Leire Pajín Iraola naît le à Saint-Sébastien, au Pays basque. Elle est la fille de José María Pajín et de Maite Iraola, tous deux militants du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE)[1]. Elle a une sœur, Amaya, née en . Son père est originaire de la province de León et sa mère du Guipuscoa. Elle grandit dans sa ville natale, étant scolarisée dans une ikastola où elle apprend le basque. En , sa famille déménage à Benidorm, où ses parents avaient effectué ensemble leur voyage de fin d'étude[2].
Elle se marie le avec un haut responsable de la Fondation Carme Chacón à la mairie de Barcelone, au cours d'une cérémonie civile officiée par le nouveau maire socialiste de la capitale catalane, Jaume Collboni[3].
Études et premiers engagements
À l'âge de 15 ans, Leire Pajín s'engage en politique en adhérant aux Jeunesses socialistes d'Espagne (JSE). Elle rejoint, deux ans plus tard, le Parti socialiste[4].
Étudiante en sociologie à l'université d'Alicante, où elle obtient une licence, elle participe en 1995 à la fondation de l'association étudiante Campus Jove, qu'elle préside pendant deux ans. Parallèlement, elle est membre du conseil de la faculté de sciences économiques et de sociologie, entre 1995 et 1999[5].
Elle entre à la commission exécutive du Parti socialiste du Pays valencien-PSOE (PSPV-PSOE) en 1997 et y siège pendant deux ans, comme secrétaire à la Participation des jeunes[5]. Son intégration au sein de la direction est présentée comme une compensation envers son père, destiné à devenir secrétaire à l'Organisation avant que ce poste ne revienne à Joan Ignasi Pla pour des raisons d'équilibres internes[6]. En 1998, elle intègre le Conseil de la Jeunesse d'Alicante, dont elle est trésorière ainsi que secrétaire à l'Éducation[5].
À la suite de la démission du secrétaire général du PSPV-PSOE Joan Ignasi Pla, la direction nationale du PSOE forme en une direction provisoire (comisión gestora). Leire Pajín en est nommée vice-présidente, sous la présidence de l'ancien dirigeant régional du parti Joan Lerma[13].
Numéro trois du PSOE
Réélue en 2e position dans la circonscription d'Alicante aux élections générales du 9 mars 2008, Leire Pajín remet sa démission du Congrès le suivant, après avoir été confirmée dans ses fonctions de secrétaire d'État, et laisse son siège à Guillermo Bernabéu[14].
Le , à la veille de la clôture du XXXVIIe congrès du PSOE, le secrétaire général réélu José Luis Rodríguez Zapatero annonce que Leire Pajín succédera à José Blanco — promu vice-secrétaire général — au poste de secrétaire à l'Organisation. C'est la deuxième fois dans l'histoire du PSOE qu'une femme accède à cette responsabilité après Carmen García Bloise entre 1979 et 1984[15]. La composition de la commission exécutive est ratifiée le lendemain à 98,9 % des voix par les délégués[16]. Elle est remplacée cinq jours plus tard en Conseil des ministres par Soraya Rodríguez comme secrétaire d'État à la Coopération[17].
Le PSOE décide en de la faire entrer au Sénat, en tant que sénatrice désignée par le Parlement valencien, du fait de la démission à venir d'un sénateur socialiste candidat aux élections européennes[18]. Formellement proposée en au bureau du Parlement[19], son élection est bloquée pendant six mois par le Parti populaire, majoritaire au Parlement valencien, sans explication particulière[20]. Elle est élue le , par 38 voix pour et 56 votes blancs[21]. Elle prête serment dans l'hémicycle du palais du Sénat et entre en fonction le suivant[22].
Conformément à une annonce faite en [29], le Conseil des ministres adopte le l'avant-projet de loi relatif aux soins palliatifs et à la mort digne, qui ne légalise ni l'euthanasie — promise par le PSOE depuis 2004 — ni le suicide assisté mais qui reconnaît explicitement le droit à refuser un traitement médical et à bénéficier, y compris à domicile, d'une sédation profonde et continue pouvant conduire à la mort du patient[30]. Le projet de loi est approuvé par le Conseil des ministres et remis au Congrès des députés le [31]. La dissolution en suivant des Cortes Generales en vue de convoquer les élections générales anticipées du 20 novembre empêche l'examen du projet de loi[32].
Retrait de la politique
Le , Leire Pajín annonce qu'elle renonce à son mandat de sénatrice désignée par le Parlement valencien afin de laisser sans attendre la place à ceux nommés à la suite des élections autonomiques du 22 mai précédent. Elle rejette ainsi la suggestion du secrétaire général du PSPV-PSOEJorge Alarte de se maintenir en poste jusqu'aux élections anticipées du suivant[33]. La direction du PSOE de la province d'Alicante l'investit le tête de liste au Congrès des députés[34]. À la suite de la lourde défaite du PSOE, elle fait partie des neufs dirigeants de la « jeune génération » interrogés par El País sur l'avenir et les erreurs du Parti socialiste avec Pilar Alegría, Susana Díaz, Emiliano García-Page, Óscar López, César Luena, Eduardo Madina, Juan Moscoso et Laura Seara[35].
Dans la perspective du XXXVIIIe congrès du PSOE, elle rejoint le les promoteurs du manifeste « Mucho PSOE por hacer », notamment les anciens ministres Carme Chacón, Francisco Caamaño et Juan Fernando López Aguilar[36]. Le , elle assiste à la présentation publique de la candidature de Carme Chacón au secrétariat général, à Olula del Río[37]. La victoire revient cependant à l'autre impétrant, Alfredo Pérez Rubalcaba, avec 22 voix d'avance parmi les délégués[38], aussi n'est-elle pas intégrée à la commission exécutive[39]. Lors du congrès du PSPV-PSOE qui suit, le , elle devient « numéro deux » de l'appareil socialiste dans la Communauté valencienne en tant que vice-secrétaire générale sous l'autorité du nouveau dirigeant régional, Ximo Puig[40].
Le , Leire Pajín annonce qu'elle se retire « pour un temps » de la vie politique active afin de travailler au sein de l'Organisation panaméricaine de la santé (PAHO)[41]. Elle démissionne de son mandat de députée et indique vouloir rester, si le règlement de la PAHO l'autorise, membre de la direction du PSPV-PSOE[42]. Son siège de députée revient à Patricia Blanquer[43]. Elle intègre en le comité fédéral du PSOE[b] à l'occasion du congrès extraordinaire du parti[44].
Le journal El País révèle le que Leire Pajín sera candidate aux élections européennes du 9 juin suivant, en 8e position sur la liste du Parti socialiste ouvrier espagnol, ce qui constitue la principale surprise de la candidature que conduit la ministre de la Transition écologique Teresa Ribera[46]. La liste est ratifiée quelques heures plus tard par la commission électorale du PSOE[47]. Selon le journal El Independiente, cette désignation est une marque de reconnaissance envers José Luis Rodríguez Zapatero et son bilan, bien que l'ex-président du gouvernement n'ait pas proposé la candidature de son ex-ministre[48]. Effectivement élue au Parlement européen[49], elle devient secrétaire générale de la délégation du PSOE au sein du groupe S&D[50].
Notes et références
Notes
↑Le mandat de député et la fonction de secrétaire d'État sont juridiquement compatibles, mais traditionnellement les secrétaires d'État démissionnent de leur siège de parlementaire.
↑Le comité fédéral est le principal organe de décision entre deux congrès du PSOE.
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