L'histoire de la Haute-Saône commence le en tant que département français. La ville de Vesoul est désignée comme chef-lieu grâce à sa position centrale.
La Haute-Saône comme le reste de la Franche-Comté fut durement éprouvée par les guerres du XVIIe siècle. Mais à partir de la conquête française, va retrouver la prospérité et être le département le plus prospère et le plus peuplé. Au XVIIIe siècle, quelques villages dépendaient du Barrois mouvant, dans le Bailliage de Lamarche. Depuis 1333, l'essentiel des villages du département faisait partie du bailliage d'Amont.
L'histoire de la Haute-Saône en tant que départent commence le en tant que département français. La ville de Vesoul est désignée comme chef-lieu grâce à sa position centrale[4].
Le département est également marqué par la guerre franco-prussienne. Au niveau national, les troupes françaises sont affaiblies par d'importantes difficultés de ravitaillement dû à une mauvaise organisation, et des conditions climatiques rigoureuses qui freinent leurs mouvements. Napoléon III capitule à Sedan. Un gouvernement provisoire s'instaure, et décide de poursuivre la guerre sous l'impulsion de Gambetta. Paris est assiégé. Dès l'automne 1870, les Prussiens tiennent une grande partie du territoire français. Dans l'Est de la France, l'Alsace, la Franche-Comté, une partie de la Bourgogne sont occupées. Le colonel Denfert-Rochereau s'est enfermé avec ses troupes dans la citadelle de Belfort (dernier siège de Belfort), à quelques kilomètres de la Haute-Saône.
En , le gouvernement constitue, sous le commandement du général Charles-Denis Bourbaki, une nouvelle armée : l'armée de l'Est. Son objectif est d'aller couper les arrières et les lignes de communication des Prussiens, tout en délivrant Belfort. Le premier objectif est la capture du bourg de Villersexel dans le sud de la Haute-Saône.
Le , la bataille de Villersexel est engagée. Le lendemain, elle connaît son apogée par une victoire des troupes françaises. Sous le commandement de général von Werder, les Prussiens opèrent un repli stratégique vers Montbéliard et s'installent sur une ligne géographique qui suit la rivière de la Lizaine. Au sud, Montbéliard et Héricourt, au nord, Frahier. La bataille d'Héricourt se déroule du 15 au et s'achève par la déroute de l'armée française qui se réfugie en Suisse.
Après la guerre, le département de la Haute-Saône, resté français, accueille des alsaciens fuyant l’annexion de l’Alsace-Lorraine.
La guerre franco-prussienne en Haute-Saône.
La bataille de Villersexel, soldats français assiégeant des soldats prussiens reclus dans une ferme.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs maquis s'établissent dans les forêts, les collines et les montagnes, notamment le maquis du Chérimont qui voit quarante de ses membres — agés de 18 à 36 ans — fusillés à Magny-Danigon le après un accrochage imprévu avec les troupes allemandes au puits Arthur-de-Buyer[6]. En septembre 1944, un millier de maquisards se réfugient dans la forêt de la Planche des Belles Filles. Le 19 septembre, un assaut général est lancé sur la vallée[7],[8]. 120 résistants du maquis de Plancher-Bas se regroupes également sur le Mont de Vanne, dans les ruines de l'ermitage[B 1].
La Haute-Saône est une étape stratégique lors de la Libération, et les troupes alliées devant traverser la Trouée de Belfort. La progression est rapide sauf à Champagney où la situation stagne pendant 55 jours. Ce bourg connaît des bombardements faisant 115 morts et 120 blessés chez les habitants ; 400 maisons sont détruites[9].
Le premier est le bassin houiller keupérien exploité de façon artisanale et irrégulière, du XVIe siècle au XXe siècle, dans le sud-est de la Haute-Saône. La houille extraite sert principalement à alimenter des chaudières permettant de concentrer, par évaporation, la saumure des salines locales[B 2],[B 3],[12]. L'activité atteint son apogée au XIXe siècle, où huit concessions sont accordées entre 1826 et 1845[13],[B 4],[14],[15], dont quatre qui fusionnent en 1879 (Gouhenans, Athesans, Saulnot, et Vy-lès-Lure)[15]. Pour faire face aux pénuries dues à l'Occupation et permettre aux industries locales de se maintenir, de nouvelles recherches sont lancées, notamment par le Bureau de recherches géologiques et géophysiques (BRGG) comme dans d'autres petits bassins qui échappent au contingentement de l'occupant[16],[17].
L'exploitation du bassin minier de Ronchamp et Champagney a démarré dans des galeries à flanc de coteaux avant que ne soit creusé le puits Saint-Louis en 1810, premier véritable puits d'extraction. Les couches de charbon s'enfonçant de plus en plus, les puits se succèdent et sont de plus en plus profonds jusqu’à ce que la compagnie (la Société civile des houillères de Ronchamp) finisse par creuser deux fois de suite le puits le plus profond de France ; le puits du Magny (694 mètres) en 1878 et le puits Arthur-de-Buyer (1 010 mètres) en 1900[18],[20]. À la nationalisation des mines en 1946, les puits en activité et la centrale thermique sont confiés à Électricité de France[21]. Cette exploitation est aussi marquée par des catastrophes minières, en particulier des coups de grisou[22].
Un petit gisement situé vers le hameau de Mourière (au nord-ouest de Ronchamp) est exploité entre 1844 et 1891, mais de façon artisanale avec des couches de faible épaisseur et de piètre qualité. D'importantes réserves de houille formant des couches suffisamment épaisses et de bonne qualité sont découvertes au début du XXe siècle autour de la commune de Saint-Germain, près de Lure. La Première Guerre mondiale puis la Grande Dépression retardent la mise en exploitation et malgré plusieurs initiatives et débats pour lancer l'exploitation dans les années 1950, aucune mine n'est ouverte[18],[23].
Au total, six concessions sont accordées entre 1757 et 1914 en Haute-Saône pour exploiter la houille du Stéphanien, dont la moitié finissent par fusionner (Ronchamp, Champagney et Éboulet). L'une restera une petite exploitation artisanale (Mourière) et deux d'entre elles ne sont pas exploitées (Lomont et Saint-Germain)[18].
En 1832, la production du département s'élève à 20 658 tonnes grâce aux mines de Ronchamp, de Gouhenans et de Saulnot. En 1864, ces mêmes mines auxquelles s'ajoutent celles d'Éboulet, de Mourière et de Mélecey produisent 216 031 tonnes[B 5].
Cette industrie exploite 20 000 tonnes de pyroschiste d'âgetoarcien entre 1929 et 1936 avec une production industrielle en 1934 employant environ 80 personnes. Cette roche est distillée pour obtenir de l'huile de schiste qui est ensuite raffinée. Un raid automobile est organisé dans les colonies françaises, la « croisière technique africaine », pour promouvoir ce carburant, la Natioline[27],[28].
L'exploitation du sel en Haute-Saône s'étale sur huit siècles dans trois principaux sites. La saline de Saulnot est exploitée pendant sept siècles du XIIe siècle à 1826, soit la plus grande longévité du département. En 1589, c'est l'une des premières en Europe à expérimenter ce combustible pour l'évaporation de la saumure dans des fours conçus par Heinrich Schickhardt, ce qui permet à la compagnie de faire diminuer le coût de revient du sel[B 2],[B 3]. La saline de Gouhenans prend le relais à partir de 1831 et fonctionne de façon industrielle pendant plus d'un siècle. C'est l'exploitation du gisement houiller qui permet la découverte du gisement de sel gemme en 1828, avec le repérage d'un banc de sept à huit mètres d'épaisseur[12]. Enfin, la saline de Mélecey est exploitée d'une façon plus artisanale et éphémère entre 1850 et 1873[B 3].
Un four à charbon de la saline de Saulnot (illustration d'Heinrich Schickhardt).
La dentelle arrive en Haute-Saône à la Renaissance et connait une baisse d'activité pendant la Révolution. L'activité est relancée sous Napoléon et se développe considérablement entre les années 1850 et 1950 avec près de 300 sociétés et 50 000 dentellières dans tout le département, plus particulièrement autour des villes de Luxeuil et Lure. Ce travail était souvent un complément pour des femmes dont la famille avait de faibles revenus[B 10].
Verrerie
À la fin du Moyen Âge, les forêts françaises sont surexploitées par les verriers et leur droit d'exploitation leur est retiré en raison de ces destructions. Une quarantaine de verriers des Vosges et de la vallée du Rhône s'installent en Franche-Comté, plus particulièrement dans les Vosges saônoises. Miellin compte la première verrerie en 1637, un autre atelier est construit un siècle plus tard. Une verrerie est ouverte en 1700 par la famille Grézely à Malbouhans. Celle-ci emploie une centaine de personnes et utilise le charbon de Ronchamp et celui de la concession de Mourière (appartenant au même industriel pendant plusieurs décennies). Elle ferme en 1890, n'ayant pas investi dans des laminoirs à vitre. Une seconde verrerie est créée en 1780 par Célestin Grezely au lieu-dit La Saulnaire, dont la production est vendue à Paris. À la même période, un autre établissement ouvre à Roye[B 11].
Une autre abbaye est fondée à Bithaine au XIIe siècle[B 15]. Le prieuré de Marast est fondé en 1123 par des moines de l'abbaye de Chaumousey (Vosges)[B 16].Vers 1530, un ermite se serait installé sur le Mont de Vanne (auquel il a donné son nom), sur les hauteurs de Fresse. Une chapelle y est construite en 1681[B 17].
↑Alain Jacquot-Boileau, Partir pour l'Allemagne : L'itinéraire de Lucien Berthel du Chérimont à Bergen-Belsen 1944-1945, Vesoul, Éditions de Haute-Saône, , 118 p., 20.5x50.5cm (ISBN978-2-914425-00-1, lire en ligne).
↑BRGM, Ancienne concession de houille de Vy-lès-Lure (70) : Etat des lieux, (lire en ligne [PDF]), p. 7.
↑René Medioni, Le BRGG (Bureau de Recherches géologiques et géophysiques, 1941-1953), premier ancêtre direct du BRGM, https://hal.archives-ouvertes.fr hal.archives-ouvertes.fr, (lire en ligne [PDF]), p. 105-106.
↑Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN978-2-36230-001-1), p. 9-12.
↑Alain Banach, « Les puits creusés dans le bassin », sur abamm.org (site personnel), Ronchamp, Les amis du musée de la mine (consulté le ).
↑Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN2-914425-08-2), p. 73.
↑Alain Banach, « Les tragédies de la mine », sur abamm.org (site personnel), Ronchamp, Les amis du musée de la mine (consulté le ).
↑Nécologe précédent la Chronique de Hugues de Flavigny au XIIe siècle et les Acta Bertarii et Ataleni de Flaverney-Bleurville dont l'auteur est inconnu.
↑abbé Louis Besson, Mémoire historique sur l'abbaye de Cherlieu, Bintot, (lire en ligne), p. 3.