Carte des pays intégrant des femmes dans leurs forces armées. * Orange : Service volontaire pour les hommes, comme pour les femmes ; * Vert clair : conscription pour les hommes et pour les femmes ; * Vert foncé : conscription avec sélection pour les hommes et pour les femmes ; * Bleu clair : conscription pour les hommes, service volontaire pour les femmes ; * Bleu foncé : conscription avec sélection pour les hommes et service volontaire pour les femmes ; * Gris : absence de données ou femmes interdites dans las forces armées.
L'histoire des femmes dans l'armée s'étend sur plus de 4 000 ans à travers un grand nombre de pays et de civilisations. Depuis les guerrières de l'Antiquité jusqu'aux femmes militaires engagées dans les conflits contemporains, elles ont tenu dans les armées des rôles multiples, même si dans toutes les cultures la grande majorité des combattants ont été des hommes.
Relativement peu de femmes dans l'histoire ont combattu aux côtés des hommes : le plus souvent, elles ont été employées comme auxiliaires. Leur engagement sur le front a souvent été interdit et reste objet de controverses.
L'éventuelle origine historique des mythiques Amazones a fait l'objet de suppositions diverses ; les dépouilles féminines découvertes par l'archéologie dans les sépultures militaires des kourganes tendent à orienter les hypothèses vers des guerrières scythes et sarmates[1]. Cependant, de l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine, rares sont les femmes qui font la guerre, telles Iâhhotep Ire ou Jeanne d'Arc[2].
Antiquité
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Moyen Âge
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Époque moderne
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Au XIXe siècle, la première vague féministe revendique la reconnaissance de l'égalité des droits des femmes avec ceux des hommes, notamment celui de servir dans l'armée, qui est progressivement obtenu surtout lors de la deuxième vague.
La guerre civile finlandaise voit la création d'une organisation d'auxiliaires volontaires exclusivement féminines, appelée Lotta Svärd : on compte alors 150 000 lottas pour 600 000 hommes dans l'armée finlandaise.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes les armées comptent des auxiliaires féminines, sauf l'armée japonaise. En Australie, la Women's Auxiliary Australian Air Force, dirigée par Clare Stevenson, est créée pour faire participer les femmes dans les efforts de guerre dans le Pacifique. Parmi les forces du Troisième Reich, les SS ont pour pendant féminin les aufseherinnen (surveillantes), tandis que la Wehrmacht s'appuie sur les Wehrmachthelferin, également connues en français sous le surnom de « souris grises » à cause de la couleur de leur uniforme. Elles gardent leur statut civil et sont essentiellement utilisées dans la logistique, les transmissions ou les camps ; cependant, à partir de , certaines sont autorisées à entrer dans la Volkssturm pour défendre Berlin. Dans l'armée britannique, les femmes sont 400 000 à la fin de la guerre, soit 9 % des effectifs. L'armée rouge compte 500 000 femmes à partir de 1942, un million à la fin de la guerre[7]. Le Women's Army Corps (WAC), branche féminine de l'armée américaine, voit plus de 150 000 femmes y servir.
Dans les deux camps et sur chaque front, des centaines de milliers de femmes sont engagées dans les combats du second conflit mondial. Allemandes d'un côté, Britanniques et Soviétiques de l'autre contribuent activement aux pertes infligées à l'ennemi ; en contrepartie, elles sont tuées, blessées ou capturées. Les Américaines, en revanche, ne sont pas envoyées au combat[8]. Quant aux Allemandes, de fait leur mobilisation entre en contradiction avec l'idéologie du régime. Pour Hitler, le devoir de la femme nazie est d'assurer la survie de la race aryenne dans la salle d'accouchement, non sur le champ de bataille[9]. En , il se résout cependant à la création d'un bataillon d'infanterie féminin expérimental[10].
Depuis le début des années 1970, la plupart des armées occidentales ont commencé à admettre les femmes dans le service actif. Seuls quelques pays les autorisent à remplir des fonctions combattantes : Nouvelle-Zélande, Canada, Danemark, Finlande, France, Italie, Allemagne, Norvège, Israël, Serbie, Suède, Suisse[11], ainsi que les États-Unis depuis [12] (l'interdiction remontant à 1948[13]). En 2013, dans le contexte de la guerre civile syrienne et pour pallier la baisse des effectifs dans l'armée (morts, fuites vers l'Europe, désertion, etc.), le président Bachar el-Assad autorise les femmes à combattre sous l'uniforme[14]. Il en est de même en Ukraine depuis une loi de 2018, adoptée dans le cadre de la guerre avec la Russie[15].
Places des femmes par pays
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France
Les femmes peuvent servir dans l'armée depuis 2000[16].
Sociologie
Les femmes sont minoritaires dans toutes les armées où elles sont présentes. Bien que l'une des raisons de cette minorité est qu'elles peuvent être victimes de sexisme et d'agressions sexuelles de la part de leurs collègues ou supérieurs[17], il ne faut pas oublier qu'à travers l'histoire, quand les femmes étaient autorisées à combattre, les hommes y étaient souvent forcés.
↑Marion Trévisi, Philippe Nivet, Les femmes et la guerre de l'Antiquité à 1918 : actes du colloque d'Amiens, 15-16 novembre 2007, Paris, Economica, , 412 p. (ISBN978-2-7178-5951-5).
↑Leila Minano et Julia Pascual, La guerre invisible : Révélations sur les violences sexuelles dans l'armée française, Les Arènes, (ISBN978-2-35204-302-7 et 2-35204-302-6).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) D'Ann Campbell, « Women in Combat : The World War Two Experience in the United States, Great Britain, Germany, and the Soviet Union », Journal of Military History, no 57, , p. 301-323 (lire en ligne).
Martin van Creveld (trad. de l'anglais par Michel Euvrard), Les femmes et la guerre [« Men, women and war »], Monaco, Éditions du Rocher, coll. « Art de la guerre », , 306 p. (ISBN978-2-268-04225-1).
Jean-François Dominé et Nathalie Genet-Rouffiac (dir.), Les femmes au combat : l'arme féminine de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, Vincennes, Service historique de la défense, coll. « Cahiers d'histoire militaire appliquée / Les statuts du monde combattant », , 102 p. (ISBN978-2-110-96330-7).
Revue De la guerre, Jean Lopez (dir.), dossier « Femmes au combat. Mythe ou réalité ? », été 2022, Perrin.
Bruce Myles (trad. de l'anglais par Pierre Saint-Jean), Les sorcières de la nuit : l'extraordinaire histoire des aviatrices soviétiques pendant la Seconde guerre mondiale [« Night Witches »], Albin Michel, , 264 p. (ISBN978-2-226-05840-9).