Village situé dans une vallée, au pied d'une côte élevée, près de l'Esche, à 6 km de Domèvre-en-Haye à 24 km de Toul et 29 de Nancy.
D’après les données Corine land Cover, le ban communal de 1070 hectares comportait en 2011, 50,5 % de zones agricoles, 41 % de forêts et 8 % de prairies. Le territoire communal est arrosé par le ruisseau d'Esche sur presque 6 km[2]. Martincourt se situe en petite Suisse Lorraine qui désigne un périmètre qui englobe cinq village : Griscourt, Gézoncourt, Martincourt Rogéville et Villers-en-Haye.
L'Esch, d'une longueur de 46 km, prend sa source dans la commune de Geville et se jette dans la Moselle à Blénod-lès-Pont-à-Mousson, après avoir traversé 19 communes[4]. Les caractéristiques hydrologiques de l'Esch sont données par la station hydrologique située sur la commune de Jezainville. Le débit moyen mensuel est de 1,38 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 34,9 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 37,3 m3/s, atteint le même jour[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 848 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nonsard », sur la commune de Nonsard-Lamarche à 16 km à vol d'oiseau[9], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 690,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 3],[10],[11].
Au , Martincourt est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[15]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (47,5 %), forêts (36,9 %), prairies (8,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Au cours de son histoire, le village a vu sa dénomination fluctuer[19] : Alodium de Martincurt. XIIe siècle cartulaire de Rengéval. Martincort. 1304. Trésor des Chartes. Domaine de Pont-à-Mousson. Mairtincourt. 1315. Ibid. Fiefs de Nancy. Mertincourt-desous-Pierefort. 1344. Ibid. Pierrefort. Martinicuria. 1402. Registrum[20]. Mertincourt. 1421. Domaine de l'Avant-Garde. Martincourt, Martinicurtis. 1710. Pouillé du diocèse de Toul[21]. Le nom de Martincourt est formé sur le prénom Marti(n) et le substantif cortem : le domaine de Martin, d'où l'usage de la forme latinisée Martini Curia ou Curtis[22].
Ecarts et lieux-dits
La Gloriette, Nanzéville et Gomoulin sont indiqués dès 1544 comme dépendances du château de Pierrefort. H. Lepage cite un autre nom d'écart : Lajue[19], ainsi que les hameaux Saint-Jean et de Pierrefort.
Histoire
Le répertoire archéologique du comte Beaupré signale la découverte d’artefacts sans en préciser une datation, ce qui indique toutefois une occupation ancienne du territoire communal :
« Au Champ la biche, au Bateau poirier et au Fourneau fontaine[23], débris de constructions avec tuiles à rebord et meules »[24] Au XXe siècle, d'autres artefacts datés de l'époque romaine sont signalés associés aux sites du château de Pierrefort et au hameau Saint-Jean[25].
Château fondé en 1306 par Pierre de Bar.- Pris par les Bourguignons au XVe. - Donjon rasé par le duc de Lorraine en 1474.- Démantelé au XVIIe.
toutefois H. Lepage cite une preuve de l'existence du bourg vers les années 1150 aux termes d'un acte historique :
« Une charte d'Henri de Lorraine, évêque de Toul (1127-1168), rapporte un échange fait entre l'abbé de Rangéval et celui de Saint-Mansuy, du bien de Varinchanois contre certains champs situés dans l'alleu de Martincourt (in alodio de Martincurt), lesquels avaient été donnés à l'abbaye de Saint-Mansuy par Lambert de Toul »[27]
La seigneurie de Pierrefort comprenait en 1594, seize hameaux ou villages[23] : dont Mamey et Martincourt en 1619 sous le dernier seigneur, marquis d'Heudicourt[28].
Époque contemporaine
Village ayant participé au théâtre des opérations de la Première Guerre mondiale
« En , après de sérieux préparatifs, un parc à matériel et un poste météorologique sont installés entre Martincourt et Manonville en vue d'une opération envisagée pour le »[29]
Village incendié par les troupes allemandes en retraite en 1944.
Patrice Poirel[30],[31] Réélu pour le mandat 2020-2026
Employé de commerce
Par arrêté préfectoral de la préfecture de la région Grand-Est en date du 9 décembre 2022, la commune de Martincourt a intégré l'arrondissement de Nancy au 1er janvier 2023[32].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[34].
En 2021, la commune comptait 91 habitants[Note 5], en évolution de −4,21 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les historiens s'accordent à décrire une économie essentiellement agricole et faiblement viticole, au XIXe siècle :
« Surf. territ. : 592 hecto en terres lab., 49 en prés, 4 en vignes, 360 en bois. L'hectare semé en blé peut rapporter 8 hectol., en orge et avoine 9, en seigle 6, planté en vignes 15. Chevaux, bœufs, moutons et porcs. »[28],[27]
Secteur primaire ou Agriculture
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs.
D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[37]), la commune de Martincourt était majoritairement orientée[Note 6] sur la polyculture et le poly - élevage (auparavant production de céréales et d'oléagineux ) sur une surface agricole utilisée[Note 7] d'environ 774 hectares (surface cultivable communale) en baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 270 à 230 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 5 exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 9 unités de travail[Note 8].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château de Pierrefort, château fort édifié par Pierre de Bar en 1306, aujourd'hui occupé par une exploitation agricole : restes d'enceinte fossoyée, chemin de ronde couvert, portail porche, tours rondes, bretèche, édifice classé au titre des monuments historiques depuis 1862[38] (48° 50′ 29″ N, 5° 56′ 19″ E).
Église Saint-Jean-Baptiste, reconstruite après 1944, de style néo-roman, ornée de vitraux de Gruber.
Personnalités liées à la commune
Pierre de Bar (1265-1348) seigneur de Pierrefort jusqu'en 1348, fils de Thiébaut II, comte de Bar et de Jeanne de Toucy.
Héraldique, logotype et devise
Blason
D'or au lion naissant de gueules.
Détails
Ces armoiries sont celles de la maison de Bar-Pierrefort, à l'origine de la construction du château qui domine le village.
Voir aussi
Bibliographie
G. Hamm, Carte Archéologique de la Gaule. 54. La Meurthe-et-Moselle, Paris, 2005.
Geindre, Lucien. Le château de Pierrefort. Le pays lorrain, avril-.
Geindre, Lucien. Monuments lorrains en péril : le château de Pierrefort (XIVe siècle). Le pays lorrain, janvier-, no 1, p. 68-69 : ill., plan.
Geindre, Lucien. Un monument historique en péril : l'ancien château de Pierrefort à Martincourt (Meurthe-et-Moselle). Lotharingia : Mélanges d'archéologie, d'art et d'histoire offerts au chanoine Jacques Choux, 1997, t. VII, p. 77-92 : ill., plans.
« Martincourt », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 639 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/09/1969 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑« Enquête sur le nom des habitants. Bassin mussipontain : dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es ! », L'Est républicain, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bHenri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe : rédigé sous les auspices de la Société d'archéologie lorraine, (lire en ligne), p. 58,75,100,109,118.
↑Registrum Beneficiorum Diœcesis Tullensis, anno 1402. Réédité dans le Recueil de documents sur l'histoire de Lorraine, tome VIII, par Henri Lepage. Nancy, chez Wiener, aîné, fils. 1863.
↑Œuvre de François Benoist, capucin de la Province de Lorraine.
↑Jules Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle : époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, (lire en ligne), p. 98.