Les forges sont installées à proximité d'une résurgence qui la fournissait en eau. On trouve à proximité des forêts et du minerai de fer sous la forme de petits grains, à fleur de sol, d'une teneur en minerai d'environ 25 %.
La forge est mentionnée pour la première fois au début du XVIe siècle, mais la Guerre de Trente Ans vient mettre un coup d'arrêt à ce développement.
C'est au XVIIIe siècle que la forge devient importante. La maison du maître de forges date du tout début du siècle. La plupart des bâtiments date du grand programme de reconstruction datant de la fin de ce siècle. Le maître de forge, Claude-François Rochet fait alors travailler l'architecte bisontinJean-Antoine Guyet, fils de Jean-Pierre Guyet, entrepreneur qui travaillait pour les architectes bisontins Antoine Colombot et Alexandre Bertrand (lui-même architecte d'opération de Claude-Nicolas Ledoux pour la construction du théâtre de Besançon). Il organise une place en hémicycle autour du haut fourneau, encadrée par deux bâtiments en forme de quart de cercle. Entre ces deux bâtiments part la « rue neuve » bordée des logements ouvriers.
La forge connaît cependant rapidement des difficultés et cesse de fonctionner vers 1820. Le haut fourneau est modernisé par l'installation d'une machine à vapeur mais ferme tout de même en 1869, et est détruit. La forge se reconvertit en fonderie de seconde fusion jusqu'en 1961, date d'arrêt définitif des activités de métallurgie.
Pascal Brunet, « L'architecture des forges de Baignes », dans Congrès archéologique de France. 179e session. Haute-Saône : L'art de bâtir en Franche-Comté au siècle des Lumières. 2020, Paris, Société française d'archéologie, (ISBN978-2-901837-95-4), p. 351-364