Lors de la troisième année de sa formation, Philippe Calvario assiste Patrice Chéreau dans ses mises en scène de Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart, Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès et Phèdre de Racine[2]. « Il a été un vrai maître pour moi. Il m'a beaucoup appris par son rapport au théâtre, mais aussi par sa façon de regarder le monde. Il y a de bons directeurs, mais sa grâce à modeler les corps dans l'espace est quelque chose d'absolument unique en France. Son énergie de mise en scène est si belle et si contagieuse ![C 1],[3]. »
En 2013, Philippe Calvario interprète et met en scène le texte de Patrice Chéreau, Les Visages et les Corps qu'il avait écrit en 2010 lors d'une exposition organisée par le Musée du Louvre autour des collections du musée et de son rapport à l'art[6]. Pour le Journal La Terrasse : « C’est bien plus qu’un hommage qui se joue. [Patrice Chéreau meurt le 7 octobre 2013]. C’est un acte. Un acte de vie. A la fois simple et grave, d’une gravité saisissante. Arpentant un espace peuplé d’une table, d’un lampadaire, de quelques chaises et fauteuils éparpillés, sur une création sonore de Mitja Vrhovnik Smrekar, Philippe Calvario rend compte de l’amour, de l’intelligence, de la sincérité, de la force des relations qui peuvent nous unir les uns aux autres. »[7].
Les débuts (1996-2000)
Après deux échecs au concours d'entrée du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Philippe Calvario crée la compagnie Les Mots-dits en 1996 et met en scène ses premières pièces : Ma Solange comment t’écrire mon désastre et Fragment d'Alex de Noëlle Renaude, lauréat du Festival de théâtre universitaire de Nanterre[4].
En 2000, Jean-Pierre Vincent, directeur du théâtre des Amandiers lui propose de mettre en scène Cymbeline, pièce peu jouée de Shakespeare, dans le cadre du Festival d'automne à Paris. La presse voit en lui un talent prometteur. « Ce spectacle, [...], est traversé par une énergie peu commune, un sens du rythme, une vraie envie de théâtre, à même de réconcilier un large public, et notamment les plus jeunes, avec un genre jugé à tort sérieux et difficile. »[8].
Un répertoire éclectique
Philippe Calvario alterne les pièces classiques et les pièces contemporaines d'avant-garde quitte à bousculer la critique et le public[9],[10],[11].
En 2015, Philippe Calvario revient au théâtre classique avec Shakespeare in the woods d'après trois pièces de Shakespeare (Le Songe d'une nuit d'été, Othello et Comme il vous plaira) au Cirque Romanès avec dix-huit jeunes acteurs du Cours Florent. « Une création périlleuse qui brille de par sa cohérence et sa fluidité. Philippe Calvario parvient toujours à créer du rythme et de l'engouement. Comme dans « Marie Tudor », il nous entraîne dans une atmosphère rock 'n roll au son des guitares, d'un piano et d'une batterie qui accompagnent les comédiens chanteurs, en plein show » (Le HuffPost)[22]. Ensuite il met en scène Cristiana Reali à La Pépinière-Théâtre dans Marie Tudor de Victor Hugo dans lequel il mêle les genres : « Pour faire passer malgré tout le souffle tragico-comique hugolien, le metteur en scène-acteur tente un mélange des genres périlleux. Les scènes d'action sont jouées de façon classique, les scènes d'amour alternent le romantisme ampoulé et le pur vaudeville. Le tout est relevé d'une ambiance pop-rock (« John & Mary » chanté par Bryan Ferry, il fallait oser) personnifiée par un sémillant guitariste musclé (qui à l'occasion joue les bourreaux) » (Les Échos)[23]. Il monte également deux pièces de Marivaux : La Double Inconstance[24] et Le jeu de l'amour et du hasard : « La mise en scène de Philippe Calvario, toute de rythme, de fantaisie et de gaieté, souligne la drôlerie des dialogues, le burlesque des situations et en même temps le grinçant de la condition des serviteurs, avec en fond les mélodies intemporelles de Serge Gainsbourg, pour faire apparaître un classique résolument d'aujourd'hui » (La Dépêche)[25]
2013 : Comme toujours sur la route / la Beat generation, spectacle concert avec Jil Caplan et Seb Martel à la maison de la poésie, théâtre de la condition des soies à Avignon, tournée
2013 : Comme toujours sur la route / la Beat generation, spectacle concert avec Jil Caplan et Seb Martel à la maison de la poésie, théâtre de la condition des soies à Avignon, tournée
2021 : N'accuse pas le miroir si tu as la gueule de travers d'après Nicolas Gogol, mise en scène Cantor Bourdeaux, Festival des Nuits de Joux (Pontarlier)
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↑Citation originale : (en) « He has been a true Master for me. He taught me so much through his relation to theatre, ut also through his way of looking at the world. There are some good directors, but his grace in modelling bodies in space is something absolutely unique in France. His energy while directing is so beautiful and so contagious!. »