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Le mémorial du Mont-Valérien est un monument d'hommage aux Français combattants, résistants déportés et exécutés par l'occupant allemand. Situé à Suresnes (Hauts-de-Seine), il comprend le mémorial de la France combattante, sur les flancs du mont Valérien, au pied de la forteresse du même nom, ainsi que le sentier mémoriel qui poursuit dans l'enceinte militaire, vers la clairière qui fut le lieu d'exécution.
Chaque 18 juin, la chancellerie de l'ordre de la Libération y organise une cérémonie de commémoration de l'appel du général de Gaulle.
Durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande, la forteresse du Mont-Valérien fut le lieu de plus d'un millier d'exécutions de résistants et otages[1],[2],[3], parmi lesquels Honoré d'Estienne d'Orves et les vingt-deux membres du groupe Manouchian.
Le nombre de 4 500 fusillés gravé près du site d'exécution n'a pas été corrigé[1]
Dès le 18 juin 1946, le général de Gaulle rend à cet endroit un hommage aux « massacrés et aux fusillés »[2],[4]. Chaque 18 juin, la chancellerie de l'ordre de la Libération y organise une cérémonie de commémoration de l'appel du général de Gaulle, ce qui est prescrit depuis 2006 par le décret no 2006-313 du 10 mars 2006 instituant le 18 juin de chaque année une « Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi »[2],[5].
Le 11 novembre 1946, sous la direction d'Henri Frenay, alors ministre des Prisonniers, déportés et réfugiés du Gouvernement provisoire, quinze corps de combattants originaires de France et des colonies, dont deux femmes (Berty Albrecht et Renée Lévy), sont inhumés dans une crypte provisoire.
Frenay s'est inspiré du symbole du Soldat inconnu de la Grande Guerre, et l’a adapté aux spécificités de la Seconde Guerre mondiale. Les différentes catégories de combattants (combattants de 1940, FFL, résistants, déportés, prisonniers, hommes de la France d’Outre-Mer) sont représentées par la dépouille de l’un des leurs.
En 1952, on y place également le corps d'Edmond Grethen, un Français résistant d'Indochine fusillé par les Japonais[7].
En 1958, le général de Gaulle, revenu au pouvoir, charge l'architecte des bâtiments civils et palais nationaux Félix Brunau d'édifier un véritable monument, inauguré le 18 juin 1960[2].
Le 13 décembre 2021, le monument est vandalisé par des manifestants anti-pass sanitaire. Un texte « Anti-pass » est écrit sur une des faces, avec deux « S » imitant le symbole de la Schutzstaffel (SS). Plusieurs personnalités politiques, dont le président de la République française en exercice, Emmanuel Macron, ont fait part de leur indignation[8].
L'esplanade du monument fait plus de 1 000 m2. Un mur de 150 m de long[2], en grès rose des Vosges, est accolé au rempart en meulière de la forteresse. Au milieu de ce mur, une grande croix de Lorraine de 12 m de haut[2] marque l'entrée de la crypte où reposent dix-sept combattants, dont le dernier compagnon de la Libération Hubert Germain, inhumé le 11 novembre 2021[9]. Les 17 caveaux y sont disposés en arc de cercle, avec au centre une urne contenant des cendres recueillies dans des camps de concentration, ornée d'une sculpture en métal représentant une flamme[10].
Sur le pied de la croix est gravée l'inscription extraite de l'appel du 18 Juin :
« QUOI QU'IL ARRIVE LA FLAMME DE LA RESISTANCE NE S'ETEINDRA PAS. 18 juin 1940 Charles DE GAULLE »
Devant la croix de Lorraine, une flamme jaillit en permanence d'un brûloir en bronze. Le long du mur, seize sculptures différentes, équivalentes des métopes grecques, en bronze, symbolisent les différentes formes des combats pour la Libération.
Construit à partir de 2008[11], un centre d'information et d'accueil est ouvert depuis 2009 (au fond de l'allée à gauche du monument). Il propose notamment des visites du parcours mémoriel au sein de la forteresse.
Longtemps ouvert uniquement pour les commémorations, le site est visité en 2023 par 33 000 personnes, pour moitié dans le cadre de visites scolaires[1].
La crypte contient dix-sept caveaux accueillant les corps de douze militaires (dont deux tirailleurs d'Afrique du Nord, deux tirailleurs d'Afrique noire et quatre membres des Forces françaises libres), et cinq résistants intérieurs (dont un FFI du Vercors et un de la résistance indochinoise):
Le quatrième caveau était d'abord destiné à un certain Robert B., dont il fut découvert par un journaliste peu avant l’inauguration officielle le 18 juin 1960 par Charles de Gaulle qu'il avait dénoncé des résistants. L'emplacement est d'abord resté vide avant que le caporal Maboulkede ne soit choisi peu après[12],[13].
Avant son entrée au Panthéon le 21 février 2024, le corps de Missak Manouchian repose la veille dans la crypte du Mont-Valérien[1].
Les hauts-reliefs, réalisés par seize sculpteurs différents[2], sont disposées en deux groupes de huit de part et d'autre de la croix de Lorraine, soit vues de gauche à droite[14] :
Le 9 avril 1962, la poste française émet un timbre postal représentant le mémorial de la France combattante, avec oblitération « premier jour » le 7 avril à Suresnes[15].
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