans le même temps le plus vieux champion du monde de l'histoire de l'athlétisme, à 39 ans et 224 jours[24].
En vue des championnats du monde de Doha, Yohann Diniz participe au 50 km marche de la Coupe d'Europe à Alytus en Lituanie. Il remporte facilement la course en 3 h 37 min 43 s[27], meilleure performance mondiale de l'année et record de la Coupe d'Europe, et ce alors qu'il n'avait plus marché en compétition officielle depuis son titre mondial à Londres.
À quelques jours de son entrée en lice aux Mondiaux, il critique fermement les conditions d'organisations du 50 km marche et le choix de Doha comme ville hôte de cette édition, estimant que les fortes chaleurs annoncées pour la course menacent sérieusement la sécurité des athlètes[28]. Le 28 septembre, affaibli par les températures extrêmes, il ne parvient pas à défendre convenablement son titre mondial et abandonne après 16 kilomètres, alors qu'il était déjà loin de la tête de course et du leader japonais Yusuke Suzuki, futur vainqueur de l'épreuve[29].
Dernier 50 km aux JO de Tokyo (2021)
Le 25 octobre 2019, le Comité international olympique annonce que les épreuves de marche des Jeux olympiques d'été de 2020 n'auront pas lieu à Tokyo mais à Sapporo, à presque 1 000 kilomètres au nord de l'archipel, où les conditions climatiques sont censées être moins étouffantes et moins humides que dans la capitale[30]. Yohann Diniz se dit « surpris et satisfait » par cette décision qu'il juge « relativement bonne »[31]. Contrairement à Doha où il n'avait rien fait pour se préparer aux conditions, il change de stratégie pour les JO et décide de s'entraîner au Portugal[32] en chambre thermique (reproduisant les conditions attendues au Japon).
Diniz se présente au départ du 50 km marche des Jeux olympiques le 6 août 2021, pour ce qui doit être la dernière course de sa carrière internationale. C'est également la dernière fois que le 50 km est inscrit au programme d'un grand championnat. Après avoir pris rapidement les commandes de la courses, Diniz s'arrête plusieurs fois, gêné par des problèmes gastriques et des douleurs aux adducteurs, avant de réintégrer momentanément le peloton de tête. Il décide finalement d'abandonner au 28e km, reconnaissant qu'il s'agissait de "la compétition de trop", mettant fin à une histoire tourmentée avec les Jeux olympiques[33],[34].
Vie privée
Marié à Céline puis divorcé, professeur de français et ancienne sprinteuse, ils ont deux enfants[2].
Depuis son arrivée à La Poste, il s’est beaucoup impliqué auprès de ses collègues facteurs, notamment en faveur de la santé au travail, décrétée grande cause nationale par la direction du Courrier.[réf. nécessaire][Interprétation personnelle ?]
Il est aussi le parrain de l'édition de 2016 du Cartel des Mines, événement sportif annuel de trois jours regroupant les écoles d'ingénieur des Mines de l'Europe[37].