Jacques d'Orléans est le quatrième fils et le huitième enfant d’Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France, et de son épouse Isabelle d'Orléans et Bragance (1911-2003), princesse du Brésil.
Outre ses neuf autres frères et sœurs, Jacques a un frère jumeau Michel d’Orléans (1941), comte d’Évreux qui est son aîné mais qui, à la suite de son mariage, a été placé après lui dans l'ordre de succession par son père feu le comte de Paris[2], ordre confirmé par son frère Henri comte de Paris[2],[3].
1. Diane d'Orléans (née en 1970), qui épouse Alexis, vicomte de Noailles[7] (1952-2014), second fils de Philippe de Noailles (1922-2011), duc de Mouchy, et de Diane de Castellane (1927-2010), petite-fille de Boniface de Castellane (1867-1932). D'où trois filles :
Céline de Noailles de Mouchy de Poix (née en 2005)
Léontine de Noailles de Mouchy de Poix (née en 2006)
Victoire de Noailles de Mouchy de Poix (née en 2008) ;
Après cinq années dans le protectorat, ils partent, en juillet 1946, au Portugal, où ils s’installent, avec le reste de leur famille, à la Quinta do Anjinho, à Sintra[9]. Terrorisés par leur père, ceux que leurs partisans appellent les « Enfants de France » n’en sont pas moins turbulents et, parfois même, violents. Un jour, Jacques casse ainsi accidentellement le bras de sa sœur Diane en se jetant volontairement d'une échelle[10].
Consterné et dépassé par l’attitude de sa progéniture, le « comte de Paris » finit par éloigner plusieurs de ses enfants du foyer familial. De septembre 1952 à juillet 1956, Michel et Jacques sont ainsi envoyés dans des pensionnats français, d’où ils finissent toujours par être renvoyés, avant d’être séparés à la rentrée scolaire 1954 puis confiés ensemble à un précepteur particulier en 1956[11]. Cependant, les enfants finissent par revenir au Portugal lorsqu’est ouvert le lycée français Charles-Lepierre de Lisbonne, à la rentrée 1956[12]. C’est donc dans ce pays que les jumeaux d’Orléans passent leur baccalauréat, en 1960. Mais alors que Michel obtient son diplôme du premier coup, son frère Jacques est recalé, ce qui ne manque pas de lui valoir les foudres du « comte de Paris ». En représailles, le jeune homme se voit alors interdire de continuer de pratiquer l'équitation, sa passion, et de se diriger vers une carrière de cavalier[13].
De ces années, Jacques d’Orléans conçoit une haine farouche de son père, qui se traduit par un violent désir de vengeance et une nécessité impérieuse de s'éloigner du prétendant orléaniste[14].
En Algérie, il renaît[17]. Responsable d'une quarantaine d'hommes, pour la plupart âgés de dix-neuf à vingt ans, il prend conscience de la futilité de son besoin de vengeance, né de sa relation douloureuse avec son père. Mais il n'en perd pas pour autant son désir de reconnaissance et c'est avec fierté qu'il se place dans la continuité de son frère François, mort au champ d'honneur dans la colonienord-africaine en 1960[18].
À l'époque, Jacques d'Orléans est un fervent partisan de l'Algérie française. Il l'est d'ailleurs tellement que son père le soupçonne, un temps, d'être l'auteur de l'attentat de l'OAS qui touche la résidence du « comte de Paris » et de sa famille, à Louveciennes, le . Il faut dire que l'événement se produit lors d'une permission chez ses parents et que celui-ci n'a pas manqué de montrer son refus de l'indépendance algérienne dès son retour en métropole[19].
Jacques d'Orléans rentre finalement en Europe en 1962, après que l’Algérie a obtenu son indépendance. Il est alors envoyé en garnison en Allemagne, à Friedrichshafen, et y reste jusqu'en 1965, année où il est Lieutenant au 7e Chasseur d'Afrique jusqu'en 1968. Il retrouve ensuite la vie civile[8].
Carrière civile et vie privée
En août 1968, Jacques d'Orléans fait la connaissance de sa future épouse, Gersende de Sabran-Pontevès. Rapidement, les deux jeunes gens se fiancent et leur mariage se déroule dès l'année suivante[20]. Pour une fois, le « comte de Paris » est ravi. Rendu furieux par l'union de Michel avec une jeune fille au passé familial sombre, il est en revanche très satisfait de l'alliance du frère jumeau de celui-ci. Après avoir uni plusieurs de ses aînés à des membres du gotha européen, le prétendant orléaniste juge en effet très opportun de marier ses cadets à des représentants de la haute noblesse française[21]. Le « comte de Paris » profite donc des épousailles de Jacques pour lui conférer le titre de courtoisie de duc d'Orléans, qui aurait dû passer à Michel, qui est son frère aîné[22].
Pendant près de cinq ans, il vit à Sintra, au Portugal, où il s'occupe des terres que possède sa famille. Marchant toujours sur les traces de son frère, François, il suit en parallèle des cours d'agronomie en Suisse et obtient un diplôme d'ingénieur agronome à l'école de Grange-Vernay[23]. Jacques d'Orléans se lance ensuite dans une carrière bien éloignée de l'agriculture. Pendant six ans, il s'occupe des relations publiques de la société financière Mage et Pujos. Puis, il quitte, en 1976, son emploi pour entrer à la revue Connaissance des arts, dont il devient à la fois directeur de la publication et gérant[24]. En août 1981, le duc d'Orléans retourne cependant dans les relations publiques, ce qui l'amène à effectuer de nombreux voyages dans le monde entier. Enfin, à partir de 1993, il intègre la société Pernod-Ricard, où il travaille comme conseiller jusqu'en 2005. Pendant toutes ces années, son épouse, Gersende de Sabran-Pontevès se consacre à la musique[25] et à l'éducation de ses enfants[26]. Après avoir été pendant sept ans président d'une société de gestion de murs d'images, il s'implique dans les énergies propres et renouvelables en tant que président d’énergie Terre, à partir de 2011[27].
« Les conjurés d'Amboise »
Dans les années 1990, Jacques d'Orléans entre progressivement dans la plus complète opposition avec son père. Avec quatre de ses frères et sœurs (Isabelle, Hélène, Diane et Michel), il fait partie de ceux que la famille d'Orléans appelle ironiquement « les conjurés d'Amboise »[28].
Du au 1er mars1995, le duc d'Orléans et les autres « conjurés » tentent, sans succès, de s'opposer à la vente des souvenirs familiaux de la Quinta do Anjinho organisée par le comte de Paris chez Sotheby's, à Monaco[29],[30]. Puis, en 1997, les mêmes « conjurés » parviennent à contrecarrer les projets de leur père qui souhaite modifier son contrat matrimonial afin de pouvoir avoir accès à la fortune de la comtesse de Paris[31].
Cependant, le conflit qui oppose le duc d’Orléans au comte de Paris prend de nouvelles proportions peu après le décès de ce dernier, en 1999. Jacques d'Orléans publie, en effet, un ouvrage à la tonalité aigre consacré aux « affaires » ayant entouré le défunt prétendant orléaniste. Il apparaît, à cette occasion, dans de nombreux médias français[32], qui mettent alors au jour les mésententes existant parmi les membres de la maison d'Orléans.
Titulature
Les titres portés actuellement par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison.
- : Son Altesse Royale le prince Jacques d'Orléans ;
Souvenirs et ouvrages à caractère semi-biographique
Jacques d’Orléans avec la collaboration de Bruno Fouchereau, Les ténébreuses affaires du comte de Paris, Albin Michel, Paris, 1999 (ISBN2-22-611081-X).
Jacques d’Orléans, Les Chasses des princes d’Orléans, Gerfaut, Paris, 2000 (ISBN2-90-119684-5).
Livre d’Histoire
Jacques d’Orléans, Ports de guerre, Gerfaut, Paris, 2005 (ISBN2-91-462277-5).
Autres ouvrages
Philippe de Montjouvent, « S.A.R. le Prince Jacques de France, Duc d'Orléans » dans Le comte de Paris et sa descendance, Du Chaney Eds, Paris, 1998, p. 325-342 (ISBN2913211003).
Isabelle, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (t. 1), Éditions Robert Laffont, Paris, 1978, (ISBN2-22-100107-9).
Isabelle, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur. Les Chemins creux (t. 2), Éditions Robert Laffont, Paris, 1981, (ISBN2-22-100834-0).
Sotheby's, Tableaux, Mobilier et Livres appartenant à Monseigneur le Comte de Paris et Madame la Comtesse de Paris. Provenant de la Quinta Do Anjinho à Sintra, Sotheby's Monaco, 1993.
(Souvenirs de Roselyne Manca de Vallombrosa, fille du comte Amédée de Vallombrosa et d’Adrienne Lannes de Montebello ; épouse de Foulques, duc de Sabran, fils du comte Elzéar de Sabran-Pontevès et de la princesse Constance de Croÿ)
↑Extrait sans filiation - Service de l'état civil du ministère des Affaires étrangères et du Développement international : « Extrait d'acte de naissance no 720 de Jacques, Jean, Yaroslaw, Marie d'Orléans. Le 25 juin 1941 à 9 heures 30 minutes est né à Rabat (Maroc) Jacques, Jean, Yaroslaw, Marie d'Orléans, du sexe masculin, deuxième jumeau. »
↑ a et bBottin Mondain (Société du Bottin mondain, Paris. Toutes les éditions de 1968 à 2008).
↑« Henri VII » rangea la branche du prince Jacques avant celle du prince Michel (pourtant son jumeau aîné) dans l'ordre de succession. Il est vrai que juristes et médecins ont beaucoup débattu, jadis, de l'application du droit d'aînesse aux frères jumeaux. Parfois, on privilégia le premier né, mais plus souvent, suivant la coutume populaire, la jurisprudence (ou « Ancien Droit ») pencha pour le second, réputé le premier conçu, selon la doctrine catholique de la conception marquant le début de la vie humaine.
↑Foulques de Sabran-Pontevès est également connu sous d'autres prénoms mais c'est celui-ci que lui donne Philippe de Montjouvent.
↑« Le Mariage de Jacques de France et de Gersende de Sabran-Pontevès » dans Point de Vue - Images du Monde no 1100, 8 août 1969.
↑Né Alexis, Marie de Noailles de Mouchy de Poix, d'après un extrait sans filiation délivré par la mairie du 7e arrondissement de Paris et qui dit : « Mairie de Paris - Extrait d'acte de mariage - Année 2004 - Acte no 221 - Le 6 septembre 2004 a été célébré en notre commune à Paris septième arrondissement, le mariage d'Alexis, Marie de Noailles de Mouchy de Poix, né le 05 septembre 1952 à Paris seizième arrondissement, et de Diane, Marie, Thérèse, Agathe, Hélène, Isabelle, Laure, Roselyne d'Orléans, née le 24 juin 1970 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). »
↑ ab et cPhilippe de Montjouvent, Le comte de Paris et sa descendance, Éditions du Chaney, Paris, 1998, p. 326.
↑Jacques d’Orléans, Les Ténébreuses affaires du comte de Paris, Albin Michel, Paris, 1999, p. 9.
↑La robe de mariage de Gersende, dessinée par le couturier Yves Saint Laurent, est aujourd'hui exposée au Musée de la Mode (Musée Galliera), à Paris. Philippe de Montjouvent, Op. cit., p. 328.