Avec 1 780 148 habitants d'après le recensement de 2015, Manille est la deuxième ville des Philippines, par sa population, après Quezon City. Cette population, concentrée sur une superficie d'à peine 38,55 km2, fait de Manille la ville la plus densément peuplée au monde[3]. La région métropolitaine de Manille est l'aire urbaine la plus peuplée des Philippines et la onzième au monde avec une population estimée à 16 300 000. La mégapole est la douzième plus grande au monde et sa population est estimée à 19 888 419 habitants[4].
Le nom de Manille est l'adaptation en français du nom espagnolManila, lui-même issu de tagalogMaynila. Le mot may signifie « à peu près », « beaucoup » ou « caractérisé par », « pourvu de » et nila désigne une espèce de manguier[5].
Terminologie
La ville fut longtemps divisée en une ville coloniale, fortifiée et peuplée de colons européens, Manille à proprement parler, aujourd'hui désignée Intramuros et Binondo, la ville indigène, celle des Indios, plus peuplée. Dans le vocabulaire espagnol du XVIe siècle, le terme Indio désigne tout natif d'une des possessions espagnoles du Nouveau Monde et, par extension, des territoires colonisés après la découverte de l'Amérique, y compris en Asie.
Le , à la suite du bombardement de Pearl Harbor et à l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, les Américains abandonnent la ville et retirent toutes leurs installations militaires. L'aviation japonaise bombarde Manille, avant que l'armée impériale n'entre dans la ville le .
En , la marine impériale japonaise ayant refusé d'évacuer le périmètre, les Alliés reprennent la ville, au prix d'intenses combats qui détruisent la cité et entraînent la mort d'environ 100 000 civils. L'événement reçut le surnom de massacre de Manille. Manille a été l'une des villes les plus ravagées pendant la Seconde Guerre mondiale, avec Nankin, Chongqing, Varsovie, Dresde, Hiroshima et Nagasaki.
En 1948, Quezon City devient la nouvelle capitale de la République des Philippines. Manille redevient la capitale du pays le , par décret du président Ferdinand Marcos.
Géographie
Manille est située sur la rive orientale de la baie de Manille, à environ 1 300 km de l'Asie continentale. Le fleuve Pasig coupe la ville en son milieu et permet aux eaux du Laguna de Bay, située au sud-est de Manille, de se déverser dans la baie.
La quasi-totalité de la ville se trouve sur un sol alluvionnaire déplacé par le fleuve Pasig et gagné sur la baie de Manille. Ces terres ont cependant été substantiellement modifiées par l'homme, notamment le long du front de mer.
Certaines variations altimétriques ont aussi été égalisées par l'urbanisation de la ville.
Manille occupe une superficie de 38,55 km2 et est divisé en 897 barangays, la plus petite unité du gouvernement local des Philippines. Pour plus de commodités administratives, tous les barangays de Manille sont regroupés en 100 zones et qui sont ensuite regroupées en 16 districts, qui sont enfin regroupés dans les six circonscriptions électorales.
Climat
Relevé météorologique de Manille à 14.5 N, 121.0 E, altitude 15 m, période de 1961 à 1990
La municipalité de Manille au sens propre compte 1 660 714 habitants sur 38,55 km2 d'après le recensement de 2007[10], avec donc une densité de population de 43 079 hab./km2. La municipalité est ainsi l'une des municipalités les plus denses de la planète, si ce n'est la plus dense. Elle n'est pourtant que la deuxième municipalité des Philippines, par la taille, après Quezon. La population de Manille est composée à 91,5 % de chrétiens, à 4 % de musulmans, à 1,5 % de Chinois et à 3 % d'origine ethnique diverses[pas clair].
L'agglomération de Manille regroupe un grand nombre de quartiers suburbains dans l'entité de Metro Manila dont la population totale compte en 2015 12 877 253 habitants pour 636 km2, soit une densité de 20 770 hab./km2, l'agglomération étant considérée comme une ville mondiale avec un rang Beta+. En 2013 le taux de fécondité y était estimé à 2,30 enfants par femme[11].
La capitale présente un aspect très contrasté. Sur la rive sud du fleuve Pasig, s'étend l'ancien quartier colonial d'Intramuros, fondé en 1571 par les Espagnols, qui, dans une atmosphère paisible a conservé de surprenants exemples d'architecture du XVIIe siècle, et Rizal Park, parc central de Manille où se trouve le monument au héros national José Rizal. Plus au sud, les quartiers d'Ermita et Malate, autour de son église baroque, accueillent de nombreux bars et restaurants. C’est aussi là qu'on peut admirer le coucher du soleil sur la baie de Manille.
Au nord du fleuve Pasig, le quartier de Quiapo est célèbre pour son église en acier, la basilique Saint-Sébastien, son marché et sa basilique du Nazaréen noir d'où part la procession du Nazaréen noir tous les et qui rassemble des millions de dévots. Un peu plus loin le quartier de Binondo abrite le très authentique Chinatown de la ville. Un fascinant cimetière chinois se trouve tout au nord de la ville.
Économie
Manille est le principal centre administratif, commercial, culturel et portuaire des Philippines. La rade de Manille abrite un important port maritime géré par International Container Terminal Services(en) En 2005, le port s'est classé 35e des plus grands ports à conteneur du monde avec un transit de 2,943 millions d'EVP[12], mais le port est cependant moins bien classé en ce qui concerne la totalité des flux où il se situe à une 94e place avec un transit de 46 148 millions de tonnes de marchandises[12].
L'industrie agro-alimentaire est ainsi l'un des secteurs employant le plus de personnes dans la ville, mais le tourisme est aussi une activité importante. Manille est l'une des plus importantes destinations touristiques du pays avec près d'un million de visiteurs par an. La plupart des destinations touristiques sont situées dans le quartier Intramuros de Manille, c'est-à-dire la vieille ville. Dans Manille se trouvent plusieurs bidonvilles notamment à Tondo.
En , lors d'une série d'opérations anti-drogue, les autorités ont fait la saisie de méthamphétamine d'une valeur de 115 millions d'euros. Le ministre de la Justice Vitaliano Aguirre affirme que c'est non seulement la plus grosse saisie de l'année, mais aussi la plus grosse dans l'histoire du pays [13].
Les rues de Manille souffrent de très nombreux embouteillages chroniques. Les jeepneys sont les principaux transports collectifs. Ce sont de vieilles Jeeps de l'armée américaine, laissées sur place après la Seconde Guerre mondiale, qui ont été transformées en minibus très colorés mais aussi très polluants. Les Philippins utilisent aussi pour les courtes distances de nombreux tricycles comme taxi pouvant accueillir jusqu'à trois ou sept personnes. La ville comprend aussi de nombreuses voitures taxi.
Depuis le début des années 1970 et l'administration de Ferdinand Marcos, Manille dispose d'un réseau de métro léger aérien, le LRT, qui suit souvent les axes principaux de la ville. C'est l'un des premiers systèmes de transports collectifs ferroviaires urbains d'Asie du Sud-Est. Long d'environ 29 km il comporte 29 stations, sur deux lignes : la LRT-1 (Ligne verte), et la LRT-2 (Ligne bleue). La ville possède aussi une ligne de métro principalement aérienne, la MRT-3 (Ligne jaune), un service de train de banlieue avec la Philippine National Railways ainsi qu'un service de ferry sur la rivière Pasig.
La ville comporte 10 ponts sur la Pasig, 2 ponts ferroviaires et 8 ponts routiers (les ponts de Roxas, Jones, McArthur, Quezon, Ayala, Mabini, Padre Zamora et Lambingan).
Mgr Jose Advincula (1952), archevêque de Manille, cardinal
Gina Lopez (1953-2019), femme politique, secrétaire du département de l'environnement et des ressources naturelles, présidente de la commission de la réhabilitation de la rivière Pasig
↑Jean Amsler, La Renaissance (1415-1600), tome II de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 326-327
↑(es) Mariano Ardash Bonialian, China en la América colonial: bienes, mercados, comercio y cultura del consumo desde México hasta Buenos Aires, México, D.F. Buenos Aires, Instituto Mora CONACYT Editorial Biblos, .
↑Annick Tranvaux, « Colonisation et politique urbanistique espagnole aux îles Philippines », Travaux & Documents, université de La Réunion, no 28, , p. 197-223.
Christian Brincourt et Gilles Lambert, Grandir à Manille : les 75 000 enfants du Père Tritz, Bayard-Centurion, Paris, 1995, 155 p. (ISBN2-227-30406-5).
Catherine Guéguen, Les Chinois de Manille (ancrage et évolutions socio-spatiales), Université Paris-Sorbonne, 2007, 392 p. (thèse de doctorat de Géographie).
Xavier Huetz de Lemps, Manille au XIXe siècle : croissance et aménagement d'une ville coloniale : 1815-1898, Université de Bordeaux 3, 1994, 2 vol., 1 082 p. (thèse de doctorat d'Histoire). Historien devenu au fil du temps un des meilleurs spécialistes des Philippines.
Bernard Pot, Philippines. Bibliographie thématique en langue française, annotée et commentée, SevenOrients et Geuthner, Paris, 2003. L'auteur a compilé plus de 1 700 références en français sur les Philippines. Cela va de la BD à la thèse de doctorat, en passant par les récits de voyages ou les descriptions ethnographiques. C'est la bibliographie de thèse de l'auteur.
Roland Neveu et Marc Mangin, Manille éternelle : portrait d'une ville au passé toujours présent, les Éditions d'Indochine, Paris, 1996?, 95 p. (ISBN2-911589-04-1).