Enfance et adolescence à Lille (Nord).
Études primaires et secondaires (dans la classe industrielle de l’EPS) avec pour objectif de devenir ingénieur. Cependant il est très tôt attiré par l'art et entre à 16 ans à l'école des beaux-arts de Lille dans la classe de sculpture où il restera trois ans.
Le directeur de l'école à cette époque, Robert Mallet-Stevens, architecte, le remarque et lui fera sa première commande : un bas-relief monumental pour le pavillon de la Presse à l'exposition du progrès social de Lille en 1939[2].
À l’automne 1939, il passe avec succès le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris.
En 1942, après le débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord, il décide d’y rejoindre les Forces françaises libres du général de Gaulle. Il franchit clandestinement la frontière espagnole (Évadés de France, camp de Miranda). Il est engagé volontaire de 1942 à 1945.
Reprend ses études a l’ENSBA en classe de sculpture (professeurs Marcel Gimond et Alfred Janniot). Premier grand prix de Rome en 1950, ce prix lui ouvre les portes de la villa Médicis pendant quatre ans. Ce séjour romain lui permettra d'approfondir ses connaissances en urbanisme et rencontrer d'autres pensionnaires avec lesquels il collaborera plus tard par exemple les architectes Xavier Arsène-Henry et Olivier-Clément Cacoub.
En 1954, Maurice Calka reçoit sa première grosse commande d'art urbain: il réalise un Lion de Juda de 12 m de haut en pierre de taille devant le théâtre national (Henri Chomette, architecte) à Addis-Abeba. Cette sculpture a une silhouette très particulière et la radicalité proposée par l'artiste fut approuvée par l'empereur Haïlé Sélassié Ier lui-même. Calka réalise de surcroît plusieurs sculptures dans l'enceinte du théâtre et une fontaine dans la cour d'honneur.
De retour en France il travaille avec l'urbaniste Robert Auzelle, il concevra pour lui plusieurs œuvres dont, en 1957, une sculpture monumentale pour le cimetière de Clamart (publiée dans National Geographic) et en 1974 pour le cimetière des Joncherolles (publiée dans Concrete Quarterly – juillet-).
Au total 47 œuvres d'art-public furent réalisées en France : non seulement des sculptures, mais également des bas-reliefs, des fontaines, des traitements polychromes ou des mosaïques.
En 1980, Calka déclarait : « Je n'ai jamais admis que l'œuvre d'art soit pour l'essentiel l'affaire des galeries et des salons épisodiques et que ne soit pas promu un art public intéressant tout le monde. (…) J'ai consenti des efforts constants, considérables pour inciter les architectes et les urbanistes à la collaboration avec les plasticiens afin que puisse s'implanter un art public assez dense pour enrichir sensiblement le tissu urbain des villes, grandes ou petites, anciennes ou modernes. »
En 2004, l'église Saint-Jean-l'Évangéliste de Dole - bas-reliefs métalliques figurés sur tout le pourtour de l'édifice (71 m - 1964) - (avec Anton Korady, architecte) a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » accordé par le ministère de la Culture et fut classée le .
À la fin des années 1960, Calka se passionne également pour le design. De ses travaux et de sa recherche sur la mise en œuvre – particulièrement des matières plastiques – sortiront notamment le bureau Boomerang et sa version monumentale, le PDG dont un exemplaire s'est récemment négocié à plus de 300 000 euros chez Christie's.
Ces travaux en feront un précurseur des nouveaux matériaux[3].
Ces bureaux ont été exposés de nombreuses fois : Les Années pop- Centre Georges-Pompidou, Tommorow-Now - Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg, etc.
Il dessine également une version décapotable de la Renault 5. Il a l'idée d'associer son ami Jean Bousquet, créateur de Cacharel, pour les tissus des sièges et de la capote. Trop en avance sur leurs temps, ces concepts – la déclinaison décapotable d'un véhicule populaire et la série limitée signée par un couturier célèbre seront refusés par la régie – malgré la présentation du modèle et un excellent accueil du public lors du Salon de l'Auto 1976.
Calka a collaboré également à de nombreux projets architecturaux, notamment :
un chalet expérimental en bois et fibre de verre avec Gérard Grandval architecte et Rousseau ingénieur - (La Plagne 1970) ;
l'hôtel de région de Saint-Denis de la Réunion avec Marc Van Nuwenborg (groupeIV) Architecte ;
le cimetière paysager de la ville du Port (La Réunion) ;
des bâtiments éducatifs aux États-Unis avec Barry Svigals(en), architecte.
En 2003, une partie du fonds Calka est entrée dans les collections du musée national d'Art moderne - Centre Georges-Pompidou.
Collaborateurs
Serge Fabre - Sculpteur
Katherine Lavocat - Sculpteur, peintre.
Réalisations
Art public en France
1956, Thémis, sculpture monumentale - palais de justice - Neufchâtel-en-Bray