Dans le langage courant, le terme « combustible » désigne plutôt les produits utilisés pour le chauffage (bois, charbon, produits pétroliers…). Dans les faits, ce qualificatif s’applique à tout composé susceptible de s’unir à un oxydant (presque toujours l’oxygène de l’air) et capable de se consumer[1][source insuffisante].
Les combustibles se répartissent en trois grandes catégories selon leur état physique dans les conditions standard de température et de pression. On distingue ainsi[2] :
La seconde acception englobe plus largement d'autres substances, dont la vocation dans l'industrie, n'est pas nécessairement d'être consumé pour produire de l'énergie. Dans ce cas, l’appellation combustible renvoie aux propriétés chimiques, aux précautions de manipulation et de stockage.
Certains produits combustibles ont la propriété de s’enflammer vivement et de brûler avec production de flammes ; ils sont qualifiés de « produits inflammables ». Pour caractériser l’inflammabilité des liquides, on utilise la notion de point d’éclair. Le « point d'éclair » est la température minimale à laquelle, dans des conditions d’essais spécifiés, un produit émet suffisamment de gaz inflammables capables de s’enflammer momentanément en présence d’une source d’inflammation[1].
Par ailleurs, les gaz, vapeurs, brouillards de produits combustibles, mélangés à l’air, sont explosifs dans le domaine de concentration compris entre la limite inférieure d'explosivité (LIE) et la limite supérieure d’explosivité (LSE) (Voir Limite d'explosivité). En dessous de la LIE, le mélange est trop pauvre en combustible pour donner lieu au phénomène explosif. Au-dessus de la LSE, le mélange est trop riche en combustible et ne contient pas suffisamment d’oxygène[1].
La combustion est une réaction chimique d’oxydation d’un combustible par un comburant, qui nécessite une source d’énergie. Elle met en jeu trois éléments nécessaires[1] :
le combustible, la matière susceptible de brûler (solide : charbon… ; liquide : essence, solvants… ; gazeuse : propane, butane…), etc.
l’énergie d’activation, l’énergie minimum nécessaire au démarrage de la réaction chimique de combustion ; elle est apportée par une source de chaleur, une étincelle…
L'absence d’un des trois éléments empêche le déclenchement de la combustion ;
La suppression d’un des trois éléments arrête le processus ;
Le feu s’éteint de lui-même, s’il n’y a pas assez de comburant, si le combustible manque ou si le foyer est refroidi.
Histoire
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Les combustibles sont la première source d'énergie utilisée par l'homme pour le chauffage domestique, l'éclairage et l'industrie. Une nouvelle ère a commencé avec l'exploitation des combustible fossiles, qui sera pour beaucoup à l'origine de l'essor industriel de l'occident dès la fin du XVIIIe siècle et qui est en train de se terminer avec l'épuisement de ces ressources. D'autres sources d'énergie sont déjà utilisées qui évitent les redoutables conséquences de la combustion, la production de gaz à effet de serre.
Le bois, la houille, pour le chauffage, les huiles animales, végétales et minérales, dont on fait un usage immémorial dans les lampes à huile, constituent les combustibles les plus anciennement utilisés.
« COMBUSTIBLE : Qui est disposé à brûler aisément. Matière combustible. La poix, le goudron, le soufre, sont des matières combustibles. Le marbre, le porphyre, ne sont pas combustibles. »
Benjamin Thompson, comte de Rumford est le premier physicien qui se soit occupé de la détermination de la puissance calorifique des combustibles. L'appareil dont il se sert porte le nom de « calorimètre de Rumford »[3]. Pour Lavoisier, à qui l'on doit le terme « oxygène », dans son Traité élémentaire de chimie, en 1789, la combustion n'est autre que la décomposition du gaz oxygène par un corps combustible. L'oxygène forme la base de ce gaz est absorbé le calorique et la lumière deviennent libres et se dégagent[4]. L'explication de Lavoisier sur la combustion remplace la théorie phlogistique, qui postule que les matériaux relâchent une substance appelée phlogiston lorsqu'ils brûlent dans le récipient en question. Aux alentours de 1800, les combustibles simples, réduits au nombre de six, parce qu'on regarde le diamant comme du carbone le plus pur, sont l'hydrogène, l'azote, le soufre, le phosphore, le carbone et les métaux. Les facultés des corps combustibles ne sont pas toutes égales entre elles. Dans le nombre, il en est qui brûlent avec flamme et d'autres qui brûlent sans flamme. Le gaz azote et plusieurs des métaux sont de ce dernier groupe[5].
Le XIXe siècle sous l'impulsion du courant hygiéniste se préoccupe de la salubrité des logements. La ventilation, le chauffage, sont érigés en science, les combustibles sont répertoriés et qualifiés et quantifiés. En 1844, « les combustibles sont très nombreux car cette grande classe de corps renferme non seulement tous les corps simples mais encore un grand nombre de corps composés. Cependant ceux qui sont en usage dans les arts pour produire de la chaleur sont très peu nombreux parce que, pour être employés, ils doivent satisfaire à plusieurs conditions importantes qui en excluent un grand nombre :
Ils doivent être facilement brûlés dans l'air atmosphérique et la chaleur dégagée par la combustion doit être suffisante pour la maintenir ou en d'autres termes la chaleur dégagée par la combustion doit être supérieure à celle qui est nécessaire pour la produire. Le soufre, le charbon, l'hydrogène, le phosphore satisfont à cette condition. Mais le fer, le plomb, quoique très combustibles n'y satisfont point car lorsque ces métaux sont en ignition si on les enlève du foyer où il a été nécessaire de les placer la combustion s'arrête (...) Quoi qu'il en soit il y a des corps très combustibles dans lesquels la combustion ne se propage pas d'elle-même dans les circonstances ordinaires et ceux-là ne peuvent être d'aucune utilité pour produire dans les arts de la chaleur ou de la lumière ;
Ils doivent être abondants et leurs prix ne doivent point être trop élevés ;
Enfin les produits de la combustion doivent être de nature à ne point altérer les corps qui reçoivent l'action de la chaleur et à ne pas porter dans l'air des gaz ou des vapeurs qui pourraient avoir une action nuisible sur l'économie animale ou végétale[3]. »
En 1847, les combustibles employés dans les foyers des machines à vapeur , etc., sont au nombre de trois principaux[6] : le bois, la tourbe et la houille. On compte donc trois combustibles qui soumis à la « carbonisation » (en fait une pyrolyse) donnent naissance à trois nouveaux combustibles : le charbon de bois, le charbon de tourbe et le charbon de houille ou coke. En 1870, les combustibles employés dans le chauffage (avec leurs valeurs calorifiques par kilogramme) sont la houille (8000 calories), les briquettes de houille agglomérées (8000 calories), le coke des usines à gaz (7000 à 7500 calories), la tannée en motte (produit résiduel, sorte de sciure provenant de la préparation des cuirs au tannage végétal et qui sert de combustible bon marché, 5000 calories), le bois sec (3500 calories) ou ordinaire (3000 calories), le charbon de bois (6000 calories), le gaz d'éclairage (6000 calories par mètre cube), l'huile de pétrole (8000 calories)[7].
Début XIXe siècle, le progrès de la chimie et de l'industrie débouchent sur la découvertes des gaz manufacturés, premiers gaz combustibles employés à large échelle, d'abord à l'usage de l'éclairage (le gaz d'éclairage), ensuite dans toutes les autres applications de chauffage domestique ou industriel. C'est aussi, liés à cette industrie que naissent les premiers grands groupes énergétiques.
Les produits pétrolier arrivent progressivement sur le marché. Le gaz naturel, devra attendre les années 1960 pour une diffusion à grande échelle.
Dès 1880, les combustibles ne sont plus la seule source d'approvisionnement en énergie et l'électricité autorise l'acheminement de l'énergie produite par des moyens qui étaient jusque-là restés marginaux et qui sont pour certains plus propres : l'hydroélectrique exploite l'énergie des cours d'eau, l'éolien, l'énergie du vent, l'énergie du soleil , etc.
des normes, législations et conventions de négoces particulières[9].
Les opérations de stockage et la manipulation des gaz et liquides combustibles se préoccupent des mesures de prévention à appliquer contre les risques d'incendie et d'explosion. Les autres risques sont liés à la toxicité et à l’écotoxicité des produits[1].
La plupart des matières d'origine organique sont des combustibles. Par exemple, le bois (20 000 kilojoules par kilogramme), le charbon, le pétrole (42 000 kilojoules par kilogramme pour l'essence) sont des combustibles.
Les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz…), sont issus de matières organiques préhistoriques fossilisées. Leur combustion rejette dans l'atmosphère du dioxyde de carbone (CO2) qui provient de la combinaison d'atomes de carbone issus du sous-sol et d'oxygène atmosphérique. Ces rejets de CO2 participent à l'effet de serre et aux changements climatiques actuels.
Biocombustible
Les biocombustibles, ou agrocombustibles, représentent l’ensemble des combustibles issus de la matière végétale ou animale provenant de la biomasse (c'est la signification du préfixe « bio » des biocombustibles/biocarburants[10]). On distingue l’usage combustible, c’est-à-dire destiné à être brûlé pour produire de la chaleur et/ou de l’électricité, de l’usage carburant, liquide ou gazeux, destinés à alimenter des moteurs[11].
Le bois (et toute la biomasse provenant de l'agriculture - substances végétales et animales -, de la sylviculture et des déchets industriels et municipaux[14]) présente un bilan carbone beaucoup plus faible[15] (pour autant qu'on replante ce qui a été coupé) : les émissions de CO2 liées à la combustion sont compensées par la quantité de CO2 atmosphérique absorbée pendant la croissance des plantes par photosynthèse.
On parle aussi de combustible nucléaire pour désigner les matières utilisées pour produire de l'énergie par fission dans les centrales nucléaires, bien qu'il ne s'agisse pas d'une réaction de combustion.
↑ abcd et eMatthieu Mairesse et Jean-Michel Petit, service Risque chimique et protection individuelle, INRS, Paris. Gaz et liquides combustibles Réglementation pour le stockage et l’utilisation. Sur le site cnrs-mrs.fr/
↑ a et bGUIBET Jean-Claude. Combustibles liquides. Techniques de l'ingénieur. Génie énergétique. 1998, vol. 3, noBE8546, pp. BE8546.1-BE8546.20 sur le site cat.inist.fr
↑ a et bEugène Péclet, Traité de la chaleur, considérée dans ses applications. D. Avanzo et ce, 1844. en ligne
↑Antoine Laurent de Lavoisier. Traité élémentaire de chimie présenté dans un ordre nouveau et d'après les découvertes modernes, Volume 2. Cuchet, 1793. Consulter en ligne
↑Simon Morelot. Cours élémentaire théorique et pratique de Pharmacie-chimique. Poignée, 1803. Consulter en ligne
↑Chaque États membres peut en Europe appliquer d'autres valeurs (à justifier) selon le type de bois majoritairement utilisé sur son territoire
↑S'applique lorsque les économies d'énergie sont calculées en termes d'énergie primaire selon une approche ascendante fondée sur la consommation d'énergie finale. Pour les économies d'électricité en kWh, les États membres peuvent appliquer un coefficient par défaut de 2,5, ou un autre coefficient à condition de pouvoir le justifier.
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