Dans les années 1970, Sinopoli est surtout réputé comme compositeur et comme spécialiste de la musique contemporaine, avec notamment la fondation en 1975 de l'Ensemble Bruno Maderna, consacré à la musique d'avant-garde. Les premières de ses œuvres qui attirent l'attention sur lui sont la Symphonie imaginaire (1973), le Concerto pour piano (1974-1975), Tombeau d'Armor I (1975), II (1977) et III (1978). Son opéra en deux actes Lou Salomé, sur un livret de Karl Dietrich Gräwe, qui retrace l'histoire de l'amie de Friedrich Nietzsche, est créé à la Staatsoper de Munich le sous sa direction.
Chef d'orchestre
À partir de 1978 cependant, il s'investit de plus en plus dans la direction : d'abord le répertoire classique, avec les opéras de Giuseppe Verdi à Venise, puis le répertoire symphonique d'Anton Bruckner, de Gustav Mahler et de Richard Strauss, compositeur avec lequel il cultivait des affinités de plus en plus grandes (ses enregistrements des œuvres de Strauss, réalisés principalement avec Deutsche Grammophon, sont très importants : ils défient en excellence, et parfois dépassent ceux de Georg Solti qui enregistrait pour Decca Records).
Comme ses aînés Felix Mottl, Joseph Keilberth, Franz Konwitschny ou Dimitri Mitropoulos, il meurt en dirigeant, brutalement terrassé par une crise cardiaque, pendant le troisième acte d'Aida à la Deutsche Oper de Berlin. Ironie du sort, dans le programme figurait un texte signé par le chef en hommage au metteur en scène allemand Götz Friedrich, décédé l’année précédente, paraphrasant l’Œdipe de Sophocle, cette phrase aux allures funestes : « Que le destin vous soit favorable et que vous vous souveniez toujours de moi avec joie, quand je serai mort ».
À l’annonce de sa mort prématurée, depuis Bayreuth, Wolfgang Wagner a regretté dans un communiqué la perte d’un « des chefs d’orchestre contemporains les plus importants ».
Depuis 2005, Taormina Arte dédie à Giuseppe Sinopoli, directeur artistique de la section Musique de la kermesse de Taormine (1989-1997), un festival qui se déroule en octobre. Le Giuseppe Sinopoli Festival[1] est une manifestation qui célèbre non simplement le musicien et le chef d'orchestre, mais aussi le compositeur, le médecin, l'archéologue, l'intellectuel, dans un parcours qui passe à travers la musique, le théâtre, la littérature, l'art, avec des congrès, expositions, publications et naturellement des concerts.
Le Festival reçoit, tous les ans, les orchestres les plus importants du pays. À l'occasion de la première édition du Giuseppe Sinopoli Festival et en collaboration avec le conservatoire « Arcangelo Corelli » de Messine, est né le Sinopoli Chamber Orchestre, formation musicale dans laquelle se côtoient des jeunes talents, élèves et professeurs du conservatoire peloritano et qui jouent principalement des compositions de Giuseppe Sinopoli.