Construite par Étienne Gaveau en 1907[1], elle tient son nom de la maison de facture de pianos française Gaveau. Depuis la transmission de la direction en 1893 par leur père et fondateur de la manufacture, Joseph Gabriel Gaveau, Étienne assure conjointement avec son frère Gabriel Eugène sa conduite, étant plus directement chargé de l'administration. Dans l' « immeuble Gaveau » qu'il fait édifier rue La Boétie, il crée le nouveau siège social de l'entreprise ainsi que la salle[1].
Les plans de la salle ont été établis par Jacques Hermant en 1905, année d’acquisition du terrain. La construction de l’immeuble Gaveau[2] s’est déroulée de 1906 à 1907. La vocation de cette salle était d’ores et déjà la musique de chambre, et son nombre de places était d’un millier, tout comme aujourd’hui. La salle reçoit un grand orgue construit en 1900 par la maison Mutin-Cavaillé-Coll. Cet instrument comportant trente-neuf jeux — huit au positif, douze au récit, douze au grand-orgue et sept au pédalier[3] — a été par la suite installé en 1957 dans la commune de Saint-Saëns en Normandie. C'est un lieu de concert réputé pour son acoustique exceptionnelle[4].
Débuts
Étienne Gaveau qui se charge de l'administration au sein de la manufacture de pianos Gaveau crée un siège social pour la société. Il l'établit en plein Paris, rue La Boétie pour y construire aussi en 1908 une grande salle de concert pouvant promouvoir la qualité de ses pianos, c'est la naissance de la salle [1]. Elle est en fait un prolongement direct et logique des pianos Gaveau.
Le piano Grand queue de concert n°5, sommet de la gamme et le fleuron de la marque Gaveau, a été joué durant des décennies sur la scène de la salle Gaveau jusque dans les années 1960, il est visible sur deux clichés en note[7],[8].
Rachat par le couple Fournier
En 1963, la maison Gaveau fait faillite, la marque étant reprise dans les « Grandes marques réunies », ensemble qui regroupe désormais les trois grandes marques de prestige françaises de facteurs de pianos : Érard, Pleyel et Gaveau. Ceci entraîne la vente de l’immeuble Gaveau à une compagnie d’assurance, et il est voué à être détruit au profit de la construction d’un parking. Chantal et Jean-Marie Fournier, couple de musiciens passionnés, rachètent la salle en 1976.
En 1982, la salle est inscrite à l’inventaire, puis classée au titre des Monuments historiques en 1992[15]. Chantal et Jean-Marie Fournier cherchent alors à la faire restaurer, l’état de la salle déclinant progressivement. Les subventions sont obtenues, et les travaux conduits par l’architecte en chef des Monuments historiquesAlain-Charles Perrot. La salle rouvre le . Elle est restaurée de façon plus sobre que précédemment, c’est-à-dire en cherchant à retrouver les couleurs et ornements de 1907.
En novembre 2013, le Grand queue de concert n°5 Gaveau fait ponctuellement un retour remarqué, car inédit depuis des décennies, sur la scène de la salle à l'occasion du récital de piano solo donné par Laurent Cabasso[16],[17],[18].
La salle Gaveau rénovée, vue générale en 2013 : la scène depuis la salle.
En octobre 2024, Jean-Marc Dumontet devient le nouveau propriétaire. Il fait évoluer la programmation vers « des concerts acoustiques de têtes d’affiche, des seuls-en-scène et de l'humour »[21].
Œuvres créées salle Gaveau
Maurice Ravel : Valses Nobles et Sentimentales pour piano, en 1911[22]
↑Choix du piano par l'artiste pour cette représentation : un Grand queue de concert Pleyel préféré à cinq Steinway similaires essayés juste avant l'essai du Pleyel, Visionner en ligne. Dans les « commentaires », plus bas, en réponse au message d'un internaute (« Martin van Boven »), elle complète ses premières explications situées juste en dessous de la vidéo (elles aussi en anglais), lire ici : « On the background, behind Pleyel, you can see a tail of Steinway, Hamburg D, an excellent piano on its own - but what a shock it was to move between that piano and Pleyel. Until now I thought of Pleyel pianos as feminine weak instruments suitable for some Chopin or Mendelsohn. I would never thought it can win by a big margin in Beethoven or Bach. Going to this piano after playing same pieces on Steinway produced effect akin to taking ear plugs out. Not only for me but for independent listeners present. »
↑« A Paris, le renouveau de la salle Gaveau », Le Monde - M le Mag, .